Les conséquences de la desinformation médiatique sur la population kinoise( Télécharger le fichier original )par bahati kasindi institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Gradué en journalisme 2014 |
3.2. DIGITALCONGO.netPour ce journal online, le sort politique du chairman détenu à la CPI poursuivi pour le génocide commis en Centrafrique par les soldats du MLC est loin d'évoluer. L'ancien vice-président de la RDC sera contraint à garder la prison de la Haye et de ce fait ne pourra pas se présenter aux prochaines présidentielles de 2016. Chose grave parce qu'en se confiant à ce qui circulait comme information à Kinshasa, l'espoir ne peut que prendre la poudre d'escampette.47(*) Une information dont on ne peut qualifier que de la « rumeur ». Cette derrière qu'on a qualifié de folle par la rédaction du site ivoirien Connection ivoirienne.net a envahi depuis peu certains milieux africains évoquant la libération de Jean-Pierre Bemba, l'ex vice-président de la République Démocratique du Congo incarcéré par la CPI à la prison de Scheveningen au Pays-Bas aux cotés des Laurent Gbagbo et de Blé Goudé.48(*) « Bemba est en route pour Kinshasa après avoir bénéficier d'une liberté provisoire ». Une rumeur qui a gagné la capitale congolaise la semaine du 19 janvier et chacun y allait à sa manière. Mais il ne s'est agi que d'une simple rumeur et rien de plus parce qu'elle est sans fondement. Au stade actuel des informations, ni la CPI encore moins les avocats de Jean-Pierre Bemba ne confirment cette information. « Il s'agit d'une rumeur » a encore clamé un membre de la famille depuis la Belgique contacté un certain samedi 24 janvier par la rédaction ivoirienne. Pour sa consoeur congolaise digitale Congo, la seule raison justifiant la piste de « rumeur » est que Bemba ne peut pas être libre sans qu'il soit acquitté et cette liberté provisoire est liée à une affaire secondaire de subornation des témoins. La principale, opposant le procureur a Jean-Pierre Bemba pour crime de guerre et crime contre l'humanité demeure pendante, en attendant le verdict de la cour dans un délai raisonnable et dont la rumeur précède. Donc fausse alerte, fausse rumeur. En ce qui concerne l'objectif visé par « La rumeur, celle-ci pourrait avoir pour origine une volonté de certains milieux de mettre la pression sur Kabila qui s'apprête à briguer un 3ème mandat en modifiant la loi électorale en RD Congo 49(*)». Le sénateur Bemba a bénéficié, la semaine dernière, d'une liberté provisoire dans l'affaire de subornation des témoins, affaire dans laquelle il était poursuivi d'ailleurs au même titre que certains de ses proches dont les députés Fidel Babala, Aimé Kilolo et bien d'autres. La rumeur a pris racine lorsque la CPI a arrêté plusieurs proches du « Chairman » qui avait été acheminé à la Haye pour être relâché par la suite. Grâce à la liberté provisoire qui a été également accordée à Jean-Pierre Bemba par la chambre III de la Haute cour internationale. Voilà qui avait suffi pour que certains interprètent l'événement à leur manière créant ainsi de la confusion dans l'opinion publique Kinoise. C'est qui est certain est que Jean-Pierre Bemba reste et demeure en détention à la Haye. La liberté provisoire accordée à Bemba Gombo la semaine dernière, ne suffit pas pour lui permettre de regagner son pays alors que les médias locaux ont essayé de nous faire avaler le contraire. Pour plus de précision, dans le cadre de cette affaire, la liberté provisoire sollicitée par l'ancien vice-président de la RDC avait été purement et simplement rejeté.Ses avocats sont allés en appel en espérant obtenir gain de cause. Il faudra attendre le verdict pour voir s'il sera acquitté ou condamnée. La vérité est que s'il s'est acquitté, le numéro un du MLC bénéficiera de tous ses droits civiques et politiques pour briguer l'élection présidentielle parce que son casier judiciaire demeura vierge. Mais s'il est condamné et même s'il parvient à quitter la CPI dans peu de temps suite à la déduction de sa peine par rapport aux années déjà passées en prison il ne sera pas du tout éligible.50(*) L'accès ou la portée à l'information est réduit à un niveau tellement bas poussant ainsi la population Kinoise à douter de la crédibilité des médias. Et pire encore, aux nouvelles délivrée par ces derniers. Une situation compromettante pour la population Kinoise qui après s'être laissé amener à croire à une information fausse d'une telle envergure, ne sait plus à quel sort se vouer par ce que toutes les nouvelles que les médias annoncent ne peuvent être perçues que comme de la désinformation. Une information visant un objectif bien précis, un public bien déterminé qui, comme nous l'avons souligné un peu plus haut qu'elle pourrait avoir pour origine une volonté de certains milieux. Ces derniers visaient de mettre la pression sur Kabila qui s'apprête à briguer un 3ème mandat en modifiant la loi électorale en RD Congo. Un exemple bien illustré de la manipulation de masse et surtout dans le domaine de la politique par le biais de l'information. Pour être claire, cette information est un éloge, une propagande sur le leader du Mouvement de Libération du Congo sous prétexte de faire pression au régime actuel et garder à l'esprit de la population kinoise sa candidature aux élections présidentielles et dont on doit à tout prix préserver l'image et la dignité. Une longue absence qui pourrait couter cher au parti juge certains. Le MLC mise sur la libération de Bemba avant les élections générales de 2016. Le MLC tente de se mettre en ordre de bataille pour préparer un retour réussi pour son poulain, possible candidat à la prochaine présidentielle. La tâche est lourde. En 16 ans d'existence, le MLC a été privé de son leader pendant 8 ans déjà. Une absence qui n'a causé que des pertes au parti notamment : plusieurs cadres ont quitté le navire et se sont rapprochés de la majorité présidentielle, comme olivier Kamitatu, aujourd'hui ministre ou François Muamba, actuellement coordonnateur du mécanisme national de suivi de l'accord d'Addis-Abeba. Dernier départ en date : le numéro 2 du parti, Thomas Luhaka, qui rejoint le gouvernement de cohésion nationale, souhaité par le président Joseph Kabila. Pour Le MLC, faire croire en ses partisans à la libération avant 2016 du numéro un, pourrait avoir un impact positif sur la population qui semble perdre tout espoir et sens de combat. Surtout en voyant aussi les dignitaires du parti jeter l'éponge et rejoindre le camp adverse. L'informateur qui veut orienter la population à agir selon le vouloir des manipulateurs, sait aussi à quel résultat s'attendre. Il sied aussi de noter qu'à l'origine de cette information était un journaliste d'une chaine locale dont le sénateur Jean-Pierre Bemba est propriétaire (cctv). On comprend clairement qu'il a voulu manipuler l'opinion kinoise aux intérêts de son camp. Déjà pour fragiliser les partis adverses, le boom informationnel s'est avéré un atout pour le parti de J-P Bemba qui sait qu'avec telle nouvelle, le parti peu gagner en compétitivité et fera entendre de lui pour ses élections qui avancent à grand pas. Comme tous les partis, ils doivent tout faire pour conquérir et conserver le pouvoir de la gestion de la chose publique. La population est ce qu'on peut appeler ici, le terrain sur lequel tout se joue, tout se parie. C'est aussi elle seule qui a le droit d'élire et de choisir ses dirigeants. Et pour gagner ce pari, tout se mise sur l'opinion publique. Laver son image devant elle, rendre l'opinion favorable à son égard est un combat auquel se livre les politiciens. L'arme principale demeure l'information. Et comme c'est le cas ici : une informant de mensongère, une désinformation. C'est dire qu'autant d'enjeux pour son procès dont chaque parti (opposants, partisans et citoyens simples) s'attend à un objectif. En attendant cette échéance, la détention du chairman du mouvement de libération du Congo se poursuit sans ambages à la cour pénale internationale à la Haye.
* 47 Digitalcongo.net ; Kinshasa, 26 janvier 2015, Politique * 48 ConnectionIvoirienne.net, samedi 24 janvier 2015 * 49 Idem * 50 Digitalcongo.net ; Kinshasa, 26 janvier 2015, Politique |
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