REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
PAIX-TRAVAIL-PATRIE PEACE-WORK-FATHERLAND
UNIVERSITE DE DOUALA ECOLE SUPERIEURE DES
SCIENCES ECONOMIQUES ET COMMERCIALES (ESSEC)
MEMOIRE
En vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Professionnelles Approfondies (DEPA) Option : Gestion de la
Politique sociale de l'entreprise
Thème :
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Présenté par :
SOUKA II Thierry
Licence en Sociologie Economique
Sous la supervision de :
Pr. FOUDA ONGODO Maurice
Agrégé des Sciences de
gestion
Vice Doyen chargé de la programmation FSEGA
Enseignant à l'ESSEC
Sous l'encadrement académique de : Sous
l'encadrement professionnel de :
Dr. EWANE EWANE Hermann Enseignant à
l'ESSEC
Mme. LOBE Béatrice Chargé du
Traitement des Eléments
Variables CAMRAIL
Année académique 2014 -
2015
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 1
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
INTRODUCTION GENERALE
Elaborer une politique de rémunération qui
intègre les objectifs multiples de contraintes diverses et
renouvelées, les attentes fortes des salariés et des dirigeants,
est un défi majeur pour toute entreprise qui veut faire de celle-ci, un
levier de performance. Jusqu'à la fin des années 70, la
Performance était réduite à sa dimension
financière. Elle consistait à réaliser la
rentabilité souhaitée par les actionnaires et préserver la
pérennité de l'entreprise. En effet la théorie
néoclassique postule que les marchés sont parfaitement
concurrentiels et que les dirigeants gèrent conformément aux
intérêts des actionnaires. Ce modèle de « la
performance » a été critiqué au début des
années 80 et indique que l'entreprise a un ensemble de
responsabilité au-delà de ses responsabilités
légales et économiques. Cette performance dite globale des
entreprises est ainsi défini « comme l'agrégation des
performances économiques, sociales et environnementales »
(Baret 2006)1.
Depuis les travaux d'Huselid (1995) plusieurs recherches ont
trouvé des liens significatifs entre les pratiques des RH et la
rentabilité (Guerrero et Barraud-Didier, 2004), la productivité
(MacDuffe 1995) et le turnover (Arthur, 1994 ; yabalik et al. 2008).
Ainsi, les chercheurs en responsabilité sociale d'entreprise
s'intéressent de plus en plus à des problématiques
afférentes à l'appréciation de la performance sociale
d'entreprise (notée PSE dans la suite de ce travail). Souvent
appréhendée de façon différente selon les contextes
et les origines des auteurs, cette PSE se focalise notamment sur
l'évaluation des ressources humaines car celles-ci sont source de
création de valeur et d'avantage concurrentiel.
De ce point de vue, le succès d'une entreprise est
étroitement lié à la quatrième fonction
d'entreprise qu'est la GRH (à côté de la fonction
production, financière et marketing, qui sont les fonctions classiques
de l'entreprise) et dont le rôle selon Campoy et al. (2008) consiste
à « assurer le meilleur ajustement non seulement au quotidien
mais aussi dans la durée, entre les besoins et les attentes du
salarié tant en terme quantitatif (effectif) que qualitatif
(compétence) dans la limite de multiples contraintes de l'entreprise
»
1 Baret P. (2006), "La Performance Globale des Entreprises",
2ème Journées du CEROS, Université Paris X-Nanterre, 19
Janvier 2006 ; cité par Wasa Chakroun
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Cependant il ne s'agit pas seulement pour une entreprise de
disposer des ressources humaines qualifiées et compétentes pour
assurer son développement ; il faut pouvoir les motiver au quotidien et
dans la durée car c'est une ressource spécifique dont on ne tire
pleinement profit qu'avec sa collaboration. Ceci dit la performance de
l'entreprise est fortement conditionnée par la mise en place des
pratiques de GRH mobilisatrices, dont la rémunération en est une
des plus importantes.
Compte tenu de son caractère symbolique, la
rémunération semble toujours être l'un des facteurs
déterminants de la motivation et c'est pour cette raison que l'on voit
apparaître depuis quelques années de nouvelles formes de
rétribution. La rémunération dans cette optique constitue
une des pratiques les plus importantes en matière de GRH car c'est l'un
des principaux facteurs de motivation, parce que étant en relation
directe avec le niveau de vie, la satisfaction des besoins et les contraintes
économiques, dans un pays en pleine crise de l'emploi comme le
Cameroun.
C'est pour cela que les entreprises à l'exemple de
CAMRAIL, veulent concentrer de plus en plus d'attention sur les méthodes
de rémunération et l'utilisation de chacune d'elles. Elles
essayent de limiter les augmentations collectives des salaires et tendent vers
une plus grande individualisation de celle-ci, dans le but d'impliquer le
personnel en l'associant au succès de l'entreprise tout en
récompensant les salariés les plus performants. Ainsi, les
entreprises cherchent à utiliser l'ensemble des nouvelles formes de
rémunération afin de maintenir un fort degré de motivation
des salariés. En effet, la mobilisation des ressources humaines par la
rémunération est souvent citée comme une source d'avantage
compétitif et de performance (Barraud-Didier et al. 2003)2.
Comme le formule explicitement LAWLER (1990) : «pour être
efficace, un système de rémunération doit influencer les
perceptions et les croyances des individus de manière à produire
les comportements désirés». Il sera donc question de
voir comment la politique de rémunération de CAMRAIL peut
constituer un levier important de la performance sociale de cette
dernière, d'où le thème : Politique de
rémunération et performance sociale de l'entreprise : cas de
CAMRAIL.
La question de recherche que nous nous sommes posés
pour analyser cette thématique est celle de savoir : quelle est
l'influence de la politique de rémunération de CAMRAIL
sur
2 Cités par Nita Chhinzer (2010), Ressources
humaines ; Department of Business University of Guelph, vol 31,
N°9, p6
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
la performance sociale ? Autrement dit quels
sont les liens significatifs qui existent entre la politique de
rémunération de CAMRAIL et sa performance sociale ?
L'hypothèse générale a donc
été formulée comme suit : la politique de
rémunération influence significativement la performance sociale.
Autours de cette hypothèse générale, nous avons
pu décliner les hypothèses de recherche suivantes :
Hypothèse 1 : le leadership salarial a une
influence positive sur le turnover et la motivation.
Hypothèse 2 : la cohérence de la
politique de rémunération avec les pratiques de gestion des
rémunérations (alignement intra-activité) a une influence
positive sur le turnover et la motivation
Hypothèse 3 : la cohérence de la
politique de rémunération avec les autres pratiques de GRH
(alignement intra-fonctionnel) a une influence positive sur le turnover et la
motivation
Bien que plusieurs auteurs estiment que le fait d'observer
qu'une variation des pratiques de ressources humaines est associée
à une variation de la performance ne signifie pas qu'il existe une
relation causale entre les deux variables, notre travail a pour objectif
général de ressortir les liens significatifs entre la
politique de rémunération d'une entreprise et sa performance
sociale3. Les objectifs spécifiques de cette
étude sont les suivants :
- Ressortir les liens significatifs qui existent entre
leadership salarial et le turnover et la motivation
- Ressortir les liens significatifs qui existent entre
l'alignement intra-activité et le turnover et la motivation
- Ressortir les liens significatifs qui existent entre
l'alignement intra-fonctionnel et le turnover et la motivation
3 Notons que la notion de performance sociale est
une « notion valise ». Par exemple plusieurs auteurs en traitant la
question de la performance sociale, intègrent la RSE. Certes nous
parlerons de la RSE, mais la performance sociale dans le cadre de cette
étude sera prise dans son sens restreint d'interactions employeurs
/employés, et non dans le sens plus large de performance
sociétale (Igalens 1980 ; 1992 ; 2002). Les notions de turnover,
motivation et satisfaction des salariés, ainsi que l'amélioration
en interne des pratiques dites sociales seront au coeur du développement
de la notion de performance sociale.
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
- Proposer des actions RH pour améliorer la politique de
rémunération de CAMRAIL
Nous avons choisi le présent thème parce qu'il
dégage plusieurs intérêts à savoir : un
intérêt personnel car l'influence de la politique
de rémunération sur la PSE constitue pour nous un aspect de la
thématique que nous avons abordé dans le cadre de notre rapport
de stage et que nous souhaitons approfondir dans le cadre de notre MEMOIRE de
fin de formation de Master II en politique sociale de l'entreprise. Un
intérêt scientifique parce que la
thématique a un aspect pluridisciplinaire donc susceptible
d'intéresser la communauté scientifique toute entière, car
elle se situe dans le sillage de la sociologie des organisations, de la
psychologie du travail et des sciences de gestion. Elle démontre avec
vigueur que la performance de l'entreprise est fortement rattachée
à l'utilisation des pratiques de GRH mobilisatrice à l'instar de
la rémunération. Un intérêt pratique
car le thème met en exergue les méthodes et techniques
susceptibles d'augmenter d'une part les compétences, la motivation et la
fidélisation des employés et d'autre part d'améliorer les
performances de l'entreprise. Le thème aborde aussi un
phénomène complexe rencontré en entreprise qui concerne la
problématique de la contribution des employés et la
rétribution des richesses créées, l'équité
interne et les aspirations individuelles et collectives.
Cette étude s'articulera autours de deux parties
constituées de deux chapitres par partie. En première partie,
nous analyserons les politiques de rémunération et les
théories de la performance nous ferons une présentation
générale de la CAMRAIL et des fondements des pratiques de
rémunération. Le chapitre I dressera la présentation de la
CAMRAIL et du cadre théorique et méthodologique de la recherche ;
le chapitre II étalera les bases d'un système de
rémunération. En deuxième partie, nous ferons état
de l'analyse contextuelle du système de rémunération de
CAMRAIL et ses effets sur la performance. Le chapitre III ressortira les
données de l'analyse de terrain et le chapitre IV quant à lui,
présentera les résultats et les recommandations.
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
ANALYSE DES POLITIQUES DE REMUNERATION ET DES
THEORIES DE LA PERFORMANCE
Première partie
Dans cette partie, il sera question au chapitre I de
présenter les politiques de rémunération et les
théories de la performance. Dans le chapitre II nous présenterons
les indicateurs retenus qui nous permettront de ressortir le lien entre
politique de rémunération et performance sociale. Puis, nous
déclinerons le cadre théorique et méthodologique qui nous
a permis d'analyser les variables de notre thématique.
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Chapitre I : POLITIQUE DE REMUNERATION ET THEORIE
DE LA PERFORMANCE
Les entreprises font face aujourd'hui à un
environnement instable. Ce dernier est caractérisé par une
concurrence exacerbée, un changement de la consommation mondiale et une
extraordinaire évolution technologique. Dans ce contexte, la
compétitivité des entreprises dépend de leur
capacité d'adaptation et de flexibilité. En effet, la
mobilisation des ressources humaines est souvent citée comme une source
d'avantage compétitif et de performance (Barraud-Didier et al. 2003).
Les écarts de rémunérations entre les
salariés du secteur privé en l'occurrence, proviennent pour une
bonne part des caractéristiques des salariés telles que le
diplôme, les qualifications, l'expérience. Mais les études
empiriques montrent qu'elles sont également imputables à des
caractéristiques propres aux entreprises qui les emploient, telles que
leur secteur d'activité ou leur taille, mais aussi leur performance
économique et leur performance sociale.
La littérature théorique sur les liens entre
politiques salariales et performance fournit de nombreuses pistes pour
expliquer la relation positive ainsi mise en évidence entre le niveau
des salaires et la productivité des entreprises. Cette
corrélation positive entre niveaux de rémunération et
performance sociale des entreprises, peut traduire une causalité allant
dans l'un ou l'autre sens. Selon les théories du salaire d'efficience,
bien rémunérer les salariés les incites à
être performants, que ce soit pour conserver leur place ou bien par
esprit d'entreprise : selon cette théorie, c'est donc la politique de
rémunération qui a un effet causal sur les performances. Les
théories supposant que les salariés et employeurs se partagent
une rente de marché due à une concurrence imparfaite mettent en
avant des mécanismes de causalité inversée, où les
salariés récupèrent une partie des bonnes performances de
l'entreprise. Les deux mécanismes se conjuguent probablement pour
expliquer la corrélation observée.
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
La politique de rémunération d'une entreprise ne
concerne pas seulement le niveau moyen des salaires, mais aussi leur
dispersion. Bien que la relation positive entre les pratiques mobilisatrices et
la performance soit suffisamment mise en évidence par la recherche
(Appelbaum et al. 2000 ; Collins et Smith 2006 ; Datta et al. 2005 ; Takeuchi
et al. 2009 etc.)4, il n'en reste pas moins vrai que, pour que
l'élaboration d'une politique de rémunération, il faut
respecter une démarche qui vise à établir certaines bases
de sa mise en place (section I), après quoi il est aussi important de
présenter les contours théoriques liés à la
performance sociale (section II).
Section I : LES BASES D'UNE POLITIQUE DE REMUNERATION
Pour gérer de manière efficace les
rémunérations du personnel, toute entreprise doit pouvoir mettre
sur pied une véritable politique de rémunération qui prend
en compte toutes les contraintes que l'entreprise pourrait rencontrer.
La politique des rémunérations peut être
définie comme la mise en place et l'utilisation des critères
spécifiques concernant la fixation et l'évolution des salaires et
des moyens nécessaires à amener tous les intéressés
à s'y soumettre (employeur, employés, syndicat). Pour Donnadieu
(1993), « la politique de rémunération est le
résultat : d'une série d'équilibres
fondamentaux5 qu'il faut respecter, de choix
délibérés de l'entreprise, de contraintes
réglementaires et conventionnelles ». Mais avant de parler de
politique de rémunération, attardons nous quelques instants sur
la notion même de rémunération. Qu'est ce que la
rémunération ? La question de la rémunération
aborde des notions courantes mais dont les définitions parfois
approximatives faussent la compréhension de cette notion. Elle n'est
4 Cité par Nita Chhinzer ; op cit
5 L'entreprise doit généralement
respecter trois équilibres fondamentaux. Equilibre
économique : la rentabilité de l'entreprise doit
être maintenue. Equilibre interne : il est important de
justifier les différences de salaires entre les différents
membres de l'organisation, sans quoi il y a risque de démotivation du
personnel et de tensions sociales. Equilibre externe : les
niveaux de rémunération doivent être compétitifs sur
le marché du travail.
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
plus seulement abordée sous le prisme de la
contrepartie d'un effort fourni (salaire). La rémunération
globale comprend le salaire de base, les compléments de salaire, les
suppléments de salaire ainsi que les périphériques. Ainsi,
la rémunération désigne alors, la totalité de ce
que le salarié perçoit de son employeur quelle qu'en soit la
forme.
Rémunération = salaire + avantages fournis
par l'entreprise
Donc avant toute mise sur pied d'une politique de
rémunération, l'entreprise doit au préalable fixer les
bases de son système de rémunération. Il s'agit de
déterminer l'alternative de rémunération à
utiliser. Autrement dit doit-on rémunérer l'emploi ou la personne
? Ou alors la qualification ou la compétence ? Telles sont les questions
de bases que l'entreprise doit se poser avant d'élaborer son
système de rémunération.
I. ELABORATION D'UNE POLITIQUE DE REMUNERATION
Lorsque les fondements ou les bases d'un système de
rémunération ont été adoptées, l'entreprise
n'est pas pour autant parvenu au bout de ses difficultés. La seconde
étape consiste alors à élaborer un système de
rémunération6 qui tient compte des grands
équilibres (financier, interne et externe) d'une politique de
rémunération. Mais quelques soient les éléments de
rémunération que l'entreprise retiendra pour élaborer son
système de rémunération, il est nécessaire de
veiller à construire un ensemble adapté aux besoins
spécifiques de l'entreprise et de son contexte. De ce qui
précède, l'entreprise doit prendre en compte non seulement les
contraintes économiques auxquelles elle fait face, mais aussi les
contraintes sociales et même politiques. Ceci pour contribuer à
atteindre deux grands objectifs lors de sa conception :
- Attirer la main d'oeuvre qualifiée et
fidéliser le personnel existant
- Encourager certains comportements au développement et
à la performance de l'entreprise
6 La différence doit être
marquée entre système de rémunération et politique
de rémunération : le système de rémunération
est un ensemble de règles qui permet de mettre en oeuvre la politique de
rémunération. Le système de rémunération
doit reposer sur des processus clairs et contrôlés (comme un
processus qualité) ; il n'est pas un outil RH mais plutôt un outil
de management.
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Les objectifs du système de rémunération
nous l'avons dit doivent former un tout cohérent adapté aux
besoins de l'entreprise. Il est donc admis en règle
générale que les caractéristiques d'une
« bonne 7» politique de
rémunération sont :
- La cohérence avec la stratégie, l'environnement,
la politique et cohérence intrinsèque du système
- La clarté qui permet une bonne compréhension pour
les employés
- L'équité interne obtenu par la limitation de
l'arbitraire
- La compétitivité pour attirer les
compétences externes et retenir les meilleurs en interne
- La flexibilité qui permettra d'aboutir à la
maîtrise des coûts en cas de difficultés d'ordres
conjoncturels ou structurels
Figure 1 : architecture d'une politique de
rémunération
Source : Sire B. et Tremblay M. -
Contraintes et Objectifs d'une politique de rémunération - les
rémunérations - éd. Vuibert 2000
7 Notons ici que la notion de « bonne » doit
être relativisée. Il n'existe pas un système de
rémunération unique mais des systèmes de
rémunérations qui doivent être adaptés selon les
contextes
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.1- Les enjeux d'une politique de
rémunération
L'élaboration d'une politique de
rémunération doit pouvoir répondre à deux
principaux enjeux dans l'entreprise : les enjeux sociaux et les enjeux
économiques
I.1.1- Les enjeux sociaux
Sous l'angle social, la rémunération doit prendre
en compte les éléments suivants :
? L'équité
interne8
Le système de rémunération doit donner
à chaque employé le sentiment d'être traité à
sa juste valeur (Adams, 1965 ; Peretti, 2011). Il doit avoir existence d'une
classification des emplois et d'une échelle des salaires, de
manière à récompenser uniquement le mérite et de ne
pas susciter des contestations de la part des autres employés ;
« à compétence égale salaire égal
». Le droit du travail camerounais s'est attelé à
mentionner cette facette délicate du processus de détermination
du niveau de rémunération : « A conditions égales
de travail, d'aptitude professionnelle, le salaire est égal pour tous
les travailleurs, quels que soient leur origine, leur sexe, leur âge,
leur statut et leur confession religieuse, dans les conditions prévues
au présent article9 ».
? La valorisation des RH
Il s'agit ici de la participation des hommes
c'est-à-dire de l'existence d'un système de récompense de
la performance collective ou de la performance individuelle (prime
d'équipe, bonus, augmentation individuelle), l'implication dans les
négociations annuelles, le partage des bénéfices, la
mesure des capacités et l'analyse des potentiels (gestion des
carrières), les conditions de travail.
I.1.2- Les enjeux économiques
Sous l'angle économique, la rémunération
doit prendre en compte la fixation du niveau de rémunération et
les augmentations de rémunération.
8 La notion d'équité interne doit
être directement liée à la notion de justice
organisationnelle dans sa dimension distributive. Selon Adams (1965) rejoint
par Peretti J M (2011), la perception d'une injustice distributive
altère la quantité et la qualité du travail fourni par le
travailleur.
9 Code de travail, (1992), Titre 4 - du salaire,
chapitre I : de la détermination des salaires, article 61-2
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
? La fixation du niveau de rémunération
La fidélisation des salariés occupe une place
prédominante parce qu'à ce niveau il est à noter que
l'entreprise évolue dans un système de concurrence. Même
les entreprises comme CAMRAIL qui exercent en situation parfaite de monopole,
doivent prendre en compte cet enjeu de la rémunération car il
apparait que la rémunération peut ne pas être une source de
motivation dans certains cas mais, en revanche dans d'autres, elle peut avoir
un aspect démotivant si elle s'avère être insuffisante
(Peretti, ibid.). Il est donc important pour l'entreprise de mener un suivi
d'enquête de salaire pour s'assurer de l'équité externe. Le
niveau de rémunération doit donc être suffisant au regard
du marché du travail pour susciter la satisfaction du
personnel10. Elle doit assurer la sécurité des
salaires et répondre correctement aux besoins financiers des
employés. Toutefois la fixation du niveau de rémunération
doit être assez objective et suffisamment pensée pour ne pas
représenter plus tard une trop grande charge pour l'entreprise.
Figure 2 : le modèle de satisfaction de Porter et
Lawler
Source : Sire B. et Tremblay M. -
Contraintes et Objectifs d'une politique de rémunération - les
rémunérations - éd. Vuibert 2000
10 Reconnaissons toutefois que la «
satisfaction » est un concept subjectif, peu aisé à mesurer
mais apparait dans la littérature parmi les déterminants
psychologiques de la performance, d'un point de vue intrinsèque du
travailleur.
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
? Les augmentations de
rémunération
Les augmentations de rémunération font
intervenir les évolutions du niveau de rémunération. A ce
stade il faut un dispositif de pilotage et de suivi de la masse salariale qui
doit être maintenu à un niveau supportable pour l'entreprise.
Nous pouvons aussi mentionner que les augmentations de salaire
font aussi intervenir les gains de productivité qui constituent en effet
une ressource à partager entre l'entreprise et les différentes
parties prenantes. Il est aussi nécessaire de mentionner que cette
augmentation doit reposer sur le principe de « flexibilité
» qui veut que l'entreprise procède à des
réajustements lorsqu'elle fait face à des situations d'ordre
conjoncturel ou structurel.
I.2- Les notions de salaire et de masse salariale
I.2.1- Le salaire11
Le salaire désigne la contrepartie du travail fourni.
Aux termes du code du travail, « le terme « salaire »
signifie, quels qu'en soient la dénomination et le mode de calcul, la
rémunération ou les gains susceptibles d'être
évalués en espèces et fixés, soit par accord, soit
par des dispositions réglementaires ou conventionnelles, qui sont dus en
vertu d'un contrat de travail par un employeur à un travailleur, soit
pour le travail effectué ou devant être effectué, soit pour
les services rendus ou devant être rendus 12 ».
Remarquons quand même qu'il n'existe pas une trop grande
différence entre rémunération et salaire dans la mesure
où le salaire recouvre aussi les diverses primes touchées en plus
du salaire habituel, les honoraires en cas des professions libérales et
les retenues des chefs d'entreprises.
? Le salaire de base
C'est la base de toute rémunération. Il cumule
jusqu'au dernier jour de l'année, c'est-à-dire le 31
décembre, à condition toutefois que le salarié ait
exercé durant l'année en question. Il est la base de quasiment
tous les calculs portant sur la rémunération des employés.
Le salaire de base ne comprend pas les majorations pour heures
supplémentaires, mais la majoration est
11 Dans le droit positif camerounais, le terme salaire
est associé à celui de rémunération. A cet effet
les termes salaire ou rémunération seront utilisés dans ce
travail pour signifier strictement la même chose.
12 Code de travail ; op cit, article 61- 1
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
calculée à partir du salaire de base. Le salaire
de base constitue donc l'élément de départ de toute
négociation entre l'employeur et l'employé.
I.2.2- La masse salariale
La masse salariale (MS), se définit comme étant
l'ensemble de toutes les charges se rattachant à la
rémunération brute du total des salaires. Cependant, selon divers
secteurs, la masse salariale se définit différemment. La masse
salariale doit être maintenue à un niveau supportable pour
l'entreprise, d'où la naissance du concept de « pilotage de la
masse salariale ». Ce dernier vise à réduire la masse
salariale, en utilisant des méthodes et des techniques précises
en ce sens.
Il existe plusieurs types de masse salariale :
La masse salariale comptable. Dans le secteur
de la comptabilité, la masse salariale comporte toutes les charges
patronales, incluant la provision des congés qui sont payés. Elle
sert de référence quant au calcul des contributions patronales,
en se basant sur l'ensemble de la masse salariale.
La masse salariale fiscale. Au niveau de la
fiscalité, la masse salariale comprend toutes formes de
rémunération, incluant les avantages et les primes imposables
dont bénéficient les salariés, mais excluant les charges
patronales. Ainsi, dans le présent contexte, la masse salariale se
calcule avec les déductions que chaque employé doit payer, mais
non avec celles de l'employeur.
La masse salariale budgétaire. La
masse salariale budgétaire se veut plus un outil de gestion, et parfois
de négociation. Elle se calcule en incluant les cotisations patronales
et les indemnités de licenciement, sans toutefois tenir compte des
primes et indemnités variables. Les gestionnaires utilisent
principalement la masse salariale budgétaire afin de faire des
comparaisons des salaires d'une année à l'autre.
I.3- Les évolutions de la masse salariale
Parler de l'évolution de la masse salariale revient
à ressortir les différents facteurs relatifs à cette
évolution. Il s'agit alors de ressortir les facteurs stratégiques
et légaux, et les facteurs d'évolution.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 14
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
? Les facteurs stratégiques et légaux
Les facteurs stratégiques et légaux sont les
facteurs d'évolution de la masse salariale qui émanent de
l'initiative de l'entreprise (souvent aussi à l'initiative du
salarié) ou des contraintes légales, sous-tendus par la
convention collective d'entreprise ou par le doit du travail. Il s'agit donc de
l'impact des décisions stratégiques (par exemple l'augmentation
générale du niveau des salaires de base en vue de motiver le
personnel et d'atteindre les objectifs généraux de l'entreprise,
l'impact des décisions des pouvoirs publics, du GVT
(glissement-vieillesse-technicité)
Par ailleurs les rémunérations peuvent aussi
évoluer sous l'influence des facteurs individuels : ancienneté,
capacité de négociation, évolution des compétences
acquises, promotion interne, rendement obtenu, changement d'employeur,
mobilité géographique et professionnelle...
Leur évolution est aussi liée à des
facteurs collectifs : l'action des pouvoirs publics (revalorisation du Smic,
maîtrise des dépenses publiques pour contenir le déficit
budgétaire), l'action syndicale (négociation collective), la
situation économique et sociale nationale et internationale (tensions
sur le marché du travail, crise économique, concurrence accrue
des pays émergents, déclin de certaines activités...).
? Les facteurs d'augmentation
Les facteurs d'augmentations sont des évolutions de la
masse salariale dues aux différents types d'augmentations (augmentation
à niveau et augmentation de masse) ou des effets d'évolution de
la masse salariale (effet de report, effet noria, effet d'effectif, effet de
structure). L'évolution de la masse salariale résulte des
décisions prises pour l'exercice et d'effets induits qui sont les
conséquences (Peretti, 2011)13.
L'augmentation à niveau est
l'augmentation séquentielle de la masse salariale. Il mesure
l'évolution du salaire nominal des salariés sur une
période
L'augmentation de masse est
l'évolution de la masse salariale de l'année N+1 par rapport
à l'année N.
L'effet report c'est le fait de se retrouver
avec une augmentation séquentielle mais qui est reportée
progressivement, ou, l'écart constaté entre la masse salariale au
31 Décembre et la
13 Peretti J M, (2011), Gestion des ressources
humaines ; Vuibert 17ème édition ; p137
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POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
masse salariale au 1er Janvier de l'année
d'exercice. En d'autres termes, c'est le coût sur l'année
suivante
L'effet Noria c'est l'écart qui peut
subvenir entre la rémunération d'un ancien et le recrutement d'un
nouveau. Il s'agit de l'effet produit par le remplacement aux mêmes
postes, des salariés âgés par des salariés plus
jeunes. Ces derniers sont bien moins payés, car ils disposent d'une
expérience plus réduite, permettant ainsi à l'entreprise
de diminuer ses coûts (Peretti, op cit).
L'effet effectif c'est l'évolution de
la masse salariale lié à la modification (augmentation ou
diminution) du nombre d'employés de l'entreprise. Si les effectifs de
l'entreprise augmentent, alors la masse salariale augmentera et inversement.
Ceci explique que certaines entreprises aient recours aux suppressions
d'emplois pour diminuer leur masse salariale.
L'effet de structure c'est l'écart qui
peut être observé entre deux périodes dues à un
changement de la structure des qualifications de l'entreprise. Les
modifications de la structure des qualifications dans l'entreprise auront des
effets sur la masse salariale puisqu'il s'agit des composantes.
II. LES DIFFERENTES POLITIQUES DE REMUNERATION
La politique de rémunération, est une
stratégie renfermant un ensemble de règle permettant de
déterminer pour chaque employé et chaque catégorie, les
différentes composantes de la rémunération globale. Cette
politique peut varier d'une entreprise à une autre d'où la
nécessité de présenter les différents types de
rémunérations qui se distinguent en termes de structures et de
niveaux.
II.1- La rémunération en termes de
structures
Ce sont des systèmes dont la rémunération
fixe augmente plus vite que les performances (Bruneteaux, 2005)14.
Ce type de rémunération est déterminé par des
augmentations générales qui concernent tous les salariés.
Elles résultent pour la plupart du temps de négociation des
14 Bruneteaux Jean Bernard, (2005) ; Gestion des
ressources humaines et Communication, Yaoundé, Presses de
l'UCAC
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 16
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
partenaires sociaux. Cette option conduit à une
rigidité des charges dans la mesure où les salaires fixes ne sont
en principe pas réversibles. Les difficultés économiques
peuvent conduire à des réductions de personnel à
défaut de ne pouvoir baisser les salaires. La motivation des
salariés peut donc s'avérer être moyenne dans la mesure
où leurs performances individuelles n'ont pas de répercussions
directes sur leur rémunération
II.2- La rémunération en termes de
niveaux
Ce sont des systèmes de rémunération
incitative (rémunération variable), destinée les
contributions au développement de l'entreprise par le niveau des ventes,
la réduction des coûts ou la profitabilité ; ces
systèmes visent notamment à assurer une certaine
flexibilité aux coûts salariaux en cas de réduction du
chiffre d'affaires (Bruneteaux, op cit)
II.3- Les composantes de la rémunération
globale
La rémunération globale comprend : la
rémunération directe et la rémunération indirecte
(Donnadieu, 1993).
II.3.1- La rémunération directe.
Elle est constituée: de la rémunération
directe fixe qui comprend le salaire de base (auquel on ajoute souvent les
accessoires stables de salaire), et la rémunération variable ou
salaire de performance. Autrement dit elle comprend une partie fixe et une
partie variable. Les entreprises devant assurer la cohérence globale de
leur politique de rémunération sont amenées à
préciser le rôle qu'elles entendent donner à chaque
élément de rémunération dont
bénéficient leurs salariés.
II.3.1.1- La rémunération directe fixe ou
partie fixe
La partie fixe de la rémunération globale est
constituée du salaire de base. C'est le salaire qui est garanti par
l'entreprise et qui est fixé selon les dispositions en vigueur qui
régissent l'entreprise. Il correspond dans toutes les entreprises,
à la valeur estimée de la fonction dans l'organisation. Cette
valeur peut évoluer avec l'évolution des qualifications de la
fonction. Il peut faire l'objet d'ajustement plus ou moins régulier tels
que :
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 17
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
- Des augmentations générales
: elles correspondent à une compensation partielle ou
totale de l'érosion monétaire en vue du maintien du pouvoir
d'achat. Dans certains cas ces augmentations peuvent aussi être
différenciées par de grande catégorie de personne et
correspondre à un pourcentage de salaire plafonné ou à un
montant uniforme.
- Des ajustements catégoriels
qui correspondent à des modifications du marché du
travail pour certaines catégories de personnels. Lorsqu'une
compétence se fait rare, la concurrence peut conduire à une
réévaluation de la fonction.
II.3.1.2- La rémunération variable ou partie
variable
C'est une composante non fixe de la
rémunération, présentant un caractère
aléatoire. On distingue la part du variable collectif
(intéressement, participation, stocks options), et celle du variable
individuel (prime, bonus, commissionnement).
Il est généralement admis que la partie variable
comprenne :
Les heures supplémentaires. Elles sont
soumises à une majoration qui correspond à un pourcentage horaire
du salaire de base. Les heures supplémentaires sont des heures de
travail effectuées au-delà de la durée légale de
travail, à cause d'un surcroît exceptionnel ou saisonnier de
travail ou d'une impossibilité d'achever les travaux et
opérations dans les délais impartis avec l'heure normale. Le
travail en heures supplémentaires ne peut être programmé
que si le temps de présence en service est pleinement utilisé. La
fréquence de programmation des heures supplémentaires est
comprise comme une difficulté ou une incapacité du responsable
à anticiper ou planifier l'utilisation du personnel placé sous
son autorité.
Les primes à caractère
général telle que la prime de transport, lorsqu'elle ne
fait pas partie de la partie fixe et la prime dite de panier.
Les primes liées au statut ou à la
fonction comme la prime de logement lorsqu'elle ne fait pas partie des
éléments fixes du salaire
Les primes individuelles de résultats
appelées bonus ou gratifications.
Il ressort de cette description que la
rémunération globale fait ressortir d'une part les
éléments directs de la rémunération et d'autre part
les éléments indirects.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 18
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
II.3.2- La rémunération indirecte
Qui comprend : les avantages en nature et les avantages
sociaux, les compléments de salaire, les suppléments de salaire
ainsi que les périphériques.
? Les compléments de salaire sont
constitués des éléments suivants : Légaux
(congés payés, congés familiaux, indemnisation de la
maladie pour un temps et sous certaines conditions), Conventionnels en
espèces (congés supplémentaires, prime
d'ancienneté, primes de sujétion et de responsabilité,
gratifications), Conventionnels en nature (voiture et logement de fonction,
téléphone et ordinateur utilisables en dehors des heures normales
de travail).
? Les suppléments de salaire sont
constitués des éléments suivants : en espèce
(mutuelle, prévoyance, retraite, prêts, chèques restaurant)
en nature (assistance juridique, conseils).
? Les périphériques de salaire
sont constitués des éléments suivants :
intéressement participation aux bénéfices, plans
d'épargne
Section II : DE LA PERFORMANCE GLOBALE A LA PERFORMANCE
SOCIALE
La performance de l'entreprise demeure un enjeu central pour
les chercheurs et les managers. Dans de nombreuses analyses, la justification
principale de l'objet étudié repose sur son lien supposé,
voire simplement postulé avec la réussite financière de
l'entreprise. Cependant, les données économiques ne sont pas
toujours accessibles et les évaluations subjectives de la performance
deviennent alors le seul recours pour les chercheurs.
C'est dans cette optique que la performance est
étudiée dans le cadre de cette étude au travers de son
aspect social, et mesuré par l'intermédiaire des variables de
contrôle auxquelles nous avons pu avoir accès.
Cette étude se propose donc de circonscrire à
son seul aspect social, la performance multidimensionnelle ou performance
globale, définit comme « l'agrégation des
performances
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 19
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
économiques, sociales et environnementales
» (Baret, 2006) et, dont une des plus grandes difficultés pour
les entreprises est de mesurer les interactions entre les différentes
dimensions de la performance : économique, sociale et environnementale
(Baret, ibid.).
I- HISTORIQUE ET EVOLUTION DU CONCEPT DE
PERFORMANCE
Avant de nous accentuer sur la question de la
performance sociale, nous nous proposons de nous attarder un temps soit peu sur
l'appréhension du concept de la performance en milieu
entrepreneurial.
I.1- Définitions du concept de performance
La notion de performance nous l'avons relevé plus haut,
est réduite jusqu'à la fin des années 70, à sa
simple dimension financière. Cette performance consistait à
réaliser la rentabilité souhaitée par les actionnaires
avec le chiffre d'affaires et la part de marché qui préservaient
la pérennité de l'entreprise. Elle est assimilée à
la capacité, l'efficacité, l'efficience, la
compétitivité et la productivité et est alors
définie comme « la raison des postes de gestion, elle implique
l'efficience et l'efficacité » (Albanes 1978). Pour Miles
(1986) la performance est définie comme « la capacité de
l'organisation à réaliser une satisfaction minimale des attentes
de sa clientèle stratégique »
Ainsi, comme le remarque A. Bourguignon (1995), le terme de
performance est largement utilisé sans que sa définition fasse
l'unanimité. Ce fait reflète la polysémie de cette notion.
En revenant aux origines étymologiques, on constate que le terme
français et le terme anglais sont proches et signifient
l'accomplissement, pour évoquer par la suite l'exploit et le
succès. Dans ce sens la performance « contient à la fois
l'action, son résultat et éventuellement son exceptionnel
succès » (A. Bourguignon op cit p.62)15
15 Etymologie du mot performance, selon Bourguignon (1995,
p.62) : Le mot performance dans son acception française du 19ème
siècle dérive du mot anglais performance (fin du
15ème siècle) qui désignait la
réalisation, l'accomplissement, l'exécution. Mais cette
définition anglaise est empruntée au moyen français «
performance » qui provient de l'ancien français du 13ème
siècle et qui signifiait accomplir, exécuter.
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Dans le domaine de la gestion, la performance a toujours
été une notion ambiguë, rarement définie
explicitement. Elle n'est utilisée en contrôle de gestion que par
la transposition de son sens anglais. Elle désigne l'action, son
résultat, son succès. Bourguignon (2000 p.934) la définit
« comme la réalisation des objectifs organisationnels, quelles
que soient la nature la variété de ces objectifs. Cette
réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat,
aboutissement) ou au sens large du processus qui mène au résultat
(action)... »
Hormis le caractère équivoque du terme de
performance, E.M. Morin et al. (1994) recensent quatre grandes
théoriques de l'efficacité ou performance : une approche
économique, une approche sociale, une approche systémique et une
approche politique. L'approche économique repose sur la notion centrale
d'objectifs à atteindre. L'approche sociale découle des apports
de l'école des relations humaines qui met l'accent sur les dimensions
humaines de l'organisation. L'approche systémique est
développée par opposition aux précédentes,
considérées comme trop partielles. Elle met en exergue les
capacités de l'organisation ; « l'efficacité
organisationnelle est le degré auquel une organisation, en tant que
système social disposant de ressources et moyens, remplit ses objectifs
sans obérer ses moyens et ses ressources et sans mettre une pression
indue sur ses membres. » l'approche qualifiée de politique
repose sur une critique des précédentes. Le tableau
ci-après retrace les conceptions de la performance et les dimensions de
mesure
Tableau 1 : les conceptions de la performance et les
dimensions de mesure
Définitions de la performance
|
Cadre théorique sous-jacent
|
Dimension à mesurer
|
Degré d'atteinte des objectifs
|
Rationnel économique Relations humaines
|
Economiques et financières Humaines
|
Capacité
d'acquisition de ressources
|
Systémique Contingence
|
adaptation à l'environnement efficience
complémentarité des sous-systèmes
|
Satisfaction de
groupes variés
|
Politique
|
Autant de dimensions que d'acteurs concernés
|
Source : E.M. Morin (1994)
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 20
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 21
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Les appréhensions de la performance étant ainsi
définies, il convient à présent de s'intéresser
à sa mesure. Comment mesurer la performance d'une entreprise, d'une
activité, d'un produit, d'une personne ? De manière
générale, il ressort des définitions
précédemment citées que la mesure de la performance est
associée à l'efficacité et à l'efficience. La
logique financière offre une solution mais qui est depuis longtemps
problématique. Bouquin (2004 p.63) représente la
problématique générale de la performance de la
manière suivante :
Figure 3 : la performance (source Bouquin, 2004)
Selon cet auteur, l'économie consiste à se
procurer les ressources au moindre coût ; l'efficience est le fait de
maximiser la quantité obtenue de produits ou de services à partir
d'une quantité de donnée de ressources. Enfin,
l'efficacité est le fait de réaliser les objectifs et
finalités poursuivis.
La mesure de l'efficacité fait face à deux
obstacles : l'identification des buts ou des objectifs et l'obtention d'un
consensus relatif à la multiplicité de ces buts.
L'efficience quant à elle se mesure par le ratio
résultats - moyens.
I.2- La performance sociale de l'entreprise : contexte
d'émergence et modèles théoriques
I.2.1- Contexte d'émergence
La responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) est
à l'origine de l'émergence du concept de PSE. Le terme
responsabilité sociale de l'entreprise a en effet été
défini de plusieurs manières, d'une perspective
économique à savoir la création de richesse pour les
actionnaires (Friedman, 1962), à une perspective liant les
côtés économique, légal, moral et
discrétionnaire de la responsabilité (Caroll, 1979). Ces diverses
perspectives contiennent en partie de la
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 22
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
différence des suppositions fondamentales en ce que la
signification de la RSE, allant du minima des obligations légales et
économiques jusqu'à la responsabilité vis-à-vis des
actionnaires et enfin jusqu'à atteindre une responsabilité qui
s'étend à l'environnement de l'entreprise. Selon la
définition européenne proposée par la Commission
Européenne (2001) dans le Livre intitulé Promouvoir un cadre
européen pour la responsabilité sociale des entreprises, la
RSE est « l'intégration volontaire des préoccupations
sociales et environnementales des entreprises à leurs activités
commerciales et leurs relations avec les parties prenantes
»16. Par ailleurs, l'importance du nombre d'intervenants
ainsi que les différentes démarches font souvent apparaître
un certain nombre de problèmes qui sont considérés comme
des flous méthodologiques. Ce qui pose avec acuité le besoin
d'une définition ou de définitions opératoires de la
performance sociale. Dans la littérature existante, nous avons
noté de nombreuses études autour de cette tentative sans pour
autant qu'on ait un consensus.
Il faut noter qu'un état des lieux sur
l'évolution et mutations sémantiques prises par De Gond et
Mullenbach (2004) sur la RSE et par conséquent sur la PSE. En fait il
faut noter que ces deux auteurs ont dégagé trois grandes phases
marquant le renforcement des concepts qui s'opèrent à travers
l'accumulation progressive des connaissances sur la RSE.
La première phase correspond à une
conceptualisation renvoyant aux discours sur les principes ou sur la
portée voire le contenu de la RSE. Dans cette conception, nous avons
plusieurs définitions notamment celle de Friedman (1970)17
qui place la RSE dans une optique économique ou de profit. En ce qui
concerne les définitions de Preston et Post (1975) cités par
Caroll (1979) qui mettent l'accent sur le principe de responsabilité
publique des entreprises (RPE).
La deuxième phase est plutôt transitoire et
retrace la migration des discours vers la notion de sensibilité ou la
« corporate social responsiveness ». Cette nouvelle
représentation qui selon Caroll (1979) décrit la capacité
d'une firme à répondre aux pressions sociales. Dans cette
16 Livre vert publié par la commission en
2001 : « promouvoir un cadre européen pour la responsabilité
sociale des entreprises », COM (2001) ; 366 Final, http//
ec.europa.eu/entreprise/csr/index_fr.htm.
17 Cité par José Allouche et Patrice
Laroche, (2005) ; dans leur ouvrage « a meta-analytical investigation
of the relationship between corporate social performance and financial
performance » ; Revue française de gestion des ressources
humaines, p 18 - 41.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 23
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
conception, la RSE n'est plus considérée comme
un contenu mais plutôt un processus de réponse.
La troisième phase de cette évolution est
considérée comme la phase d'intégration de l'ensemble des
conceptualisations antérieures (principe et processus) au sein de la
notion de performance sociétale des entreprises. Cette approche
intégrée est inscrite dans le modèle
développé par Caroll et cela fait de lui une
référence incontournable dans la littérature.
L'analyse de ces trois phases montre que l'on est passé
d'une vision restreinte et centrée sur les obligations ou les principes
de la RSE à une vision élargie et intégrée
appelée performance sociétale des entreprises (PSE) ou «
Corporate Social Performance » qui prend en compte les
résultats des comportements sociétaux en passant par une vision
intermédiaire axée sur les processus et qui privilégie les
actions de réponse aux pressions sociétales (corporate Social
Responsiveness).
Ceci conduit un certains nombre de chercheurs comme
Cécile Lapenu, Manfred Zeller, Martin Greeley, Renée
Chao-Béroff, Koenraad Verhagen (2004) à affirmer que,
contrairement aux performances financière et économique, la
performance sociale d'une organisation prend en compte la nature des relations
internes entre ses employés et des relations qu'elle entretient avec ses
clients et autres acteurs avec qui elle interagit.
Une définition plus large et plus consensuelle a
été forgée et mise en place par un groupe de travail de
150 membres de grands réseaux de microfinance, de prestataires de
services financiers, d'agence de notation, de bailleurs de fonds et
d'investisseurs sociaux. Ce groupe de travail a été mis sur pied
en 2007 grâce aux initiatives développées en 2005 et de
manière conjointe par la Fondation Argidius, le CGAP et la fondation
Ford. Ce groupe de travail a la volonté d'évaluer et de mesurer
la performance sociale de leurs organisations ou de celles qu'il soutienne. De
ce fait, « La performance sociale est la traduction effective dans la
pratique des objectifs sociaux d'une institution, conformément aux
valeurs sociales reconnues; ces objectifs sont notamment de servir durablement
un nombre croissant de pauvres et d'exclus, d'améliorer la
qualité et l'adéquation des services financiers,
d'améliorer la situation économique et sociale des clients et de
garantir la responsabilité sociale envers les clients, les
employés et la communauté servie » (CGAP, 2007).
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 24
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Cette définition fait ressortir l'idée que la
bonne marche de l'entreprise est due aussi bien à sa performance
économique qu'aux relations entre les collaborateurs, à leur
satisfaction et de manière générale, au fait qu'il fasse
« bon travailler » dans l'entreprise.
Nous pouvons donc au terme de ces analyses
définitionnelles du concept de PSE, retenir celle de Sutter
(2011)18 qui définie la performance sociale comme
« la résultante - positive ou négative - des
interactions des salariés d'une organisation, dans l'atteinte des
objectifs de celle-ci ». C'est prendre en compte le facteur
humain sur au moins trois axes : la performance individuelle, la performance
collective et la performance organisationnelle. Plus le facteur humain est en
performance sociale positive (et donc mobilisé pour atteindre ces
objectifs), plus il est imaginatif et créatif pour atteindre lesdits
objectifs ainsi que pour résoudre spontanément les aléas,
qui surgissant en permanence, suscitent les coûts et obèrent le
processus de création de valeur - i.e. la performance
économique.
I.2.2- Les modèles théoriques classiques
: Les modèles néo-institutionnels et la responsabilité
sociale de l'entreprise
Le modèle de Caroll 1979
Selon Mercier (2004), l'apport le plus important dans la
problématique de la PSE doit être attribué à Caroll
(1979)19. En effet Caroll propose un modèle de la
responsabilité globale de l'entreprise ayant le mérite de
combiner l'ensemble des aspects de la responsabilité, et celui-ci reste
à l'heure actuelle encore une référence.
Ainsi, Caroll (1979) distingue quatre types de
responsabilités en fonction des attentes exprimées envers
l'organisation. Il s'agit des responsabilités économiques,
juridiques, éthiques et discrétionnaires.
18 Sutter, P. E., (2011). Le manager hiérarque. V
a-t-il un pilote dans l'organisation ? Paris, Editea.
19 Notons cependant que d'autres auteurs tels que
Bowen (1953) avait déjà commencé à aborder les
questions de RSE, mais en tant que conséquence de l'intégration
de valeurs recherchées globalement par les composantes de la
société, au-delà des objectifs économiques
poursuivis par les actionnaires et des obligations légales qui
contraignent leurs décisions.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 25
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tout d'abord les responsabilités économiques
apparaissent comme les plus fondamentales pour l'entreprise. L'entreprise est
avant tout une institution ayant comme objectif de produire des biens et
service que la société désire et de les vendre avec
profit.
Deuxièmement l'entreprise a des responsabilités
juridiques dans le sens où la société fixe le cadre
légal dans lequel l'entreprise opère et de ce fait il advient
à l'entreprise d'obéir à ces lois.
Troisièmement l'entreprise se trouve face à des
responsabilités éthiques. Il s'agit de responsabilité
supplémentaire qui sont attendues par la société visant
à respecter les droits des parties prenantes.
Enfin, l'entreprise fait face à des
responsabilités discrétionnaires dont le comportement est
laissé à l'appréciation de chacun (Caroll 1979). Nous
trouvons dans cette catégorie des actions charitables, le soutien
à l'art, aux écoles, aux orphelinats etc. L'entreprise peut
contribuer en ressources financières ou en temps des responsables
travaillant pour elle. Au cas où sa contribution n'est pas au niveau
attendu, la RSE ne se limite pas aux actions philanthropiques. « Ces
dernières sont comme la crème sur le gâteau »
(Caroll 1991).
Le modèle de responsabilité sociale de Caroll
(1979) situe donc de manière intéressante les différentes
composantes de la responsabilité de l'organisation, vis-à-vis
notamment des diverses parties prenantes de celle-ci.
Selon de nombreux auteurs, ce modèle bien que ayant un
apport significatif dans la problématique de la PSE, a des limites.
Emmanuel Kant aurait condamné moralement la philanthropie (ou la
discrétion) de l'entreprise qui se sert des actes d'aide (des offres de
soutien, de la « bienfaisance » et de l' « altruisme »)
comme un moyen pour renforcer les fortunes des entreprises et les propres
profits des actionnaires. Selon la philosophie kantienne, la RSE aurait des
valeurs morales parce que c'est l'entreprise même qui considère
que c'est la bonne chose à faire et non pas parce la
société ou le gouvernement l'a demandé, ou encore parce
que les actions engagées auraient des conséquences
bénéfiques à l'entreprise concernée (Masaka D.
2008).
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 26
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Le modèle de Wartick et Cochran (1985)
Wartick et Cochran (1985) élargissent l'approche de
Carroll (1979) en mettant en exergue la spécificité de la PSE
comme une résultante de l'interaction de trois dimensions : les
principes de la RSE, le processus de sensibilité sociale et les
politiques mises en oeuvre pour faire face aux problèmes sociaux
(principes/process/politiques). Ils rappellent par ailleurs que la RSE est une
approche microéconomique de la relation entre l'entreprise et son
environnement et non une vision institutionnelle des liens entre les
entreprises-institutions et la société dans son ensemble. Ces
derniers définissent la responsabilité sociale à travers
les obligations qu'elle implique « les responsabilités sont
déterminées par les sociétés et les tâches de
la firme sont :
- Identifier et analyser les changements liés aux
responsabilités de l'organisation , ·
- Déterminer une approche pour être
réactif aux demandes de changements , ·
- Mettre en place des réponses appropriées
aux problèmes sociétaux20. »
Le modèle de Donna Wood (1991)
Selon Wood (1991), les philosophies de réponse
proposées par Carroll ne constituent en aucun cas un éclairage
sur le processus interne de la responsabilité sociale. Elle lui apporte
des clarifications conceptuelles et intègrent des aspects mesurables.
Dans cette optique, Wood propose un modèle de PSE renouvelé Il
apporte de véritables compléments dans la compréhension
des principes en découpant ces derniers suivant trois logiques:
institutionnelles, organisationnelles et individuelles. Wood repère
également trois processus (l'évaluation et l'analyse de
l'environnement, la gestion des parties prenantes, la gestion des enjeux
sociaux). Les résultats regroupent la réduction des impacts
sociaux négatifs, la mise en place effective de programmes et politiques
sociales.
Le modèle de Clarkson (1995)
Complétant les travaux antérieurs, Clarkson
(1995) considère la PSE comme la capacité à gérer
et à satisfaire les différentes parties prenantes de
l'entreprise. Le modèle identifie
20 Wartick S. et Cochran P. (1985), « The evolution of
corporate social performance model », Academy of Management
Review, vol. 10, n° 4, p. 760
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 27
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
des problèmes spécifiques pour chacune des
principales catégories de stakeholders distingués : les
employés, les propriétaires/actionnaires, les consommateurs, les
fournisseurs et les concurrents.
II- LIEN ENTRE PRATIQUES DE GRH MOBILISATRICE ET
PERFORMANCE SOCIALE : REVUE DE LA LITTERATURE
Depuis les travaux d'Huselid (1995), plusieurs recherches ont
trouvé des liens significatifs entre les pratiques RH et la performance
sociale. Bailey (1993)21 argue que les pratiques de management des
ressources humaines influencent les compétences des employés
à travers l'acquisition et le développement du capital humain des
entreprises. Dans cette optique, la mobilisation des ressources est alors
citée comme une source d'avantage compétitif et de performance
(Barraud-Didier et al. 2003)
Dans une revue de la littérature, nous avons
relevé quatre courants théoriques qui appuient
l'efficacité des pratiques mobilisatrices. La capacité de ces
dernières à créer un avantage compétitif par le
développement et la valorisation des compétences des
employés est le principal argument en la faveur.
C'est sur ces quatre courants que nous bâtiront notre
analyse.
II.1- La gestion stratégique des ressources humaines
(GSRH)
Le développement du courant de la GSRH depuis deux
décennies s'est basé sur l'hypothèse voulant que les
ressources humaines et leur mode de gestion soient la source de meilleures
performances (Becker et Huselid, 2006 ; Guérin et Wils, 2006).
L'intérêt envers les ressources humaines s'explique par les
nouveaux enjeux économiques, sociaux et technologiques, mais
également, d'un point de vue théorique vers une évolution
dans le paradigme du management stratégique. Traditionnellement la
stratégie est définie comme
21 Cité par Huselid M.A (1995). The impact of
human resource management practices on turnover, productivity, and corporate
financial performance. Academy of Management Journal, 38: P 637
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 28
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
l'ensemble des critères de décision choisi par
le noyau pour orienter, de façon déterminante et sur la
durée, les activités et la configuration de l'entreprise
(Martinet et Thiétart, 2001) a été dominée par
l'approche externe de l'entreprise (Helfer et al. 2006 ; Klarsfeld et al.
2002). Cette approche inspirée essentiellement par les partisans de la
théorie de la contingence (Burns et Stalker, 1961 ; Chandler, 1991 ;
Lawrence et Lorsh, 1973) est associée aujourd'hui à l'approche
interne de la stratégie. En GSRH, les pratiques mobilisatrices sont
souvent désignées par high-invovement management practices
(Lawler, 1982), high-commitement practices (Walton, 1985). Elles
peuvent concerner par exemple l'investissement en formation, la mise en place
d'une organisation de travail plus organique, l'encouragement de la
participation, le partage de l'information ainsi que l'implémentation
d'une rémunération liée à la performance
(Beaupré et Cloutier, 2007)22. La GSRH suppose que la
réalisation d'un système de pratiques RH mobilisatrices
cohérent en interne qui vise à faire des salariés une
source d'avantage compétitif en stimulant leur engagement, en
développant leurs compétences, est le seul moyen
d'accroître les performances économiques et sociales des
entreprises (Barraud-Didier et al. 2003 ; Beaupré et Cloutier, 2007).
II.2- La théorie des ressources
La perspective basée sur les ressources examine les
liens entre les caractéristiques internes de la firme et sa performance
(Barney 1991). Selon cette perspective, la position concurrentielle d'une
entreprise est définie par une série de relations entre ses
différentes ressources et par le degré de
spécificité de ces ressources, car les firmes ont toutes un
caractère unique (Conner 1991). Pour être considéré
comme un avantage concurrentiel, les différentes ressources d'une
entreprise (ex : capital physique, capital humain etc.) doivent ajouter de la
valeur, être rare, difficilement substituables et quasi inimitables
(Barney 1991). Cette logique est d'autant plus vraie que les ressources en
question sont de nature humaine, car le caractère ambigu de ce type de
ressource rend leur imitation incertaine et difficile, dissuadant ainsi les
concurrents (Arrègle 1996). Toutefois, les pratiques de GRH
22 L'implémentation d'une rémunération
liée à la performance (Beaupré et Cloutier, 2007).
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 29
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
prises individuellement, peuvent difficilement être
considérées comme un avantage concurrentiel, car elles peuvent
être reproduites (Kamoche 1996). C'est donc l'interaction entre les
différentes pratiques d GRH et les stratégies internes de
développement qui assurent à l'entreprise le caractère
quasi inimitable de ses RH (Huselid, Jackson et Schuler 1997). A cet effet, des
études ont montré que les pratiques de GRH mobilisatrice sont
mobilisées pour influencer le capital humain et les comportements des
employés. Ces derniers influent sur les résultats sociaux tels
que le turnover, le climat social et l'absentéisme. Par
conséquent nous pouvons considérer que les pratiques de GRH
mobilisatrice peuvent aider à l'amélioration de la performance
des entreprises à long terme en agissant non seulement sur les
compétences mais également sur la motivation des employés
(engagement, comportements discrétionnaires, etc.) (Guerrero et
Barraud-Didier, 2004 ; Macky et Boxall, 2007, Takeuchi et al. 2009).
II.3- Théorie des échanges sociaux
Cette théorie selon Blau (1964) pourrait être
classée parmi les théories de motivation puisqu'elle
s'intéresse aux « composantes motivationnelles » du
rapport entre les salariés et l'organisation, et fournit des
éclairages concernant les implications de l'ajustement entre les
incitations offertes par les employeurs et la contribution des employés
(Tsui et al. 1997)23. La rémunération individuelle
à travers les primes ou autre incitatif est interprétée
comme une reconnaissance de la contribution aux résultats de
l'entreprise. Enfin des programmes de formation sont une mesure de
développement des compétences qui incitent les salariés
à s'impliquer dans une organisation qui s'intéresse à leur
capital humain. Ces pratiques de GRH sont positivement associées
à l'engagement effectif et organisationnel (Eisenberger et al. 1990) et
négativement à l'absentéisme (Eiseinberger et al. Op cit)
et au turnover (Guzzo et al. 1994).
23 cités par Nita Chhinzer op cit
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 30
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
II.4- Approche configurationnelle
En empruntant les termes retenus par Delery et Doty (1996) et
martin-Alcazar et al. (2005), il s'agit de l'approche « universaliste
», de l'approche de la « contingence » et de l'approche «
configurationnelle ». Dans la logique de la perspective universaliste
(Pfeffer, 1998), le postulat dominant est qu'il existe des pratiques de GRH
meilleures que d'autres et que toutes les organisations amélioreraient
leurs performances en les adoptants. Pour l'approche de contingence (Burns et
Stalker, 1961 ; Chandler, 1962 ; Lawrence et Lorsh, 1967, Pettigrew, 1985), la
performance est améliorée lorsque les pratiques sont
alignés avec les autres aspects de l'organisation, notamment avec la
stratégie d'affaire de la firme (Arthur, 1994 ; Becker et Huselid, 1998,
2006 ; Fabi et al. 2007). Enfin dans l'approche configurationnelle (Miller,
1987 ; Meyer et al 1993), l'intérêt est porté sur un
ensemble de variable indépendantes liées à une variable
dépendante, plutôt qu'au lien individuel qu'entretiennent diverses
variables indépendantes avec une variable dépendante.
En vertu de cette approche, non seulement les pratiques RH
doivent être cohérentes verticalement avec les autres
caractéristiques de l'organisation (cohérence externe),
mais également horizontalement, (cohérence interne) pour
assurer une complémentarité entre les pratiques (Delery, 1998 ;
Baird et Meshoulan, 1998). Plusieurs travaux postulent que les pratiques de GRH
ne peuvent être une source d'avantage compétitif durable que
lorsqu'elles font preuve d'une certaine cohérence sous forme de
configuration (Guerrero et Barraud-Didier, 2004 ; MacDuffie, 1995). La logique
sous-tend l'implantation des pratiques en une configuration de pratiques se
renforçant et se complétant mutuellement pour maximiser davantage
la performance.
Après avoir présenté les
différentes théories des rémunérations et de la
performance, le chapitre qui suit nous permettra de nous focaliser sur la
façon avec laquelle nous comptons appréhender la
thématique.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 31
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Chapitre II : IDENTIFICATION DES VARIABLES RETENUES DE
LA POLITIQUE DE REMUNERATION, ET DE LA PERFORMANCE SOCIALE ET METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
L'identification des variables permet de déterminer les
dimensions d'analyses qui au travers de l'expérimentation de ces
variables nous conduiront à confirmer ou infirmer nos
hypothèses.
L'expérimentation permet de tester, en termes de
causalité, l'effet (l'influence) d'une ou plusieurs variable(s)
indépendante(s) sur une ou plusieurs variable(s)
dépendante(s).
Il s'agit dans ce chapitre de ressortir nos dimensions
d'analyse (section I) et de décliner la méthodologie (section II)
qui a permis de comprendre ces deux concepts.
Section I : LES DIMENSIONS D'ANALYSE DE LA POLITIQUE DE
REMUNERATION ET DE LA PERFORMANCE SOCIALE
Parler de dimension d'analyse revient tout simplement à
circonscrire la superficie ou l'étendue de notre approche ou champ
d'analyse, dans un cadre bien précis. En d'autres termes nous aurons
pour objectifs de ressortir et délimiter les différents
indicateurs inhérents aux deux variables qui serviront de champ
d'étude dans ce travail. Les éléments trouvés sur
le terrain ou mis à notre disposition nous ont donc permis de
décliner les différents indicateurs des variables de notre
thématique.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 32
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I- LES INDICATEURS DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION
Trois indicateurs ont été retenus pour
expliciter la politique de rémunération dans cette étude.
Il s'agit : de la politique salariale de leader, la cohérence des
politiques de rémunérations avec les pratiques de gestion de
rémunération (alignement intra-activité) et la
cohérence de la politique de rémunération avec les
pratiques de gestion des RH (alignement intra-fonctionnel).
I.1- Le leadership salarial
Il se manifeste à travers la théorie du salaire
d'efficience. Adopter un niveau élevé de salaire pourrait
expliquer la volonté des entreprises de mettre en place des
systèmes de rémunération incitatifs afin de rendre
l'entreprise plus performante (Shapiro et Stiglitz, 1984)24. Selon
ces auteurs les travailleurs peuvent moduler leur effort selon leurs propres
intérêts et que seule une augmentation du taux de salaire conduit
les travailleurs à fournir un effort supérieur ou accru.
I.2- La cohérence des politiques de
rémunérations avec les pratiques de gestion de
rémunération : l'alignement intra-activité
Il existe une relation positive entre la performance sociale
et la contingence entre les différentes activités de
rémunération (Chênevert, 2009) et serait
caractérisée par la notion de « fit intra-activité
». Selon Chênevert (2009), lorsque les pratiques de gestion de
rémunération (par exemple la transparence des informations de
nature salariale, équité salariale) sont clairs, il y aurait une
incidence positive sur la PSE
I.3- La cohérence de la politique de
rémunération avec les pratiques de GRH : l'alignement
intra-fonctionnel
Cet indicateur tient du fait que nous voulons ressortir la
relation positive qui existe entre l'alignement intra-fonctionnel et la
performance sociale (Huselid, 1995 ; Delery et Doty,
24 Cités par Jean-François Amadieu,
(1990) ; salaire d'efficience, contrat implicite et théorie des
organisations ; Revue Française de Sociologie, vol 31,
p225-242
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 33
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
1996 ; Youndt, Snell, Dean et Lepak, 1996). Selon
Chênevert (2009), la performance résulte aussi du fait de composer
une contingence entre le système de rémunération et les
autres activités de GRH. Suivant cette logique, nous pouvons donc
conclure avec ces auteurs que lorsque les activités de GRH (formation,
recrutement, évaluation etc.) forment un tout cohérent avec le
système de rémunération, cela aurait une influence
positive sur la PSE.
II- LES INDICATEURS DE LA PERFORMANCE SOCIALE
Pour mieux étudier la performance nous avons choisi de
restreindre notre champ d'analyse en nous focalisant sur trois indicateurs
majeurs de la performance sociale : le taux de rotation du personnel ou
turnover et la motivation et satisfaction
II.1- Le taux de rotation du personnel ou
turnover
C'est le renouvellement de l'emploi ou des effectifs. C'est
un indicateur qui doit être étudié avec beaucoup de
précision car il décrit non seulement l'ambiance au travail mais
aussi les coûts des départs et des arrivées de ces
effectifs.
II.2- La motivation
Ce sont des notions complexes à expliquer car leur
usage est fréquent et sont souvent utilisées dans de nombreux
domaines. Cependant nous nous intéresserons à Leurs
significations dans l'entreprise
Susciter, maintenir ou même augmenter la motivation des
employés, constitue un vrai casse-tête pour les managers en
théorie des organisations. Selon Levy-Leboyer, « la motivation
peut être décomposée en 3étapes qui se
définissent dans le cadre des actions visant la poursuite d'un
résultat donné, donc d'une performance :
1) Le choix de l'objectif ou encore l'acceptation par
l'individu d'un objectif qui lui est assigné
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 34
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
2) La décision souvent implicite qui concerne
l'intensité de l'effort que cet individu va se consacrer à
atteindre cet objectif
3) La persévérance dans l'effort au fur et
à mesure qu'il se déroule et en fonction des retours
d'informations sur ses résultats par rapport à l'objectif
à atteindre.
En d'autres termes, être motivé c'est
essentiellement avoir un objectif, décider de faire un effort pour
l'atteindre et persévérer dans cet effort jusqu'à ce que
le but soit atteint25 »
Section II : LE CADRE THEORIQUE ET LA METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
Le cadre théorique et méthodologique constitue
le socle de la recherche fondamentale. Elle fixe les logiques de la recherche
et s'appuie sur des théories et des méthodes validées par
la communauté scientifique. Ainsi donc, nous partirons des postulats
développés dans le sens de notre thématique pour mieux
élucider et faciliter la compréhension de l'influence de la
politique de rémunération sur la performance sociale.
Il est important de circonscrire un cadre
méthodologique qui constituera le socle de notre analyse.
I- LA PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
La problématique est l'approche ou la perspective
théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème
posé par la question de départ. Elle est la manière
d'interroger les phénomènes étudiés26,
se réfère à des orientations théoriques et met en
jeu un ou plusieurs paradigmes27. C'est donc un texte
argumentatif présentant un thème de recherche, un problème
spécifique et les informations nécessaires pour soutenir
l'argumentation.
25 Levy-Leboyer Claude, « la motivation dans
l'entreprise », éd d'Organisation, 1998, p14
26 Quivy R et Campenhoudt L V (1995), Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, p44 - 46
27 Ferreol G (1990), Dictionnaire de sociologie ;
Paris, A. Colin, p79 - 80
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 35
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
L'élaboration de notre problématique est une
opération qui s'est faite en deux temps. Un premier temps est
centrée sur l'exploitation des lectures et entretiens qui nous ont
amené à faire le point sur les différents aspects du
problème. Un deuxième temps qui nous a permis de formuler les
principaux repères à la fois théorique et empirique de
notre analyse.
I.1- La question de recherche
La phase de la question de recherche est une composante de la
problématique en ce qu'elle en constitue le fil conducteur ; mais
cependant elle peut précéder la problématique proprement
dite par son caractère exploratoire (question de départ) ou en
constituer son ossature lorsqu'elle devient décisive dans la position du
problème de recherche (question centrale)28.
Les questions de motivation et de satisfaction du personnel,
de réduction du turnover en milieu organisationnel semblent être
au coeur des préoccupations des managers. Pour choisir notre
thématique, nous sommes partis d'une remarque générale qui
est celle du fait que vue son caractère symbolique, la
rémunération occupe une place importante dans le processus
d'implication des employés à l'atteinte des objectifs de
performances de l'entreprise. Malgré le fait que le mode de
fonctionnement de CAMRAIL assure à ses employés une certaine
stabilité de l'emploi, nous avons observé une recrudescence de
phénomènes et comportements contreproductifs (absentéisme
très élevé, manque de motivation, insatisfaction,
turnover, non respect des consignes de travail, dégradation du climat
social). Pour le cas de l'absentéisme par exemple, ce
phénomène à lui seul constitue une énorme perte
pour l'entreprise en termes de rémunération du temps improductif
par l'intermédiaire des variables médiatrices comme les repos
maladies, les retards, les départs avant l'heure de fermeture, les
absences injustifiées non signalées et non prises en compte etc.
En observant de près ces phénomènes, nous avons
constaté que ceux-ci pour la plupart, n'étaient que les
conséquences des contestations liées au système de
rémunération en vigueur. Selon nos observations, ces
contestations dans leur grande majorité, tirent leurs origines de deux
causes principales :
La première cause est la dichotomie qui existe dans le
traitement des rémunérations du personnel roulant et du personnel
sédentaire29, du niveau de rémunération par
rapport au
28 Quivy R et Campenhoudt L V ; op cit p41 - 42
29 A CAMRAIL il existe deux types de personnel : le
personnel roulant et le personnel sédentaire. Le personnel roulant
constitue l'ensemble des employés qui exercent des opérations de
proximité sur toute l'étendue du
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 36
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
secteur d'activité, et du supposé flou qui
existe dans le processus même de traitement des
rémunérations en général.
La deuxième cause est la surcharge de travail, qui
proviendrait du non remplacement des effectifs radiés, et/ou des
effectifs vieillissants.
Toutefois, ces contestations ne sont pas exprimées
explicitement par les employés, mais de manières tacites. Nous
avons regroupé les faits observés en deux groupes : turnover,
puis motivation et satisfaction qui sont les indicateurs d'une variable
dominante : la performance sociale. Comment donc penser une politique de
rémunération qui contribue à la performance sociale d'une
entreprise? Telle a été notre question de départ qui nous
conduit à construire notre question de recherche comme suit
comment la politique de rémunération de CAMRAIL influence
la performance sociale ? Autrement dit quels sont les liens
significatifs entre la politique de rémunération de CAMRAIL et sa
performance sociale ?
II.2- Le problème posé
Définir un problème de recherche, c'est
au-delà de la formulation de ses preuves et indices, apporter un
éclairage le plus complet possible sur son étendue, les points
principaux dont il appelle le traitement (Aktouf, 1987)30.
Pour élucider notre problématique, il est
d'abord nécessaire de définir clairement le problème
posé. Il nous été donné d'observé que bon
nombre des disfonctionnements socio-organisationnels observés avaient un
lien avec le système de rémunération de CAMRAIL.
Cette situation nous a donc conduit à nous
intéresser au vécu quotidien des acteurs, ainsi qu'aux
perceptions qu'ils se font du système de rémunération en
vigueur dans l'entreprise.
trafic des voies ferrées (conducteur, technicien et
maintenancier du rail etc.), par conséquent ne disposent pas de poste
fixe. Le personnel sédentaire quant à lui est constitué
des employés qui travaillent à des postes fixes.
30 Omar Aktouf, (1987), méthodologies des
sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction
à la démarche classique et une critique, Les Presses de
l'Université du Québec, p51
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 37
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
L'analyse de la thématique politique de
rémunération et performance sociale : cas de CAMRAIL, pose donc
un problème qui est celui des liens significatifs qui existent
entre la politique de rémunération de CAMRAIL et la performance
sociale.
II- METHODOLOGIE ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
Les approches privilégiées dans notre
étude nous l'avons évoquée, sont : l'approche
mobilisatrice et l'approche contingente. Nous avons opté pour ces
approches car elles sont plus adaptées, au vue des indicateurs que nous
avons choisi de mettre en évidence pour ressortir les liens
significatifs existants entre ces deux variables d'étude à savoir
la politique de rémunération et la performance sociale. Les
justifications suivantes peuvent donc consolider notre choix d'opter pour ces
approches :
Premièrement la Direction des Ressources Humaines de
CAMRAIL ne s'occupe pas ou s'occupe très peu des questions
d'environnement externe de l'entreprise d'où nos difficultés
à avoir accès aux informations sur la responsabilité
sociale. La notion de RSE étant encore en développement pour les
entreprises des pays en développement, il nous a semblé à
priori difficile de pouvoir appréhender la thématique par
l'approche néo-constitutionnelle.
Deuxièmement l'approche contingente nous a
semblé plus adaptée à l'étude de la
thématique car elle indique que les pratiques de GRH n'ont pas un effet
universel sur la performance des organisations. L'implantation d'une politique
de rémunération ne serait pas en soit une condition suffisante
pour garantir la performance sociale, car son alignement avec les
caractéristiques propres à l'entreprise et son environnement
jouerait un rôle de premier plan.
Les interactions avec le personnel, l'analyse documentaire, la
revue de la littérature ainsi que les données mises à
notre disposition ont orienté notre choix sur comment appréhender
la thématique par l'approche de la GRIT mobilisatrice et l'approche
contingente.
Ainsi donc le schéma ci-après exprime la
façon dont nous allons appréhender la thématique. Il
s'agit dans le schéma qui suit de ressortir le lien (ou influence) entre
les différentes variables de l'étude. Notre modèle
d'analyse s'appuie sur le fait que si dans son ensemble la politique de
rémunération a une influence sur la PSE, cela conduirait à
penser qu'adopter une politique salariale de leader (leadership salarial),
rendre les mécanismes de gestion de rémunération
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
plus cohérents (alignement intra-activité) et
établir une cohérence entre les pratiques de GRIT et le
système de rémunération (alignement intra-fonctionnel)
auraient donc une influence significative sur le turnover, la motivation et la
satisfaction.
Figure 4 : modèle d'analyse de la thématique
PERFORMANCE SOCIALE
POLITIQUE DE REMUNERATION
TURNOVER
MOTIVATION
LEADERSHIP SALARIAL
COHERENCE AVEC LES PRATIQUES DE GESTION DES REMUNERATIONS
COHERENCE AVEC LES PRATIQUES DE GRH
Lien ou influence Source : par nos
soins
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 38
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 39
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II.1- La méthode de traitement des
données
En vue de mieux analyser les faits mais aussi pour des
raisons de faisabilité, nous avons opté pour une logique de
recherche déductive. C'est une démarche scientifique de l'esprit
qui consiste à s'appuyer sur des positions holistes, globalisantes et
pouvoir en tirer des lois c'est la méthode dite de l'administration de
la preuve.
De ce fait, notre méthode se veut quantitative i-e une
approche essentiellement explicative31 et un raisonnement qui se
veut hypothético-déductif. Notre démarche s'appuie sur
l'explication et sur la comparaison pour appréhender les
phénomènes de l'extérieur à partir des processus
sociaux.
Le traitement des données se fera à l'aide des
logiciels EXCEL et SPSS, des techniques de statistiques descriptives. Aussi
utiliserons- nous des méthodes de sondage d'opinion descriptives (tri
à plat et tri croisé) et les méthodes explicatives (le
test du KHI-DEUX).
II.2- Les outils de collecte de données
Comme outils de collectes de données nous avons utilisé
:
Le questionnaire. Pour rechercher à
l'intérieur des processus sociaux, la relation de
causalité32 entre la politique de rémunération
et la performance sociale à CAMRAIL
L'observation. Elle a été faite
de façon précise, systématique et centrée d'une
part sur le système de rémunération de CAMRAIL et d'autre
part sur la performance sociale de l'entreprise à travers l'analyse du
turnover et de la motivation et satisfaction du personnel. Pour y arriver nous
avons d'abord mené une observation directe, qui consiste à
procéder directement au recueil des informations sans se
référer aux sujets concernés afin de rendre compte des
interactions au sein des catégories socioprofessionnelles. Ensuite nous
avons
31 L'explication est un mode de connaissances
français par définition. Le chercheur dans cette perspective, a
pour objectif non pas de comprendre la signification d'un fait observé,
mais d'expliquer causalement un phénomène donné, à
travers la valorisation du principe de causalité, fondée sur ce
que Emile Durkheim (1895) appelait « l'objectivation des processus
sociaux ». il s'agit de traiter les faits sociaux comme des
choses.
32 Le terme causalité qui sera
utilisé dans le cadre de cette étude fait référence
au lien (ou influence) qui existe entre une ou plusieurs variables mises en
évidence.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 40
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
procédé à l'observation indirecte car
étant stagiaire dans la structure, nous nous sommes
intégré dans la collectivité des employés CAMRAIL
ce qui nous a permis de collecter quelques informations à travers des
questionnaires.
La recherche documentaire. A travers des
articles de revues scientifiques, des rapports de recherche, la convention
collective d'entreprise, les livres.
II.3- Les hypothèses : identification des
variables principales
L'hypothèse est une réponse provisoire à
une question de recherche. La construction des hypothèses est un moment
décisif de tout plan de recherche scientifique. Il est admis
généralement deux types d'hypothèses : l'hypothèse
statistique et l'hypothèse de recherche.
La formulation d'une hypothèse s'articule autour de
deux variables, l'une dépendante, l'autre indépendante.
La variable dépendante est celle que le chercheur veut
expliquer. Dans une recherche, elle relève directement de la
thématique de la recherche. Elle ne saurait être substituable
auquel cas elle cesse d'être dépendante. Dans notre étude,
la variable dépendante est la performance sociale.
La variable indépendante ou explicative est celle qui
sert à expliquer la variable dépendante. Elle peut être
unique mais aussi plurielle (deux ou trois maximum). Dans notre cas la variable
indépendante est la politique de rémunération.
L'hypothèse générale est donc
formulée comme suit : la politique de rémunération
influence significativement la performance sociale.
II.4- Etablissement de l'échantillon
L'échantillon est définit « comme
étant une petite quantité d'un produit destinée à
en faire connaître les qualités ou à les apprécier
ou encore une portion représentative d'un ensemble, un
spécimen » (Aktouf, 1987)33.
33 Aktouf Omar, op cit p72
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 41
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Il n'est pas possible de faire des mesures ou des observations
sur l'ensemble de la population concernée, d'où la
nécessité d'extraire un échantillon de la population
mère. « Extraire un échantillon c'est choisir selon des
critères définis à l'avance, un certain nombre d'individus
parmi les individus composant un ensemble défini, afin de
réaliser sur eux des mesures ou des observations qui permettront de
généraliser les résultats à l'ensemble premier
» (Aktouf, 1987).
La population sur laquelle porte notre étude est
très diversifiée. Il s'est donc avéré
nécessaire de définir un échantillon constituant le
sous-groupe avec lequel nous allons évoluer et de présenter les
méthodes générales de sélection d'un
échantillon.
Dans le cadre de notre étude, notre échantillon
sera issu d'une population mère qui est constituée de l'ensemble
des salariés de CAMRAIL. Notre échantillon de recherche porte
donc sur une partie de la population, toute CSP confondue.
La méthode d'échantillonnage
privilégié dans le cadre de cette étude est la
méthode probabiliste. Cette méthode se fonde sur la valorisation
du lien de causalité. Contrairement aux méthodes
d'échantillonnage par choix raisonné, qui se propose non pas de
s'appuyer sur le nombre mais sur la diversité. La méthode
d'échantillonnage probabiliste est jugée plus scientifique que
les méthodes par choix raisonné car elle s'appuie sur les lois de
probabilités et sur les plus grandes chances de
représentativité d'éléments tirés au hasard.
Un échantillon probabiliste est un échantillon constitué
de telle façon que tout élément qui y est retenu
possède autant de chances que n'importe quel élément de la
population-mère d'y figurer.
Nous pouvons dire pour conclure cette première partie
que la littérature regorge d'une multitude de théories sur les
liens entre la GRIT et la performance sociale. A travers les théories de
la GRIT mobilisatrice, nous avons vu comment le capital humain constitue un
facteur de performance pour les entreprises. Vue dans cette optique, les
employés ne constituent pas un coût pour l'entreprise, mais en
sont créateurs de valeur ajoutée. Autrement dit les études
de divers champs (sciences de gestion, sciences humaines et sociales)
démontrent que la performance sociale, quand elle est positive,
contribue à la performance économique en favorisant une meilleure
efficacité du facteur humain au travail (produire à moindre
coût) et une meilleure efficience (générer une plus grande
rentabilité à coût égal),
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
d'où l'extrême importance, pour les organisations
soucieuses de leurs coûts et/ou de leur rentabilité, de se pencher
sur les questions de leur performance sociale.
La revue de la littérature étant ainsi faite,
nous nous proposons à présent de nous pencher sur un cadre
purement empirique afin de mettre nos deux variables en évidence, de
fixer la préoccupation par rapport au sujet de terrain. Nous
présenterons les résultats de notre recherche après avoir
identifié la politique de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 42
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
ANALYSE EMPIRIQUE ET VERIFICATION DES
HYPOTHESES
Deuxième partie
Les deux précédents chapitres nous ont permis de
comprendre quelques uns des aspects théoriques de la politique de
rémunération et de la performance sociale. Cependant cette revue
théorique ne saurait être suffisante pour résoudre le
problème posé au début de ce travail. C'est donc ce qui
justifie cette deuxième partie de notre étude. La
scientificité d'une recherche dépend de la démarche du
chercheur. Elle doit être méthodologique car les seules
affirmations théoriques ne sauraient confirmer ni justifier la
véracité des résultats. Dans ce sens Grawitz (1986) dira :
« il nous paraît essentiel que le chercheur ne se contente pas
de dire les résultats obtenus, mais rende compte de la façon dont
il a obtenu les résultats qu'il fournit »
Cette partie est entièrement consacrée dans ses
chapitres III et IV à l'analyse et à l'explication des
données obtenues par le biais des outils de collecte de données,
ainsi qu'à la vérification de nos hypothèses de recherche.
A cet effet, cette analyse se donne pour but principal d'observer avec un
regard neutre, la politique de rémunération de CAMRAIL pour
ressortir les liens avec la performance sociale, mais aussi de ressortir les
différents éléments perfectibles, afin d'apporter notre
contribution à l'amélioration de la performance.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 43
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 44
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Chapitre III : POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE
SOCIALE A CAMRAIL
La gestion des ressources humaines est aujourd'hui
considérée comme stratégique dans le positionnement
concurrentiel des entreprises. Dans ce positionnement, le rôle de la
rémunération est tout particulièrement mis en exergue.
Adopter une politique de rémunération suggère de faire un
certain nombre de choix dépendants des caractéristiques
organisationnelles. Ces choix influeront à cet effet sur les
comportements sociaux qui, à leur tour, influeront sur la performance
organisationnelle.
Ce troisième chapitre nous permettra de faire une
étude empirique sur la politique de rémunération de
CAMRAIL et son influence sur la performance sociale. Ainsi, nous l'articulerons
de la manière suivante : la section I portera sur la présentation
du terrain dans lequel s'est effectuée l'étude ; ensuite la
section II consistera à procéder à une
spécification de la politique de rémunération de CAMRAIL
ainsi que sa performance sociale, en précisant ces appréhensions
et sa mesure.
Section I : PRESENTATION DU TERRAIN D'ETUDE : CAMRAIL
A l'instar de plusieurs entreprises, la REGIFERCAM,
société camerounaise d'état de transport ferroviaire est
devenue CAMRAIL après sa privatisation en Avril 1999. Depuis la mise en
concession du transport ferroviaire le 19 Janvier 1999 et la reprise des
activités par CAMRAIL le 1er Avril de la même
année, les premiers jalons nécessaires et indispensables pour
assurer le fonctionnement et le démarrage de l'entreprise ont
été mis sur pied.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 45
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I- FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DE CAMRAIL
Le fonctionnement et l'organisation de la CAMRAIL comme toute
entreprise qui se veut bureaucratique, répond à deux exigences
fondamentales et contradictoires : la division du travail entre les
différentes tâches à accomplir et la coordination de ces
tâches pour l'accomplissement du travail et l'atteinte des objectifs.
I.1- Historique : de la RNCF à CAMRAIL
Après la crise économique qui a secoué le
Cameroun en 1986, l'Etat camerounais a manifesté sa volonté de
reconstruire son économie à travers des programmes d'ajustements
structurels, dont l'une des mesures de correction était la privatisation
des entreprises publiques dont la gestion représentait une charge pour
l'Etat camerounais. Créée par arrêté du 17 juillet
1947, la Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun sur la liste des
entreprises étatiques à privatiser, fut mise en concession par le
gouvernement camerounais en 1996. Cette mise en concession avait pour objectif
de donner aux chemins de fer, les moyens de jouer un rôle dans
l'économie nationale.
C'est le Décret n°99/057 du 19 mars 1999 du
Président de la République qui fixe la dissolution de la
Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun et la naissance de
CAMRAIL, conformément à la législation en vigueur, de la
réalisation de l'actif et de l'apurement du passif, au titre de la
« convention de concession de l'activité ferroviaire au Cameroun le
19 janvier 1999 entre la République du Cameroun et la
Société CAMRAIL »
Ainsi, c'est sur la base de la politique de restructuration de
l'économie camerounaise que les activités de transport
ferroviaires furent concédées à un exploitant
privé, pour devenir CAMRAIL. Engagé en Janvier 1996, le processus
a abouti à la signature le 19 Janvier 1999 d'une « convention de
concession de l'activité du chemins de fer au Cameroun ». La
reprise officielle de cette activité s'est faite le 1er Avril
1999.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 46
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Les objectifs de CAMRAIL
La concession a permis de développer le transport des
personnes et des marchandises, de renforcer la sécurité,
d'équiper les gares voyageurs. Parallèlement, la politique
sociale de l'entreprise a évolué par le suivi médical de
son personnel et de leur famille. L'objectif majeur de CAMRAIL était non
seulement de relever le secteur ferroviaire34, mais aussi de le
moderniser en accordant à sa clientèle, un service fiable,
professionnel et de qualité capable de faire face à la
concurrence directe ou indirecte.
10 ans après la signature de la concession du transport
ferroviaire, l'Etat camerounais et CAMRAIL ont jugé nécessaire de
conclure un avenant dont l'objectif est de donner une autre dimension à
l'activité ferroviaire, ceci grâce à la mise en oeuvre d'un
ambitieux programme d'investissement. Les objectifs qui accompagnent ces
investissements sont :
- Assurer un service de qualité aux usagers
- Augmenter et améliorer les capacités de
l'offre de transport, ainsi que de renforcer sa sécurité
Après l'avenant n° 1 en 2005, un deuxième
avenant en 2009 entre l'Etat camerounais et CAMRAIL a pour principal objectif
de :
- Redéfinir sur la période 2009 - 2020, les
conditions et les modalités de financements nécessaires à
la réalisation des programmes d'investissements ferroviaires entre
l'Etat camerounais et CAMRAIL. En vue d'assurer la viabilité et la
pérennité de la concession, une grande qualité de service
étant réservée aux clients voyageurs et au transit de
marchandises. Cet avenant va ainsi permettre la réalisation sur la
période 2009 - 2020, de colossaux investissements pour un montant de 230
milliards de FCFA, financés à hauteur de 158 milliards de FCFA
par CAMRAIL et de 72 milliards par l'Etat camerounais.
34 Annexe 1 : le réseau ferroviaire du
Cameroun
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2- Identité, moyens de fonctionnement et
activités de CAMRAIL I.2.1- Tableau 2 : Fiche signalétique
de CAMRAIL
RAISON SOCIALE
|
CAMEROON RAILWAYS
|
SIGLE
|
|
FORME JURIDIQUE
|
SOCIETE ANONYME
|
DATE DE CREATION
|
1er AVRIL 1999
|
SLOGAN
|
« VOTRE AVENIR VA BON TRAIN »
|
SOCIETE MERE
|
BOLLORE AFRICA LOGISTICS
|
SIEGE SOCIAL
|
DOUALA - BESSENGUE
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
TRANSPORT FERROVIAIRE
|
CAPITAL
|
15.314.830.000 FCFA
|
EFFECTIF (MAI 2015)
|
2011
|
DIRECTEUR GENERAL
|
Quentin GERARD
|
Source : documents internes de
CAMRAIL
I.2.2- Les moyens de fonctionnement
CAMRAIL dispose d'importants moyens de fonctionnement
subdivisés comme suit : moyens matériels, moyens financiers et
moyens humains.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 47
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 48
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
I.2.2.1- Les moyens matériels
Les moyens matériels de CAMRAIL se décomposent en
matériels roulants et en installations fixes
? Le matériel roulant35
CAMRAIL dispose du matériel dit de pointe pour la mise en
oeuvre de ses activités, ainsi que d'un centre médical. A tout
ceci s'ajoute :
- Plus de 50 locomotives Diesel, 6 locomotives
Général Motors (type GT26M2C, 2600 chevaux), 32 locomotives
bombardiers (type MLW MX 620, 2200 chevaux) et 28 locomotives manoeuvres.
- 63 voitures voyageuses dont 6 fourgons
- Environ 1218 wagons couverts, 102 tombereaux et 108 wagons
citernes.
- Des équipements industriels pour la maintenance et le
dépannage de son matériel
- Des entrepôts de stockage des marchandises.
? Les installations fixes
Elles comprennent :
- 1000 km de voies principales
- 35 ponts métalliques d'une longueur totale de 2100
mètres
- 658 ouvrages d'art
- 2194 ouvrages hydrauliques
- Une artère de transmission numérique par faisceau
hertzien
- 6 centres médicaux.
35 Annexe 2 : matériel roulant de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 49
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
I.2.2.2- Les moyens humains
CAMRAIL fait partie des entreprises qui constituent des
mastodontes en termes d'utilisation de la main d'oeuvre. Elle dispose de 2011
hommes et femmes au 15 Mai 2015. La répartition du personnel par
catégories indépendamment du genre est décrite de la
manière suivante :
Catégorie socioprofessionnelle
|
Effectif
|
%
|
CADRE DE DIRECTION
|
82
|
4,07
|
CADRE
|
118
|
5,86
|
MAITRISE
|
710
|
35,30
|
EXECUTION
|
1090
|
54,20
|
EXPATRIE
|
11
|
0,54
|
TOTAL
|
2011
|
100
|
Source : documents internes de CAMRAIL I.2.2.3-
Les moyens financiers
SCCF (BOLLORE)
|
77,4%
|
ETAT DU CAMEROUN
|
13,5%
|
TOTAL CAMEROUN
|
5,3%
|
SEBC (THANRY)
|
3,8%
|
Source : documents internes de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 50
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.3- Les activités de CAMRAIL : les clients ou
partenaires
Les activités de CAMRAIL sont essentiellement
économiques. En dehors du transport des voyageurs, le transport des
marchandises constitue plus de 80% de son chiffre d'affaires. Les marchandises
transportées sont : le bois, le coton, les hydrocarbures et les produits
industriels divers. Les principaux clients sont repartis par secteurs
d'activités de la manière suivante :
PRODUITS TRANSPORTES
|
PARTENAIRES / CLIENTS
|
BOIS
|
SFID, CORON
|
HYDROCARBURES
|
SNH, SCDP
|
COTON
|
SODECOTON
|
PRODUITS INDUSTRIELS
|
SABC
|
PERSONNES
|
CLIENTS VOYAGEURS
|
Source : documents internes de CAMRAIL
II- STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
Il s'agit ici de la représentation schématique
de l'entreprise, d'une direction ou d'un service. Pour assurer son
fonctionnement, CAMRAIL s'est constitué en plusieurs directions :
II.1- Architecture générale
L'architecture structurelle de la CAMRAIL répond
parfaitement aux configurations organisationnelles « STAFF and LINE
» décrites par Henry MINTZBERG à savoir :
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 51
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
La technostructure. C'est l'ensemble des
unités qui conçoivent, mettent en oeuvre et activent les
différents niveaux de standardisation. Elle correspond à CAMRAIL
aux différents responsables, qui conçoivent les
différentes politiques de leurs unités respectives avec des
timings de réalisation bien déterminés.
Le support logistique. Il fournit à
CAMRAIL les services indispensables à sa bonne marche mais qui
diffèrent de sa mission fondamentale. Ce sont des conseillers
techniques, des spécialistes en management (cible, Intérima)
Ces deux unités forment le « STAFF » de
CAMRAIL
Le sommet hiérarchique. Composé
de l'organe de pilotage central qu'est le Conseil d'Administration et la
Direction Générale. Il définit la stratégie et
veille à sa mise en oeuvre. Placée sous l'autorité du
Directeur Général, qui est chargé de définir la
stratégie globale de l'entreprise et de rechercher les moyens qui
permettront d'atteindre ces objectifs.
La ligne hiérarchique. C'est l'organe
de pilotage secondaire. Elle est composée des différentes
directions de la CAMRAIL à savoir :
? Direction des Installations Fixes (DIF).
Elle définit et fait appliquer la politique de maintenance des
infrastructures de l'ensemble du réseau ferroviaire.
? Direction Centrale Administration et Finances
(DCAF). Elle a pour mission d'élaborer et de mettre en
oeuvre la gestion financière et comptable de CAMRAIL.
? Direction du Matériel (DMAT). Elle
traite des besoins en matériels roulant remorqué de CAMRAIL,
en garantissant la fiabilité et sécurité du
matériel. Elle s'occupe également de la maintenance des
machines.
? Direction d'Exploitation Mobirail (DXMOB).
Elle gère toutes les activités en rapport avec le
transport des voyageurs.
? Direction Qualité Hygiène
Sécurité et Environnement (DQHSE).
Chargée d'assurer la sécurité de tout le
personnel et d'analyser les éventuels risques auxquels sont
exposés les salariés au sein de l'entreprise.
? Direction Commerciale et Marketing Fret (DCMF).
Elle a pour mission d'élaborer la stratégie
commerciale et marketing de l'entreprise et en assurer la mise en oeuvre.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 52
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
? Direction Planification et Approvisionnement (DPA).
Elle a pour mission de
mettre à la disposition de l'un des services
demandeurs, des matières et pièces de rechanges, des fournitures
diverses pour leur fonctionnement normal, des prestations sur budgets
d'exploitation des fournitures ou prestations sur budget d'investissement.
? Direction Transport (DT). Elle a pour
mission de mettre en oeuvre le plan d'action opérationnel ;
d'élaborer la politique d'acheminement des marchandises ; coordonner et
contrôler l'activité de réseau.
? Direction Centrale Technique (DCT). elle
coordonne les activités de la DIF, DMAT, et DT.
? Direction Centrale Mobirail (DCMB). Elle
supervise les travaux de la DXMOB.
? Direction des Ressources Humaines (DRH)
dont nous ferons une présentation plus étalée
dans la suite de ce travail.
Le centre opérationnel. Composé
du personnel d'exécution, des agents de maîtrise qui effectuent le
travail directement lié à la mission de l'entreprise.
Ces trois unités forment le « LINE » de
CAMRAIL.
La structure organisationnelle de la CAMRAIL est donc une
structure divisionnalisée (annexe 3) car appartenant désormais au
grand groupe Bolloré Africa Logistics. Ce type d'organisation est le
propre des entreprises multinationales
II.2- Architecture de la DRH de CAMRAIL
La structure de la direction des ressources humaines de
CAMRAIL a beaucoup évolué depuis sa concession en 1999. On
assistait à des cumuls de fonctions au niveau de gestion des
rémunérations et de l'administration du personnel. Aujourd'hui
bien que perfectible, elle est beaucoup plus structurée et les
descriptions de poste sont mieux élaborées.
La note de service n° 034/DG/DRH du 05 mai 2005
régis l'organisation et les attributions de la Direction des Ressources
Humaines.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 53
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II.2.1- Les divisions de la DRH
Au sommet de l'organigramme (annexe 4), il y a une direction
des ressources humaines à laquelle sont rattachés le Directeur
des ressources humaines adjoint, l'assistante de direction, l'assistant
administratif et l'agent polyvalent. La direction des ressources humaines est
divisée en six (06) services ou responsables à savoir :
- le responsable développement et administration,
- le responsable organisation planification et
mobilité,
- le responsable projet RH,
- le responsable unité de lutte contre le VIH/SIDA,
- le responsable gestion santé
- le responsable rémunération. Chaque service a des
objectifs et des rôles bien
déterminés.
II.2.2- La division des rémunérations du
personnel
Etant donné que nous avons été accueillis
tout au long de notre stage dans le service rémunération, nous le
présenterons plus en détail ainsi que ses différentes
activités. Le service rémunération se décline en
deux (02) bureaux : le bureau des soldes et le bureau de traitement des
éléments variables (TEV).
La solde est le bureau du service rémunération
qui s'occupe du traitement des éléments fixes du salaire. Il est
composé de deux (02) bureaux : les bureaux de l'analyste compte agent et
de l'analyste pointage et base de données.
L'analyste compte agent s'occupe de la liquidation des droits
(décès, retraite, licenciement) des employés et
radiés36, du traitement des retenues sur salaire, les
cotisations sociales, les déplacements du personnel (mission,
tournée, formation, chantier)37, les intérims et les
trajets.
36 Les radiés constituent l'ensemble du
personnel ne faisant plus partie des effectifs de l'entreprise à une
période (T). Ce sont entre autres : les licenciés, les
retraités, les décédés, les
démissionnaires.
37 Annexe 5 : feuille de mission
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 54
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
L'analyste du bureau de pointage et base de données
comme son nom l'indique, s'occupe du pointage et des modifications de la
situation des employés. Il s'agit du pointage des absences et des
primes d'astreintes38, le traitement des requêtes, le
rappel des indemnités dues à la promotion, les mariages,
l'alignement des enfants des employés pour les prises en charge (par
CAMRAIL et par les sociétés d'assurances qui collaborent avec la
structure).
L'unité de traitement des éléments
variables (TEV) quant à elle s'occupe du pointage des
éléments variables du salaire en l'occurrence les
différentes primes, les mouvements du personnel roulant39, le
traitement et le calcul des heures supplémentaires.
Section II : SPECIFICATION DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION
ET DE LA PERFORMANCE SOCIALE A CAMRAIL :
Il est généralement admis de façon
théorique que la politique de rémunération d'une
entreprise doit être cohérente avec sa politique de gestion des
ressources humaines qui elle-même, doit pouvoir permettre de supporter et
concourir à l'atteinte des objectifs de la stratégie globale de
l'entreprise (Chênevert, 2009).
Dans cette section, il sera donc question à partir de
l'analyse empirique de ressortir d'abord les éléments de la
politique de rémunération de CAMRAIL, ensuite ceux de sa
performance sociale.
38 Les primes d'astreintes sont des primes
particulières que CAMRAIL octroie à ses salariés
lorsqu'ils accomplissent des tâches ponctuelles supplémentaires
auxquels ils sont tenus. Lorsque ces primes atteignent un taux de 100%, elles
sont évaluées à un montant forfaitaire de 12.000 FCFA.
39 Annexe 6 : brouillard du relevé du personnel
roulant
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 55
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I- IDENTIFICATION DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION DE
CAMRAIL
Pour mieux analyser la politique de rémunération
de CAMRAIL, il est indispensable de faire un rapide état des lieux de
l'environnement socioéconomique dans lequel il évolue. Cet
environnement socioéconomique (externe et interne) participe ou
influence l'élaboration de la politique de rémunération.
Par la suite nous déclinerons le type de politique de
rémunération adopté.
I.1- Environnement socioéconomique de CAMRAIL
Il s'agit de tous les acteurs et/ou éléments
(externes et internes) de la vie économique qui influencent ou sont
susceptibles d'influencer d'une manière ou d'une autre l'activité
économique de la CAMRAIL.
I.1.1- Environnement externe
L'étude de l'environnement externe à savoir : la
concurrence, les syndicats et la politique du secteur d'activité est
d'une importance capitale pour toute entreprise qui souhaite dresser une
politique de rémunération compétitive qui contribue
à la rétention des talents.
CAMRAIL étant la seule entreprise de chemin de fer au
Cameroun, parler de concurrents revient tout simplement à mentionner les
produits de substitution du transport ferroviaire. Il s'agit du transport
aérien, terrestre et maritime.
Les entreprises de ce secteur d'activité exercent une
concurrence dite indirecte au transport ferroviaire. D'une façon ou
d'une autre elles influencent l'environnement économique de CAMRAIL. Le
dynamisme de la politique de rémunération de CAMRAIL
dépend d'elle-même car évoluant en situation de monopole
dans la branche du transport ferroviaire
Pour ce qui est des syndicats, ils jouent aussi un rôle
non négligeable dans l'élaboration et l'adoption des politiques
de rémunération de CAMRAIL, car ils concourent à la
défense d'une part, des intérêts des salariés
grâce aux syndicats employés (CSTC ; etc.) d'autre part aux
intérêts des employeurs, par les syndicats patronaux (GICAM ;
ECAM). Les
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 56
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
augmentations générales de niveau de salaire ont
souvent été l'aboutissement de négociation tripartite,
à l'instar de l'augmentation de 3% du salaire de base qui a fixé
la nouvelle grille salariale (annexe 7) qui est appliquée depuis le
1er Janvier 2012.
Notons aussi que les dispositions légales et
règlementaires au Cameroun en matière de droit du travail et de
fixation des minima de salaire ont une influence sur l'adoption de la politique
de rémunération de CAMRAIL.
Après avoir balayé l'environnement
économique externe de CAMRAIL, nous porterons désormais un regard
sur son environnement interne.
I.1.2- Environnement interne de CAMRAIL
La caractéristique multiraciale de la population
employée de CAMRAIL influence considérablement la mise en place
d'une politique de rémunération dans la mesure où le
sentiment d'équité interne ne doit pas disparaitre pour laisser
la place aux comportements non productifs. La classification des
rémunérations est faite en tenant compte des différents
niveaux de qualification du poste et du fait que l'entreprise appartient
à une grande firme multinationale qui lui impose une structure
divisionalisée.
I.2- Une politique orientée sur la
rémunération de la performance collective I.2.1- Structuration
des rémunérations
Comme dans la plus part des entreprises, la
rémunération à CAMRAIL se compose de la
rémunération directe et de la rémunération
indirecte. Ces éléments de salaire pour la plupart peuvent se
lire dans le bulletin de paie (annexe 8).
I.2.1.1- La rémunération directe
? La rémunération directe fixe ou partie
fixe
La rémunération fixe à CAMRAIL
conformément à la convention collective d'entreprise en vigueur
comprend le salaire de base et certains périphériques de salaire
dits stables. L'article 51 de la convention collective (CC) portant sur la
composition de la rémunération déclare que
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 57
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
« la rémunération à laquelle
peuvent prétendre les travailleurs régis par la présente
CC comprend le salaire catégoriel échelonné, les
accessoires de salaire, à savoir : le sursalaire forfaitaire, la prime
d'ancienneté, l'indemnité de transport, l'indemnité de
logement, la prime de fin d'année, la gratification annuelle, les
diverses primes régies par des textes particuliers ou accords
d'établissement40 ».
La convention collective d'entreprise décrit la
composition et les catégories salariales comme suit :
Article 52 : le salaire de
base.41
a) Conformément à la législation en
vigueur, chaque catégorie comporte six (06) échelons de salaire,
dénommés respectivement échelon A, B, C, D, E, F
b) A chaque échelon est associé un salaire
de base ;
Il est crée, pour chaque catégorie, un
septième échelon, dénommé « échelon G
» ; la valeur de l'échelon « G » individuel est
égale à la différence entre l'échelon « B
» et « A » de chaque catégorie dans laquelle se trouve
l'agent. Cette valeur s'incrémente à chacun des passages au sein
de cet échelon.
c) L'échelon « G » est un échelon
exceptionnel et ne constitue en aucun cas une barrière pour le passage
à une catégorie supérieure. La durée maximale de
passage automatique à l'échelon « G » est fixé
à cinq (05) ans.
Article 53 : sursalaire
forfaitaire42
a) Le sursalaire forfaitaire est alloué au
travailleur en fonction de la catégorie salariale attachée au
poste qu'il occupe.
40 CC p28
41 CC p29
42 CC p29
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 58
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tableau 3 : Le taux de sursalaire forfaitaire
appliqué, pour chacune des catégories salariales
1
|
2500
|
2
|
6400
|
3
|
8400
|
4
|
10
|
400
|
5
|
12
|
400
|
6
|
17
|
400
|
7
|
27
|
000
|
8
|
32
|
000
|
9
|
42
|
000
|
10
|
62
|
000
|
11
|
80
|
000
|
12
|
100
|
000
|
Source : documents internes de CAMRAIL
Article 54 :
ancienneté43
a) L'ancienneté est déterminée
conformément aux dispositions légales et réglementaires en
vigueur.
43 CC p29 - 30
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
b) Le calcul de la prime d'ancienneté est
régi par les dispositions légales et réglementaires en
vigueur.
Elle est calculée sur le salaire de la
catégorie (échelon A) à laquelle appartient le travailleur
et est égale à :
- 4% après 2ans d'ancienneté
- 2% par année de travail
supplémentaire
Elle peut aussi être calculée après une
promotion d'un agent à un poste définitivement vacant d'une
catégorie supérieure et est alors égale à :
ancienneté (avant promotion)
Ancienneté = ---------------- SB 1er
échelon de la catégorie
(après promotion) SB 1er échelon
de la catégorie (après promotion) (avant
promotion)
|
Source : documents internes de CAMRAIL
Article 57 : indemnité de
transport44
a) Si l'Employeur ne fournit pas un moyen de transport
individuel ou collectif au travailleur, ce dernier bénéficie
d'une indemnité de transport
b) Le montant de cette indemnité est fixé
en fonction de la catégorie salariale attaché au poste
occupé.
44 CC p30
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 59
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 60
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 4 : Les taux de l'indemnité de transport
appliqués
1
|
10
|
000
|
2
|
10
|
000
|
3
|
10
|
000
|
4
|
10
|
000
|
5
|
10
|
000
|
6
|
10
|
000
|
7
|
15
|
000
|
8
|
18
|
000
|
9
|
20
|
000
|
10
|
30
|
000
|
11
|
40
|
000
|
12
|
50
|
000
|
Source : documents internes de CAMRAIL
Article 58 : indemnité de logement pour les
travailleurs non logés45
Les travailleurs non logés
bénéficient dune indemnité de logement équivalant
à 25% du salaire de base échelonné, majoré de la
prime d'ancienneté. Des indemnités forfaitaires de logement
peuvent être attribuées à des responsables en raison des
fonctions qu'ils occupent au sein de l'entreprise.
L'indemnité logement peut aussi se calculer après
une promotion et est alors égale à :
45 CC p30
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Indemnité logement = [SB (après
promotion) + ancienneté (après
promotion)] 25%
(après promotion)
|
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 61
Source : documents internes de CAMRAIL
Article 59 : indemnité compensatrice
d'entretien pour les travailleurs logés soumis à
l'astreinte46
Les travailleurs logés bénéficieront
d'une indemnité compensatrice d'entretien dont le montant est
équivalent à 50% du montant de l'indemnité de logement de
l'article 58 pour les agents logés dans les camps en bois, et de 30%
pour ceux qui sont logés dans les camps en dur à l'exclusion des
camps pour les quels l'Employeur se serait désengagé.
? La rémunération variable ou partie
variable
Les heures
supplémentaires47. La CC dans son article 76 relatif
aux heures supplémentaires stipule que « les heures
prestées au-delà de la durée légale du travail
seront considérées comme heures supplémentaires
»
Tableau 5 : Les taux appliqués pour le calcul
des majorations salariales dues en cas d'heures supplémentaires
46 CC p31
47 CC p39
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 62
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
HEURES SUPPLEMENTAIRES DE JOUR
|
Pour les 8 premières
|
20% du salaire horaire
|
Pour les 8 suivantes
|
30% du salaire horaire
|
Pour la 3ème tranche (jusqu'à 20
heures par semaine)
|
40% du salaire horaire
|
HEURES SUPPLEMENTAIRES ACCOMPLIES LE DIMANCHE
|
|
40% du salaire horaire
|
Heures supplémentaires prestées de nuit
|
50% du salaire horaire
|
Heures supplémentaires prestées les jours de
fêtes légales
|
100% du salaire horaire
|
Source : documents internes de CAMRAIL
Les primes à caractère
général telle que la prime dite de panier. Le montant de
cette prime est fixée à 3 fois le salaire horaire de la
3ème catégorie échelon A (CC, article 61- b)
Les primes collectives de résultats
appelées bonus ou gratifications.
Article 55 : prime de fin
d'année48
a) La prime de fin d'année est égale à
1(un) mois de salaire de base
b) Pour les travailleurs entrés ou sortis dans le
courant de l'année, elle est payée proportionnellement au temps
de service.
48 CC p30
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 63
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Article 56 : gratification annuelle 49
a) L'Employeur pourra accorder une gratification annuelle
aux travailleurs en fonction des résultats financiers de
l'entreprise
I.2.1.2- La rémunération indirecte
Il s'agit de tous les avantages et allocations à
caractère social, que l'entreprise offre à ses
salariés.
- Le logement. En matière de logement
CAMRAIL applique les dispositions légales et règlementaires pour
les travailleurs en service hors de leur lieu de résidence (CC, article
64)
- Les allocations familiales. Tout
travailleur de CAMRAIL bénéficie d'une allocation de famille
à charge de l'employé d'un montant mensuel de 2000 (deux mille)
FCFA par enfant à charge avec maximum 12000 (douze mille) FCFA par
travailleur et par mois (CC, article 65).
- Les soins médicaux. La couverture
sanitaire des travailleurs en service et leur(s) conjoint(s) et de leurs
enfants à charge, sera effectuée conformément aux
dispositions et règlementations en vigueur.
- Les allocations pour frais
funéraires. En cas de décès d'un travailleur en
service, l'entreprise verse aux ayants-droits une allocation forfaitaire dont
le montant négocié d'accord parties, est fixé par note
séparée à titre de participation aux frais
funéraires. Il en est de même en cas de décès d'un
enfant à charge du travailleur.
- Retraite complémentaire. Un
système de retraite complémentaire est mis en place par
l'employeur aux conditions qui sont déterminées et
arrêtées d'accord parties. L'adhésion à ce
système de retraite complémentaire est ouvert et libre pour tous
les travailleurs.
49 CC p30
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 64
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
- Allocation de scolarité. Chaque
année lors de la paie précédant la rentrée
scolaire, l'employeur accorde une allocation (en espèce ou en nature
proportionnelle au nombre d'enfants à charge et scolarisés)
II- LA MESURE DE LA PERFORMANCE SOCIALE A CAMRAIL
Il s'agit de donner à titre de piste, quelques outils
de mesure de la performance sociale recensés, qui sont utilisés
par CAMRAIL.
II-1. Les indicateurs de contrôle de la performance
sociale de CAMRAIL
- Les sorties mensuelles d'effectif (démissions, retraites
; décès ; licenciements etc.)
- Les mouvements mensuels internes (mutations/affectations ;
changement de classe socioprofessionnelle suite au
commissionnement/intérim ; mise en disponibilité
- Les statistiques mensuelles d'absences (maladies
professionnelles, arrêts maladies, etc.)
- Gestion de la santé des travailleurs (à
travers la mise en place d'une unité de prise en charge des MST/SIDA ;
de l'évaluation de la santé psychologique du travailleur ;
assurance santé)
- Les formations et les évaluations post formation
(budget alloués à la formation ; nombre moyen de jours de
formation par salarié ; pourcentage de participation etc.)
- Nombre annuel de CDD, CDI, de prestataires
intérimaires (par rapport à des normes à définir
selon les branches d'activité, la taille de l'entreprise...) et de
stagiaires.
- Nombre de recrutements par an, et durée du processus de
recrutement - Rémunération moyenne du personnel
- Sentiment des salariés sur leurs conditions de
travail (à partir d'enquête de satisfaction)
- Investissements/équipements de sécurité
au travail ; Responsabilité Sociétale de l'Entreprise
(qualité - hygiène - sécurité - environnement)
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 65
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II-2. Les sources et le style de présentation des
informations sociales
Les sources d'informations sont quantitatives (données
issues des documents comptables et administratif de CAMRAIL) et qualitatives
(données issues des enquêtes auprès du personnel, des
audits internes ou externes).
Les informations sociales se présentent à
CAMRAIL dans leur majorité sous forme de matrice :
Les tableaux de bords sociaux. Ils sont
généralement dressés par mois à CAMRAIL et concerne
le plus souvent : les changements de situations administrative du personnel
(recrutements ; mouvements internes ; sorties des effectifs/radiations), les
tableaux de statistiques d'absences mensuelles
Le bilan social. Dressé en fin
d'année, il est imposé par la loi du Cameroun. Ce bilan comporte
des informations strictement énumérées par la loi :
chiffre sur l'emploi, les rémunérations, les conditions
d'hygiène et de sécurité, les formations etc.
Au terme de ce troisième chapitre qui nous a permis de
définir la politique de rémunération et la performance
sociale de CAMRAIL, nous avons pu présenter la structure i-e son
fonctionnement, et son organisation. Nous avons également
constaté que CAMRAIL évolue en situation de monopole parfait, que
sa politique de rémunération est orientée sur les
performances collectives et que l'entreprise a le souci de sa performance
sociale, d'où l'utilisations de certains indicateurs pour
contrôler l'évolution de cette dimension de la performance
globale.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 66
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Chapitre IV : LES DONNEES DE L'ETUDE : PRESENTATION,
ANALYSES DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES.
La politique de rémunération occupe une place
importante dans le management des ressources humaines. Face aux exigences de
motivation du personnel, de développement des compétences. Il est
important pour une entreprise de recruter un personnel compétent afin de
réaliser ses objectifs de productivité, de rentabilité et
d'assurer sa pérennité.
Comme l'indique le titre, ce chapitre sera consacré
à l'analyse du questionnaire, principal outil de collecte de
données que nous avons utilisé pour mettre en évidence
l'influence de la politique de rémunération sur la performance
sociale.
Nous procéderons dans un premier temps à la
présentation et à l'analyse des résultats (section I) puis
dans un second temps nous établirons les limites de l'étude et
nous proposerons des actions RH à apporter (section II).
Section I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Les données issues du questionnaire adressé au
personnel de CAMAIL comporte cinq (05) rubriques à savoir : fiche
signalétique ; la politique salariale de leader ; cohérence de la
politique de rémunération aux autres pratiques de GRH (alignement
intra-fonctionnel) ; la cohérence de la politique de
rémunération avec les pratiques de gestion de gestion de
rémunération (alignement intra-activité) et les questions
diverses.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 67
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I- PRESENTATION DES RESULTATS A BASE DU TRI A PLAT
Le tri à plat encore appelé tabulation simple consiste
à réorganiser l'ensemble des valeurs prises par une variable. Il
nous permet de restituer les données sous forme de tableau de
fréquence relatives aux caractéristiques du répondant.
I.1- Population réelle et échantillon de
l'étude
La population réelle de CAMRAIL au 15/05/2015 est de 2011
salariés repartis sur l'étendue du territoire national comme suit
:
Tableau 6 : population réelle de CAMRAIL
Catégorie socioprofessionnelle
|
Effectif
|
%
|
CADRE DE DIRECTION
|
82
|
4,07
|
CADRE
|
118
|
5,86
|
MAITRISE
|
710
|
35,30
|
EXECUTION
|
1090
|
54,20
|
EXPATRIE
|
11
|
0,54
|
TOTAL
|
2011
|
100
|
Source : documents internes de CAMRAIL
Les données de l'étude ont été
collectées à la direction générale de CAMRAIL
(Bessengue - Douala) qui comporte précisément les directions
suivantes : DG, DRH, DAF, DCMF. La direction générale de CAMRAIL
a une population de 476 salariés. Sur cette population, nous avons
prélevé un échantillon de 30 individus. La proportion de
l'échantillon est donnée par les pourcentages suivants : DRH 60%
de l'échantillon, DAF 10%, DCMF 30%.
Cette phase a consisté à réunir les
informations adéquates à la résolution de la question de
recherche. L'obtention des informations relatives aux déterminants de la
politique de
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 68
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
rémunération et de la performance sociale nous a
conduit à utiliser l'enquête par le questionnaire.
I.1.1- Construction du questionnaire
Le questionnaire (annexe 9) se définit comme un
ensemble de questions. Il est construit dans le but de générer
l'information nécessaire à l'accomplissement des objectifs d'une
étude50. C'est un mode de collecte de données qui
consiste le plus souvent à poser à un ensemble de
répondants représentatifs d'une population donnée, des
questions relatives aux informations voulues.
Le questionnaire relatif à notre étude comporte
5 items de I, II, III, IV, V et décomposés en 37 questions. Il y
a prépondérance des questions fermées sur les questions
ouvertes au niveau de l'identification et de l'analyse des variables, dans
l'optique de mieux cerner la problématique de la recherche. Il s'agit
entre autre de recueillir des informations permettant de tracer le profil du
répondant, notamment du sexe, de l'âge, la situation matrimoniale,
le niveau d'étude, la catégorie socioprofessionnelle,
l'ancienneté.
L'administration du questionnaire s'est faite de
manière individuelle et personnelle. Au terme de quatre semaines
d'enquête, nous avons pu récolter 67 questionnaires sur 100
administrés, soit un taux de retour de 67%. Les questionnaires
retournés ont fait l'objet d'un tri systématique pour
éliminer les ceux qui ont été mal renseignés. Nous
sommes restés en possession de 60 questionnaires qui ont fait l'objet
d'une exploitation dans le cadre de notre thématique.
I.1.2- Caractéristiques de l'échantillon :
fiche signalétique
Cet item est composé de six (06) variables: le sexe ;
l'âge ; la situation matrimoniale ; le niveau d'étude ; la
catégorie socioprofessionnelle ; l'ancienneté. Ces items seront
analysés et restitués en termes de fréquence et de
pourcentage.
50 Quivy R ; Van Campenhoudt (1995), Manuel de
recherche en sciences sociales, Dunod, Paris p190-192
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 69
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.1.2.1- Répartition par sexe
Sur un échantillon de 60 individus, les hommes
représentent 65% de l'échantillon et les femmes 35%. Cet
écart de genre (sexe) peut s'expliquer par le fait que
l'échantillon a été collecté à plus de 60%
aux ateliers où il y a prédominance d'un besoin de qualifications
dites masculines.
Tableau 7 : distribution de l'échantillon par genre
(sexe)
Genre (sexe)
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Masculin
Valid Féminin
Total
|
39
21
60
|
65,0
35,0
100,0
|
65,0
35,0
100,0
|
65,0
100,0
|
Source : données
collectées
I.1.2.2- Répartition par âge
Près de la moitié du personnel est compris entre
41 et 60 ans, soit 40% et 60% ont entre 20 et 40 ans. Ceci pourrait indiquer le
vieillissement des effectifs.
Tableau 8 : distribution de l'échantillon par
âge
Age
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
20 à 25 ans
|
6
|
10,0
|
10,0
|
10,0
|
26 à 30 ans
|
8
|
13,3
|
13,3
|
23,3
|
31 à 35 ans
|
12
|
20,0
|
20,0
|
43,3
|
36 à 40 ans
|
10
|
16,7
|
16,7
|
60,0
|
Valid 41 à 45 ans
|
7
|
11,7
|
11,7
|
71,7
|
46 à 50 ans
|
5
|
8,3
|
8,3
|
80,0
|
51 à 55 ans
|
4
|
6,7
|
6,7
|
86,7
|
56 à 60 ans
|
8
|
13,3
|
13,3
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données
collectées
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.1.2.3- Répartition par situation matrimoniale
La répartition par situation matrimoniale ressort que
48,3% de l'échantillon est marié. Ceux qui l'ont
été (veufs ou veuves) représentent 3,3% et 41,7% sont
célibataires. Ce qui démontre la maturité du personnel
mais et aussi une politique de ressources humaines axée sur la
responsabilisation des salariés.
Tableau 9 : distribution de l'échantillon par
situation matrimoniale
Situation matrimoniale
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Marié(e)
|
29
|
48,3
|
51,8
|
51,8
|
Célibataire
|
25
|
41,7
|
44,6
|
96,4
|
Valid
|
|
|
|
|
Veuf
|
2
|
3,3
|
3,6
|
100,0
|
Total
|
56
|
93,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
4
|
6,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
I.1.2.4- Répartition par niveau d'étude
A CAMRAIL, 29,6% de l'échantillon a au moins une
Licence, 35% un Baccalauréat. 14,8% ont une Brevet d'étude et
1,9% ont suivi des formations équivalentes. Les niveaux d'étude
différents renvoient aussi à de types de formations
différentes (générales et techniques), qui à leur
tour traduisent une administration générale et une administration
technique caractérisant les deux principales parties du management.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 70
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 71
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 10 : distribution de l'échantillon par niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
autres
|
1
|
1,7
|
1,9
|
1,9
|
BEPC
|
8
|
13,3
|
14,8
|
16,7
|
Probatoire
|
8
|
13,3
|
14,8
|
31,5
|
Valid
|
|
|
|
|
Baccalauréat
|
21
|
35,0
|
38,9
|
70,4
|
Licence
|
16
|
26,7
|
29,6
|
100,0
|
Total
|
54
|
90,0
|
100,0
|
|
Missing System
|
6
|
10,0
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
I.1.2.5- Répartition par catégorie
socioprofessionnelle
Nous observons à travers cette variable que 16,9% de
l'échantillon est cadre, 42,4% est agent de maîtrise et 40,7%
appartiennent à la catégorie exécution. Ceci pourrait
expliquer un ratio élevé de l'encadrement.
Tableau 11 : distribution de l'échantillon par
catégorie socioprofessionnelle
CSP
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Exécution
|
24
|
40,0
|
40,7
|
40,7
|
Maîtrise
|
25
|
41,7
|
42,4
|
83,1
|
Valid
|
|
|
|
|
Cadre
|
10
|
16,7
|
16,9
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
I.1.2.6- Répartition par ancienneté
Au regard de notre échantillon, nous observons que 40%
ont une ancienneté comprise entre 0 et 7 ans ; 31,7% sont compris entre
8 et 19 ans d'ancienneté ; et 18,3% une ancienneté de 20
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 72
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
ans et plus. Cela confirme le caractère vieillissant des
effectifs de l'entreprise et un quasi absence de planification de la
relève.
Tableau 12 : distribution de l'échantillon par
ancienneté
Ancienneté
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
0 à 3 ans
|
16
|
26,7
|
26,7
|
26,7
|
4 à 7 ans
|
14
|
23,3
|
23,3
|
50,0
|
8 à 11 ans
|
10
|
16,7
|
16,7
|
66,7
|
Valid 12 à 15 ans
|
7
|
11,7
|
11,7
|
78,3
|
16 à 19 ans
|
2
|
3,3
|
3,3
|
81,7
|
20 ans et plus
|
11
|
18,3
|
18,3
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données
collectées
I.2- Les tendances de résultats par la mesure
d'opinion
Pour mesurer les opinions, nous avons utilisé la
méthode du sondage d'opinion. Un sondage d'opinion est
une méthode statistique visant à évaluer les proportions
de différentes caractéristiques d'une population à partir
de l'étude d'une partie seulement de cette population, appelée
échantillon.
I.2.1- compte rendu de l'influence du leadership salarial
sur la performance sociale
Le leadership salarial est le fait pour l'entreprise d'adopter
des niveaux de salaires au-dessus du marché (secteur
d'activité)51. Il s'agit ici de montrer à travers les
opinions des salariés,
51 Ce concept tire son essence de la théorie
du salaire d'efficience qui analysait alors les caractéristiques du
chômage et la productivité des employés en entreprise
(Shapiro et stiglitz, 1984). Ce modèle part aussi de l'hypothèse
que les entreprises ne peuvent ni observer ni contrôler parfaitement
l'effort des travailleurs. Néanmoins, Shapiro et Stiglitz (1984)
supposent en même temps que les firmes vont verser un taux de salaire
« d'efficience » qui doit inciter les salariés à
fournir le maximum d'effort. Ils fondent leur modèle sur une relation
croissante entre le taux de salaire et la productivité des
salariés. C'est dans ce sens que sera analysé le leadership
salarial i-e en observant le lien qui existe entre un niveau de salaire et la
productivité (à travers la motivation et la satisfaction) et le
turnover.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 73
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
l'influence de l'adoption d'une politique salariale de leader
sur le taux de turnover et sur la motivation.
I.2.1.1- leadership salarial et le taux de turnover
Le taux de turnover ou taux de rotation du personnel est
défini de manière générale comme le nombre de
départ dans un poste (licenciement, démission, retraite etc.).
Le contrôle de cet indicateur est d'autant plus
important pour l'entreprise car il indique le climat social qui règne
dans celle-ci. Lorsqu'il est élevé, le turnover est mauvais pour
l'entreprise.
Les résultats de l'étude font apparaître
une situation très pertinente. Au total des réponses favorables,
40,7% de l'échantillon pense que le leadership salarial (ou politique
salariale de leader) est un réel outil de contrôle du turnover
tandis que seulement 23,7% au total ne sont pas d'accord. Les réponses
neutres quant à elles représentent 35,6%.
Tableau 13 : analyse du leadership salarial sur le taux de
turnover
Le leadership salarial constitue un réel facteur
de contrôle du turnover
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
4
|
6,7
|
6,8
|
6,8
|
En désaccord
|
10
|
16,7
|
16,9
|
23,7
|
Neutre
|
21
|
35,0
|
35,6
|
59,3
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
19
|
31,7
|
32,2
|
91,5
|
Totalement en accord
|
5
|
8,3
|
8,5
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
Pour contenir les rotations importantes de la main-d'oeuvre ou
pour contrôler l'effort des travailleurs, CAMRAIL doit verser des
salaires supérieurs à ceux existants dans le secteur
d'activité (Shapiro et Stigliltz, 1989). Notons cependant que dans notre
logique, il ne s'agit pas ici de dire que CAMRAIL doit fixer des niveaux
rigides de salaires (nous faisons
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 74
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
référence au salaire fixe) pour retenir le
personnel afin de contrôler le turnover mais, de montrer qu'il existe des
contrats plus complexes (le contrat ici désigne l'ensemble des
rémunérations pour toute la durée de la relation), qui
peuvent notamment stipuler des rémunérations non stationnaires et
des bonus conditionnels (MacLeod et Malcomson 1989). Ces niveaux de salaire
doivent reposer sur le principe de flexibilité.
I.2.1.2- leadership salarial et motivation du personnel
Pour certains auteurs, les niveaux de salaire peuvent ne pas
constituer des éléments de motivation du personnel, mais peuvent
en leur absence ou lorsqu'ils sont jugés insuffisants, provoquer la
démotivation du personnel. Il est dans ce cas important de
déterminer si le leadership salarial a une influence sur la motivation
et la satisfaction des employés de CAMRAIL
Au regard des résultats de l'étude nous
constatons que seulement total de 3,4% de notre échantillon pensent que
le salaire d'efficience ne permet pas de motiver le personnel, tandis que 72,9%
pensent que le leadership salarial est un réel facteur de motivation du
personnel, et 23,3 ont une position neutre. Les réponses en fonction des
catégories socioprofessionnelles (tiré de l'analyse des
réponses des cadres mais non ressorti par le logiciel utilisé)
montre que la totalité des cadres de l'échantillon est d'accord
avec le fait que la politique salariale de leader influence positive sur la
motivation du personnel. L'équilibre de plein-emploi serait «
inefficient » en situation imparfaite (Walras)52 car il
n'inciterait pas les salariés à fournir un effort maximum. Il est
supposé qu'une augmentation du taux de salaire conduit les travailleurs
à fournir un effort supérieur ou accru53. Cette
augmentation de l'effort pourrait
52 Il faut noter que dans l'analyse Walrasienne,
l'équilibre obtenu (qui correspond au plein-emploi de la main d'oeuvre)
est pareto-optimal. Cet équilibre aboutit à la satisfaction
maximale des agents économiques. Donc, si l'on change
d'équilibre, il semble que l'on remet en cause l'analyse de
l'équilibre général. Par ailleurs l'information est par
définition parfaite chez Walras.
53 Précisons encore ici que la
théorie du leadership salarial à travers le salaire d'efficience
est justifiée dans cette étude selon les postures de Shapiro et
Stiglitz (1984). Pour ces modèles avec aléa moral ou avec
anti-sélection, la hausse du taux des salaires incite les
salariés à maximiser leurs efforts. Par contre, votre d'autres
modèles introduisent le coût de rotation de la main d'oeuvre (cf
Phelps E.S. 1970), le problème de l'équité des
travailleurs dans l'entreprise (cf Akerlof G. 1982), ou encore la formation des
syndicats (cf Dickens W 1986) pour justifier l'hypothèse centrale de la
théorie du salaire d'efficience.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 75
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
être expliquée par les différentes
perceptions que les catégories de travailleurs se font de leur
rémunération. En effet, les salariés en fonction de leurs
différents niveaux, donnent une certaine connotation à la
rémunération qu'ils perçoivent. Tandis les
catégories inférieures pour la plus part prendront de hauts
niveaux de salaires comme une compensation en échange du travail fourni,
qui leur permettra de subvenir à leurs besoins de premier ordre (manger,
se vêtir, se loger etc.). Les catégories d'encadrement par contre
verront cette forme de contrat en termes de niveau de responsabilité
dans l'entreprise. Cette valence dépend donc des attentes de l'acteur et
des interactions avec son environnement (Vroom, 1964). Toutes ces
considérations de la rémunération perçue feront en
sorte que les salariés seront moins enclins à démissionner
ou à développer des comportements qui pourront leur valoir un
licenciement et par conséquent, participerait même au
contrôle du climat social qui règne dans l'entreprise.
Tableau 14 : analyse du leadership salarial sur la
motivation
Le leadership salarial permet de motiver le
personnel
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
1
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
En désaccord
|
1
|
1,7
|
1,7
|
3,4
|
Neutre
|
14
|
23,3
|
23,7
|
27,1
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
29
|
48,3
|
49,2
|
76,3
|
Totalement en accord
|
14
|
23,3
|
23,7
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
En conclusion partielle, le leadership salarial exerce une
influence significative sur la motivation et la satisfaction des
salariés. Expliquons-nous : un salarié n'a aucune raison de faire
cadeau d'une productivité élevée à l'employeur avec
lequel il contracte, ne serait-ce que parce qu'il peut être assuré
de la loyauté de l'employeur. Ceci est vrai pour l'exécution
d'une
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
tâche isolée et plus encore pour un contrat
à long terme (Amadieu, 1990)54. Il revient donc à
l'entreprise de trouver des solutions pour régler ce problème
d'organisation. A ce sujet le salaire d'efficience permet d'exercer un
contrôle étroit du travail (productivité) qui empêche
la tricherie des travailleurs, car tout manquement aux obligations
entraînant alors le licenciement.
L'influence sur la motivation et la satisfaction se
décline aussi dans cette étude sur l'observation des
phénomènes comme l'absentéisme en entreprise. Dans son
MEMOIRE intitulé « contribution à l'amélioration
de la politique de rémunération d'une entreprise en situation de
monopole : cas de CAMRAIL », SOGUE. Jeanne .E (2008) avait
déjà relevé le problème de l'absentéisme
lié à la politique de rémunération de CAMRAIL. Les
résultats de sa recherche ressortent des chiffres sur les absences par
catégorie socioprofessionnelle.
Tableau 15 : Classification catégorielle
(SOGUE, 2008)
CSP
|
Ouvriers
|
Agents maîtrise
|
Cadres
|
Cadres direction
|
expatriés
|
Total
|
Effectif
|
1404
|
619
|
112
|
57
|
11
|
2203
|
Pourcentage (%)
|
63,73
|
28,1
|
5,08
|
2,59
|
0,5
|
100
|
Source : documents internes de
CAMRAIL, 2008 (tirés du Mémoire de SOGUE, 2008)
Statistiques des absences du mois d'Août
200855
54 Amadieu Jean-François, (1990), Salaire
d'efficence, Contrat Implicite et Théorie des Organisations ; Revue
Française de Sociologie, vol 31 p225-242
55 Notre étude avait la prétention
d'analyser les statistiques des absences des mois de Mai à Septembre
2015. Mais pour des raisons de difficultés d'accès à ces
informations, nous nous sommes vus dans l'obligation de reprendre les
statistiques d'absences de CAMRAIL, du mois d'août 2008
mentionnées dans le MEMOIRE de SOGUE Jeanne Edwige (2008), afin de
ressortir les types d'absences et partir de là pour établir le
lien avec notre démarche. Notre démarche ici vise à
associer un certain type d'absentéisme à une baisse de la
motivation d'une part, et d'autre part, associer ce même type
d'absentéisme à des caractéristiques
sociodémographiques (comme l'âge et l'ancienneté) de la
population employée de CAMRAIL.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 76
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
CSP
|
Absences tous motifs confondus
|
Pourcentage (%)
|
Ouvriers/exécution
|
7171
|
68
|
Agents de maîtrise
|
2745
|
26
|
Cadres
|
462
|
4
|
Cadres de direction
|
193
|
2
|
Total
|
10571
|
100
|
Source : documents internes de
CAMRAIL, 2008 (tirés du Mémoire de SOGUE, 2008)
|
Nombre de jours d'absences
|
|
Ouvriers
|
Agents de
maîtrise
|
Cadres
|
Cadres de
direction
|
Total
|
Congé annuel
|
5685
|
2183
|
413
|
187
|
8468
|
Absence délégation rencontre employé
|
1
|
|
|
|
1
|
Absences sans autorisation
|
31
|
6
|
|
|
37
|
Absence forcée pour cause de santé
|
120
|
|
|
|
120
|
Absence autorisée non payée
|
149
|
90
|
30
|
|
269
|
Absence autorisée payée
|
7
|
3
|
|
|
10
|
Maladie payée
|
466
|
183
|
8
|
|
657
|
Absence motif
|
9
|
12
|
|
|
21
|
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 77
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 78
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
syndical
|
|
|
|
|
|
Récupération
|
257
|
53
|
1
|
|
311
|
Mise à pied
|
39
|
42
|
8
|
|
89
|
Accident de
travail
|
5
|
45
|
|
|
50
|
Mariage travailleur
|
3
|
|
|
6
|
9
|
Mariage d'un
enfant
|
2
|
|
|
|
2
|
Décès
frère/soeur/beau parent
|
3
|
|
|
|
3
|
Naissance enfant légitime
|
3
|
3
|
|
|
6
|
Cérémonie religieuse
|
3
|
|
|
|
3
|
Cas de force
majeure
|
0
|
1
|
|
|
1
|
Formation et
stage
|
39
|
16
|
|
|
55
|
Congés de
maternité
|
0
|
5
|
|
|
5
|
Mission ou
déplacement
|
349
|
103
|
2
|
|
454
|
Total
|
7171
|
2745
|
462
|
193
|
10571
|
Source : statistiques internes de
CAMRAIL, 2008 (tirées du Mémoire de SOGUE, 2008)
Il est de toute évidence qu'à l'origine, ce
n'est pas le système de rémunération de CAMRAIL qui
crée toutes ces absences. Nous allons nous attarder sur quelques unes de
ces absences (marquées en gras) afin de faire le parallèle avec
notre démarche. Comme nous l'avons remarqué, le système de
rémunération n'est certes pas toujours à l'origine des
absences susmentionnées, mais notons qu'il les renforce quand
même, dans la mesure où la
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 79
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
rémunération a un aspect très symbolique.
Toutefois, l'on pourrait se poser la question de savoir : comment et dans
quelles mesure les absences autorisées et les maladies peuvent se
révéler être des conséquences ou des réponses
des salariés au problème de l'influence de la
rémunération sur la performance ? La réponse se trouve
dans la question car c'est ici qu'entre en jeu la « théorie de
l'acteur et le système » de Michel Crozier et Erhard Friedberg
(1977). L'individu en société n'est pas un « idiot
culturel » (Granovetter, 1985). C'est un être rationnel qui
n'accepte pas toujours de subir les règles mais cherche à
maîtriser les « zones d'incertitudes » (Crozier et
Friedberg, op cit) des règles et à les contourner de façon
à maximiser ses intérêts personnels. Ceci dit il existe
souvent des formes complexes d'arrangements entre les employés et les
médecins du travail, à qui ces derniers délivrent des
certificats de mise en repos maladie sur la base des relations plus ou moins
subjectives qu'ils entretiennent. Les absences autorisées et les
maladies sont des terrains facilement exploitables par le personnel, qui ne
risquent pas de leur causer du tort car ils sont absents tout en étant
dans les règles. Ceci étant dit, certains facteurs agissent sur
l'incapacité à être présent au travail, d'autres
agissent sur la motivation à être présent (Steers et Rhodes
1978).
D'autre part, on peut aussi interpréter ces formes
d'absentéisme comme résultants du caractère fortement
vieillissant du personnel de l'entreprise. Au-delà du lien direct avec
les conditions de travail, l'analyse de l'absentéisme passe par la prise
en compte d'autres dimensions (sociales et démographiques par exemple).
Ainsi, l'âge et l'ancienneté peuvent être associés
à des formes spécifiques d'absentéisme (ANACT, 2009).
Les autres types d'absences comme les mises à pied et
les accidents de travail sont des absences qui expliquent clairement la
démotivation et l'insatisfaction qui entraînent le
développement des comportements non productifs, et/ou le manque de
concentration au travail.
I.2.2- Compte rendu de l'influence de l'alignement
intra-activité sur la performance sociale
Il existe un lien entre l'alignement intra-activité et
le turnover d'une part et d'autre part entre l'alignement intra-activité
et les perceptions sociales des mécanismes de gestion des
rémunérations, facteurs de motivation du personnel.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 80
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
I.2.2.1- alignement intra-activité et le turnover
L'objectif de l'enquête est de montrer que des
mécanismes de gestion des rémunérations peuvent avoir une
influence sur le climat social. Les résultats ressortent qu'un total de
61,1% pensent que l'alignement intra-activité participe à la
maîtrise du turnover ; 10,2% ne partagent pas cet avis ; 28,8% ne sont ni
d'accord ni en désaccord.
Tableau 16 : analyse de l'alignement intra-activité
sur le turnover
L'alignement intra-activité participe à
la maitrise du turnover dans l'entreprise
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
1
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
En désaccord
|
5
|
8,3
|
8,5
|
10,2
|
Neutre
|
17
|
28,3
|
28,8
|
39,0
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
28
|
46,7
|
47,5
|
86,4
|
Totalement en accord
|
8
|
13,3
|
13,6
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
Des données supplémentaires sur le climat social
ont été collectées pour ressortir les tendances à
une forte rotation du personnel du fait des employés. 57,9% de notre
échantillon ont déjà pensé quitter l'entreprise ;
42,1% n'y pensent pas.
Tableaux 17 : tendance à la démission du
personnel et motifs avez-vous déjà eu envie de
démissionner ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Oui
|
33
|
55,0
|
57,9
|
57,9
|
Valid Non
|
24
|
40,0
|
42,1
|
100,0
|
Total
|
57
|
95,0
|
100,0
|
|
Missing System
|
3
|
5,0
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Catégorie
socioprofessionnel
|
Synthèse des réponses liées à
l'envie de démissionner
|
|
1.
|
« Dans beaucoup... CAMRAIL ignore le savoir-faire
»
|
Exécution
|
2.
|
« Corruption pendant les concours internes
»
|
|
|
1.
|
« Insatisfaction salariale »
|
|
2.
|
« Injustices liées à la
rémunération »
|
|
3.
|
« Clientélisme ; plafonnement »
|
Maîtrise
|
4.
|
« Rien ne m'encourage à rester. Je suis sur
place depuis 16 ans »
|
|
5.
|
« Pas de cohérence : salaire - travail -
diplôme »
|
|
6.
|
« Manque de motivation »
|
|
7.
|
« Salaire très bas »
|
|
8.
|
« Trop de boulot. Pas de proportionnalité avec le
salaire »
|
|
|
1.
|
« Frustration ; méconnaissance du service rendu
»
|
|
2.
|
« Disfonctionnement dans les
rémunérations »
|
|
3.
|
« Démotivation »
|
Cadre
|
4.
|
« Traitement salarial à la tête du client
»
|
|
5.
|
« Démotivation »
|
|
6.
|
« Salaire démotivant »
|
|
Source : données
collectées
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 81
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 82
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.2.2- alignement intra-activité et la motivation
du personnel
Cette relation nous permet de ressortir les perceptions
sociales que les salariés se font de leur système de
rémunération en termes d'efficacité et de transparence des
informations de nature salariale. Elle se fonde sur la logique selon laquelle
si les salariés perçoivent l'efficacité du système
de rémunération, ils seront motiver et/ou satisfait de leur
rémunération. A cet effet 62,7% sont d'accord sur le fait que
l'alignement intra-activité participe à la perception
d'efficacité des systèmes de gestion de
rémunération ; 8,5% ont un avis contraire ; 28,8% ne sont ni
d'accord ni en désaccord.
Tableau 18 : analyse de l'alignement intra-activité
sur la motivation
L'alignement intra-activité participe à la
perception d'efficacité des systèmes de estion des
rémunérations
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
En désaccord
|
5
|
8,3
|
8,5
|
8,5
|
Neutre
|
17
|
28,3
|
28,8
|
37,3
|
Valid En accord
|
31
|
51,7
|
52,5
|
89,8
|
Totalement en accord
|
6
|
10,0
|
10,2
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
Nous pouvons dire en conclusion partielle qu'au même
titre que la stratégie de gestion des ressources humaines, les
politiques de rémunération, prises isolément, ne peuvent
exercer une influence optimale sur la performance organisationnelle en
général, et la performance sociale en particulier
(Chênevert, 2009). La synergie à l'intérieur d'un
système de rémunération serait difficile à imiter
par les compétiteurs. Certaines pistes de cohérence ont
été avancées. Par exemple, l'augmentation de
l'écart type dans l'utilisation d'un système cohérent de
rémunération (politique salariale de leader, primes à la
performance individuelle et collective, actionnariat) permettrait
d'accroître de plus de 20% la valeur du marché de la firme.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 83
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.3- compte rendu de l'influence de l'alignement
intra-fonctionnel sur la performance sociale
La consolidation des pratiques de rémunération avec
l'ensemble des activités de gestion des ressources humaines constitue un
point fondamental dans l'atteinte des objectifs de performance.
I.2.3.1- Lien entre alignement intra-fonctionnel sur le
turnover
La relation qui lie l'alignement intra-fonctionnel au turnover
nous permet de vérifier si la cohérence des pratiques de gestion
de ressources humaines a une influence significative sur la performance
sociale, en l'occurrence le turnover.
Les résultats de l'analyse ressortent un total de 59,7%
des réponses en accord avec l'hypothèse, contre un total de
réponses négatives 7,1%, et 33,3% de réponses neutres.
Malgré une domination des réponses favorables les
opinions sont néanmoins partagés dans toutes les
catégories socioprofessionnelles.
Tableau 19 : analyse de l'alignement intra-fonctionnel sur
le turnover
L'alignement intra-fonctionnel permet de mieux contenir
le turnover
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
3
|
5,0
|
5,3
|
5,3
|
En désaccord
|
1
|
1,7
|
1,8
|
7,0
|
Neutre
|
19
|
31,7
|
33,3
|
40,4
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
31
|
51,7
|
54,4
|
94,7
|
Totalement en accord
|
3
|
5,0
|
5,3
|
100,0
|
Total
|
57
|
95,0
|
100,0
|
|
Missing System
|
3
|
5,0
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 84
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.3.2- alignement intra-fonctionnel sur la motivation
La motivation et la satisfaction seront analysées ici
sous l'indicateur de la perception d'efficacité. Il s'agit ici de
ressortir les perceptions sociales que les salariés ont de
l'efficacité de la politique de gestion des ressources humaines en
général et de la politique de rémunération en
particulier. D'où l'influence de l'alignement intra-fonctionnel sur la
motivation et la satisfaction.
Les résultats de l'analyse ressortent les
données suivantes : un total de 55,2% estiment être d'accord avec
le fait que l'alignement intra-fonctionnel permet de mieux adapter une
politique de rémunération et de mieux percevoir son
efficacité. Seulement 12% ne partagent pas cet avis et 32,8% ont des
réponses neutres.
Tableau 20 : analyse de l'alignement intra-fonctionnel sur
la motivation
L'alignement intra-fonctionnel permet de mieux adapter
une politique de rémunération et de mieux percevoir son
efficacité
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
2
|
3,3
|
3,4
|
3,4
|
En désaccord
|
5
|
8,3
|
8,6
|
12,1
|
Neutre
|
19
|
31,7
|
32,8
|
44,8
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
25
|
41,7
|
43,1
|
87,9
|
Totalement en accord
|
7
|
11,7
|
12,1
|
100,0
|
Total
|
58
|
96,7
|
100,0
|
|
Missing System
|
2
|
3,3
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données
collectées
Il en ressort en conclusion partielle que l'efficacité
d'une stratégie de gestion des ressources humaines dépend non
seulement de sa cohérence avec la stratégie d'affaires, mais
également de la consolidation des activités qui la composent
(Chênevert & Tremblay, 2002)56. Les pratiques de
rémunération n'échappent pas à cette
réalité et doivent soutenir les autres efforts en matière
de gestion des ressources humaines. Ichniowski (1995) suggère d'ailleurs
que le
56 Chênevert, D. & Tremblay M. (2002). Le
rôle des stratégies externes et internes dans le choix des
politiques de rémunération. Relations Industrielles /
Industrial Relations, vol 57, n°2, p331-353
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 85
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
changement de pratiques de gestion des ressources humaines,
les unes après les autres, avait peu d'impact sur la
productivité, alors que le changement d'un ensemble complet de pratiques
pouvait exercer une influence de l'ordre de 6,7% sur la productivité.
A titre d'exemple, lorsque Disney a identifié les
employés à l'entretien ménager comme la source
première du service à la clientèle (satisfaction des
visiteurs), l'organisation s'est empressée de mettre sur pied un vaste
programme de formation permettant aux employés de bien répondre
aux questions des visiteurs (connaissance du parc d'attraction, apprentissage
des langues, écoute active etc.). Sa stratégie de dotation s'est
également ajustée à cette réalité afin
d'embaucher des gens possédant des compétences relationnelles et
des valeurs liées au service de la clientèle. Les indicateurs de
performance et de rendement ont également été revus afin
de considérer non seulement la propreté des lieux, mais aussi la
satisfaction de la clientèle. Enfin, les pratiques de
rémunération doivent appuyer cette nouvelle réalité
en proposant un salaire de base plus attrayant et des mécanismes de
récompense pertinents de manière à attirer, mobiliser et
conserver ces nouveaux talents nécessaires à la performance de
l'organisation.
I.2.4- présentation des résultats sur les
variables de la politique de rémunération
Nous avons procédé par une identification des
déterminants des variables de la politique de
rémunération
I.2.4.1- les déterminants du leadership salarial
Comme déterminants du leadership salarial, nous avons
choisi : le salaire d'efficience et le salaire comme élément
majeur du contrat de travail. Les résultats de l'enquête
ressortent les statistiques ci-après :
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 86
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tableau 21 : estimation du niveau de salaire par les
salariés
Comment estimez-vous votre salaire actuel par rapport au
secteur d'activité ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
14
|
23,3
|
23,3
|
23,3
|
Faibles
|
18
|
30,0
|
30,0
|
53,3
|
Valid Passable
|
24
|
40,0
|
40,0
|
93,3
|
Elevé
|
4
|
6,7
|
6,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
La distribution ci-dessus rend compte de l'estimation que les
employés de CAMRAIL se font sur ce qui est leur salaire par rapport au
secteur d'activité. Il en ressort que seul 6,7% de notre
échantillon estime que les salaires sont élevés par
rapport au secteur d'activité. 53.3% estiment leur salaire faible et 40%
occupe des positions neutres. Ceci peut traduire le fait que CAMRAIL applique
des niveaux de salaire bas
Tableau 22: le salaire comme élément majeur
du contrat de travail
Considérez-vous le salaire comme
l'élément majeur dans un contrat de travail ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
En désaccord
|
1
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
Neutre
|
3
|
5,0
|
5,0
|
6,7
|
Valid En accord
|
30
|
50,0
|
50,0
|
56,7
|
Totalement en accord
|
26
|
43,3
|
43,3
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
Cette question vise à montrer la place que le salaire
occupe dans le processus de prise de décision. 93,3% considèrent
le salaire comme l'élément majeur dans un contrat de travail. On
peut conclure que le salaire est donc un instrument qui permet soit de retenir
ou d'attirer les talents lorsqu'il est bon, soit de contribuer à la
fuite des « têtes » lorsqu'il est insatisfaisant.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 87
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.4.2- les déterminants de l'alignement
intra-activité
Trois déterminants de l'alignement intra-activité
ont été identifiés : la transparence des informations de
nature salariale, la cohérence de la politique de
rémunération en vigueur, et l'équité dans le
traitement des salaires.
Tableau 23 : la transparence des informations de nature
salariale
Comment estimez-vous la transparence des informations de
nature salariale ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
9
|
15,0
|
15,0
|
15,0
|
Faibles
|
15
|
25,0
|
25,0
|
40,0
|
Passable
|
24
|
40,0
|
40,0
|
80,0
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
11
|
18,3
|
18,3
|
98,3
|
Très élevé
|
1
|
1,7
|
1,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
Cette distribution nous donne les perceptions que les
salariés se font la transparence des informations de nature salariale.
Nous pouvons constater qu'au total, 40% estiment que la transparence est faible
; 20% estiment qu'elle est élevée et 40% n'ont pas de positions
(neutres). Ceci indiquerait au vu de ces résultats un manque de
communication sur les informations de nature salariale.
Tableau 24: cohérence de la politique de
rémunération
Comment évaluez-vous le degré de
cohérence de la politique de rémunération en vigueur
?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
8
|
13,3
|
13,3
|
13,3
|
Faibles
|
14
|
23,3
|
23,3
|
36,7
|
Passable
|
27
|
45,0
|
45,0
|
81,7
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
10
|
16,7
|
16,7
|
98,3
|
Très élevé
|
1
|
1,7
|
1,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 88
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Nous constatons que 36,6% pensent que qu'il n'y a pas une
réelle cohérence de la politique de rémunération ;
45% ont une position neutres et 18,4% seulement estiment que le système
de rémunération est cohérent avec lui-même. Au vu
des résultats nous pouvons indiquer qu'il ya disparité entre le
système de rémunération et les mécanismes de
gestion de rémunération.
Tableau 24 : équité dans le traitement des
salaires
Estimez-vous qu'il y ait équité dans le
traitement des salaires ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
9
|
15,0
|
15,0
|
15,0
|
En désaccord
|
22
|
36,7
|
36,7
|
51,7
|
Neutre
|
15
|
25,0
|
25,0
|
76,7
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
10
|
16,7
|
16,7
|
93,3
|
Totalement en accord
|
4
|
6,7
|
6,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
Les résultats nous font état de ce que un peu
plus de la moitié soit 51,7% ne sont pas d'accord avec le fait qu'il y
ait équité dans le traitement salarial ; 13,7% sont d'accord et
25% sont neutres. Ces résultats pourraient indiquer un traitement
salarial à deux vitesses.
I.2.4.3- les déterminants de l'alignement
intra-fonctionnel
Pour cette variable aussi nous avons aussi choisi trois
déterminants : la cohérence entre le système de
rémunération et l'évaluation de rendement, la
cohérence entre le système de rémunération et les
politiques de promotion, la cohérence entre le système de
rémunération et l'analyse des emplois. Nous obtenons à cet
effet les résultats suivants :
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 89
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 25: cohérence entre système de
rémunération et évaluation de rendement
Que pensez-vous de la cohérence entre le
système de rémunération et l'évaluation de
rendement?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
9
|
15,0
|
15,0
|
15,0
|
Faibles
|
21
|
35,0
|
35,0
|
50,0
|
Passable
|
24
|
40,0
|
40,0
|
90,0
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
5
|
8,3
|
8,3
|
98,3
|
Très élevé
|
1
|
1,7
|
1,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
Aux termes de ces résultats, la moitié soit 50% de
notre échantillon pense que la cohérence entre le système
de rémunération et l'évaluation des compétences est
faibles ; seulement 10% la trouve élevée et 40% sont neutres.
Tableau 26: cohérence du système de
rémunération avec les politiques de promotion
Que pensez-vous de la cohérence entre le
système de rémunération et les politiques de romotion
(avancements) ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
2
|
3,3
|
3,4
|
3,4
|
Faibles
|
15
|
25,0
|
25,4
|
28,8
|
Passable
|
29
|
48,3
|
49,2
|
78,0
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
11
|
18,3
|
18,6
|
96,6
|
Très élevé
|
2
|
3,3
|
3,4
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectées
La cohérence entre le système de
rémunération et les politiques de promotion est estimée
faible par 28,8% ; 22% l'estiment élevée et 49,2% ont une
position neutre. Ceci démontre le système de
rémunération n'est pas suffisamment aligné sur la
politique de promotion ou d'avancement.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 90
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tableau 27: cohérence du système de
rémunération avec l'analyse des emplois Pensez-vous que
le système de rémunération tient en compte l'analyse des
emplois ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Totalement en désaccord
|
9
|
15,0
|
15,0
|
15,0
|
En désaccord
|
15
|
25,0
|
25,0
|
40,0
|
Neutre
|
21
|
35,0
|
35,0
|
75,0
|
Valid
|
|
|
|
|
En accord
|
14
|
23,3
|
23,3
|
98,3
|
Totalement en accord
|
1
|
1,7
|
1,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
L'analyse ressort que 40% pensent que le système de
rémunération ne tient pas en compte l'analyse des emplois ; 35%
sont neutres et 25% pensent qu'il a cohérence. Nous déduisons au
vu de ces résultats à un alignement peu structuré du
système de rémunération avec l'analyse des emplois : une
surévaluation ou une sous-évaluation des emplois et par
conséquent des rémunérations est donc envisagée.
I.2.5- présentation des résultats sur les
variables de la performance sociale Les deux variables retenues de la
performance sociale de l'entreprise sont : le turnover et la motivation
I.2.5.1- les déterminants du turnover
Pour cette variables trois variables ont été
choisies : le taux de départ volontaire ; les licenciements et la
durée de vie professionnelle moyenne.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 91
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tableau 28: estimation du taux de départ
volontaires par les employés
Le taux de départ volontaire a-t-il
augmenté ces 03 dernières années?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
9
|
15,0
|
15,3
|
15,3
|
Faibles
|
15
|
25,0
|
25,4
|
40,7
|
Passable
|
14
|
23,3
|
23,7
|
64,4
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
17
|
28,3
|
28,8
|
93,2
|
Très élevé
|
4
|
6,7
|
6,8
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectées
Aux termes de la distribution de cet item, 40,8% estiment que
le taux de départ volontaire est plutôt faible ces 03
dernières années ; 35,6% le trouve plutôt
élevée et 23,7 sont neutres sur la question. Au regard du relatif
équilibre des résultats positifs et négatifs nous pouvons
déduire que le taux de départ a relativement augmenté
Tableau 29: distribution des estimations de licenciement
par les salariés Y a-t-il recrudescence des
licenciements?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
4
|
6,7
|
6,8
|
6,8
|
Faibles
|
20
|
33,3
|
33,9
|
40,7
|
Passable
|
24
|
40,0
|
40,7
|
81,4
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
10
|
16,7
|
16,9
|
98,3
|
Très élevé
|
1
|
1,7
|
1,7
|
100,0
|
Total
|
59
|
98,3
|
100,0
|
|
Missing System
|
1
|
1,7
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectées
La distribution nous ressort que 40,7% de notre
échantillon estiment que le taux de licenciement est faible ; 40,7% sont
neutres et 18,6% trouve que le taux est élevé. On pourrait
déduire qu'il a un taux plutôt faible de licenciement.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 92
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tableau 30: estimation de la durée de vie
professionnelle moyenne d'un agent Comment estimez-vous la durée
de vie professionnelle moyenne d'un agent ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
1
|
1,7
|
1,7
|
1,7
|
Faibles
|
4
|
6,7
|
6,7
|
8,3
|
Passable
|
38
|
63,3
|
63,3
|
71,7
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
9
|
15,0
|
15,0
|
86,7
|
Très élevé
|
8
|
13,3
|
13,3
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
La distribution sur l'estimation de la durée de vie
professionnelle moyenne nous indique que : 14,4% estiment que la durée
de vie professionnelle moyenne d'un agent CAMRAIL est relativement faible ;
28,3% la trouvent élevée et 63,3% la trouvent moyenne. Au regard
des résultats ci-après on peut déduire à une faible
durée de la vie professionnelle des employés.
I.2.5.2- les déterminants de la motivation
Pour la variable motivation, nous avons mobilisé cinq
déterminants à savoir : le degré de motivation ; la
satisfaction salariale ; le niveau de mobilisation ; l'absentéisme et le
climat de travail.
Tableau 31: le degré de motivation du personnel
Comment estimez-vous votre degré de motivation?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
7
|
11,7
|
11,7
|
11,7
|
Faibles
|
16
|
26,7
|
26,7
|
38,3
|
Passable
|
23
|
38,3
|
38,3
|
76,7
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
13
|
21,7
|
21,7
|
98,3
|
Très élevé
|
1
|
1,7
|
1,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 93
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
38,4% de notre échantillon estime que leur degré de
motivation est faible 38,3% sont neutres tandis que 23,4% la trouve
plutôt élevée. D'après cette tendance, le
degré de motivation est plutôt faible.
Tableau 32: la satisfaction de la condition salariale
Etes-vous satisfait de votre condition salariale?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
9
|
15,0
|
15,0
|
15,0
|
Faibles
|
23
|
38,3
|
38,3
|
53,3
|
Valid Passable
|
21
|
35,0
|
35,0
|
88,3
|
Elevé
|
7
|
11,7
|
11,7
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
L'analyse de la variable satisfaction de la condition salariale
ressort les résultats ci-après : un peu plus de la moitié
soit 53,3% ne sont pas satisfait de leur condition salariale ; 11,7 sont
satisfaits et 35% sont plus ou moins satisfaits.
Tableau 33: le niveau de mobilisation
Comment estimez-vous votre niveau de mobilisation actuel
?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
5
|
8,3
|
8,6
|
8,6
|
Faibles
|
18
|
30,0
|
31,0
|
39,7
|
Valid Passable
|
24
|
40,0
|
41,4
|
81,0
|
Elevé
|
11
|
18,3
|
19,0
|
100,0
|
Total
|
58
|
96,7
|
100,0
|
|
Missing System
|
2
|
3,3
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectées
Nous obtenons les résultats suivants : 39,6% de notre
échantillon estime que leur niveau de mobilisation est relativement
faible ; 19% estiment que leur niveau de mobilisation est
élevé
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 94
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
et 41,4% sont plus ou moins mobilisés. Ces
résultats nous laissent entrevoir qu'il a de faibles actions ayant pour
but de rassembler et d'utiliser les compétences et les énergies
des salariés.
Tableau 34: l'absentéisme
Pensez-vous que l'absentéisme est une
conséquence du manque de motivation ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très faible
|
2
|
3,3
|
3,3
|
3,3
|
Faibles
|
8
|
13,3
|
13,3
|
16,7
|
Passable
|
19
|
31,7
|
31,7
|
48,3
|
Valid
|
|
|
|
|
Elevé
|
11
|
18,3
|
18,3
|
66,7
|
Très élevé
|
20
|
33,3
|
33,3
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
16,6% de notre échantillon pensent que le lien entre
l'absentéisme et la motivation est faible ; 51,6% pensent que le lien
est plutôt élevé et 31,7 sont neutres. Il y'a donc relation
aux termes de ces résultats entre un taux d'absentéisme, et le
degré de motivation.
Tableau 35: climat de travail
Comment percevez-vous le climat (ambiance) de travail
actuellement ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Très mauvais
|
5
|
8,3
|
8,3
|
8,3
|
Mauvais
|
15
|
25,0
|
25,0
|
33,3
|
Passable
|
30
|
50,0
|
50,0
|
83,3
|
Valid
|
|
|
|
|
Bon
|
7
|
11,7
|
11,7
|
95,0
|
Très bon
|
3
|
5,0
|
5,0
|
100,0
|
Total
|
60
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données collectées
La distribution des pourcentages valides nous indique que :
33,3% perçoivent que le climat de travail n'est pas au plus bon ;
seulement 5% le trouve bon et la moitié soit 50% le trouve plus ou moins
bon. Les résultats ainsi analysés nous permettent de
déduire que le climat de travail actuel de CAMRAIL est relativement
mauvais.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 95
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.6- système de rémunération et
valorisation des compétences du salarié Cette
distribution ressort les perceptions que les salariés se font du
système de rémunération en rapport avec la valorisation de
leurs compétences.
Tableau 36: système de rémunération
et valorisation des compétences
pensez vous que le système de
rémunération actuel de CAMRAIL valorise vos compétences
individuelles ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Oui
|
13
|
21,7
|
22,8
|
22,8
|
Valid Non
|
44
|
73,3
|
77,2
|
100,0
|
Total
|
57
|
95,0
|
100,0
|
|
Missing System
|
3
|
5,0
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectée
Nous avons voulu aussi apprécier le système de
rémunération dans la valoris ation des compétences,
nous obtenons les résultats suivants : 22,8% pensent qu'il y a dans le
système de rémunération une valorisation des
compétences individuelles tandis que 77,2% ne le pensent pas. Ces
résultats nous renseigne que le type de politique de
rémunération privilégié à CAMRAIL n'est pas
la rémunération des compétences individuelles mais
plutôt la rémunération des compétences
collectives.
I.2.7- les tendances des démissions
La distribution des tendances aux démissions est
définie par l'échelle suivante : OUI - NON. Les résultats
obtenus sont présentés comme suit :
Tableau 37: distribution des tendances à la
démission avez-vous déjà eu envie de
démissionner ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Oui
|
33
|
55,0
|
57,9
|
57,9
|
Valid Non
|
24
|
40,0
|
42,1
|
100,0
|
Total
|
57
|
95,0
|
100,0
|
|
Missing System
|
3
|
5,0
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectées
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 96
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
57,9% de notre échantillon estime avoir déjà
eu envie de démissionner tandis que 42,1% ne partage pas cet avis. Nous
observons que la tendance à la démission est moyenne et constitue
un signal d'alarme.
I.2.8- les niveaux de salaires
Pour effectivement apprécier le salaire d'efficience nous
avons observé les niveaux de salaire de la population
étudiée. L'étude nous donne donc les résultats
suivants.
Tableau 38: distribution par intervalle de salaire
Dans quel intervalle de salaire vous situez-vous ?
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
50000 à 100000
|
12
|
20,0
|
21,1
|
21,1
|
101000 à 150000
|
9
|
15,0
|
15,8
|
36,8
|
151000 à 200000
|
7
|
11,7
|
12,3
|
49,1
|
Valid 201000 à 250000
|
7
|
11,7
|
12,3
|
61,4
|
251000 à 300000
|
8
|
13,3
|
14,0
|
75,4
|
301000 et plus
|
14
|
23,3
|
24,6
|
100,0
|
Total
|
57
|
95,0
|
100,0
|
|
Missing System
|
3
|
5,0
|
|
|
Total
|
60
|
100,0
|
|
|
Source : données collectées
Nous observons à travers ces résultats que 36,9%
de notre échantillon a au plus 150.000 XAF comme salaire mensuel ; 24,6%
a entre 151.000 et 200.000 XAF de salaire mensuel et 14% a entre 251.000 et
300.000 XAF de salaire mensuel et enfin 24,6% ont au moins 301.000 XAF de
salaire mensuel.
Cette distribution nous montre que au final que 61,5% de notre
échantillon perçoivent au plus 250.000 XAF dans une
multinationale exerçant en situation de monopole.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 97
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II- PRESENTATION DES RESULTATS A BASE DES TABLEAUX
CROISES ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
La politique de rémunération occupe une place
importante dans le management des RIT, à côté des exigences
de motivation du personnel, de développement des compétences et
de performance sociale. Il est nécessaire et important pour une
entreprise, d'adopter une politique de rémunération qui combine
enjeux sociaux et économiques afin de garantir sa performance.
Après la phase de l'identification des
caractéristiques du répondant, nous présenterons et
interpréterons les résultats des variables de notre
thématique. Aussi s'agira t-il de vérifier les hypothèses
préalablement formulées afin d'atteindre les objectifs de
l'étude.
Il est important ici de rappeler les variables dépendantes
et indépendantes.
- La variable indépendante ou variable explicative de
notre thématique est la politique de rémunération
- La variable dépendante ou variable expliquée
de notre thématique est la performance sociale
L'opérationnalisation des variables sociales fait
l'objet de multiples travaux. Concevoir des dispositifs de mesure de gestion
sociale implique « que la gestion sociale participe aux
préoccupations stratégiques de l'entreprise... il faut qu'elle
sorte du relatif et du subjectif » (Sudreau, 1975).
L'opérationnalisation des variables de notre
étude est consignée dans le tableau ci-après comme sui
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Tableau 39 : opérationnalisation des variables
Variables principales
|
Indicateurs
|
Indices/déterminants
|
Remarques
|
Politique de
rémunération
|
-Leadership salarial
|
-Salaire d'efficience
-salaire comme élément majeur
du contrat de travail
|
L'item I est constitué
essentiellement des questions de faits
Les échelles de mesures utilisées pour les
items II, III et IV
sont inspirées des échelles de Likert
à 5 points de :
1. totalement en
désaccord à 5
.totalement en accord
1. très faible à
5. très élevé
1. très mauvais à
5. très bon
L'item V est constitué
essentiellement des
questions ouvertes,
fermées et couplées.
|
-alignement intra-
activité
|
- Transparence des informations de nature
salariale
-cohérence de la politique de
rémunération en vigueur -Respect des
équilibres
|
-alignement intra-
fonctionnel
|
- Cohérence entre le
système de rémunération et
l'évaluation de rendement -Cohérence entre le système de
rémunération avec les politiques de promotion -Cohérence
entre système de rémunération et analyse des emplois
|
Performance sociale
|
-taux de turnover ou rotation du personnel
|
-Démission ; licenciement ;
durée de vie professionnelle moyenne.
|
-motivation
|
-Degré de motivation - Satisfaction salariale
-Niveau de mobilisation actuel
-Climat de travail
|
Source : par nos soins
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 98
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 99
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II.1- Formulation des hypothèses
Une hypothèse est une proposition de réponse
à la question posée. Elle constitue les fondations
préliminaires de ce qui est à déterminer57 et
aide à sélectionner les faits observés. Dans la
réalisation de notre travail, nous distinguerons deux types
d'hypothèses : une hypothèse générale et des
hypothèses de recherche.
Il sera question de formuler et de vérifier les
hypothèses à travers les analyses des variables, pour mieux
comprendre l'influence de la politique de rémunération sur la
performance sociale.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
croisé les indicateurs de la politique de rémunération
à ceux de la PSE, afin de mieux comprendre les interactions positives ou
négatives (Sutter, 2011) du personnel CAMRAIL et de déceler les
déterminants les plus importants de la politique de
rémunération pour le personnel
II.1.1- Hypothèse générale
C'est l'hypothèse de travail qui sert à engager
une réflexion plus approfondie ou à s'orienter vers des
informations plus précises. C'est la ligne directive vers laquelle
s'engage le chercheur.
Dans le cadre de notre étude, nous avons formulé
une hypothèse générale qui se décline en ces termes
: la politique de rémunération influence
significativement la performance sociale.
II.1.2- Hypothèses de recherche
Une hypothèse de recherche est toujours la
conséquence d'un postulat théorique, sa formulation évoque
déjà les éléments mesurables et manipulables dans
l'expérimentation.
Les trois hypothèses de recherche relatives à notre
étude sont :
57 Aktouf Omar (1987) ; Méthodologie des
sciences sociales et approche qualitative des organisations : une introduction
à la démarche classique et une critique ; Montréal :
Les Presses de l'Université du Québec, p57
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 100
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Hypothèse 1 : le leadership salarial a
une influence positive sur le turnover, la motivation et la
satisfaction
Hypothèse 2 : la cohérence de la
politique de rémunération avec les pratiques de gestion des
rémunérations (alignement intra-activité) a une influence
positive sur le turnover, la motivation et la satisfaction
Hypothèse 3 : la cohérence de la
politique de rémunération avec les autres pratiques de GRH
(alignement intra-fonctionnel) a une influence positive sur le turnover, la
motivation et la satisfaction
II.2- Le test d'indépendance du Khi-carré de
PEARSON
Le test d'indépendance du Khi-carré a
été développé par Karl PEARSON (1857-1936).
Noté X2 Ce test sert à
apprécier l'existence ou non d'une relation entre deux caractères
au sein
d'une population, lorsque ces caractères sont
qualitatifs ou lorsqu'un caractère est quantitatif et l'autre
qualitatif, ou bien encore lorsque les deux caractères sont quantitatifs
mais que les valeurs ont été regroupées.
Ce test s'applique lorsqu'on souhaite montrer
l'indépendance ou la dépendance (relation ou lien dans notre cas)
de deux critères dans une expérience.
La méthode consiste à comparer les effectifs
réels des croisements des modalités des deux variables
qualitatives avec les effectifs théoriques qu'on devrait obtenir dans le
cas d'indépendance de ces deux variables. On construit un indice
mesurant l'écart, que nous appellerons, faute d'une expression plus
appropriée le « Khi-carré calculé » et
donné par la formule :
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 101
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Où nij = effectif observé
des individus possédant la modalité i de la
1ère variable et la modalité j de la
2ème variable ; n = effectif total
observé ; eij = probabilité d'obtenir
une
observation possédant la modalité i de la
1ère variable et la modalité j de la 2ème variable
lorsqu'elles sont indépendantes.
Pour trouver cette valeur dans le tableau, nous devons prendre en
compte deux informations supplémentaires :
Le nombre de « degrés de liberté » (ddl)
qui se calcule ainsi : (X-1) x (Y-1)
Nous avons la probabilité de fiabilité du test p
(encore appelée erreur standard asymptomatique) au taux p = 5% ou
0,05
La règle de vérification des
hypothèses est la suivante
Si khi-carré calculé est inférieur au
Khi-carré théorique : INDEPENDANCE (on conclue qu'il n'ya pas de
lien entre les variables)
Si le Khi-carré calculé est supérieur au
Khi-carré théorique : DEPENDANCE (on conclue qu'il ya un lien
entre les variables)
Mesure de l'intensité du lien : les
coefficients de phi (ö) et V de Cramer
Les intervalles de mesures de l'intensité du lien sont
inspirés de balises de Cohen (1988) pour
la corrélation de Pearson
Si 0< ö/ V de Cramer < 0,10 : le
lien est faible
Si 0,30< ö/ V de Cramer < 0,50 : le
lien est moyen Si 0,50< ö/ V de Cramer < 0,90 : le
lien est fort Si ö = 1 : le lien est parfait
Réorganisation des échelles de mesure
Afin de mieux analyser les données collectées, nous
avons réorganisé nos échelles de mesure
inspirées des échelles de Lickert à 5
points. Ainsi :
- Les échelles 1.2 et 3
correspondent aux réponses NEGATIVES = 1
- Les échelles 4 et 5
correspondent aux réponses POSITIVES = 2
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 102
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II.3- hypothèse 1 : Lien entre leadership salarial
et performance sociale
Notre hypothèse 1 consiste à analyser le lien
qui existe entre le salaire d'efficience et les variables du turnover et les
variables de la motivation. Pour montrer ce lien, nous avons croisé les
questions suivantes : les questions 18 et 19 aux questions 26 ; 27 ; 28 ; 29 ;
30 ; 31 ; 32 ; 33.
II.3.1- Présentation des analyses
croisées
Les questions 18 et 19 se rapportant aux items du leadership
salarial sont intitulées respectivement « comment estimez-vous
votre salaire actuel par rapport au secteur d'activité » et
« considérerez-vous le salaire comme l'élément
majeur dans un contrat de travail ? ». Nous leur avons
attribué les codifications 18= Q18 et 19=
Q19
Les questions 26 ; 27 et 28 de notre questionnaire se
rapportent aux items du turnover et sont intitulées respectivement :
« le taux de départ volontaire a-t-il augmenté ces 03
dernières années ? » ; « y a-t-il recrudescence des
licenciements » et « comment estimez-vous la durée de
vie professionnelle moyenne d'un agent ». Nous leur avons
attribué les codifications respectives : Q26 ;
Q27 et Q28
Les questions 30 ; 31 ; 32 et 33 se rapportent aux
déterminants de la motivation et sont respectivement intitulées :
« comment estimez-vous votre degré de motivation » ;
« êtes-vous satisfait de votre condition salariale ? » ;
« comment estimez-vous votre niveau de mobilisation ? » ; «
pensez-vous que l'absentéisme est une conséquence du manque de
motivation ? » et « comment percevez-vous le climat
(ambiance) de travail ? ». Respectivement aussi, nous leur avons
attribué les codifications suivantes : Q30 ; Q31 ; Q32
et Q33.
Le croisement entre ces différents déterminants
nous a permis de construire les tableaux ci-après :
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 103
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 40: croisement de Q18 avec Q26 ; Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q18
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 0,21 0,647 -0,60 0,647 0,60
0,647
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 0,983 0,321 -0,129 0,321 0,129
0,321
|
93,3% 6,7% Q28 71,7% 28,3% 4,596
0,032 0,277 0,032 0,277 0,032
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : d'après les
résultats issus de notre analyse croisée, un seul croisement est
significatif c'est-à-dire une signification asymptotique du
X2 inférieure à 0,05 (nous
obtenons 0,032). Ce résultat nous montre qu'il y a un
lien (bien que l'intensité soit très faible : Phi=V de Cramer =
0,032) ; mais, nous permet quand même de rejeter l'hypothèse nulle
et de conclure qu'il existe un lien entre le salaire d'efficience («
comment estimez-vous votre salaire actuel ») et un taux
élevé de licenciement (« y a-t-il recrudescence de
licenciements »). A cet effet près de la totalité de
notre échantillon soit 93,3 estime que leur salaire est faible par
rapport au secteur d'activité. Ceci entrainerait donc
inéluctablement une recrudescence des contestations, des frustrations et
des multiplications de comportements contreproductifs ayant pour
conséquence des licenciements.
Nous observons aussi contre toute attente qu'il ya
indépendance entre Q18 et Q26 d'une part, et d'autre part, entre Q18 et
Q27. La réponse pourrait se trouver dans l'explication selon laquelle le
salarié est un acteur rationnel, et utilise cette rationalité
pour se mouvoir dans le monde socioprofessionnel. Parce qu'il évolue
généralement dans un contexte de précarité de
l'emploi et de non respect des dispositions conventionnelles et légales
en matière du travail et de sécurité sociale, au lieu de
procéder par une démission pure et simple, il procède par
un contournement des règles à travers la maîtrise des
« zones d'incertitudes ».
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 104
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 41: croisement de Q18 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32 et Q33
Q18
1 2
93,3% 6,7%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
6,395
|
0,011
|
0,326
|
0,011
|
0,326
|
0,011
|
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
6,111
|
0,013
|
0,319
|
0,013
|
0,319
|
0,013
|
|
Q31
|
81%
|
19%
|
8,777
|
0,003
|
0,389
|
0,003
|
0,389
|
0,003
|
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
4,009
|
0,045
|
0,258
|
0,045
|
0,258
|
0,045
|
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
3,429
|
0,064
|
0,239
|
0,064
|
0,239
|
0,064
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : notre analyse fait
ressortir les résultats suivants : il existe quatre relation
significative entre le croisement de Q18 et Q29 (comment estimez-vous votre
degré de motivation) ; Q30 (êtes-vous satisfait de votre condition
salariale) ; Q31 (comment estimez-vous votre niveau de mobilisation actuel) ;
Q32 (pensez-vous que l'absentéisme est une conséquence du manque
de motivation) et Q33 (comment percevez-vous le climat de travail
actuellement).
Ces résultats nous indiquent que la motivation du
salarié entretient des relations étroites avec le niveau de
salaire qu'il perçoit au sein de l'entreprise. Les alaires estiment que
leurs salaires sont faibles c'est-à-dire les salaires appliqués
ne reflètent pas l'activité intense du secteur et par
conséquent ils ne peuvent pas être motivés à
totalement effectuer les tâches ou les objectifs qui leurs sont
attribuées au quotidien. A différents niveaux le V. de Cramer
nous indique l'existence de liens forts (0,326 ; 0,319 et 0,389).
Tableau 42: croisement de Q19 avec Q26 ; Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q19
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 0,210 0,647 0,60 0,647 0,60
0,647
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 2,781 0,095 -0,217 0,095 0,217
0,095
|
6,7% 93,3% Q28 71,7% 28,3% 0,023 0,878 0,020
0,878 0,020 0,878
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 105
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Interprétation : les résultats
présentés ci-dessus nous indiquent qu'il existe un quasi
indépendance entre les déterminants mis en évidence. Nous
pouvons expliquer ce phénomène par le fait que les
salariés estiment qu'ils n'ont pas trop souvent le choix. Même
comme ils considèrent pour leur grande majorité le salaire comme
un élément majeur du contrat (93,3% le pensent) nous constatons
néanmoins que cela n'influence pas considérablement le
turnover.
Tableau 43: croisement de Q19 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32
et Q33
Q19
1 2
6,7% 93,3%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
1,304
|
0,253
|
0,147
|
0,253
|
0,147
|
0,253
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
0,566
|
0,452
|
0,097
|
0,452
|
0,097
|
0,452
|
Q31
|
81%
|
19%
|
1,006
|
0,316
|
0,132
|
0,316
|
0,132
|
0,316
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
1,220
|
0,269
|
0,143
|
0,269
|
0,143
|
0,269
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
0,857
|
0,355
|
0,120
|
0,355
|
0,120
|
0,355
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : l'analyse
croisée de ces déterminants nous indique qu'il existe une
relation d'indépendance entre lesdits déterminants mis en
évidence. Les différentes relations ne sont pas significatives.
Nous constatons que les salariés admettent qu'ils considèrent le
niveau de salaire comme élément majeur dans un contrat de travail
(93,3% le pensent d'après le test statistique). Nous constatons aussi
que le degré de motivation des salariés, la satisfaction
salariale, le niveau de mobilisation et le climat (ambiance) de travail sont
estimés à des échelles faibles.
II.3.2- Vérification de la première
hypothèse
Les croisements effectués nous ont ressortis à
différents niveaux les relations de dépendance ou
d'indépendance des items du leadership salarial à ceux du
turnover et de la motivation. Nous avons pu ressortir plusieurs relations
significatives avec des niveaux de corrélations relativement forts : la
variable « comment estimez-vous votre salaire actuel par rapport au
secteur d'activité » a une influence sur la variable « comment
estimez-vous la durée de vie professionnelle moyenne d'un agent »
d'une part, et d'autre part, sur les variables « comment estimez-vous vote
degré de motivation » ; « êtes-vous satisfait de votre
condition salariale » ; « comment estimez-vous votre niveau de
mobilisation actuel » et « pensez-vous que
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 106
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
l'absentéisme est une conséquence du manque de
motivation ». Ainsi donc nous avons pu démontrer que le salaire
d'efficience a une influence sur la durée de vie professionnelle moyenne
d'un salarié, ainsi que sur son degré de motivation, sa
mobilisation et même sur sa motivation à être présent
dans l'entreprise (absentéisme).
Le manque de relation de dépendance dans certains
croisements qui, signalons le, ne remet pas en cause la pertinence des
relations établies, peut s'expliquer par le fait que les salariés
sont conscients du fait qu'ils évoluent dans un contexte de
précarité de l'emploi et donc cherchent à maitriser les
« zones d'incertitudes » des règles mises en place afin de
mieux les contourner.
Sur la base de ce raisonnement, il ressort donc que le
leadership salarial a une influence significative sur la performance sociale de
CAMRAIL. L'hypothèse 1 de recherche est vérifiée
et validée sur la population d'étude.
II.4- hypothèse 2 : lien entre alignement
intra-activité et performance sociale
Les politiques de rémunération, prises
isolément, ne peuvent exercer une influence optimale sur la performance
organisationnelle en général, et la performance sociale en
particulier (Chênevert, 2009). Il faut donc un alignement dans les
mécanismes de gestion des rémunérations.
Nous procèderons au croisement des variables de
l'alignement intra-activité (équité salariale et
transparence des informations de nature salariale) aux variables du turnover et
de la motivation.
II.4.1- Présentation des analyses
croisées
Pour ressortir donc le lien qui existerait entre l'alignement
intra-activité et la performance sociale, nous avons croisé les
questions 20, 21 et 22 aux questions
26, 27, 28, 29, 30, 31, 32 et 33.
Les questions 20, 21 et 22 se rapportant aux
déterminants de l'alignement intra-activité, sont respectivement
intitulées : « comment estimez-vous la transparence des
informations de
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 107
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
nature salariales » ; « comment
évaluez-vous le degré de cohérence de la politique de
rémunération en vigueur » et « estimez-vous
qu'il ait équité dans le traitement des salaires ».
Nous leur avons aussi attribué les codifications respectives :
Q20, Q21 et Q22.
Comme nous les avons déjà identifiées plus
haut, les codifications Q26, Q27 et Q28 se rapportent aux déterminants
du turnover. Et les codifications Q29, Q30, Q31, Q32 et Q33 se rapportent aux
déterminants de la motivation.
Les croisements de ces variables nous ont permis de construire
les tableaux ci-après. Tableau 44: croisement de Q20 avec Q26 ;
Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q20
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 0,242 0,622 0,064 0,622 0,064
0,622
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 1,056 0,304 -0,134 0,304 0,134
0,304
|
80% 20% Q28 71,7% 28,3% 3,468 0,063 0,240 0,063
0,240 0,063
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif =
élevé:
Interprétation : d'après les
résultats issus du tableau ci-dessus, il ya une relation
d'indépendance entre la variable Q20 (comment estimez-vous la
transparence des informations de nature salariale) et les déterminants
du turnover. 80% de notre échantillon estime que la transparence des
informations de nature salariale est faible. Ceci pourrait s'expliquer par le
fait que ladite transparence des informations de nature salariale, n'est «
transparence » que par rapport à une certaine catégorie de
salariés : les cadres en l'occurrence. Ceci signifie en d'autres termes
que la transparence doit pouvoir être une politique qui vise à
intéresser et informer toutes catégories de salariés.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 108
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 45: croisement de Q20 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32 et Q33
Q20
1 2
80% 20%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
3,685
|
0,050
|
0,248
|
0,55
|
0,248
|
0,55
|
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
7,972
|
0,005
|
0,365
|
0,005
|
0,365
|
0,005
|
|
Q31
|
81%
|
19%
|
3,479
|
0,062
|
0,245
|
0,062
|
0,245
|
0,062
|
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
0,208
|
0,648
|
-0,059
|
0,648
|
0,059
|
0,648
|
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
0,022
|
0,881
|
0,019
|
0,881
|
0,019
|
0,881
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : l'étude
comparative nous indique qu'il existe deux relations significativement
positives. Dans la première relation, La valeur du Khi-deux nous montre
qu'il ya une dépendance (nous obtenons 0,050 en signification
asymptotique) entre la transparence des informations de nature salariale et la
satisfaction de la condition. 80% de notre échantillon estime que la
transparence est faible, et 76,7% estiment qu'ils ne sont pas motivés
à travailler ou en d'autres termes que leur degré de motivation
est faible.
Dans la deuxième relation, il y a également une
forte dépendance entre la transparence des informations de nature
salariale et un niveau minimum de mobilisation (nous obtenons 0,005). 88,3% des
salariés estiment que leur niveau de mobilisation actuel est au plus
bas. Dans un contexte pareil, il est donc impossible de rassembler et
d'utiliser les compétences et les énergies des salariés
pour rendre l'entreprise plus performante, la mobilisation étant un
levier stratégique pour les entreprises qui savent, ou qui veulent la
susciter.
Tableau 46: croisement de Q21 avec Q26 ; Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q21
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 0,395 0,530 -0,082 0,530 0,082
0,530
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 4,206
0,040 -0,267 0,040 -0,267 0,040
|
81,6% 18,4% Q28 71,7% 28,3% 4,222
0,040 0,265 0,040 0,265 0,040
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 109
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Interprétation : d'après le
tableau ci-dessus, nous avons deux relations significativement positives,
c'est-à-dire dépendantes. L'équité salariale a une
influence sur le taux de licenciement. Le tableau nous montre que la relation
entre les deux variables est significative (nous obtenons 0,040). 81,4% de la
population étudiée pensent qu'il ya recrudescence des
licenciements dans l'entreprise. Dans leur essence les licenciements
découlent de fautes lourdes ou graves. A travers cela on peut donc
entrevoir qu'il ya aussi recrudescence de comportement contre productifs, ou
des fautes professionnelles liés au sentiment d'iniquité
salariale.
La deuxième relation établie le lien qui existe
entre l'équité salariale et la durée de vie
professionnelle. 71,7% estiment que la durée de vie d'un agent dans
l'entreprise est faible. Ce deuxième lien significatif (nous obtenons
aussi 0,040) vient appuyer le commentaire que nous avons fait plus haut sur les
licenciements.
Tableau 47: croisement de Q21 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32
et Q33
Q21
1 2
81,6% 18,4%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
11,669
|
0,001
|
0,441
|
0,001
|
0,441
|
0,001
|
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
26,038
|
0,000
|
0,659
|
0,000
|
0,659
|
0,000
|
|
Q31
|
81%
|
19%
|
6,854
|
0,009
|
0,344
|
0,009
|
0,344
|
0,009
|
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
0,219
|
0,640
|
0,060
|
0,640
|
0,60
|
0,640
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
4,770
|
0,029
|
0,282
|
0,029
|
0,282
|
0,029
|
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : les résultats
de notre étude font apparaitre quatre relations significativement
positives. Le croisement entre l'équité salariale et le taux de
départ volontaire d'une, et d'autre part le croisement entre
l'équité salariale et la satisfaction de la condition salariale
fait apparaitre des niveaux de corrélations très bas (ce qui est
un bon indice. nous obtenons 0,001 et 0,000). Les valeurs du Khi-deux sont
extrêmement élevées. 76,7% sont d'avis que leur
degré de motivation est relativement faible, et 88,3% qu'ils ne sont pas
satisfaits de leur condition salariale. La valeur du Phi et du V.de Cramer nous
montre la force de l'association (les deux valeurs sont très proches de
1).
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 110
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Les deux autres relations sont celles existants entre
l'équité salariale et le niveau de mobilisation, et entre
l'équité salariale et le climat (ambiance) de travail. Les
significations du Khi-deux sont aussi bas (nous obtenons 0,009 et 0,029).
D'après le tableau une seule relation est
indépendante de la variable équité salariale : la variable
absentéisme. Cette relation d'indépendance peut s'expliquer par
le fait que pour s'absenter, les salariés contournent les règles
en étant dans les règles. Ceci dit ils utilisent les canaux
légaux d'absentéisme (maladies évènements de
famille etc.)
II.4.2- Vérification de la deuxième
hypothèse.
Les résultats de la corrélation entre
l'alignement intra-activité, le turnover et la motivation nous
permettent à chaque étape du croisement de rejeter
l'hypothèse nulle. Ceci signifie qu'il ya lien (ou influence) entre les
variables mises en évidence. Nous pouvons dire que la transparence des
informations de nature salariale, la cohérence de la politique de
rémunération et l'équité dans le traitement des
salaires occupent une place centrale dans le processus de motivation des
salariés.
L'absence de relation de quelques variables entre elle peut
s'expliquer par le fait les employés CAMRAIL utilisent parfois d'autres
voies pour se mouvoir en entreprise, ou pour pouvoir subvenir à leur
besoins fondamentaux. .
Sur la base de raisonnement, nous pouvons dire que
L'hypothèse 2 est vérifiée et validée
sur notre échantillon
II.5- hypothèse 3 : lien entre alignement
intra-fonctionnel et Performance sociale.
Dans l'hypothèse 3 il existe une relation entre
l'alignement intra-fonctionnel et la performance sociale. Aussi s'agira t-il
dans cette analyse de croiser les indicateurs de l'alignement intra-fonctionnel
à ceux du turnover et de la motivation. Nous avons
démontré plus haut avec Chênevert & Tremblay, (2002)
que l'efficacité d'une stratégie de gestion des ressources
humaines dépend non seulement de sa cohérence avec la
stratégie d'affaires, mais également de la consolidation des
activités qui la composent. L'efficacité d'une politique de
rémunération dépend dans ce cas de son alignement avec les
autres pratiques RH.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 111
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Pour effectivement ressortir le lien qui existe entre
l'alignement intra-fonctionnel et la performance sociale, nous avons
croisé les variables de l'alignement intra-fonctionnel à celles
du turnover et de la motivation.
II.5.1- Présentation des analyses
croisées
Nous avons croisé les questions 23, 24 et 25
de notre questionnaire aux questions 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32 et
33
Les questions 23, 24 et 25 se rapportant aux
déterminants de l'alignement intra-fonctionnel, sont respectivement
intitulées : « que pensez-vous de la cohérence entre le
système de rémunération et l'évaluation de
rendement » ; « que pensez-vous de la cohérence entre
le système de rémunération et les politiques de promotion
(avancements) » et « pensez vous que le système de
rémunération tient en compte l'analyse des emplois ».
nous leur avons attribué les codifications respectives suivantes :
Q23, Q24 et Q25.
Les codifications Q26, Q27 et Q28 se rapportent aux
déterminants du turnover. Et les codifications Q29, Q30, Q31, Q32 et Q33
se rapportent aux déterminants de la motivation.
Tableau 48: croisement de Q23 avec Q26 ; Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q23
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 0,015 0,903 -0,016 0,903 0,016
0,903
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 0,017 0,896 -0,017 0,896 0,017
0,896
|
90% 10% Q28 71,7% 28,3% 0,082 0,774 0,037 0,774
0,037 0,774
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : d'après les
résultats qui ressortent de cette distribution, il ya une relation
d'indépendance entre la variable « que pensez-vous de la
cohérence entre le système de rémunération et
l'évaluation de rendement »et les déterminants du turnover.
Ce résultat semble poser le problème de l'efficacité et la
pertinence des politiques d'évaluation de rendement qui semblent
subjectives et à têtes chercheuses. Aussi le manque de relation
peut s'expliquer par le fait que les salariés estiment que cela profite
uniquement à l'entreprise et non aux parties.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 112
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 49: croisement de Q23 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32 et Q33
1
90%
|
Q23
2
10%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
6,998
|
0,008
|
0,342
|
0,008
|
0,342
|
0,008
|
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
19,569
|
0,000
|
0,571
|
0,000
|
0,571
|
0,000
|
|
Q31
|
81%
|
19%
|
0,899
|
0,343
|
0,124
|
0,343
|
0,124
|
0,343
|
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
3,270
|
0,071
|
-0,233
|
0,071
|
0,233
|
0,071
|
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
0,000
|
1,000
|
0,000
|
1,000
|
0,000
|
1,000
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : la distribution des
résultats de l'enquête nous fait observer deux relations
significatives. La première relation significative ressort du croisement
entre la variable cohérence système de rémunération
évaluation de rendement avec la variable degré de motivation.
Nous observons une valeur du Khi-deux relativement élevée (6,998)
pour une signification asymptotique inférieure au seuil critique de 0,05
(nous obtenons 0,008). Le rapport
rendement-rémunération-motivation est fortement ressenti par les
salariés. Ce résultat interpelle fortement le top management de
CAMRAIL en rapport avec la politique de rémunération dominante
(qui semble être la rémunération de la performance
collective). Ce type de politique a comme inconvénient de ne pas
accorder une très grande place aux individualités ce qui peut
frustrer les employés les plus productifs.
La deuxième relation significative ressort du
croisement entre Q23 et Q30. L avaleur du Khi-deux est extrêmement
élevé et la signification égale à 0. Le Phi ressort
une corrélation très forte (0,571). Cette relation vient appuyer
la première. La satisfaction salariale est donc fonction du rapport
contribution - rétribution. Le salarié ne pouvant être
motivé que si ce rapport répond à ses attentes.
Nous observons aussi une relation nulle (valeur du Khi-deux
égale à 0). Cette absence de relation peut s'expliquer par le
fait que les salariés semblent plus se soucier de leur besoins de
premier ordre que du maintien d'un bon climat de travail.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 113
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE CAMRAIL
Tableau 50: croisement de Q24 avec Q26 ; Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q24
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 0,214 0,643 -0,061 0,643 -0,061
0,643
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 4,144
0,042 0,267 0,042 0,267 0,042
|
78% 22% Q28 71,7% 28,3% 2,444 0,118 0,204 0,118
0,204 0,118
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : la distribution
statistique ci-dessus nous ressort les résultats suivants : des trois
variables croisées avec la cohérence système de
rémunération - politiques d'avancements, nous constatons qu'une
seule variable (recrudescence des licenciements) a une relation significative
avec la question Q24 (nous obtenons 0,042). Ceci interpelle l'entreprise sur la
mise en place d'une politique d'avancement automatique ou de promotion qui soit
alignée avec le système de rémunération.
C'est-à-dire : un avancement doit inclure une modification du traitement
salarial. La valeur du Khi-deux est moyenne ainsi que l'intensité de la
corrélation.
Tableau 51: croisement de Q24 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32
et Q33
Q24
1 2
78% 22%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
4,633
|
0,031
|
0,280
|
0,031
|
0,280
|
0,031
|
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
5,699
|
0,017
|
0,311
|
0,017
|
0,311
|
0,017
|
|
Q31
|
81%
|
19%
|
1,923
|
0,166
|
0,184
|
0,166
|
0,184
|
0,166
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
3,170
|
0,075
|
-0,232
|
0,075
|
0,232
|
0,075
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
1,015
|
0,314
|
-0,131
|
0,314
|
0,131
|
0,314
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : les croisements
établis font ressortir deux relations significatives. Ainsi donc la
cohérence système de rémunération-politiques de
promotion influence significativement le degré de motivation des
salariés (nous obtenons une signification de 0,031) d'une part, et
d'autre part influence significativement le niveau de satisfaction de la
condition salariale
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 114
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
(nous obtenons 0,017). Ceci dit autant la stratégie
d'affaires doit être cohérente avec la stratégie globale,
autant les pratiques RH doivent être cohérentes pour influencer le
degré de motivation des salariés et leur satisfaction
salariale.
Tableau 52: croisement de Q25 avec Q26 ; Q27 et Q28
|
Items à croiser
|
Appréciation Khi-deux Phi V.de Cramer
|
Q25
|
1 2 Valeur Sign. Valeur Sign. Valeur Sign.
|
Q26 64,4% 35,6% 2,133 0,144 -0,190 0,144 0,190
0,144
1 2
|
Q27 81,4% 18,6% 1,902 0,168 -0,180 0,168 0,180
0,168
|
75% 25% Q28 71,7% 28,3% 1,341 0,247 0,149 0,247
0,149 0,247
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : les statistiques font
ressortir une relation d'indépendance entre la variable cohérence
du système de rémunération à l'analyse des emplois
et les items du turnover. Les trois variables. Ce résultat nous montre
que les individus ne perçoivent pas l'efficacité et la pertinence
de l'analyse de poste dans leurs tâches quotidiennes et sur ce qui doit
être son incidence sur le système de
rémunération.
Tableau 53: croisement de Q25 avec Q29 ; Q30 ; Q31 ; Q32
et Q33
Q25
1 2
75% 25%
|
Items à croiser
Q29
|
Appréciation
|
Khi-deux
|
Phi
|
|
V.de Cramer
|
1
|
2
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
Valeur
|
Sign.
|
76,7%
|
23,4%
|
10,0602
|
0,002
|
0,410
|
0,002
|
0,410
|
0,002
|
|
Q30
|
88,3%
|
11,7%
|
4,367
|
0,037
|
0,270
|
0,037
|
0,270
|
0,037
|
|
Q31
|
81%
|
19%
|
5,825
|
0,016
|
0,317
|
0,016
|
0,317
|
0,016
|
|
|
Q32
|
48,3%
|
51,6%
|
0,022
|
0,881
|
0,019
|
0,881
|
0,019
|
0,881
|
|
Q33
|
83,3%
|
16,7%
|
1,440
|
0,230
|
0,155
|
0,230
|
0,155
|
0,230
|
Source : données collectées 1 =
négatif = faible ; 2 = positif = élevé
Interprétation : l'analyse statistique
nous indique qu'il ya trois relations significatives dans les croisements
effectués. Le rapport ou la cohérence entre le système de
rémunération et
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 115
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
l'analyse des emplois constitue un levier important de lutte
le manque de motivation en entreprise. Nous obtenons pour seuil de
signification : 0,002, 0,037 et 0,016. On observe particulièrement la
forte corrélation existant entre la cohérence du système
de rémunération et le degré de motivation.
Deux relations ne sont pas significatives et correspondent
à l'absentéisme et au climat de travail. Ceci pourrait
s'expliquer par le fait que l'absentéisme est plus un problème
qu'il faut résoudre au niveau stratégique et non au niveau
opérationnel.
II.5.2- Vérification de la troisième
hypothèse
La corrélation établie à divers niveau
ressort une influence significative de l'alignement intra-fonctionnel sur la
PSE. Certaine variable comme la cohérence du système de
rémunération avec l'évaluation de rendement ont des
corrélations fortes avec le degré de motivation et la
satisfaction de la condition salariale. Cette étude a aussi pu
démontrer que l'absentéisme est une conséquence d'une
politique de rémunération approximative par rapport aux
promotions. Nous avons pu constater la nécessité d'aligner les
pratiques de GRH avec le système pour une meilleure performance
organisationnelle en général, et sociale en particulier. Les
salariés de CAMRAIL ressentent le besoin que l'on aligne le
système de rémunération aux autres pratiques de GRH, afin
de booster leur performance sociale.
Les rapprochements nous ont aussi ressortis quelques relations
non significatives.
On conclue donc au final à un rejet de Ho
(l'hypothèse nulle) qui stipule qu'il n'existe pas de lien entre les
variables. L'hypothèse 3 est donc vérifiée et
validée sur la population étudié.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 116
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Section II : LIMITES DE L'ETUDE ET SUGGESTIONS
L'analyse de la thématique ne s'est fait pas faite sans
difficultés, qui ont limité la profondeur des analyses. Loin de
remettre en question la pertinence de l'analyse, il est nécessaire tout
de même de faire mention de ces limites, après quoi nous ferons
état des préconisations à prendre par CAMRAIL pour
améliorer sa performance organisationnelle en général et
sa performance sociale en particulier.
I- LES LIMITES DE L'ETUDE
Sans prétendre à une quelconque
exhaustivité dans notre analyse, nous avons recensé les limites
suivantes qui rappelons le, ne remettent pas en question la pertinence et les
résultats de l'étude. Il s'agit de : la non
représentativité de l'échantillon, l'approche de
traitement des données, et les difficultés d'accès
à l'information.
I.1- La non représentativité de
l'échantillon
Comme nous l'avons dit plus haut, la population réelle
de CAMRAIL est de 2011 individus répartis sur toute l'étendue du
territoire national. Or pour des raisons de faisabilité (moyens
alloués pour la recherche), l'échantillon de notre
thématique a été tiré d'une population de 476
individus appartenant exclusivement à la direction
générale de CAMRAIL. Ce qui indique que dans l'analyse de notre
thématique les logiques de strict respect des caractéristiques de
l'échantillon n'ont pas été observées. Ces
caractéristiques sont entre autres : le respect des quotas par
direction, par genre, catégorie socioprofessionnelle etc.
I.2- L'approche de traitement des données
Tout au cours de notre travail nous nous sommes heurtés
à la grande difficulté de recueillir des informations par des
entretiens semi-directifs. Ceci est dû au fait que nous avons
effectué notre étude à la direction
générale, et la possibilité d'utiliser un
magnétophone a été
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 117
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
systématiquement réfutée par la
quasi-totalité de nos enquêtés. Ce qui nous a conduit
à adopter le questionnaire comme outil de collecte de données
exclusif dans le cadre de cette étude. Si cet outil a pour avantage de
ne pas impliquer le chercheur à son objet d'étude, et de
ressortir l'objectivation des processus sociaux des employés, il ne
laisse pas toujours une grande marge de manoeuvre à
l'extériorisation de ces processus mentaux, i-e le sens que ceux-ci
accordent à leurs actions et à leurs perceptions.
Nous pouvons aussi noter le fait que dans l'analyse de la
thématique, nous avons privilégié l'approche contingente
de la performance sociale, qui estime que des éléments propres
à chaque structure doivent être pris en compte pour l'analyse d'un
phénomène. Les tenants de l'approche universaliste de la
performance sociale quant à, eux pensent qu'ils existent des
configurations universelles qui peuvent être appliqués
indépendamment des contextes, parce qu'elles produisent les mêmes
résultats.
Pour certains auteurs encore les liens de causalité
entre pratiques RH et performance sont restés muets. Ce qui pourrait
remettre en cause la portée de leurs résultats (Wright et al.
2005). Selon ces auteurs, l'évidence causale la plus convaincante ne
vient pas d'une seule étude, mais d'un corps de recherche et d'une
multitude de preuves. Il s'agit de la causalité inversée, de
l'effet médiateur et de la théorie implicite.
I.3- Les difficultés d'accès à
l'information
Une autre limite à cette étude a
été l'accès aux informations interne de l'entreprise. Nous
nous sommes heurtés à une très grande résistance du
fait que la rémunération relève d'un domaine très
sensible.
II- LES SUGGESTIONS
Il s'agit de ressortir dans les lignes qui suivent les actions
RH à mettre en oeuvre pour faire de la politique de
rémunération un facteur de la performance sociale d'une part, et
organisationnelle d'autre part.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 118
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Nous avons procédé par une analyse factorielle
des items de notre questionnaire pour identifier les dimensions mises en avant
par ces items. Plus l'item est corrélé au facteur, plus il est
significatif c'est-à-dire plus le chiffre est grand plus il a une
signification. Ce travail nous permet de ressortir les dimensions de la
politique de rémunération et celle de la politique sociale qu'il
faille prendre en compte dans un ordre hiérarchique selon les
priorités d'exécution.
Tableau 54 : matrice de la rotation des composantes
|
Dimension
1
|
Dimension
2
|
Dimension
3
|
Dimension
4
|
Dimension
5
|
Dimension
6
|
Q31
|
0,862
|
|
|
|
|
|
Q29
|
0,826
|
|
|
|
|
|
Q30
|
0,735
|
|
|
|
|
|
Q25
|
0,730
|
|
|
|
|
|
Q18
|
0,716
|
|
|
|
|
|
Q23
|
0,565
|
|
|
|
|
|
Q20
|
|
0,734
|
|
|
|
|
Q28
|
|
0,710
|
|
|
|
|
Q22
|
|
0,704
|
|
|
|
|
Q21
|
|
0,637
|
|
|
|
|
Q33
|
|
|
0,806
|
|
|
|
Q27
|
|
|
|
0,810
|
|
|
Q26
|
|
|
|
0,657
|
|
|
Q32
|
|
|
|
|
-0,662
|
|
Q19
|
|
|
|
|
|
0,870
|
Source : données collectées
D'après la matrice ci-dessus, six dimensions sont mises en
évidence.
II.1- Aligner la politique de rémunération
pour susciter la motivation
La dimension 1 met en évidence les variables que les
managers doivent prendre en compte pour booster la performance sociale. C'est
la dimension qui contient le plus d'indicateurs raison pour laquelle elle est
classée en première ligne. Nous observons que la fréquence
de la
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 119
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
variable « niveau de mobilisation » est la plus
importante (0,862). CAMRAIL doit donc faire attention à une variation
négation de la motivation de ses employés, et s'assurer que la
moyenne au moins est satisfaite des conditions. Ces conditions salariales
doivent reposer sur un consensus entre l'employeur et l'employé.
Du recrutement à la rémunération, en
passant par les évaluations, les formations etc. toutes les pratiques de
GRH doivent être harmonisées de manière à former un
tout cohérent. L'adoption d'un système de
rémunération qui n'est pas cohérent à la
stratégie globale des ressources humaines est favorable à la
création d'une dissonance chez les salariés. Par exemple un
employé aura du mal à comprendre pourquoi il n'obtient pas de
promotion (au niveau du poste et/ou au niveau du salaire), ou pourquoi il doit
attendre 5 ans pour gagner un échelon (selon les dispositions de la CC
dans son article 40)58 alors qu'il accumule plusieurs formations
à son actif et que ses évaluations ressortent des
résultats positifs.
L'efficacité d'une politique de
rémunération dépend donc fortement de sa cohérence
avec les autres pratiques de gestion des ressources humaines, pratiques qui
elles aussi doivent être cohérentes et coordonnées les unes
par rapport aux autres, afin de pouvoir supporter la stratégie
d'affaires. Ainsi donc le lien entre les pratiques RIT et la performance
individuelle apparait être un lien plus indirect que direct. Les
pratiques RIT agiraient sur ce que Tremblay, Cloutier et Chênevert (2005)
appellent les « états psychologiques » comme : la
perception de la justice organisationnelle (justice distributive, justice
procédurale), perception du support organisationnel, la
fidélité et la loyauté à l'égard de
l'entreprise, et l'engagement organisationnel.
II.2- Communiquer en interne de manière claire
et transparente sur les mécanismes de gestion des
rémunérations.
La dimension 2 met l'accent sur la transparence et
l'équité dans le traitement des salaires pour augmenter la
durée de vie professionnelle moyenne des salariés dans
l'entreprise.
Il est très important de communiquer de manière
claire, transparente et régulière auprès des
salariés et ce, à tous les niveaux. En effet les managers de
proximité doivent communiquer sur
58 «(...) l'avancement d'échelon
s'effectue chaque année par décision de l'employeur. Cependant,
après cinq (5) années d'ancienneté dans un même
échelon, le passage à l'échelon supérieur est de
droit pour le travailleur »
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 120
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
les mécanismes de gestion des
rémunérations afin de diminuer (ou de limiter) les perceptions
négatives qui peuvent favoriser chez le travailleur, le
développement des comportements d'autorégulation de sa
motivation, et donc de sa productivité (Deci et Ryan,
2001)59. C'est en communiquant de manière et transparente que
les salariés pourront à cet effet mieux comprendre les
mécanismes de répartition et développer de moins en moins
des comportements de « contestations passives ». Ceci conduira
inéluctablement à la compréhension des objectifs dans leur
ensemble et contribuerait à l'atteinte de ceux-ci. Par ailleurs une
bonne communication sur la politique de rémunération serait un
facteur important de réduction du turnover du fait de l'employé
lui-même (démissions) et participerait même à
l'amélioration du climat social entre les salariés d'une part, et
entre les salariés et l'entreprise d'autre part. Ainsi les
salariés travailleront ensemble pour un but commun. En d'autres termes,
les managers de proximité doivent donner du sens au travail
demandé à leurs collaborateurs, ce qui va leur permettre de se
responsabiliser dans leur travail. Une bonne communication interne passe
également par un contact privilégié d'échange et
d'écoute des salariés avec la direction, créant une
dynamique positive pour l'entreprise. Le supérieur hiérarchique
représente à cet effet un acteur de premier plan dans la
reconstruction de la cohésion sociale (Doucet, Simard et Tremblay, 2006,
p12).
Par exemple pour limiter les contestations passives et les
comportements contre-productifs, les managers de proximité de CAMRAIL
doivent communiquer clairement sur le pourquoi très peu de
salariés de la direction des ressources humaines n'ont pas droit aux
heures supplémentaires effectuées lors d'un travail
supplémentaire et parfois à la demande de l'entreprise. Les
managers en charge de la gestion des rémunérations de CAMRAIL,
doivent communiquer sur les mécanismes de traitement des
rémunérations afin de diminuer les requêtes parfois non
fondées du personnel (requêtes dues à l'ignorance des
processus de traitement et/ou de répartition des
rémunérations).
59 Deci et Ryan (2001) pensent que
l'autorégulation oriente les choix et détermine les
comportements. Elle résulte des capacités de chacun à :
anticiper les conséquences de ses comportements ; acquérir les
compétences utiles par l'observation. L'individu devient capable de
s'autoréguler en fonction du système qu'il a en face de lui, et
dont il juge les mécanismes de gestion interne par rapport à des
référentiels soient internes, soient externes.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 121
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II.3- Améliorer le climat social
La dimension 3 ressort la nécessité de
promouvoir un climat social viable. Cette viabilité passe
inéluctablement par l'animation des équipes de travail. Pour cela
il faudra leur accorder une plus grande autonomie dans l'exécution de la
tâche qui est la leur.
II.4- le contrôle du turnover
Le contrôle du turnover doit être un exercice
auquel se penche tout manager dans la mesure où un taux de turnover
élevé est un mauvais indicateur de performance sociale. La
dimension 4 de notre étude met en effet un accent sur le contrôle
du taux de licenciement et du taux de départs volontaires dans
l'entreprise CAMRAIL.
II.5- le contrôle du taux
d'absentéisme
La dimension 5 fait ressortir l'importance de contrôler
l'absentéisme. Un taux d'absentéisme élevé traduit
un mal être organisationnel. Une étude menée par le
réseau ANACT (2009) intitulée « L'absentéisme :
outils et méthodes pour agir »60, démontre
que l'analyse des caractéristiques de la population en l'occurrence
l'âge et l'ancienneté avaient des liens avec des formes
spécifiques d'absentéisme. « L'examen de la relation
entre l'âge, les facteurs d'usure professionnelle et l'état de
santé de la population est essentiel pour une bonne compréhension
de l'absentéisme. L'usure professionnelle est souvent décrite
comme un facteur qui contribue à l'absentéisme : une population
qui vieillit présente souvent un profil spécifique d'absences.
Celles-ci sont peut-être moins fréquentes mais durent plus
longtemps. Dans certains cas, l'absentéisme de cette population peut
même être compris comme le signe précurseur d'un risque de
sortie précoce d'activité pour raisons de santé (par
l'inaptitude). » (ANACT, 2009, p 12). A l'évidence,
un individu qui est absent de son poste ne peut remplir les exigences
liées à ce poste et par conséquent être performant.
Pour mieux cerner ces formes spécifiques d'absentéisme,
liées aux caractéristiques de la population, un détour par
l'analyse démographique des populations peut s'avérer
nécessaire : une population qui vieillit présente souvent un
profil spécifique d'absences. Celles-ci sont peut être moins
fréquentes mais durent
60 Voir J-P Dumond, (2006). « L'analyse
longitudinale de l'absentéisme : considérations
méthodologiques », XVIIe congrès de l'AGRH, novembre 2006
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 122
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
plus longtemps (Bouville, 2006). A l'inverse une population
jeune dans certaines circonstances pourra avoir tendance à s'absenter
fréquemment mais pour de courtes durées.
Ceci dit pour agir efficacement sur l'absentéisme, il
est nécessaire d'en cerner les caractéristiques, de la
définir, de préciser quel moyen l'entreprise peut mobiliser pour
le réduire. Le plus souvent les solutions trop globales s'avèrent
un leurre. C'est plutôt par un ensemble cohérent de mesures
particulières que l'on parvient à rétablir la situation
Il ne s'agit pas de recommander à l'entreprise CAMRAIL
de se séparer de tous ses « seniors » salariés, mais de
ramener ces effectifs à un niveau raisonnable pour l'entreprise afin que
la masse salariale ne gonfle davantage ; dans le cas d'espèce,
l'utilisation de l'effet Noria serait une solution non négligeable pour
résorber ce problème, et permettre à l'entreprise de
maîtriser sa masse salariale. Ceci pourrait aussi permettre par exemple
à la mise sur pied d'une véritable politique de remplacement.
Dans ce cas CAMRAIL pourrait donc profiter du gain engendré par l'effet
de Noria, pour mieux restructurer son système de
rémunération afin qu'il suscite un plus grand dynamisme pour ses
salariés. Bien que certaines études ont démontré
que les jeunes souffrent souvent d'un certain nombre de préjugés
au travail : ils manquent de savoir vivre, obéissent peu, sont
plutôt individualistes et peu patients (Regnault, 2009), d'autres
études cependant montrent que les jeunes sont plutôt satisfaits de
leur travail et s'y sentent bien (étude réalisée par
En-Contact, 2009). Le manque de perspective d'évolution que leur offre
le contexte dans lequel ils évoluent leur fait craindre de stagner, et
les incitent à la mobilité. De même, bien que
qualifiés d'individualistes, les relations sociales occupent une place
essentielle pour les jeunes (Desrochers, 2001 ; Beaujolin, 2008).
II.6- Pratiquer des niveaux de salaires efficients
La dimension 6 fait état de ce que le salaire doit
être un outil primordial pour attirer et/ou retenir les employés
compétents. Pour améliorer sa performance sociale, CAMRAIL doit
adopter des niveaux de salaires plus importants que ceux pratiqué
actuellement.
A défaut, changer de politique de
rémunération pour tendre vers une plus grande individualisation
des salaires. Il a été amplement démontré que la
participation à l'atteinte d'objectifs individuels et/ou
stratégiques renforce l'adhésion à l'entreprise et
contribue ainsi à
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 123
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
la motivation du personnel qui se sent de cette manière
directement investi dans son travail. La sensation de manque de
considération dans le travail va intervenir notamment quand on laisse
aux collaborateurs beaucoup trop de vide dans le feedback de leur travail ; il
faut un contact très régulier si l'on veut éviter une
baisse trop rapide de leur enthousiasme. Très peu d'expériences
sont plus déplaisantes et démoralisantes que d'avoir
été amené à réaliser un travail
particulièrement vite et/ou bien, et de rester ensuite sans aucune
réaction de la part de ceux qui vous ont mis sous pression.
La rémunération variable axée sur la
participation aux objectifs assignés est une perspective non
négligeable pour atteindre les rendements souhaités et maintenir
la motivation des salariés: il s'agit par exemple de la prime de
résultats, prime de suggestion, et le paiement des heures
supplémentaires.
La prime de résultats. C'est le salaire de performance
ou bonus qui remet en jeu chaque année les résultats et la
performance du candidat ce qui implique la mise en place d'un système
d'appréciation.
La prime de suggestion est une prime qu'on octroi à un
salarié après avoir émis une idée innovante,
susceptible de participer au développement de l'entreprise.
Le paiement des heures supplémentaires est très
important dans une entreprise car il rétribue au salarié le fruit
d'un effort supplémentaire en dehors des heures et des périodes
de travail. Ce sont des majorations qui correspondent à un pourcentage
du salaire de base. Ces majorations à CAMRAIL sont de l'ordre de 20% du
salaire horaire pour les 8 premières heures, 30% pour les 8 suivantes,
40% pour la 3e tranche (jusqu'à 20 heures par semaine). Les heures
supplémentaires prestées le dimanche sont à hauteur de 40%
du salaire horaire, 50% lorsqu'elles sont prestées dans la nuit, 100%
lorsqu'elles sont prestées les jours de fêtes légales.
L'environnement interne de CAMRAIL reste très affecté du fait que
la prestation d'heures supplémentaires est une pratique dont la
perception n'est pas des plus bonnes parce que le paiement d'heures
supplémentaires reste un domaine dont l'application est plus
centrée sur le personnel roulant et sur les cadres de la structure.
Même les salariés du service des rémunérations (de
la catégorie agent de maîtrise et agent d'exécution) n'ont
pas droit à la gestion des heures supplémentaires. Pourtant la
procédure du 02/04/2009 fixant gestion des heures
supplémentaires du personnel sédentaire non cadre définit
clairement le processus
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 124
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
de gestion des heures supplémentaires de cette
catégorie de personnel. « Le décompte des heures
supplémentaires se fait dans le cadre de la semaine, donc de la
durée hebdomadaire de 40 heures, appliquée suivant le mode de
répartition de 8h/jour ou celui des roulements ».
En principe, toute heure supplémentaire exposée non
payée sera compensée par un repos. Il pourrait se poser un
problème de respect du calendrier d'heures supplémentaires ou de
l'établissement de ce calendrier et la compréhension même
par les salariés sensés exécuter ces tâches à
ces moments. CAMRAIL devrait donc établir des calendriers explicites des
états d'heures supplémentaires qui on pour seule compensation un
repos et, un calendrier des états d'heures supplémentaires non
compensées qui s'accompagnent d'un paiement (en espèce) de la
prestation d'heures supplémentaires.
Certains critiquent les primes sur objectifs, estimant
qu'elles développent des comportements de « mercenaires du
résultat ». Le « chasseur de primes » n'a pas
forcément bonne presse auprès des autres salariés, ni
parfois auprès du client. Pourtant, tous les secteurs développent
ce mode de rémunération. Comme le formule explicitement LAWLER
(1990) : «pour être efficace, un système de
rémunération doit influencer les perceptions et les croyances des
individus de manière à produire les comportements
désirés». Loin de vouloir faire une apologie de la
théorie instrumentale des ressources humaines, il a été
fortement prouvé que les salariés travaillent davantage lorsque
leurs rémunérations dépendent de leurs actions. Par le
biais des objectifs, l'encadrement guide ainsi les efforts des salariés
pour obtenir les résultats escomptés par la direction. Et
l'objectif assigné peut changer périodiquement en fonction des
priorités de l'entreprise.
L'on pense généralement qu'une prime d'objectif
recouvre uniquement le complément de rémunération
accordé lorsque le quota assigné est atteint ou
dépassé, qu'il s'agisse d'un nombre de ventes, d'un niveau de
rentabilité, d'acquisition de nouveaux clients, de liquidation d'un
stock de produits ou d'obtention de nouveaux référencements.
Ainsi, l'objectif d'une prime serait d'abord quantitatif. Il serait par
ailleurs provisoire et décliné sur l'une des priorités du
moment. Ce serait une action « coup de poing »
destinée aux seuls commerciaux, afin de récompenser
financièrement ceux qui dépassent le seuil prévu.
Pourtant, la prime d'objectif n'est pas limitée, sur le plan juridique,
aux seuls commerciaux et ne constitue pas
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 125
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
non plus uniquement une prime ponctuelle en récompense
d'un effort exceptionnel. Elle recouvre, dans la pratique, tous les
éléments variables de rémunération liés
à la performance
A l'issue de cette seconde partie qui était
consacrée dans sa totalité à l'analyse des donnés
recueillies sur le terrain, nous avons pu mettre en évidence les
variables relatives à la politiques de rémunération et
à la performance sociale de CAMRAIL. Les résultats obtenus nous
ont permis de valider toutes nos hypothèses
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 126
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
CONCLUSION GENERALE
Arrivés au terme de notre recherche, il convient encore
succinctement de noter que la rémunération est l'un des moyens
qu'une organisation possède pour retenir ses meilleurs
éléments, attirer de nouveaux candidats à joindre ses
effectifs et développer le potentiel de ces derniers afin de booster
leur productivité. En d'autres termes, la politique de
rémunération exerce une influence sur la performance sociale de
l'entreprise, et participe à l'atteinte des objectifs
stratégiques. Avoir un système de gestion de
rémunération efficace est donc d'une grande importance pour les
entreprises du secteur des transports en général et, pour CAMRAIL
en particulier ; principalement si l'on considère que la main-d'oeuvre
est très mobile, que les entreprises qui veulent se démarquer en
termes de niveau de compétence se livrent à une véritable
bataille pour l'acquisition des talents, et que le coût qui y est
associé représente habituellement le compte budgétaire le
plus important.
A mi-chemin entre les sciences exactes et les sciences
sociales, la GRIT de part ses discours et ses pratiques s'imprègne et
s'enrichit des disciplines voisines. Nous avons choisi de nous focaliser sur
l'approche contingente des théories mobilisatrices de GRIT. Les
résultats de l'analyse montrent, toutes choses égales par
ailleurs, que les pratiques mobilisatrices des ressources humaines telles le
salaire d'efficience, l'alignement intra-fonctionnel et l'alignement
intra-activité sont capable de maîtriser le turnover et de booster
la motivation et la satisfaction du personnel. La validité de nos
résultats est tirée de leur cohérence avec d'autres
résultats déjà trouvés par certains chercheurs et
praticiens (Wright et al. 2001 ; Koys, 2001; Guerrero et Barraud-Didier, 2004;
Macky et Boxall, 2007; Takeuchi et al. 2009). Koys (2001) par exemple, a
examiné le lien entre les résultats en matière de
ressources humaines (satisfaction, turnover) et les résultats
organisationnels (satisfaction des clients) dans un échantillon de 28
filiales d'une chaîne de restauration. Il a constaté que la
satisfaction des salariés et la réduction du turnover de
l'année (T1) ont permis une meilleure satisfaction en année
(T2)
Bien que nos résultats apportent une lumière
supplémentaire à la compréhension de la question de la
« causalité » des pratiques mobilisatrices sur la performance
sociale, ils n'en constituent néanmoins qu'une réponse partielle.
Ainsi il est important de rester modeste et de
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 127
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
relativiser la portée de nos résultats au regard
de la complexité de la question. Le Louarn et Wills (2001) estime que la
réponse à cette question n'est pas simple et nécessite une
démarche méthodologique pour le moins complexe et impossible dans
beaucoup d'entreprise. En effet ces auteurs pensent que pour tester la relation
causale, « au minimum, il faut introduire la dimension temporelle,
c'est-à-dire observer l'évolution des résultats RH et
organisationnels pendant quelques années avec un ensemble de pratiques
RH, puis modifier ces pratiques et observer ces modifications pendant quelques
temps, puis enfin remesurer les résultats RH et organisationnels pendant
quelques années. De plus il faut au moins deux unités
organisationnelles dans la même entreprise, l'une dans laquelle on
modifie les pratiques de RH, et l'autre dans laquelle on ne change rien afin de
réduire les chances que d'éventuels changements dans les
résultats RH, puis organisationnels, soient dus à autre chose
qu'aux changements de pratiques RH »
Malgré les apports de cette recherche, elle n'est pas
exempte d'un certain nombre de limites. Premièrement nous pouvons
mentionner la non représentativité de l'échantillon de
recherche provenant de la difficulté liée à la
faisabilité de cette perspective. Deuxièmement l'approche du
traitement des données qui pourrait être critiquée par la
théorie de la causalité inversée (Le Louarn,
2004)61. Troisièmement les limites liées à
l'accès à l'information provenant de la sensibilité du
sujet étudié, et de notre condition de stagiaire dans
l'entreprise.
Finalement, nous souhaitons que ces résultats puissent
aider CAMRAIL à améliorer sa politique de gestion des
rémunérations. Comme nos résultats le démontrent,
les pratiques mobilisatrices conduisent à la motivation et à la
satisfaction du personnel, et à la réduction du taux de turnover.
Toutefois nous pensons qu'il n'existe pas de solutions idéales, mais
qu'il existe des solutions qui doivent être adaptées en fonction
des contextes et en respect des équilibres de l'entreprise. Chaque
solution doit pouvoir prendre en compte les éléments de
contingence qui composent la nature même de ces problèmes.
61 La « causalité inversée
» suppose que la performance des entreprises pourrait bien être
la cause de la GRH. Ainsi, une meilleure performance en (t) pourrait être
à l'origine d'une meilleure GRH qui conduit à une meilleure
performance en (t+1). En effet ce n'est pas la qualité de la GRH qui
génère de la valeur, mais le surplus de valeur économique
qui permet à la firme d'investir dans son système de GRH.
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 128
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
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Rédigé par SOUKA II Thierry Page 133
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DES POLITIQUES
DE REMUNERATION ET DES
THEORIES DE LA PERFORMANCE . 5
Chapitre I : POLITIQUES DE REMUNERATION ET THEORIES DE
LA
PERFORMANCE ..... 6
Section I : LES BASES D'UNE POLITIQUE DE REMUNERATION
7
I- ELABORATION D'UNE POLITIQUE DE REMUNERATION .. 8
I.1- Les enjeux d'une politique de rémunération
..... 10
I.1.1- Les enjeux sociaux . 10
I.1.2- Les enjeux économiques . 10
I.2- Les notions de salaire et de masse salariale 12
I.2.1- Le salaire . 12
I.2.2- La masse salariale 13
I.3- Les évolutions de la masse salariale 13
II- LES DIFFERENTES POLITIQUES DE REMUNERATION 15
II.1- La rémunération en termes de structures ..
15
II.2- La rémunération en termes de niveaux .....
16
II.3- Les composantes de la rémunération globale
. 16
II.3.1- La rémunération directe 16
II.3.1.1- La rémunération directe fixe ou partie
fixe ..... 16
II.3.1.2- La rémunération variable ou partie
variable . 17
II.3.2- La rémunération indirecte .... 18
Section II : DE LA PERFORMANCE GLOBALE A LA
PERFORMANCE
SOCIALE ..18
I- HISTORIQUE ET EVOLUTION DU CONCEPT DE PERFORMANCE 19
I.1- Définitions du concept de performance 19
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 134
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2- La performance sociale de l'entreprise : contexte
d'émergence et modèles
théoriques .. 21
I.2.1- Contexte d'émergence 21
I.2.2- Les modèles théoriques classiques : les
modèles néo-institutionnels et la
responsabilité sociale de l'entreprise 24
II- LIEN ENTRE PRATIQUE DE GRH MOBILISATRICE ET
PERFORMANCE SOCIALE : REVUE DE LA LITTERATURE 27
II.1- La gestion stratégique des ressources humaines
(GSRH) .. 27
II.2- Théorie des ressources 28
II.3- Théorie des échanges sociaux 29
II.4- Approche configurationnelle .. 30
Chapitre II : IDENTIFICATION DES VARIABLES RETENUES DE LA
REMUNERATION ET DE LA PERFORMANCE SOCIALE ET
METHODOLOGIE DE L'ETUDE . 31
Section I : LES DIMENSIONS D'ANALYSE DE LA POLITIQUE
DE
REMUNERATION ET DE LA PERFORMANCE SOCIALE ...
31
I- LES INDICATEURS DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION 32
I.1- Le leadership salarial 32
I.2- La cohérence des politiques de
rémunérations avec les pratiques de gestion des
rémunérations : l'alignement intra-activité
32
I.3- La cohérence de la politique de
rémunération avec les pratiques de GRH :
l'alignement intra-fonctionnel 32
II- LES INDICATEURS DE LA PERFORMANCE SOCIALE 33
II.1- Le taux de rotation ou Turnover . 33
II.2- Motivation 33
Section II : LE CADRE THEORIQUE ET LA METHODOLOGIE DE
L'ETUDE..... 34
I- LA PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE 34
I.1- La question de recherche 35
I.2- Le problème posé 36
II- METHODOLOGIE ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES . 37
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 135
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
II.1- La méthode de traitement des données
39
II.2- Les outils de collecte de données 39
II.3- Les hypothèses : identification des variables
principales . 40
II.4- Etablissement de l'échantillon 40
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE ET VERIFICATION
DES
HYPOTHESES 43
Chapitre III : POLITIQUE DE REMUNERATION ET
PERFORMANCE SOCIALE A
CAMRAIL 44
Section I : PRESENTATION DU TERRAIN
D'ETUDE : CAMRAIL .. 44
I- FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION DE CAMRAIL 45
I.1- Historique / De la RNFC à CAMRAIL 45
I.2- Identité, moyens de fonctionnement et
activités de CAMRAIL 47
I.2.1- Fiche signalétique de CAMRAIL 47
I.2.2- Les moyens de fonctionnement .. 47
I.2.2.1- Les moyens matériels . 48
I.2.2.2- Les moyens humains 49
I.2.2.3- Les moyens financiers 49
I.2.3- Les activités de CAMRAIL : les clients ou les
partenaires . 50
II- STRUCTURE ORGANISATIONNELLE 50
II.1- Architecture générale . 50
II.2- Architecture de la DRH de CAMRAIL . 52
II.2.1- Les divisions de la DRH 53
II.2.2- La division des rémunérations du personnel
53
Section II : SPECIFICATION DE LA POLITIQUE DE
REMUNERATION ET DE LA
PERFORMANCE SOCIALE DE CAMRAIL . 54
I- IDENTIFICATION DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION DE
CAMRAIL...55
I.1- Environnement socio économique de CAMRAIL 55
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 136
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.1.1- Environnement externe . 55
I.1.2- Environnement interne de CAMRAIL ... 56
I.2- Une politique orientée sur la
rémunération de la performance collective . 56
I.2.1- Structuration des rémunérations .... 56
I.2.1.1- La rémunération directe 56
I.2.1.2- La rémunération indirecte . 63
II- LA MESURE DE LA PERFORMANCE SOCIALE A CAMRAIL ..64
II.1- Les indicateurs de contrôle de la performance
sociale de CAMRAIL 64
II.2- Les sources et le style de présentation des
informations sociales . 65
Chapitre IV : LES DONNEES DE L'ETUDE : PRESENTATION,
ANALYSE DES
RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES . 66
Section I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .....
66
I- PRESENTATION DES RESULTATS A BASE DU TRI A PLAT .. 67
I.1- Population réelle et échantillon de
l'étude 67
I.1.1- Construction du questionnaire 68
I.1.2- Caractéristiques de l'échantillon : fiche
signalétique . 68
I.1.2.1- Répartition par sexe 69
I.1.2.2- Répartition par tranche d'âge . 69
I.1.2.3- Répartition par statut matrimonial 70
I.1.2.4- Répartition par niveau d'étude .. 70
I.1.2.5- Répartition par catégorie
socioprofessionnelle .. 71
I.2.6- Répartition par ancienneté ...71
I.2- Les tendances des résultats par la mesure d'opinion
..72 I.2.1- Compte rendu de l'influence du leadership salarial sur la
performance
sociale 72
I.2.1.1- Le leadership et le taux de turnover 73
I.2.1.2- Influence du leadership salarial sur la motivation 74
I.2.1.3- Influence du leadership salarial sur la satisfaction
77
I.2.2- Compte rendu de l'alignement l'alignement
intra-activité sur la performance
sociale 79
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 137
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
I.2.2.1- Alignement intra-activité et le turnover
80
I.22.2- alignement intra-activité et la motivation du
personnel 82
I.2.3- Compte rendu de l'influence de l'alignement
intra-fonctionnel et la
performance sociale 83
I.2.3.1- Lien entre alignement intra-fonctionnel et le turnover
83
I.2.3.2- Alignement intra-fonctionnel sur la motivation 84
I.2.4- Présentation des résultats sur les variables
de la politique de rémunération 85
|
1.2.4.1- les déterminants du leadership salarial
|
85
|
I.2.4.2- les déterminants de l'alignement
intra-activité
|
87
|
I.2.4.3- les déterminants de l'alignement
intra-fonctionnel
|
88
|
I.2.5- Présentation des résultats sur les variables
de la performance sociale
|
90
|
1.2.5.1- les déterminants du turnover
90
|
|
1.2.5.2- les déterminants de la motivation.
|
90
|
I.2.6- système de rémunération et
valorisation des compétences du salarié
|
95
|
I.2.7- les tendances des démissions
|
95
|
I.2.8- les niveaux de salaires
|
.96
|
II- PRESENTATION DES RESULTATS A BASE DES TABLEAUX CROISES
ET
VERIFICATION DES HYPOTHESES
|
97
|
II.1- Formulation des hypothèses :
opérationnalisation
|
.99
|
II.1.1- Hypothèse générale
|
99
|
II.1.2- Hypothèses de recherche
|
99
|
II.2- Le test d'indépendance du Khi-deux de PEARSON
|
100
|
II.3- Hypothèse 1 : lien entre leadership salarial et
performance sociale
|
. 102
|
II.3.1- Présentation des analyses croisées ..
. 102
|
|
II.3.2- Vérification de la première
hypothèse
|
. 105
|
II.4- Hypothèse 2 : lien entre alignement
intra-activité et performance sociale .....
|
106
|
II.4.1- Présentation des analyses croisées
. 106
|
|
II.4.2- Vérification de la deuxième
hypothèse
|
110
|
|
II.5- Hypothèse 3 : lien entre alignement
intra-fonctionnel et performance sociale.110
II.5.1- Présentation des analyses croisées 111
II.5.2- Vérification de la troisième
hypothèse 115
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 138
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Section II : LES LIMITES DE L'ETUDE ET SUGGESTIONS
|
116
|
I- LES LIMITES DE L'ETUDE
|
116
|
I.1- La non représentativité de
l'échantillon
|
.116
|
I.2- L'approche de traitement des données
|
116
|
I.3- Les difficultés d'accès à l'information
|
.117
|
II- LES SUGGESTIONS
|
117
|
II.1- Aligner la politique de rémunération pour
susciter la motivation
|
118
|
II.2- Communiquer en interne de manière claire et
transparente sur les mécanismes de
gestion des rémunérations
|
.119
|
II.3- Améliorer le climat social
|
121
|
II.4- Le contrôle du turnover
|
121
|
II.5- Le contrôle du taux d'absentéisme
|
. 121
|
II.6- Pratiquer des niveaux de salaires efficients
|
122
|
|
CONCLUSION GENERALE
|
126
|
BIBLIOGRAPHIE
|
.128
|
TABLE DES MATIERES
|
133
|
ANNEXES
|
139
|
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
ANNEXES
Annexe 1 : le réseau ferroviaire du Cameroun Annexe 2 :
matériels / installations de CAMRAIL Annexe 3 : organigramme de
CAMRAIL
Annexe 4 : organigramme de la DRH de CAMRAIL Annexe 5 : feuille
de mission
Annexe 6 : brouillard du relevé du personnel roulant
Annexe 7 : grille salariale de CAMRAIL
Annexe 8 : bulletin de paie
Annexe 9 : questionnaire de recherche
Annexe 10 : tableau de distribution du Khi-deux
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 139
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 1 : le réseau ferroviaire du
Cameroun
Source : site officiel de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 140
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 2 : matériels / installations de
CAMRAIL
|
? Locomotive General Motors C600 (type
GT26M2C)
|
|
? Locomotive Bombardier C200 (type MLW MX
620)
|
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 141
|
? Voiture voyageuse Alstom ZE 504M
|
Source : site officiel de CAMRAIL
|
|
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 142
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 3 : organigramme de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 143
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 4 : organigramme de la DRH de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 144
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 5 : feuille de mission
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 6 : brouillard du relevé du personnel
roulant
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 145
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 7 : grille salariale de CAMRAIL
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 146
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 8 : bulletin de paie
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 147
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 9 : questionnaire de recherche
QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE
Madame/Mademoiselle/Monsieur, je suis Thierry SOUKA II,
étudiant en Master II, option Politiques Sociales de l'Entreprise
à l'Ecole des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC) de Douala.
Dans le cadre de la rédaction de mon MEMOIRE de fin de formation dont le
thème est politique de rémunération et performance
sociale : cas de CAMRAIL, je sollicite votre participation à
répondre à ce questionnaire de recherche.
NB : les réponses serviront uniquement
à des fins scientifiques.
I- FICHE SIGNALITIQUE (cochez une seule case par
question)
1. Sexe : masculin féminin
2. Age : 20 - 25 26 - 30 31 - 35
|
36 - 40
|
41 - 45
|
|
46 - 50 51 - 55 56 - 60 61 et +
3. Situation matrimoniale :
BEPC PROBATOIRE BACCALAUREAT LICENCE et +
Marié(e)
4. Niveau d'étude
CEPE
célibataire
divorcé(é)
veuf (ve)
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 148
AUTRES (à préciser)
5. Catégorie socioprofessionnelle
Exécution maîtrise cadre
6. Ancienneté
0 - 3 4 - 7 8 - 11 12 - 15 16 - 19 20 et +
II- MESURE D'OPINION DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION SUR
LA PERFORMANCE SOCIALE A. POLITIQUE SALARIALE DE LEADER / PREFORMANCE
SOCIALE
La politique salariale de leader est le fait pour une
entreprise d'adopter des salaires au-dessus du marché (secteur
d'activité)
NB : le turnover est le taux de rotation du
personnel ou plus simplement le nombre de départ dans un poste
(licenciement, démission, retraite etc.)
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 149
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
A votre avis pensez-vous que :
|
Totalement en
désaccord
|
En
désaccord
|
Indifférent (neutre)
|
En accord
|
Totalement en accord
|
7. Le leadership salarial constitue un réel facteur de
contrôle du turnover
|
|
|
|
|
|
8. Le leadership salarial
permet de motiver le personnel
|
|
|
|
|
|
9. Le leadership salarial favorise la satisfaction du
personnel
|
|
|
|
|
|
|
B. LA COHERENCE DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION AVEC LES
PRATIQUES DE GESTION DE REMUNERATION /PERFORMANCE SOCIALE
C'est le système par lequel l'entreprise informe ses
salariés sur les ses différentes politiques salariales ;
gère de manière claire, transparente et équitable les
rémunérations, afin de diminuer les contestations ou les
comportements négatifs liés aux perceptions
d'inégalités salariales.
La cohérence avec les
pratiques de gestion des rémunérations
pour vous :
|
Totalement en
désaccord
|
En
désaccord
|
Indifférent (neutre)
|
En accord
|
Totalement en accord
|
10. Est un facteur de
motivation du personnel
|
|
|
|
|
|
11. Est un facteur de
satisfaction du personnel
|
|
|
|
|
|
12. Participe à la
perception d'efficacité
des systèmes de
gestion des
rémunérations
|
|
|
|
|
|
13. Participe à la maitrise
du turnover dans l'entreprise
|
|
|
|
|
|
|
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 150
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
C. COHERENCE DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION AUX AUTRES
PRATIQUES DE GRH (ALIGNEMENT INTRAFONCTIONNEL)
L'alignement intra fonctionnel est le fait d'aligner, ou mettre
en commun la politique de rémunération aux autres pratiques de
GRH (formation, évaluation du rendement, recrutement, etc.), de
manière à établir un tout cohérent entre ces
pratiques (Chênevert 2009).
L'alignement intra fonctionnel pour vous
|
Totalement en
désaccord
|
En
désaccord
|
Indifférent (neutre)
|
En accord
|
Totalement en accord
|
14. Permet de mieux
adapter une
politique de
rémunération et de
mieux percevoir son efficacité
|
|
|
|
|
|
15. Favorise la
satisfaction des
salariés
|
|
|
|
|
|
16. Permet de mieux
contenir le turnover
|
|
|
|
|
|
17. Participe à la
motivation des salariés
|
|
|
|
|
|
|
III- LES VARIABLES DE LA POLITIQUE DE REMUNERATION
LE SALAIRE D'EFFICIENCE
C'est le salaire au dessus du secteur d'activité (en
terme de gratification, de rémunération individuelle ou
collective)
|
Très faible
|
faible
|
passable
|
élevé
|
Très élevé
|
18. Comment estimez-vous votre salaire actuel par rapport au
secteur d'activité ?
|
|
|
|
|
|
|
Totalement en
désaccord
|
En
désaccord
|
Indifférent (neutre)
|
En accord
|
Totalement en accord
|
19. Considérez-vous le salaire
comme l'élément majeur dans un contrat de
travail ?
|
|
|
|
|
|
|
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
L'ALIGNEMENT INTRA-ACTIVITE
|
Très faible
|
faible
|
passable
|
élevé
|
Très élevé
|
20. Comment estimez-vous la
transparence des
informations de nature salariale ?
|
|
|
|
|
|
21. Comment évaluez-vous le
degré de cohérence de la politique de
rémunération en vigueur ?
|
|
|
|
|
|
|
Totalement en
désaccord
|
En
désaccord
|
Indifférent (neutre)
|
En accord
|
Totalement en accord
|
22. Estimez-vous qu'il y ait équité
dans le traitement des salaires ?
|
|
|
|
|
|
|
L'ALIGNEMENT INTRA-FONCTIONNEL
|
Très faible
|
faible
|
passable
|
élevé
|
Très élevé
|
22. Que pensez-vous de la cohérence entre le
système de rémunération et l'évaluation de
rendement?
|
|
|
|
|
|
23. Que pensez-vous de la cohérence entre le
système de rémunération et les politiques de promotion
(avancements) ?
|
|
|
|
|
|
|
Totalement en
désaccord
|
En
désaccord
|
Indifféren t
(neutre)
|
En accord
|
Totalement en accord
|
24. Pensez-vous que le système de
rémunération tient en compte l'analyse des emplois ?
|
|
|
|
|
|
|
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 151
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
IV- LES VARIABLES DE LA PERFORMANCE SOCIALE
LE TAUX DE TURN OVER
|
Très faible
|
faible
|
passable
|
élevé
|
Très élevé
|
25. Le taux de départ volontaire a-t-il augmenté
ces 03 dernières années?
|
|
|
|
|
|
26. Y a-t-il recrudescence des licenciements?
|
|
|
|
|
|
27. Comment estimez-vous la durée de vie professionnelle
moyenne d'un agent ?
|
|
|
|
|
|
|
MOTIVATION ET SATISFACTION
|
Très faible
|
faible
|
passable
|
élevé
|
Très élevé
|
28. Comment estimez-vous votre degré de
motivation?
|
|
|
|
|
|
29. Etes-vous satisfait de votre condition salariale?
|
|
|
|
|
|
30. Comment estimez-vous votre niveau de mobilisation actuel
?
|
|
|
|
|
|
31. Pensez-vous que l'absentéisme
est une conséquence du
manque de motivation ?
|
|
|
|
|
|
|
Très mauvais
|
mauvais
|
passable
|
bon
|
Très bon
|
32. Comment percevez-vous le
climat (ambiance) de travail actuellement ?
|
|
|
|
|
|
|
V- QUESTIONS DIVERSES
33. (a)- pensez vous que le système de
rémunération actuel de CAMRAIL valorise vos
compétences (savoir, savoir-faire,
savoir-être etc.) ? oui non
(b)- pourquoi ?
34. (a)- avez-vous déjà eu envie de
démissionner ?
Oui non (passez directement à la question 3)
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 152
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 153
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
(b)- si oui pourquoi ?
35. (a)- Depuis votre entrée dans le monde
professionnel CAMRAIL est-il votre seul
employeur ? Oui (passez directement à
la question 4) non
(b)- Si non, dans combien d'entreprises avez-vous
déjà travaillé ? 2-3 4-5
(c)- quelles ont été les motivations de
votre (vos) départ(s) ? (cochez une case par rubrique)
(i)- salaire autres conditions de travail
(ii)- salaire autres conditions de travail
(iii)- salaire autres conditions de travail
36. Dans quel intervalle de salaire vous situez-vous
?
50 000 - 100 000 ; 101 000 - 150 000 ; 151 000 - 200 000 ;
201 000 - 250 000 251 000 - 300 000 ; plus de 301 000
37. Que suggérez-vous comme amélioration ?
.
Merci pour votre aimable participation !!
Rédigé par SOUKA II Thierry Page 154
POLITIQUE DE REMUNERATION ET PERFORMANCE SOCIALE : CAS DE
CAMRAIL
Annexe 10 : tableau de distribution du Khi-deux
|