A. Des travaux d'étudiants : une thèse
vétérinaire et deux mémoires de maîtrise
Les sources consacrées à l'histoire de la
Bête du Gévaudan ne sont pas toutes antérieures à
notre époque. Même si un travail de recherche important a
été effectué au cours des siècles derniers, il
existe aujourd'hui des travaux de qualité ceci aussi bien au niveau des
mémoires que des livres édités ou des doctorats. Si
l'histoire de la Bête inspire les recherches en histoire rurale ou en
60 « Noix vomique » ou « noix qui
fait vomir » : Strychnos nux-vomica, noix issue d'un arbre originaire
d'Asie du sud-est, source principale de la strychnine. A l'époque qui
nous intéresse, la noix vomique était mélangée avec
du verre pilé, ceci pour favoriser le passage de la strychnine
dans le flux sanguin. Cette technique était principalement
utilisée en vue de l'éradication des loups. (L'ISLE DE MONCEL,
1771 : 48)
61 PENNANT Thomas, Tour on the Continent, London,
Editions G.R de Beer, 1948. (Réédition)
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ethnologie, on peut constater que des étudiants en
littérature et un doctorant de l'Ecole vétérinaire s'y
sont intéressés. En effet, une thèse de doctorat
vétérinaire 62 effectuée en 1982 à
l'Université Paul Sabatier de Lyon a été suivie de peu par
un mémoire de maîtrise en littérature 63 (1984)
soutenu à l'Université libre de Bruxelles. Écrit par
M.Rudy ce mémoire intitulé « la bête du
Gévaudan, manifestations littéraires et populaires d'un
phénomène mal connu », est voué à
l'analyse littéraire et historique de textes, chansons, poèmes et
documents liés à l'histoire de la Bête.
Intitulé « La bête du Gévaudan
» et écrit par J.M Farrant, qui d'ailleurs exerce le
métier de vétérinaire dans la région, le doctorat
propose un résumé de l'histoire de la Bête
agrémenté d'un exposé de différentes
hypothèses quant à la nature de l'animal. Plus tard, en 2002, un
deuxième mémoire 64 en littérature est soutenu
à l'Université de Cergy-Pontoise. Il s'intitule : « la
Bête du Gévaudan, écriture du fait-divers et mystification
». Ecrit par Laeticia Bierre, ce travail analyse la naissance et
l'évolution du mythe de la Bête à travers les
poèmes, les gazettes, le mandement de l'évêque de Mende et
la correspondance de monsieur Labarthe. Cette étude a
contribué à enrichir la bibliographie consacrée à
notre animal et a mis au jour que la plupart des ouvrages consacrés
à la Bête se répètent et par la même occasion
reproduisent les erreurs des ouvrages précédents 65.
Ces travaux, même s'ils ne sont pas directement liés à la
problématique attachée à ce mémoire, ne sont pas
sans intérêt. Une information tirée d'un document peut par
exemple confirmer ou infirmer une théorie échafaudée par
d'autres lectures.
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