Annexe 7
Brossard Sébastien Kaamelott : humour
télévisuel et série intertextuelle 106
Arthur et Guenièvre sont dans leur lit.
Guenièvre : Je sais qu'vous aimez pas
ça mais c'est qu'un mauvais moment à passer... et puis le peuple
vous verra un peu au moins. Arthur : Y a plus d'peuple aux
exécutions. C'est fini ça, maintenant c'est privé.
Léodagan, Lancelot, père Blaise.
Guenièvre : Oh ben non... j'avais choisis
ma toilette tout, j'me faisais une joie d'sortir !
GENERIQUE
Guenièvre déjeune avec sa mère dans la
salle à manger.
Séli : Vous f'rez rajuster votre coiffure
quand même pour tout à
l'heure !
Guenièvre : Pourquoi qu'est-ce qu'y a
tout à l'heure ?
Séli : Ben la pendaison ! Vous allez pas
y aller comme ça on dirait
qu'vous vous êtes coiffée toute seule !
Guenièvre : Mère je me suis
coiffée toute seule !
Séli : Eh ben voilà, du coup vous
ferez rajouter votre coiffure.
Guenièvre : T'façon j'y vais pas
à la pendaison.
Séli : Quoi ??
Guenièvre : Non j'y vais pas.
Séli : Vous êtes pas bien ? Si la
Reine va pas aux pendaisons
qu'est-ce que vont dire les gens ?!
Guenièvre : Les gens diront c'qui
voudrons, d'autant qu'y aura pas
le Roi non plus ni vous ni moi ni personne.
Séli : Mais qu'est-ce qui vous prend
ça va pas bien !
Guenièvre : Le Roi a décidé
qu'les pendaisons n'étaient plus
ouvertes au public !
Séli : Ah non mais pour qui y s'prend
celui là ! Ca fait 500 ans
qu'on fait comme ça et lui toujours plus malin qu'tout
l'monde il
change !
Brossard Sébastien Kaamelott : humour
télévisuel et série intertextuelle 107
Guenièvre : C'est l'Roi c'est lui qui
décide hein.
Séli : Oh non mais c'est dingue cette
histoire...Mais s'il a pas envie d'aller aux pendaisons il fait c'qui veut mais
qu'il empêche pas les autres de s'amuser !
Plus tard...Dans la salle de la Table Ronde :
Léodagan : Moi j'ai l'impression que
c'qui vous échappe, c'est la notion de spectacle.
Arthur : J'vais vous dire, j'ai jamais
aimé qu'il y ai du public aux exécutions. Toute façon
j'aime pas ça les exécutions.
Lancelot : Ah bon ?
Léodagan : Mais pourquoi qu'est-ce qui
vous gêne ?
Arthur : J'sais pas. J'aime pas ça,
j'saurais pas vous dire pourquoi... Léodagan : Oh mais
moi j'vais vous l'dire, ça vous plait pas parce qu'on doit être le
dernier pays à pratiquer la pendaison ! Voilà ! Et à une
pendaison j'm'excuse hein mais on s'emmerde.
Lancelot : C'est la justice, c'qui compte c'est
le résultat...
Arthur : Bah il m'semble oui...
Léodagan : Mais la justice me faites
pas marrer, ça dure des plombes le type remue à peine les doigts
d'pieds à quoi ça r'ssemble j'vous l'demande !
Arthur : Bah ça r'ssemble à une
pendaison à quoi voulez vous qu'ça r'ssemble on va pas faire
venir les danseuses et les montreurs d'ours.
Lancelot : La pendaison c'est sobre et
solennel, moi j'trouve ça parfait.
Léodagan : Prenez la roue, par
exemple, ça c'est festif. Le condamné est attaché et on
commence par lui casser les bras et les jambes, bon ben tout l'monde peut venir
avec son p'tit bâton, les gens participent, c'est convivial !
Lancelot : Non c'est atroce.
Léodagan : Mais pas du tout !
Arthur : Oh si ça craint, non
ça craint écoutez on passe quand même pour être un
pays moderne...
Brossard Sébastien Kaamelott : humour
télévisuel et série intertextuelle 108
Léodagan : Un pays bourré
d'délinquance, les types ont pas assez peur ! Ca impressionne qui la
pendaison aujourd'hui hein, mais personne ! Tandis que vous prenez par exemple
l'écartèlement... Lancelot : Ah voilà !
Ca oui, ça c'est super !
Arthur : Ah non alors ça justement
ça ça craint !
Lancelot : Oui mais y a du suspens, les gens se
d'mandent si c'est les bras où les jambes qui vont lacher en premier.
Léodagan : Eh bah oui et puis ça a
un peu d'gueule au moins ! Alors vous on s'demande c'qui vous plairait
hein...
Arthur : Bah j'vais vous l'dire, moi j'ai
pensé à un truc alors vous allez p'tet trouver ça con,
imaginez qu'on soit le seul pays, au monde, où on ne condamne plus...
à mort.
Lancelot et Léodagan le fixent.
Léodagan : Bon, écoutez Sire
j'suis désolé mais moi j'ai une diligence dans une heure, puis
faut qu'on aie bouclé hein. Puis j'ai pas trop le temps d'raconter des
conneries non plus.
Plus tard... Arthur déjeune avec son
beau-père.
Léodagan : Moi j'vous propose un truc, un
de ces jours, on s'fait une p'tite virée en Gaule vous et moi comme
ça on voit un peu c'qui s'fait à côté, mais rien
qu'pour piocher des idées !
Arthur : Piocher des idées d'quoi ?
Léodagan : Sur les exécutions !
Arthur (se frappe la tête) : Ah
non mais vous êtes comme ça hein ! Léodagan
: Mais soyez pas borné !
Arthur : Vous êtes pas borné vous,
j'vous dis qu'j'aime pas les exécutions et il faut qu'on aille en Gaule
maintenant !
Léodagan : Mais c'est juste pour voir
!
Arthur (s'énerve) : Mais c'est
tout vu ! Déjà qu'j'aime pas voyager si c'est pour aller voir des
mecs se faire dézinguer merci ! Léodagan : Mais
vous avez tort de pas vouloir régler l'problème hein si on veut
rester le pays le plus puissant il faut qu'on aie des exécutions
spectaculaires ! Vous passerez pas à côté !!
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télévisuel et série intertextuelle 109
Arthur : Eh ben si figurez vous ! Parce que
j'vais décréter que l'île de Bretagne est la
première nation où la peine de mort n'existe plus voilà
!!
Léodagan a les yeux ronds comme des
soucoupes.
Arthur : Non mais je sais je sais attendez...
Excusez moi c'est sortit comme ça, j'vais pas l'faire évidemment.
C'est l'idée oui l'idée, j'aime bien l'idée.
Léodagan : Sinon c'que j'peux vous
proposer, on attache le condamné, et on le balance sur un nid d'frelons.
C'est propre c'est sain. C'est rien qu'du naturel.
GENERIQUE
Arthur et Guenièvre sont dans leur lit.
Guenièvre : Alors ?
Arthur : On garde la peine de mort.
Guenièvre : Vous vous êtes
résigné ?
Arthur : Ben parce que j'ai pas eu l'choix !
N'empêche que ça
aurait été sacrément classe croyez moi.
Soi-disant qu'les gens sont
pas prêts...
Guenièvre : Ben pas de peine de mort,
c'est vrai qu'c'est un p'tit
peu déroutant...
Arthur : C'est l'avenir c'est tout, faites moi
confiance !
Arthur Voix Off : Dans 5 où 10 ans, y a
plus qu'les barbares qui le
feront.
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