1.8. Pratique et rites de
pêche
Beaucoup de plantes contiennent les produits chimiques, qui
ont été traditionnellement employés pour moissonner des
poissons dans presque toute la partie du monde. (Jenness, 1967).
Les pratiques de pêches aux stupéfiants
réalisées dans les contrées les plus diverses, sont
partout comparables. Le cas le plus simple est celui de la pêche en eau
douce et stagnante. L'opérateur se contente alors de répandre
dans l'eau le toxique broyé ou une macération aqueuse de la
plante, On peut obtenir ainsi une grande concentration de principes toxiques.
Ce sera le cas de la pêche à l'Eucalyptus,
telle que la pratiquent les australiens. Le poisson est alors
intoxiqué par des principes peu actifs. Le problème se complique
un peu lorsque le courant disperse le toxique; il faut alors des produits
réellement nocifs, à action rapide; on essaiera, en outre, de
lutter contre le courant par différentes pratiques : dérivations,
pêches pendant la période des basses eaux, barrages, etc.
1.9. Applications
Les applications des poisons de pêche, essentiellement
antiparasitaires, s'intègrent et débordent par le fait même
dans le domaine de la médecine et l'hygiène.
1.9.1. Applications
pharmaceutiques
L'utilisation dominante est, incontestablement, l'utilisation
insecticide qui conditionne toutes les autres. Elle s'explique surtout pour les
produits fruitiers et maraîchers destinés à être
consommés par l'homme. On distingue classiquement, selon leur mode
d'action, deux catégories d'insecticides : les insecticides d'ingestion
et les insecticides de contact. Qu'il s'agisse de l'une ou l'autre
catégorie, l'action varie non seulement avec l'origine du
végétal utilisé et son mode d'emploi, mais aussi avec
l'insecte visé et son stade de développement. D'une façon
générale, l'activité des poudres appliquées en
pulvérisations augmente avec la finesse des particules, le
véhicule utilisé à une influence particulièrement.
Importante, surtout lorsqu'il s'agit, non plus de poudres, mais de solutions ou
d'émulsions (Kerharo, 1960).
1.9.2. Application à
l'hygiène
Les applications des végétaux ichtyotoxiques
à l'hygiène; découlent directement de leurs
propriétés vermicides, arthropicides, raticides et antiseptiques.
En passant rapidement en revue les vers, arthropodes et rongeurs pouvant
être considérés, soit comme réservoirs de virus,
soit comme hôtes intermédiaires, soit comme agents vecteurs de
différentes maladies, nous soulignerons au passage
l'intérêt que pourrait présenter l'emploi de certains
ichtyotoxiques.
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