1.6.1. Roténone et
dérivés
Sur le poisson, la roténone est extrêmement
active puisque une solution de roténone de 75 milligrammes dans 100
litres d'eau tue des poissons rouges en 2 heures. On constate après une
courte période d'excitation, un ralentissement des mouvements
respiratoires, puis une incoordination motrice très nette : le poisson
ne peut nager qu'en rond, ou penché sur le côté; peu
à peu les mouvements sont plus lents, et le poisson meurt
paralysé. Par ingestion chez l'homme sain ou les animaux à sang
chaud la roténone n'est pas toxique.
1.6.2 Saponosides
Les saponosides sont tensio-actifs et cette
propriété explique leur action sur le poisson : la diminution de
la tension superficielle des couches limitantes cellulaires l'empêche de
respirer. Placé ainsi dans un milieu hypertonique, le poisson meurt
asphyxié, les échanges respiratoires ne pouvant plus avoir lieu.
On constate, en effet, que le poisson manifeste d'abord une mobilité
exagérée des ouïes, une excitation légère puis
faiblit peu à peu et meurt.
Mis dans l'eau pure des poissons en état d'intoxication
avancée se rétablissent rapidement leur action sur les animaux
à sang chaud paraît plus complexe : par ingestion, les saponosides
provoquent une congestion considérable du tube digestif
accompagnée d'hémorragies et de néphrites aiguës ;
par injection, ils provoquent une nécrose des tissus aux points
d'inoculation. Mélangés à d'autres substances toxiques,
les saponosides en favorisent l'action en augmentant d'une part leur
dispersion, et d'autre part, leur absorption au niveau des parois intestinales.
(Vellard, 1935).
1.6.3. Composés
divers
1.6.3.1 .Alcaloïdes et
Hétérosides
Etant donné la diversité des alcaloïdes mis
en évidence dans les plantes ichtyotoxiques, il est difficile d'avoir
une vue d'ensemble sur leur mode d'action. I1 semble cependant, que la plupart
des alcaloïdes isolés appartiennent au groupe des poisons du
système nerveux : soit qu'ils agissent sur les centres corticaux comme
la picrotoxine, soit sur les centres médullaires comme la strychnine et
la brucine, soit sur les terminaisons nerveuses comme la gelsémine ou
les alcaloïdes de Piscidia ergthrina.
Soit enfin sur les systèmes sympathiques comme
l'érythrophleïne. Les hétérosides paraissent surtout
appartenir au groupe des poisons cardiaques digitalines (Antiaris,
Strophanthus, Adénium, Thevetia, ...).Signalons enfin le
rôle des hétérosides cyanogénétiques dans des
plantes telles que Pangiumedule, Adeniacissampeloïdes et
Parkia f iliaoïdea.
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