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à‰tude de l'évolution de la productivité du manioc à  Itara/ plaine de la Ruzizi.

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par Pépin-Raoul Mughusu Byakombe
Université Catholique de Bukavu - diplome de Graduat en Sciences Economiques 2015
  

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SIGLES ET ABREVIATIONS

BIT : Bureau international du travail

FC : Francs Congolais

FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

INERA : Institut National d'Etudes et de Recherches Agronomiques

IITA : International Institut of Tropical Agriculture

MINAGRI : Ministère de l'Agriculture, Pêche et Elevage

MOMAGRI : Mouvement pour une Organisation Mondiale en Agriculture

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

PNUD : Programme des Nation Unies pour le Développement

RDC : République Démocratique du Congo

SENASEM : Service National des Semences

USD : Dollars Américain

U.C.B. : Université Catholique de Bukavu

d'habitants dont plus de 70 % vivent en zone rurale et dépendent de l'agriculture. .Elle possède un potentiel énorme (MINAGRI, 2014).

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INTRODUCTION

Pour atteindre l'objectif du millénaire pour le développement (OMD) visant à réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2030, il faut trouver les moyens d'augmenter les revenus de ces populations. A nos jours, pour espérer à ce que cette réalité soit concrétisée, l'agriculture constitue un atout non négligeable et est l'un des secteurs incontournables dans le processus de modernisation, de développement, de croissance pour les pays en retard du développement (PNUD, 2010).

La production alimentaire mondiale par habitant s'est accrue ces dix dernières années, mais en dépit de cette performance, la sous-alimentation et la malnutrition constituent malheureusement les causes essentielles de la faible espérance de vie dans les pays en voie de développement (FAO, 2004). Pourtant les conditions climatiques permettent la production alimentaire suffisante pour une autosuffisance alimentaire pour chaque pays.

L'amélioration de la productivité des exploitations agricoles pourrait donc contribuer : à l'autonomie alimentaire et financière de la famille rurale, à nourrir le pays et à augmenter la richesse nationale ; mais aussi à la gestion durable, la reproduction des ressources naturelles et à la sécurité alimentaire des populations.

Pour renforcer la sécurité alimentaire et augmenter les revenus et l'emploi, la plupart des experts et des décideurs politiques appellent à accroître, de manière durable, la production et la productivité de l'agriculture. La nécessité d'augmenter la production fait quasiment consensus (Douillet et Girard, 2013).

L'agriculture emploi plus de 1,3 milliard de personnes dans le monde, soit près de 30 % de la population mondiale. Dans une cinquantaine de pays, l'agriculture emploie la moitié de la population, voire jusqu'à 75% pour les plus pauvres. Il est le premier pourvoyeur d'emplois de la planète (MOMAGRI, 2012).

La situation de l'agriculture africaine est paradoxale. L'agriculture africaine possède des atouts, elle connaît des réussites et pourtant, elle reste peu intensifiée. L'Afrique demeure massivement rurale. Ses ressources dépendent en grande partie de l'agriculture. Ses paysans sont nombreux. Seuls 20 % du milliard d'hectares de terres cultivables sont mis en valeur (FAO, 2007).

La RD Congo a une superficie de 2.345.000 Km2 et une population estimée à environ 70 Millions

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La plante manioc nourrit plus de 500 millions de personnes dans le monde. Ce tubercule est produit par les agriculteurs pauvres, des femmes pour la plupart, souvent dans des zones marginales. Pour ces personnes, cette plante est vitale à la fois pour la sécurité alimentaire et comme source de revenus (FAO, 2004). Il fait partie des dix cultures les plus pratiquées au Monde. D'ici 2020, le manioc contribuera pour près de 44% à la croissance des revenus et des changements technologiques (Gregory et al., 2000). Il sied de rappeler que le manioc constitue la principale culture utilisée pour l'autoconsommation et occupe une grande partie des terres cultivées en RDC (MINAGRI, 2014).

Selon plusieurs études, les paysans dans les pays en voie de développement n'arrivent pas toujours à exploiter pleinement leurs potentialités techniques et/ou attribuent de manière efficace leurs ressources productives (Bravo-Ureta et Thiam, 2001). Ce qui implique un faible niveau de productivité dans différentes régions.

Dans la littérature économique, l'étude de la productivité agricole revient à déterminer si la technologie a varié dans le temps. Autrement dit, si les mêmes ressources peuvent produire plus maintenant que par le passé.

Le manioc rencontre les meilleures conditions d'épanouissement dans la plaine de la Ruzizi. Mais on constate que dans certains groupements en dépit des différentes opportunités qu'offrent la filière, la culture du manioc connait un déclin du point de vue de la production.

On a enregistré ces dernières années une baisse de production annuelle du manioc dans les pays sous-développés (19,4 millions de tonne en 1995 à 15,8 millions en 2001) et plusieurs cas des famines et de pénuries alimentaires ont eu lieu dans certaines régions du pays. Des rapports effectués en 1999 et en l'an 2001 indiquent une situation phytosanitaire médiocre de manioc dans l'ouest et l'Est du pays et des signes préoccupantes de la présence d'un nouveau virus extrêmement virulent (mosaïque de manioc) qui a détruit la production de l'Est et s'est propagé en RDC (Byakombe, 2009).

En effet, le groupement d'Itara, dans la plaine de la Ruzizi n'échappe pas à ce constat. Les années antérieures, la plupart des agriculteurs cultivaient le manioc dans leurs champs et les transformateurs en disposaient en quantité suffisante et en tout temps. De même, les cossettes de manioc étaient disponibles sur les marchés et dans les ménages acquis à leur consommation. Rares étaient les autochtones qui

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achetaient du manioc dans ce groupement. Ce sont donc des personnes extérieures au groupement qui venaient acheter une partie de la production à un prix relativement bas pour le revendre.

Cependant aujourd'hui, ce produit tend à se raréfier dans le groupement du fait qu'il y a baisse de la production et du ralentissement des activités après récoltes (transformation, commercialisation...). Ainsi, en vue d'assurer leur alimentation, les ménages dans leur grande majorité sont amenés à modifier leurs habitudes alimentaires en remplaçant le manioc par d'autres produits de base.

L'objectif global de ce travail est d'étudier la productivité du manioc dans le groupement d'Itara pour une période allant de l'année janvier 2013 à décembre 2014, afin de proposer aux différents acteurs les moyens qui pourront leur permettre d'améliorer la productivité de cette denrée de base ; mais également nous étudierons l'impact lié à l'apport des intrants au cours de notre période d'étude dans la plaine de la Ruzizi (le groupement d'Itara) où le manioc est produit et commercialisé.

D'où notre préoccupation est d'identifier les facteurs qui pourraient influencer significativement la productivité du manioc dans le groupement d'Itara, mais aussi les stratégies à mettre oeuvre pour la production et la promotion du manioc.

De ce qui précède, nous sommes conduits à répondre à la question principale qui constitue la charpente de notre travail, laquelle question est accompagnée d'une sous-question complémentaire : Quelle est l'évolution de la productivité du manioc à Itara de l'année de 2013 à l'année 2014 ?

- Quels sont les facteurs qui jouent significativement à cette évolution ?

Nous postulons que cette évolution serait à la baisse vue que cette tend à se raréfier à Itara, et nous pensons que plusieurs variables pourraient expliquer cela, entre autre le crédit agricole, l'accès à la vulgarisation; faible fertilité du sol; la maladie des plantes ; la manque de formation...

Il sera donc question d'analyser les contraintes auxquelles se heurte la production du manioc dans le groupement Itara.

Le choix de notre sujet a été motivé par l'importance qu'occupe l'agriculture dans la plaine de la Ruzizi, et plus particulièrement dans notre milieu d'étude, où la quasi-totalité de la population vit de l'autoconsommation et de la commercialisation des produits agri culturaux ; milieu où l'alimentation et l'économie ; le panier de la ménagère et sa bourse ne dépendent que de l'agriculture.

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D'où le rôle primordial de l'agriculture dans la croissance économique, ainsi que dans la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire. C'est pourquoi, une révolution au niveau de la productivité des exploitations agricoles est une condition sine qua none pour que l'agriculture puisse jouer en RDC et dans la plaine de la Ruzizi en particulier, son rôle dans l'essor socioéconomique.

La culture du manioc constitue une filière d'espoir afin de garantir la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des ménages en réduisant leur cout de coût de production et par ce biais de lutter contre la pauvreté.

Cette analyse a été non seulement limitée dans le temps mais aussi dans l'espace. En ce qui concerne le temps nous nous sommes limités dans l'intervalle allant de l'année 2013 à 2014. Sur le plan spatial, notre étude a porté sur le groupement d'Itara dans la plaine de la Ruzizi.

Comme démarche, nous avons recouru à quelques méthodes et techniques à savoir :

La méthode analytique qui va nous permettre d'analyser et d'expliquer les différentes données qui ont été récoltées lors des enquêtes ; la méthode statistique, va nous permettre d'exploiter les données quantifiées et quantifiables et à les interpréter après présentation synthétique de ces données sous forme des tableaux ; la technique de documentation nous a permis d'exploiter un nombre important d'ouvrages (revues, rapports, cours) ayant trait au présent sujet ainsi que les travaux réalisés dans un domaine apparenté ; la Technique de questionnaire ; nous aidera à nous entretenir directement avec certains agriculteurs du groupement d'Itara à travers un questionnaire d'enquête ;

Coiffé d'une introduction en amont et une conclusion en aval, ce présent travail sera articulé sur trois chapitres : le premier chapitre portera sur la Revue de la littérature, le deuxième chapitre sur l'approche méthodologique et le troisième chapitre sur la présentation et interprétation des résultats issus des données récoltées.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo