DHANEUS Faustine Promotion 2013-2016
Mémoire
L'IMPACT PSYCHIQUE DU STRESS CHEZ L'INFIRMIER
IF santé - Institut de Formation en Soins Infirmiers
Introduction 4
I. Constat 5
II. Du constat à la question de recherche 7
Cadre conceptuel 9
I. Le stress 9
II. La souffrance au travail 21
Cadre contextuel 24
Méthodologie d'enquête 26
Analyse des résultats 30
I. Le soignant face au stress 31
II. Le stress dans la pratique des soins infirmiers 38
III. Le stress et la souffrance au travail 40
IV. Synthèse 43
V. Discussion 45
Conclusion 47
Annexes
I. Grille d'entretien
II. Entretien
Bibliographie
Résumé
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Introduction
Ce mémoire représente l'accomplissement de ces
trois années de formation et il en est à l'image : très
enrichissant. Durant ces trois années, ce métier m'a
effectivement appris énormément de choses sur les autres et sur
moi-même.
Mais comme tous les métiers, il possède ses
avantages et ses inconvénients. Et face à certaines situations,
je me suis parfois demandée comment ce métier, que l'on a, je
suppose, tous choisi parce qu'il nous plaisait, pouvait être
générateur de souffrance.
A travers ce travail de fin d'études, j'ai choisi
d'aborder un sujet dans lequel je souhaiterais évoluer à la suite
de l'obtention de mon diplôme d'état d'infirmier : celui de la
santé au travail. Durant mon parcours, je me suis à de nombreuses
reprises interrogée sur le rôle préventif de l'infirmier en
santé au travail, sur la qualité de vie au travail et sur les
risques psycho-sociaux.
Tout au long de mon mémoire, j'ai souhaité
mettre en exergue l'impact du stress sur le soignant. Pour ce faire, je suis
partie de deux situations vécues lors de mes stages qui m'ont fait
m'interroger davantage encore sur les conséquences du stress.
Dans une première partie, j'exposerai le fruit de mes
recherches théoriques. Je décrirai tout d'abord le cadre
contextuel qui entoure le stress professionnel et plus globalement la
santé au travail. Puis j'évoquerai les caractéristiques du
stress et le concept de la souffrance au travail en lien avec mon
hypothèse de recherche.
Dans une deuxième partie, je m'attarderai à
répondre à ma question de recherche à travers divers
entretiens que je suis allée réaliser sur le terrain. Pour cela,
j'expliquerai ma méthodologie d'entretien puis j'analyserai les
résultats. Ces analyses me permettront de valider ou non mon
hypothèse de recherche.
Dans une dernière partie je réaliserai la
synthèse de mon enquête exploratoire puis je conclurai ce
mémoire.
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I. Constat
Première situation
Durant mes trois années de formation, il me semble
avoir perçu de la souffrance chez certains soignants. En témoigne
ce jour où je me trouvais en service de chirurgie ; une
infirmière, en arrêt maladie, manquait à l'effectif. Une
seconde infirmière, rattachée au service de réanimation
fût donc appelé en renfort. Il y avait ce jour-là peu de
patients dans son service. Cette décision de remplacement avait
été prise par la direction, ne laissant pas le choix à
l'infirmière. Celle-ci, diplômée depuis 6 mois, se retrouva
donc seule auprès d'une dizaine de patients. A un moment de la
matinée, l'infirmière eût à gérer une
situation d'urgence auprès d'un des patients de son secteur. Je ne
connais pas la nature de cette urgence. Une fois les soins d'urgences
effectuées, j'ai retrouvé l'infirmière en salle de soins
avec une aide-soignante et je l'ai vu en larmes.
Plus tard, j'ai compris que cette situation avait
été difficile à gérer pour elle seule d'autant plus
que par manque de temps et de personnel, elle avait dû réaliser
l'ensemble de ses tâches hâtivement, et qu'elle culpabilisait
puisque les pansements des patients n'avaient pas pu tous être
réalisés. L'ensemble de ces facteurs avaient provoqué chez
elle un surplus d'émotions se traduisant par des larmes de tristesse.
Deuxième situation
Un des constats les plus marquants que j'ai pu faire durant ma
formation s'est fait en clinique psychiatrique. Cette clinique est une clinique
psychiatrique privée d'hospitalisation libre. Mon service accueillait
environ 30 patients. Parmi les différentes pathologies traitées
(majoritairement des syndromes dépressifs), une me touchait plus
particulièrement : le burn-out chez les soignants. En effet, j'ai pu
constater que de nombreuses personnes sont hospitalisées pour cette
pathologie. En discutant de ce sujet avec les soignants du service, j'ai
compris que le burn-out apparaissait de plus en plus dans les services
psychiatriques depuis quelques années.
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La patiente que j'ai prise en soins lors de sa synthèse
d'entrée était infirmière en hôpital (je n'ai plus
la notion du service), et me racontait s'être investie dans son travail
sans jamais avoir de reconnaissance de la part de ses supérieurs
hiérarchiques. Elle attendait notamment de leur part une valorisation de
son travail. Cette situation l'avait amené à se sur investir
davantage encore jusqu'à en arriver à l'épuisement. De
plus, cette personne avait une situation personnelle particulière
puisqu'elle était en instance de divorce et que ses enfants (2
garçons) étaient en échec scolaire. Il me semble important
de préciser cet élément, car selon moi, cela
représente un facteur aggravant de l'épuisement professionnel.
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