ABSTRACT
Since 2000, Côte d'Ivoire has gone through several
crises. The lack of government authority due to this situation has increased
massive infiltration of population in the protected areas. This is the case in
the Center-West of Côte d'Ivoire of the classified forest of
High-Sassandra (FCHS), whose northern part, close to the area controlled by a
rebellion has remained longtime without legal authority. This study aims to
assess the status of plant diversity in the northern part of the classified
forest of High-Sassandra at the end of conflict in Côte d'Ivoire. For so,
a sampling was conducted along transects across three different habitats: the
interior area, the edge of forest and rural areas. After these inventories, it
is clear that the floristic diversity in the protected forests of FCHS region
is under the anthropogenic pression due to the absence authorities in these
forests during the armed conflicts, thus, causing the scarcity or disappearing
of several vegetable species. This study highlights the negative impact of
human activities during the crises in the classified forest of High-Sassandra.
This forest deserves special attention from the authorities at the risk of lost
this wealth.
Key Words: floristic diversity, conflict of
Côte d'Ivoire, vegetation, endémism.
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INTRODUCTION
La déforestation est un phénomène qui
touche toutes les forêts tropicales, en particulier en Amazonie, en
Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est. Les surfaces des forêts
mondiales qui étaient estimées à 4,077 milliards
d'hectares en 1990 sont passées à 3,952 milliards d'hectares en
2005 (FAO, 2009), soit une disparition de plus de 10 millions d'hectares chaque
année. Selon le World Ressources Institute (2006), 80 % de la couverture
forestière mondiale originelle a été détruite ou
dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières
années. Les forêts ivoiriennes, bien connues pour leur richesse
floristique n'échappent pas à ce phénomène de
déforestation (Aké-Assi, 1984 ; Chatelain, 1996; N'guessan, 2004;
N'guessan et al., 2006). En effet, depuis son accession à
l'indépendance la Côte d'Ivoire a axé son
développement sur les cultures d'exportations (café, cacao,
palmier à huile, hévéa, etc.) et l'exploitation de grumes.
Ces cultures se pratiquant en zone forestière, ont conduit à une
dégradation de plus de 83% des forêts (N'Da et al.,
2008). Ainsi, la superficie forestière ivoirienne qui était
estimée à 16 millions d'hectares en 1900 (Chatelain et al.,
2004) ne représentait que 2,802 millions d'hectares en 2007 (FAO,
2007). Cette diminution drastique du couvert forestier ivoirien, ces
dernières années, est aussi due au contexte particulier
(instabilité politique, crise alimentaire et économique,
faiblesse des institutions, etc.) que connait la Côte d'Ivoire depuis les
années 1990 et qui s'est accentuée depuis le déclenchement
des crises politico-militaires en 1999 et 2002. En effet, depuis près de
dix ans, la Côte d'Ivoire a été soumise à des crises
mettant en péril sa politique de conservation des ressources naturelles.
Ainsi, les aires protégées connaissent une occupation
illégale et anarchique qui a pour conséquence la
dégradation de leur couvert forestier. L'une des conséquences
directes de ce phénomène est la disparition ou la
raréfaction de certaines espèces végétales, parmi
lesquelles figurent les plantes à statut particulier, soit par leur
rareté, soit par leur endémisme (Aké-Assi, 2001, 2002). A
l'instar des autres forêts classées de la Côte d'Ivoire, la
Forêt Classée du Haut-Sassandra (FCHS) renferme des essences rares
et variées (Kouamé et al., 1998). Elle a
été fortement dégradée du fait de l'infiltration
massive de clandestins, particulièrement dans sa partie Nord qui
était une zone de contact entre les deux belligérants. Cette
région était aussi sujette à de nombreux mouvements de
populations, en quête de terres propices à l'agriculture ou de
refuge pendant les conflits armés.
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De nombreuses études ont déjà
été effectuées en Côte d'Ivoire pour montrer
l'impact des activités anthropiques (exploitations forestières,
agriculture, feux de végétation, etc.) sur la flore des aires
protégées (Kouamé et al., 2004; Kassi et
al., 2010; Adou Yao et al., 2011, etc). Mais celles traitant de
l'état de la flore des aires protégées, après les
conflits en Côte d'Ivoire sont rares, voire inexistantes.
Pour pallier cette insuffisance, la présente étude
a été initiée avec pour objectif d'évaluer l'impact
des conflits armés des années 2000 sur le couvert forestier de la
partie Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra.
De manière précise, il a s'agit : (1)
d'évaluer l'état de la richesse floristique, (2) d'analyser la
structure de la végétation du Nord de la Forêt
Classée du Haut-Sassandra après la décennie de crises.
Outre l'introduction et les conclusions et recommandations, ce
manuscrit est subdivisé en 3 parties :
- les généralités sur le milieu
d'étude ;
- le matériel et les méthodes d'étude ;
- les résultats et discussion.
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