CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre sera subdivisé en deux grandes parties
à savoir l'approche théorique et l'approche empirique.
1. Approche théorique
Dans cette section, nous tenterons de passer en revue de
quelques concepts et quelques aspects théoriques en rapport avec notre
thème.
1. 1. Bref historique sur le manioc ? Définition et
origine
Le manioc est une plante vivrière tropicale dont la
racine tuberculée comestible fournit des produits alimentaires divers
(Larousse, 2009) ;
Le manioc cultivé connu sous la dénomination de
« manihot esculenta » est une plante originaire de l'Amérique
du sud, il est cultivé dans toutes les régions du monde (FAO,
2008).
Le manioc a été introduit en RD du Congo par les
Portugais près de l'embouchure du fleuve Congo vers les années
1620. A l'est du pays, particulièrement dans le Kivu montagneux, cette
culture est arrivée un peu tard vers la fin du 19ème
et surtout le début du 20ème siècles à
cause de son éloignement des voies navigables du fleuve et ses affluents
qui étaient les voies de propagation les plus efficaces de
l'époque. Malgré son introduction tardive à l'est du pays,
le manioc a fini par s'imposes sur les anciennes cultures du milieu notamment
la banane et le sorgho (Phemba, 2000).
1. 2. Généralité sur la
productivité
1.2.1. La productivité
En général, la productivité est
définie comme le rapport entre la production d'un bien ou d'un service
et l'ensemble des intrants nécessaires pour le produire. Elle constitue
en fait, une mesure de l'efficacité avec laquelle une économie
met à profit les ressources dont elle dispose pour fabriquer des biens
ou offrir des services (Gamache, 2005). Autrement dit, la productivité
est le rapport entre la production et l'ensemble ou partie des ressources mises
en oeuvre pour la réaliser.
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Ainsi, améliorer la productivité ce n'est pas
travailler dur, mais travailler intelligemment. La productivité permet
de mesurer l'efficacité du système productif, c'est donc une
comparaison entre la production réalisée et les quantités
de facteurs de production utilisés.
De toutes ces définitions, nous retenons dans le cadre
de cette étude que la productivité se définit comme le
rapport entre ce qui est produit et les unités d'input qui ont
été consommées pour y parvenir. La productivité
globale des facteurs se définit donc comme le rapport des outputs
à l'ensemble des inputs effectifs (Blancard et Boussemart, 2006).
1.2.2. La production
La production se définit comme la transformation de
ressources ayant pour objectif la création des biens et services
(Gratacap, 2002). D'une manière générale, on peut admettre
que la production d'une entreprise, d'une branche, d'une nation... est
exprimée par la fonction de production qui donne la quantité
maximale de l'output qui peut être obtenue par une combinaison des
facteurs (travail, capital et terre). Autrement dit, la fonction de production
caractérise l'ensemble des contraintes (contraintes imposées par
les ressources limitées en facteurs de production et par les
possibilités techniques de production) qui relient les quantités
produites aux quantités de facteurs utilisés avec les techniques
possibles (Brossier, 2007). Ainsi, la forme générale d'une
fonction de production pour une firme quelconque est : y = f ( x
1 , x 2 ,... x j )
Avec y = quantité produite ou l'output par la
firme considérée ; f désigne la fonction de
production et ( x1 , x2 ,... x j ) les
facteurs (inputs) utilisés par cette firme.
? Facteurs de production
Pour réaliser une quelconque production (agricoles,
industriels ou des services), il est évident de rassembler un certain
nombre des facteurs au sein d'une unité de production
dénommé entreprise (peut-être une usine de fabrication, une
exploitation agricole...).
Généralement on distingue 3 facteurs de
production : la terre, le travail et le capital. Par conséquent toute
production dépend de la manière dont sont utilisées ces
facteurs. Ils sont inséparables dans le processus de production
économique du fait que : l'homme applique son travail à
l'exploitation de la terre en utilisant les instruments de production qui sont
les biens en capital.
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A ces derniers peuvent s'ajouter : le facteur «
entrepreneuriat » du fait qu'on peut avoir le capital sans avoir les
capacités d'être entrepreneur, mais aussi et le facteur «
temps », on doit nécessairement veiller sur le calendrier agricole
pour semer, sinon la production sera ratée (Busime, 2010).
De manière simple, les quatre principaux facteurs de
production de nos jours sont les suivant : le travail matériel ; le
capital naturel (terre) ; le capital physique ; le capital immatériel
(l'esprit d'entreprise, le savoir, le savoir-faire, l'organisation, le travail
immatériel)
? Fonction de production
Cette dernière met en relation la quantité
produite et les facteurs utilisés avec un niveau de technologie
donné. La fonction de production classique fait
généralement appel à 3 facteurs de production à
savoir : le travail (L), le capital (K), auxquels habituellement on ajoute la
terre (T).
Y = f(K,L,T) : (1) (Mounier, 2001)
Fonction de production à un seul variable
: Retenons ici qu'il existe 2 facteurs de production : le
capital(K) et le travail (L) ; et travaillerons dans l'hypothèse de
court terme ou seul le travail varie et le capital reste fixe. Dans ce cas, la
fonction de production est Q= f(L) : (2)
Q représentant la quantité de production et L le
travail ; de cette fonction découle trois concepts de la
productivité : La productivité totale ; celle-ci
s'identifie à la production totale et ainsi à la fonction de
production ; La productivité moyenne ; la production par
travailleur, production par unité de facteur ; La
productivité marginale ; rapport de la variation de la
productivité totale à la variation de la quantité d'une
unité de facteur variable (Mounier, 2001).
Figure 1.1 : Fonction de production,
productivité moyenne et productivité marginale
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- Fonction de production à deux substituables :
pour cette fois les deux facteurs varient : la fonction de production
s'écrit de la manière suivante : Q= f(K,L) (3)
Q est la quantité produite, K la
quantité de facteur capital et L est le facteur travail. Etant
donné qu'il s'agit d'une fonction à deux substituables, la pente
de l'isoquant est négative. Sa concavité permet de définir
le taux marginal de substitution technique. On le comprend comme le nombre
d'unités d'un facteur que l'on doit enlever si on ajoute une
unité d'un autre facteur, la production restant la même (Bernier,
2005).
? Progrès techniques
Le progrès technique peut-être défini
comme une nouvelle manière de produire qui permet d'obtenir plus des
produits avec la même quantité des facteurs.
Pierre R. et D. Guellec (2007) expliquent de façon plus
détaillée que le progrès technique est défini comme
un accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature
appliquées à la production. Il consiste donc en l'invention de
produits et procédés nouveaux, qui augmentent le bien-être
des individus soit par un accroissement, soit par une transformation de la
consommation. Cependant, il y a lieu de distinguer le progrès technique
incorporé, le progrès technique induit ainsi que le
progrès technique neutre.
? Le progrès technique est dit autonome lorsqu'il est
indépendant de l'évolution des autres
facteurs de production. Exemple ; la production augmente
à quantités de facteurs inchangés ; ? Il est dit
incorporé lorsqu'il exerce ses effets par l'intermédiaire des
facteurs de production ; ? Il est dit induit lorsqu'il apparait comme une
conséquence de la croissance de la production ; ? Enfin, il est
qualifié de neutre lorsqu'il laisse inchangés certains rapports
de la combinaison
productive.
Dans une exploitation agricole, le progrès technique
est utilisé en deux sens : dans le premier, on associe le progrès
technologique et l'utilisation des quantités constantes des facteurs de
production (capital, travail, terre, semences améliorées...) ;
dans le second, c'est la substitution à une autre plus performante.
(Nyakabasa cité par Akilimali, 2010).
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