SIGLES ET ABREVIATIONS
BIT : Bureau international du travail
FC : Francs Congolais
FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
INERA : Institut National d'Etudes et de Recherches
Agronomiques
IITA : International Institut of Tropical Agriculture
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture, Pêche et
Elevage
MOMAGRI : Mouvement pour une Organisation Mondiale en
Agriculture
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
PNUD : Programme des Nation Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du Congo
SENASEM : Service National des Semences
USD : Dollars Américain
U.C.B. : Université Catholique de Bukavu
d'habitants dont plus de 70 % vivent en zone rurale et
dépendent de l'agriculture. .Elle possède un potentiel
énorme (MINAGRI, 2014).
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INTRODUCTION
Pour atteindre l'objectif du millénaire pour le
développement (OMD) visant à réduire de moitié la
pauvreté d'ici à 2030, il faut trouver les moyens d'augmenter les
revenus de ces populations. A nos jours, pour espérer à ce que
cette réalité soit concrétisée, l'agriculture
constitue un atout non négligeable et est l'un des secteurs
incontournables dans le processus de modernisation, de développement, de
croissance pour les pays en retard du développement (PNUD, 2010).
La production alimentaire mondiale par habitant s'est accrue
ces dix dernières années, mais en dépit de cette
performance, la sous-alimentation et la malnutrition constituent
malheureusement les causes essentielles de la faible espérance de vie
dans les pays en voie de développement (FAO, 2004). Pourtant les
conditions climatiques permettent la production alimentaire suffisante pour une
autosuffisance alimentaire pour chaque pays.
L'amélioration de la productivité des
exploitations agricoles pourrait donc contribuer : à l'autonomie
alimentaire et financière de la famille rurale, à nourrir le pays
et à augmenter la richesse nationale ; mais aussi à la gestion
durable, la reproduction des ressources naturelles et à la
sécurité alimentaire des populations.
Pour renforcer la sécurité alimentaire et
augmenter les revenus et l'emploi, la plupart des experts et des
décideurs politiques appellent à accroître, de
manière durable, la production et la productivité de
l'agriculture. La nécessité d'augmenter la production fait
quasiment consensus (Douillet et Girard, 2013).
L'agriculture emploi plus de 1,3 milliard de personnes dans le
monde, soit près de 30 % de la population mondiale. Dans une
cinquantaine de pays, l'agriculture emploie la moitié de la population,
voire jusqu'à 75% pour les plus pauvres. Il est le premier pourvoyeur
d'emplois de la planète (MOMAGRI, 2012).
La situation de l'agriculture africaine est paradoxale.
L'agriculture africaine possède des atouts, elle connaît des
réussites et pourtant, elle reste peu intensifiée. L'Afrique
demeure massivement rurale. Ses ressources dépendent en grande partie de
l'agriculture. Ses paysans sont nombreux. Seuls 20 % du milliard d'hectares de
terres cultivables sont mis en valeur (FAO, 2007).
La RD Congo a une superficie de 2.345.000 Km2 et une population
estimée à environ 70 Millions
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La plante manioc nourrit plus de 500 millions de personnes
dans le monde. Ce tubercule est produit par les agriculteurs pauvres, des
femmes pour la plupart, souvent dans des zones marginales. Pour ces personnes,
cette plante est vitale à la fois pour la sécurité
alimentaire et comme source de revenus (FAO, 2004). Il fait partie des dix
cultures les plus pratiquées au Monde. D'ici 2020, le manioc contribuera
pour près de 44% à la croissance des revenus et des changements
technologiques (Gregory et al., 2000). Il sied de rappeler que le manioc
constitue la principale culture utilisée pour l'autoconsommation et
occupe une grande partie des terres cultivées en RDC (MINAGRI, 2014).
Selon plusieurs études, les paysans dans les pays en
voie de développement n'arrivent pas toujours à exploiter
pleinement leurs potentialités techniques et/ou attribuent de
manière efficace leurs ressources productives (Bravo-Ureta et Thiam,
2001). Ce qui implique un faible niveau de productivité dans
différentes régions.
Dans la littérature économique, l'étude
de la productivité agricole revient à déterminer si la
technologie a varié dans le temps. Autrement dit, si les mêmes
ressources peuvent produire plus maintenant que par le passé.
Le manioc rencontre les meilleures conditions
d'épanouissement dans la plaine de la Ruzizi. Mais on constate que dans
certains groupements en dépit des différentes opportunités
qu'offrent la filière, la culture du manioc connait un déclin du
point de vue de la production.
On a enregistré ces dernières années une
baisse de production annuelle du manioc dans les pays
sous-développés (19,4 millions de tonne en 1995 à 15,8
millions en 2001) et plusieurs cas des famines et de pénuries
alimentaires ont eu lieu dans certaines régions du pays. Des rapports
effectués en 1999 et en l'an 2001 indiquent une situation phytosanitaire
médiocre de manioc dans l'ouest et l'Est du pays et des signes
préoccupantes de la présence d'un nouveau virus extrêmement
virulent (mosaïque de manioc) qui a détruit la production de l'Est
et s'est propagé en RDC (Byakombe, 2009).
En effet, le groupement d'Itara, dans la plaine de la Ruzizi
n'échappe pas à ce constat. Les années antérieures,
la plupart des agriculteurs cultivaient le manioc dans leurs champs et les
transformateurs en disposaient en quantité suffisante et en tout temps.
De même, les cossettes de manioc étaient disponibles sur les
marchés et dans les ménages acquis à leur consommation.
Rares étaient les autochtones qui
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achetaient du manioc dans ce groupement. Ce sont donc des
personnes extérieures au groupement qui venaient acheter une partie de
la production à un prix relativement bas pour le revendre.
Cependant aujourd'hui, ce produit tend à se
raréfier dans le groupement du fait qu'il y a baisse de la production et
du ralentissement des activités après récoltes
(transformation, commercialisation...). Ainsi, en vue d'assurer leur
alimentation, les ménages dans leur grande majorité sont
amenés à modifier leurs habitudes alimentaires en
remplaçant le manioc par d'autres produits de base.
L'objectif global de ce travail est d'étudier la
productivité du manioc dans le groupement d'Itara pour une
période allant de l'année janvier 2013 à décembre
2014, afin de proposer aux différents acteurs les moyens qui pourront
leur permettre d'améliorer la productivité de cette denrée
de base ; mais également nous étudierons l'impact lié
à l'apport des intrants au cours de notre période d'étude
dans la plaine de la Ruzizi (le groupement d'Itara) où le manioc est
produit et commercialisé.
D'où notre préoccupation est d'identifier les
facteurs qui pourraient influencer significativement la productivité du
manioc dans le groupement d'Itara, mais aussi les stratégies à
mettre oeuvre pour la production et la promotion du manioc.
De ce qui précède, nous sommes conduits à
répondre à la question principale qui constitue la charpente de
notre travail, laquelle question est accompagnée d'une sous-question
complémentaire : Quelle est l'évolution de la productivité
du manioc à Itara de l'année de 2013 à l'année 2014
?
- Quels sont les facteurs qui jouent significativement à
cette évolution ?
Nous postulons que cette évolution serait à la
baisse vue que cette tend à se raréfier à Itara, et nous
pensons que plusieurs variables pourraient expliquer cela, entre autre le
crédit agricole, l'accès à la vulgarisation; faible
fertilité du sol; la maladie des plantes ; la manque de formation...
Il sera donc question d'analyser les contraintes auxquelles se
heurte la production du manioc dans le groupement Itara.
Le choix de notre sujet a été motivé par
l'importance qu'occupe l'agriculture dans la plaine de la Ruzizi, et plus
particulièrement dans notre milieu d'étude, où la
quasi-totalité de la population vit de l'autoconsommation et de la
commercialisation des produits agri culturaux ; milieu où l'alimentation
et l'économie ; le panier de la ménagère et sa bourse ne
dépendent que de l'agriculture.
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D'où le rôle primordial de l'agriculture dans la
croissance économique, ainsi que dans la réduction de la
pauvreté et de l'insécurité alimentaire. C'est pourquoi,
une révolution au niveau de la productivité des exploitations
agricoles est une condition sine qua none pour que l'agriculture puisse jouer
en RDC et dans la plaine de la Ruzizi en particulier, son rôle dans
l'essor socioéconomique.
La culture du manioc constitue une filière d'espoir
afin de garantir la sécurité alimentaire et augmenter les revenus
des ménages en réduisant leur cout de coût de production et
par ce biais de lutter contre la pauvreté.
Cette analyse a été non seulement limitée
dans le temps mais aussi dans l'espace. En ce qui concerne le temps nous nous
sommes limités dans l'intervalle allant de l'année 2013 à
2014. Sur le plan spatial, notre étude a porté sur le groupement
d'Itara dans la plaine de la Ruzizi.
Comme démarche, nous avons recouru à quelques
méthodes et techniques à savoir :
La méthode analytique qui va nous permettre
d'analyser et d'expliquer les différentes données qui ont
été récoltées lors des enquêtes ; la
méthode statistique, va nous permettre d'exploiter les
données quantifiées et quantifiables et à les
interpréter après présentation synthétique de ces
données sous forme des tableaux ; la technique de documentation
nous a permis d'exploiter un nombre important d'ouvrages (revues,
rapports, cours) ayant trait au présent sujet ainsi que les travaux
réalisés dans un domaine apparenté ; la Technique de
questionnaire ; nous aidera à nous entretenir directement avec
certains agriculteurs du groupement d'Itara à travers un questionnaire
d'enquête ;
Coiffé d'une introduction en amont et une conclusion en
aval, ce présent travail sera articulé sur trois chapitres : le
premier chapitre portera sur la Revue de la littérature, le
deuxième chapitre sur l'approche méthodologique et le
troisième chapitre sur la présentation et interprétation
des résultats issus des données récoltées.
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