INTRODUCTION
Malgré leur importance numérique, les jeunes
sont toujours des cadets des priorités des programmes gouvernementaux.
Les objectifs de développement du millénaire (ODM) ne parlent de
jeunes que d'une manière implicite. En dépit de son poids
démographique (62% de la population ont moins de 25 ans à
Madagascar), la jeunesse n'est toujours pas considérée comme
secteur prioritaire.
Les orientations du financement de TAFITA, sauf changement
récent, sont beaucoup plus axées sur le Sport que sur la
jeunesse. De même, les objectifs de développement du Document
stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP) ne
font aucune mention sur la place que tiennent les jeunes dans le
développement du pays. Pourtant tout le monde s'accorde à dire
que les grands changements du monde entier- et Madagascar n'y échappe
pas- sont les faits des jeunes. En effet il suffit de constater la proportion
des jeunes qui participent aux mouvements populaires.
Et même si les jeunes tiennent une place
stratégique dans le développement socio-économique du
pays, ne serait-ce que pour leur importance numérique, la jeunesse peut
être une période dangereuse pour les jeunes aux prises avec la
pauvreté et, en particulier pour les jeunes filles. D'où
l'importance de leur encadrement.
On constate que si les jeunes scolaires ont leur part
d'encadrement au niveau des écoles, les jeunes non scolaires et
déscolarisés lesquels restent souvent dans une situation
précaire et vulnérable n'en ont pas les leur alors que ce sont
ces jeunes qui sont les plus touchés par les impacts du problème
économique et de la pauvreté actuellement.
Les Maisons des jeunes, centres mis en place par l'Etat et les
seuls centres qui sont les plus proches des jeunes de par de leur implantation
dans les districts, sont des structures qui ont pour mission d'encadrer ces
jeunes et pourraient assurer ce défi si elles fonctionnent bien.
Ayant travaillé pour le compte d'un projet pour la
promotion de la santé reproductive des adolescents au niveau du
Ministère de la Jeunesse et des Sports, abrité par certaines MJ,
nous avons pu constater les potentialités qu`offrent ces centres pour la
promotion des jeunes en vue de la concrétisation du slogan maintes fois
scandé par les responsables et les politiques que « les
jeunes constituent un atout pour le développement
socio-économique du pays » ce qui nous a amené
à choisir comme thème de notre mémoire,
l'élaboration des stratégies pour la redynamisation de ces
centres car devant la situation de quasi délabrement des Maisons des
Jeunes actuellement, il y a donc urgence d'envisager d'autres stratégies
de rechange pour lancer les activités de ces structures d'encadrement
des jeunes au lieu d'observer avec impuissance leurs
détériorations et les maux évitables qui rongent nos
jeunes. Il y a lieu donc maintenant de réviser les stratégies
à adopter pour orienter les efforts à déployer pour
répondre aux besoins des jeunes
Les questions qui se posent sont alors les suivantes :
- En quoi et comment les structures étatiques comme
les Maisons des jeunes, puissent- elles avoir une autonomie tout en
réalisant leur mission première de promouvoir la jeunesse
malgache comme le stipule le décret régissant sa
création ?
- L'Etat arrive-t-il, seul, à faire face aux besoins
grandissants des jeunes avec la situation économique qui prévaut
actuellement au niveau du pays s'il est encore prêt à
poursuivre les méthodes traditionnelles ? Sinon, qu'est ce qu'on doit
faire ?
- Quelles stratégies et organisation à adopter
pour que le fonctionnement de ces centres ne constitue plus un lourd fardeau
pour l'Etat dans le processus actuel de désengagement de l'Etat et la
mise en place des régions et des communes , points d'encrage de tous
programmes de développement par les biais des Plans communaux de
développement (PCD) et des Plans régionaux de
développement (PRD) et de l'implication de secteurs privés dans
le cadre de la mise en oeuvre de la politique de 3P ?
Il convient toutefois de noter que ce travail ne se donne pas
pour objectif d'apporter une solution à tous les problèmes que
rencontrent les MJ mais il essaie de re(tracer) les voies qui permettent aux
acteurs impliqués dans la bonne marche des activités de cette
structure (du niveau central aux jeunes bénévoles) de faire vivre
et de pérenniser la MJ et les actions qui y sont initiées. Pour
ce faire, nous nous entendons de proposer des techniques de gestion et de
méthodologies adaptables à la réalité vécue
par les MJ et susceptibles d'améliorer la qualité de leurs
performances. Ainsi, notre contribution va se limiter sur :
- La proposition des axes d'orientation pour le redressement
et de l'autonomisation des Maisons des jeunes. Ce qui signifie
l`élaboration d'un plan stratégique pour la ré
dynamisation et relance des activités des Maisons des jeunes,
- La mise en place d`un mécanisme de management de
changement au niveau des politiques, des approches / procédures et de
management des hommes.
- Sensibiliser les acteurs impliqués dans les
programme de promotion de la jeunesse sur la possibilité d'autres voies
pour réussir. Car, actuellement au niveau du Ministère, pour les
responsables de chaque niveau hiérarchique, les mots d'ordre sont :
Esprit d'initiative, responsabilité et obligation de résultats
mesurés à travers la satisfaction des publics que l'on sert, donc
les jeunes en particulier.
Le fruit de cette étude servira pour les responsables
voulant servir les jeunes à travers les activités au niveau des
Maisons des jeunes d'outils de référence pour :
· Améliorer la performance de ces centres de
manière à ce qu'ils soient capables de continuer les
activités en cours et de trouver de nouvelles activités et
d'appuis au niveau local sans attendre le Ministère Central et des
bailleurs de fonds traditionnels pour travailler dans l`hypothèses
où l'aide finisse par être suspendu un jour.
· Identifier des orientations stratégiques en vue
de relancer les activités des Maisons des jeunes et tout en proposant
aux Responsables des Maisons des jeunes des outils en tant que guide de
gestion, leur permettant de faire face aux problèmes qu'ils ont
rencontrés depuis.
· Développer l'esprit managérial au
personnel, lequel consiste à mobiliser tous les acteurs susceptibles de
tirer profits (directs ou indirects) du développement des
activités de la Maison des jeunes et enfin,
· Proposer des améliorations aux cadres
juridiques régissant des Maisons les Jeunes, lesquels relèvent du
Ministère de tutelle, pour être conformes aux nouveaux
défis et au changement du contexte.
Dans le cadre de la réalisation de ce mémoire,
diverses méthodologies d'approche ont été adoptées,
à savoir (i) l'interview, (ii) études documentaires et
(iii) Observation directe.
- Interview direct
Nous avons utilisé cette méthode à
travers les enquêtes focus groups menés auprès des jeunes
vivant aux alentours des Maisons des Jeunes et à travers l'interview
direct de certains responsables des Maisons des Jeunes et d'autres responsables
des centres s'occupant des jeunes. Pour cela 10 focus groups menés dans
8 districts ont été réalisés regroupant en moyenne
de 12 jeunes de 16 à 28 ans.
- Etudes documentaires
La recherche documentaire se basait surtout sur les documents
relatifs à la stratégie et au management public. Si la recherche
de documents sur la stratégie a été d'un accès
facile, la recherche des documents internes nous posait un peu de
problèmes du fait de l'inexistence des documents, sur les
activités de Maisons des Jeunes (MJ) aussi bien au niveau central qu'au
niveau décentralisé.
- Observation directe
L'observation directe a été de plus en plus
utilisée à travers les missions sur le terrain auprès de
ces MJ. L'observation directe a été faite en parallèle au
focus groups.
Le présent travail se structure en trois grandes
parties. La première partie abordera les théories sur le
Management stratégique et ses applications dans le secteur public
où l'on abordera successivement la généralité sur
le management stratégique et l'application de ce concept dans le secteur
public, en particulier dans une institution qui s'occupe de la jeunesse.
La deuxième partie va se consacrer au diagnostic de la
Maison des jeunes où l'on abordera l'une après l'autre,
l'historique de la Maison des jeunes, l'analyse interne de ces structures en
faisant ressortir les forces et faiblesses et enfin, l'analyse externe pour
discerner les opportunités et menaces de l'environnement.
La troisième et dernière partie va traiter les
orientations stratégiques et la mise en oeuvre. Il va s'agir
d'identifier les orientations stratégiques résultant des
diagnostics effectués et de déterminer les grandes
activités à mettre en oeuvre et des implications que cela
comporte sur le plan juridique, organisationnel et structurel.
Première
Partie :
THEORIES SUR LE MANAGEMENT
STRATEGIQUE ET SES APPLICATIONS DANS LE SECTEUR PUBLIC
Chapitre premier
GENERALITE SUR LE MANAGEMENT
STRATEGIQUE
1.1.
Concept du Management
Le terme management est devenu en ce temps un concept
clé et envahit tout le champ d'une entreprise y compris les
organisations sans but lucratif. Si le management consiste à faire
fonctionner les principes de gestion (planifier, organiser, diriger et
contrôler), il ne se réduit pas à cette seule dimension.
Le management est un art et comme tout art, il consiste d'une
part à savoir adapter les méthodes et outils de gestion à
l'organisation que l'on dirige et, d'autres part, à savoir prendre
compte la spécificité de gens que l'on doit mobiliser,
entraîner.
1.1.1. Management stratégique et
management opérationnel.
Le management stratégique est une attitude, une
approche, une manière de penser, un ensemble de dispositions mentales et
psychologiques destinées à développer et à assurer
la mise en oeuvre des stratégies de gestion visant l'atteinte des
objectifs de l'organisation et la satisfaction continue des besoins actuels et
futurs du clients1(*)
C'est donc une approche visant à anticiper l'avenir et à
gérer le futur de l'organisation en fonction du présent
Quant au management ou gestion opérationnel, il s'agit
d'ensemble d'opérations et d'activités de base que l'organisation
doit mener pour justifier sa raison d'être et réaliser sa mission
et objectifs.
1.1.2. Planification et management
stratégique
Planification et gestion stratégiques vont l'une avec
l'autre. On ne peut pas développer un plan stratégique sans avoir
une idée claire sur la manière dont il sera effectivement
exécuté. Planification et gestion stratégique sont en
pratique une manière intellectuelle et une mentalité
stratégique de répondre aux changements internes et externes que
subissent le gestionnaire ou l'organisation.
La planification stratégique ou
planification organisationnelle est un exercice de clarification des buts
recherchés par une organisation et les moyens d'y parvenir. C'est un
processus permettant à une organisation d'identifier et de discuter des
questions clés organisationnelles, d'analyser son environnement, de
déterminer ses priorités et de tracer les grandes lignes de son
avenir à moyens et à long termes.
1.2. Pourquoi la planification stratégique ?
1.2.1. Définition du management
stratégique
Plusieurs définitions ont été
données par les littératures sur le management qui sont valables
les unes et les autres. Dans le cadre de notre contexte, la définition
donnée par Benjamin Crosby2(*) nous semble la plus appropriée. Pour cet
auteur, la gestion stratégique peut être définie comme
étant l'art et la science de formulation, de l'exécution et de
l'évaluation des décisions inter-fonctionnelles permettant
à une organisation ou une entité d'atteindre ses
objectifs.
Tel que l'implique cette définition, la gestion
stratégique se concentre sur l'intégration de la gestion, du
marketing, des finances/comptabilité, des prestations de services, de la
recherche et des systèmes d'informations pour arriver à la
réussite de l'organisation.
1.2.2. Pourquoi une planification
stratégique au lieu d'une simple planification ?
Devant l'évolution du contexte d'intervention, une
organisation doit se remettre en cause de temps en temps, pour ne pas dire
à tout moment, ne serait ce que pour éviter des routines qui
pourraient coûter cher pour l'organisation, d'une part et, d'autre part,
pour que l'on soit au courant des problèmes- souvent chroniques- que
l'on rencontre au niveau des organisations.
Ces problèmes s'agissent surtout, de ceux relatifs
à l'absence de vision et des valeurs communes partagées par tous
les membres de l'organisation, l'absence de stratégie qui se manifeste
par le pilotage à vue ou des stratégies mal formulées,
inadaptées aux attentes et aux réalités. Il y a aussi le
style de management inapproprié, c'est à dire que la philosophie
de gestion ne cadre pas avec la vision partagée et la culture de
l'organisation sans parler du profil bas (manque de loyauté, pas de
communication ouverte, absence de coopération et de l'esprit
d'équipe) de certains responsables.
La planification stratégique doit et peut apporter des
solutions ou du moins éclaircir les pistes pour résoudre ces
problèmes organisationnels.
Une organisation a donc plusieurs raisons pour s'engager dans
un processus de planification stratégique. Premièrement pour
renforcer l'organisation : réfléchir sur les idées et
les raisons d'être de l'organisation et d'examiner avec attention quels
sont ses idéaux et ses valeurs.
Deuxièmement, la Planification Stratégique aide
à découvrir des atouts que possède une organisation
car l'exercice de planification stratégique pousse les membres d'une
organisation à apprécier les atouts de l'organisation et à
examiner à quel moment ces atouts ont opéré au mieux.
Enfin, la planification stratégique est la
clarification de l'avenir et la transformation de la vision en action. En
effet, la planification stratégique permet de prendre du recul afin de
procéder à un auto examen et de déterminer si
l'organisation se dirige toujours vers la voie désirée. Elle
représente aussi l'occasion d'envisager d'autres options, de soulever de
nouvelles questions, de revoir la vision de l'organisation et la mise en oeuvre
de plan d'action, lequel constitue le moyen pour l'organisation de construire
son avenir et de passer du rêve à la réalité.
1.2.3. Planification
stratégique : Quelles réponses apporte-t-elle
concrètement ?
Que la planification concerne un programme, un service, une ou
une entière organisation/institution, les questions auxquelles on va
répondre au cours de la démarche sont les mêmes :
- Pourquoi l'organisation existe-t-elle ? La
réponse à cette question sera l'énoncé de mission
ou de mandat qui décrit les buts et les valeurs de l'organisation.
- D'où l'organisation tire-t-elle sa vie et son
sens ? Cette question permet de découvrir les occasions où
l'organisation a opéré au mieux de ses capacités. On
découvre ici les forces stimulantes qui lui donnent vie et sens.
- Que l'organisation souhaite accomplir ? Ce sont des
propositions pour l'avenir, parfois appelés buts stratégiques qui
décrivent l'état idéal de l'organisation.
- Quels sont les atouts de l'organisation ? On dresse
ici la liste des meilleures pratiques de l'organisation, les facteurs qui ont
été à l'origine des succès connus dans le
passé de l'organisation
- Dans quelle direction l'organisation souhaite-t-elle
s'engager ? La réponse à cette question sera un
énoncé des perspectives d'avenir qui décrit
brièvement une vision du meilleur avenir possible de l'organisation, ce
que l'on souhaite créer ou espérer devenir.
Bref, la planification stratégique décrit
comment les responsables d'une organisation peuvent orienter « le
profil » de leur organisation ou programme afin de pouvoir relever le
défi de l'avenir. Elle fournit en détail les différentes
étapes du processus de planification et donne des directives aux
responsables qui souhaitent utiliser le processus.
1.3. Principes de l'approche stratégique
1.3.1. Distinction entre planification et
gestion stratégique
Avant d'aborder le processus de planification
stratégique, il y a lieu de faire une distinction entre la planification
et la gestion stratégique.
La planification et la gestion stratégique sont souvent
utilisées de manière interchangeable, ce qui entraîne une
certaine confusion dans l'utilisation appropriée de chaque concept . La
distinction entre la planification stratégique et la gestion
stratégique dépend surtout de la où s'arrête le
processus ou de l'importance que l'on accorde aux différentes parties du
processus. La planification stratégique insiste d'avantage sur
l'élaboration du plan stratégique et suppose souvent
l'application du dit plan.
La gestion stratégique comprend et insiste tout
particulièrement sur l'aspect de mise en oeuvre. Cela ne signifie pas
que l'élément de planification est moins important, mais tout
simplement que la mise en oeuvre est tout aussi importante.
Dans la pratique et cela est confirmé par certaines
littératures et, comme l'a confirmé notre professeur en
Management stratégique, la planification recoupe également les
« volets gestion » de la mise en oeuvre et de même,
lorsqu'on utilise le terme gestion stratégique, il implique
également le volet « planification »
1.3.2. Les éléments qui
composent l'approche stratégique
De manière générale, quatre grands
éléments composent l'approche stratégique que sont
l'orientation vers l'avenir, orientation dirigée vers
l'extérieur, l'ajustement de l'organisation au contexte et enfin, la
continuité du processus en cercle sans fin.
1.3.2.1. Orientation vers l'avenir
Stratégie ou point de vue stratégique signifie
un esprit capable de se tourner vers l'avenir. La stratégie ne concerne
pas le passé sauf pour s'inspirer des leçons et des enseignements
pouvant être tirés de l'expérience.
L'approche stratégique est donc orientée vers
l'avenir. Elle reconnaît que le contexte changera. C'est une orientation
dans le long terme qui essaie d'anticiper les événements
plutôt que de réagir lorsqu'ils surviennent. L'approche pousse les
responsables à se demander ce que son organisation aimerait être
après un certain temps, ce qu'il lui faudra pour y arriver et comment
élaborer les stratégies et les moyens à cette fin et
enfin, comment gérer ces stratégies pour atteindre les buts et
les objectifs de l'organisation.
On sait bien que l'on ne peut contrôler l'avenir mais on
part du principe selon lequel, si l'on anticipe, les organisations peuvent
aider à façonner et à modifier l'impact du changement
environnemental.
1.3.2.2. Orientation vers l'extérieur
L'approche stratégique a une orientation dirigée
vers l'extérieur. Elle tient compte de plusieurs composantes du contexte
dont la politique, l'économie, la démographie, la technologie et
la dimension sociale. La pensée stratégique reconnaît que
chacun d'entre eux peut, soit entraver soit faciliter une organisation qui
cherche à mettre en oeuvre sa politique.
La politique du gouvernement, à travers les
décisions prises par le Ministère de la Jeunesse et des Sports,
déterminera par exemple le type de politique appliqué pour les
Maisons des jeunes ; l'économie déterminera le niveau de
ressources qui y sont allouées et les facteurs sociaux pourraient bien
déterminer qui seront les bénéficiaires de l'organisation.
La pensée stratégique reconnaît et accorde
une place de toute première importance à la politique et à
l'exercice de l'autorité politique. Les responsables ne sont pas libres
de faire ce qui leur plait. Ils doivent être sensibles aux
différents besoins de groupe qui ont de l'influence sur ces
activités au niveau national et au niveau local. Les acteurs politiques
sont probablement parmi les plus important de ces groupes.
1.3.2.3. Prise en compte de
l'environnement
L'approche stratégique cherche à bien ajuster le
contexte et l'organisation (objectifs, stratégies, les structures et les
ressources) et prévoit ce qu'il faudra faire pour assurer une bonne
attente continue. Dans des conditions de rapides changements politiques,
économiques et sociales, les stratégies peuvent vite devenir
obsolète ou ne plus répondre à des buts utiles ou encore
les ressources dont l'organisation avait besoin depuis toujours pour produire
les services et des biens qui risquent soudainement de ne plus être
disponibles.
L'approche stratégique reconnaît que pour
maintenir cette union avec l'environnement, il faudra réévaluer
continuellement les différents éléments de l'organisation
et les modifier au fur et à mesure qu'évolue l'environnement.
1.3.2.4. Le cercle sans fin
Enfin, l'approche stratégique est un processus continu
qui reconnaît qu'il faut être ouvert aux buts et aux
activités changeantes au vu des nouvelles circonstances de
l'environnement. C'est un processus qui exige des mécanismes de suivi et
d'examen susceptibles de ramener constamment les informations au responsable.
La gestion et/ou planification stratégique n'est pas une approche
à caractère ponctuel, elles sont continues.
Pris ensemble, ces attitudes et comportements nous montrent
comment approcher ou réfléchir à la manière dont on
peut gérer ou exécuter les changements d'orientation ou de
politique. La gestion ou la planification stratégique n'est donc pas
quelque chose qui ne peut être appliquée qu'une fois puis
oubliée ou ignorée. En ce sens, c'est plus qu'un outil, c'est une
disposition mentale
1.4. Le processus de gestion stratégique
Les étapes de gestion stratégiques sont
nombreuses et variées selon les auteurs. Mais principalement, le
processus de gestion stratégique comprend trois étapes, à
savoir, la formulation de la stratégie, la mise en ouvre et
l'évaluation de stratégie.
1.4.1. La
formulation de la stratégie
Cette première étape se compose de plusieurs
points :
Le premier point est qu'il faut se mettre d'accord sur le
processus. Le premier jalon du processus de gestion stratégique est de
se mettre d'accord non seulement pour exécuter le processus mais
également sur la manière, les délais et les personnes
auxquelles les tâches seront confiées. Vu que la gestion
stratégique n'est pas un exercice ponctuel, il est capital de s'engager
dans le long terme. Sans cet engagement, surtout des cadres supérieurs
de l'organisation et de ceux qui auront une responsabilité directe au
niveau de l'application, l'exercice sera stérile et probablement sera vu
comme une perte de temps. Pour démarrer le processus, il faut d'abord
que l'accord et l'engagement soient obtenus de l'un ou plusieurs des hauts
cadres de l'organisation.
Le deuxième point est l'identification et la
clarification de la mission, des stratégies et des objectifs actuels de
l'organisation. Après l'accord et l'engagement des hauts responsables,
la première tâche est de déterminer ce qu'est
l'organisation et où elle se trouve, c'est à dire connaître
l'organisation et la situation de départ. Plusieurs questions pourraient
être posées pour cela, par exemple, quels sont les besoins que
l'organisation cherche à satisfaire, il s'agit de besoins de quelle
cible et quelle est la valeur de la satisfaction de ces besoins. On se demande
aussi sur les personnes qui composent l'organisation. Quelles sont leurs
valeurs et quels sont les besoins que l'organisation satisfait pour eux. Cela
est important car dans le contexte du manque de ressources, une organisation
qui ne satisfait qu'à des demandes marginales est vulnérable aux
coupures budgétaires.
Toujours dans le cadre de ce deuxième point, la
clarification de la mission, des objectifs et des stratégies est
fondamentale pour démarrer le processus stratégique. En fait,
c'est un énoncé qui nous montre où se trouve
l'organisation, ce qu'elle fait et comment elle gère ses
activités. Cela devrait également aider à clarifier les
politiques ou les demandes qui peuvent être facilitées par
l'organisation et celles qui seront entravées.
Le troisième point est l'identification des points
forts et des points faibles de l'organisation. Il s'agit d'examiner la base des
ressources de l'organisation (compétences, équipements,
ressources financières, etc...). on se demande si l'organisation a les
moyens financiers et des ressources internes pour atteindre ces objectifs ou
pour faire avancer ses stratégies.
En plus de l'analyse de ressources, l'organisation doit
également examiner sa performance, c'est à dire les
activités ou les tâches qu'elle réalise bien et celles qui
laissent à désirer. Outre les compétences et les
ressources, l'organisation se doit d'examiner d'autres éléments
de l'organisation interne : Quelle est la nature du climat organisationnel
(existe-t-il des clivages, est- il conflictuel ?) Est ce que les membres
du personnel s'adaptent bien et quelle est la nature et la souplesse de la
structure organisationnelle ? Et autant d'autres questions pour les
facteurs internes de l'organisation.
Comme une organisation se situe dans un contexte
évolutif donné, l'élaboration de stratégie, en plus
de l'analyse de forces et faiblesses de l'organisation, doit aussi
évaluer les menaces et les opportunités qu'offre son
environnement. Il y a souvent chez les gestionnaires/responsables une tendance
à se concentrer sur les dimensions internes de l'organisation alors que
les changements de politiques connaissent d'importants changements et demandent
que l'on explore consciencieusement.
Les changements politiques, économiques, sociaux et
technologiques influenceront la direction et la forme des politiques et des
objectifs de l'organisation. Dans les organisations comme les MJ, le contexte
bureaucratique et institutionnel est un facteur important de l'environnement
externe. Est ce qu'elles sont autonomes ? Se réfèrent-elles
toujours au ministère de tutelle pour chaque action ou
devront-elles coordonner leurs actions avec d'autres entités et quelle
est la nature de ces mécanismes ? Est ce que d'autres organisations
participent à la même activité et quels sont leurs
rôles ? Y a t -il des encouragements à la
coopération ? etc...
1.4.2. Mise en
oeuvre de la stratégie
Avant la mise en oeuvre proprement dite, deux principales
questions méritent d'être prises en considération :
- Primo, l'identification des grandes questions
stratégiques. L'information dégagée lors des étapes
précédentes va permettre de retenir un ensemble de questions
fondamentales ou des problèmes clés sur la manière dont
l'organisation cadre avec son environnement. Les questions stratégiques
sont les principaux problèmes dont il faut s'occuper efficacement. Les
problèmes stratégiques spécifient exactement le
problème ou la question de voir pourquoi il y a un problème au
sein de l'organisation et quelles sont les conséquences de
l'inaction.
- Secundo, analyse et sélection des diverses
stratégies de gestion des problèmes identifiés ci-dessus.
Il s'agit de se donner des stratégies pour résoudre les
problèmes une fois qu'ils sont identifiés.
Généralement, on identifie plusieurs option pour faire face
à un problème puis on les examine pour comparer leur
viabilité, leur faisabilité et leur
désirabilité.
Une fois que les options stratégiques sont retenues, il
faut les mettre en oeuvre. Il convient de rappeler que la mise en oeuvre de la
stratégie n'est pas un processus automatique. La première
étape concerne l'élaboration d'un plan d'action, qui est un
énoncé sur le quoi, qui, quand et comment les actions
nécessaires pour réaliser la stratégie seront
menées à bien. Ce plan spécifie également les buts
et les objectifs de performance.
La seconde partie de l'exécution comprend des actions
visant à diriger et à utiliser des ressources. Dans le contexte
d'un changement de politique, ces actions pourraient concerner, entre autres
choses, des changements dans les structures organisationnelles, l'affectation
de personnel, la mise en place de nouvelles procédures, la production de
nouveaux services ou produits et de leur promotion, la mise en place de
nouveaux mécanismes financiers, l'organisation de coalition et de
mécanismes de collaboration avec d'autres organisations. Il convient
donc de noter que la responsabilité du gestionnaire
dépasse la simple opération interne de son organisation
puisqu'il doit également voir si celle-ci concorde avec l'environnement.
1.4.3.
Evaluation
L'évaluation c'est le suivi et examen de la
performance. La gestion stratégique suppose un changement continuel.
Aussi, des mécanismes doivent être adoptés pour suivre et
analyser la performance de l'organisation face aux buts et objectifs
fixés dans le plan d'action. Lorsque le contexte change, lorsque les
ministres changent, que les élections ont eu lieu ou que les budgets
fluctuent, les priorités pourraient changer aussi. Tous ces
éléments peuvent modifier la performance.
Le processus de suivi devrait être continu,
régulier et revenir étayé le processus décisionnel.
Les responsables devraient se donner des mécanismes de contrôle
pour juger de l'efficacité des ressources utilisées et des
mécanismes d'impacts permettant de soupeser la valeur de ces actions.
Pourtant le processus de suivi devrait être opportun et pratique.
En conclusion ces étapes se résument en la
connaissance de l'organisation et la situation de départ ; de la
décider où l'organisation veut aller ; d'inventer et choisir
comment y aller, et enfin de déployer la stratégie et
évaluer l'atteinte des objectifs qu'on s'étaient fixés.
Chapitre
deuxième
LE MANAGEMENT
STRATEGIQUE AU SEIN DU SECTEUR PUBLIC
2.1. La planification stratégique dans le secteur
public
La littérature consacre une grande attention à
la gestion et à la planification stratégique mais surtout pour le
secteur privé. Toutefois, ces dernières années, on note de
plus en plus d'intérêts et de documentation sur les applications
dans le secteur public. La gestion stratégique et la gestion publique
bien que différentes en apparence se chevauchent souvent. En effet,
selon Harald Cleveland3(*)
« Nous nous attaquons à des problèmes qui remontent
à 20 ans avec des plans de cinq ans, un personnel nommé pour deux
ans et des affectations budgétaires d'un an »
Cette situation résume bien pourquoi les responsables
de nos jours dans le secteur public doivent planifier et gérer
stratégiquement. La nature de plus en plus rapide de changements ainsi
qu'une plus grande ouverture des contextes politiques et économiques
demandent un point de vue différent de celui nécessaire à
des époques plus stables où tout est prévisible.
A présent, les systèmes ont changé et le
pays a connu un climat politique de plus en plus instable et un taux de
croissance économique inférieur à celui de l'inflation,
les budgets sont constamment revus à la baisse, les ressources sont de
plus en plus imprévisibles et il n'est possible de planifier dans le
sens traditionnel.
Le but de la gestion stratégique est de remplir une
fonction médiatrice entre l'organisation et l'environnement. La gestion
dans le secteur public demande forcement qu'on prête attention à
l'environnement organisationnel vu que l'autorité politique externe
provient de l'environnement. C'est la raison pour laquelle une gestion efficace
doit faire attention à la stratégie, un point de vue externe
2.2. Management et administration publique
2.2.1. Le
changement du contexte d'intervention
La fonction publique est soumise, ces derniers temps, à
une forte pression alimentée par les attentes et frustrations des
citoyens. Ces derniers ne remettent pas peut être en cause le statut des
fonctionnaires ni de règles des procédures. Leurs attentes se
focalisent essentiellement sur l'amélioration du facteur relationnel,
sur la simplification des formalités inutiles, sur la
nécessité de trouver facilement des bons interlocuteurs, sur la
limitation des processus administratifs redondant en vue de rapidité de
services.
De plus, les évolutions de la société et
de la technologie et surtout les orientations initiées par le
Président de la République actuel imposent leurs propres
impératifs de changement dans le domaine de gestion des affaires
publiques (méthodes de travail, formation des agents et des relations
hiérarchiques). Ces pressions multiples et constantes impliquent une
profonde transformation des actions au sein des unités administratives
pour qu'on puisse parler du Management car l'enjeu est actuellement
concentré sur la capacité des unités administratives et de
collectivités territoriales et de leurs dirigeants à faire
évoluer l'efficacité des prestations du service public.
2.2.2. Diffusion du
Management dans le secteur public
L'introduction dans l'administration des principes de
management comme étant une nouvelle valeur pourra se heurter à
des obstacles dans la mesure où l'administration a été
bâtie sur des principes diamétralement opposés : son
but n'était pas le rendement, mais le service du public, et avant de
rechercher l'efficacité, elle était censée veiller
à la régularité de ses démarches.
De ce fait, la logique managériale pourrait être
considérée comme inapplicable dans l'administration, en tant que
contraire à sa finalité propre. Cela explique la critique
formulée actuellement à l'encontre du Président de la
république disant que la gestion des affaires publiques est
différente de celle appliquée dans les entreprises
privées.
Mais l'administration est condamnée à se
convertir au management. Cette conversion résulte de modification
profonde au sein même de l'institution administrative. D'abord, la
position de l'administration dans la société a changé.
L'administration n'est plus cantonnée dans des attributions
limitées. Son champ d'action s'est dilaté aux dimensions de la
société tout entière.
Devenue un véritable agent économique,
l'administration gère elle même une série
d'activités essentielles à la vie nationale. Or si elle
prétend agir sur le marché, elle en subit aussi les contraintes.
Les entreprises publiques sont bel et bien amenées à
intérioriser, du moins partiellement, la logique de la
compétitivité et de la rentabilité qui est celle du
secteur privé.
Par ailleurs, l'ampleur des tâches que l'administration
est appelée à assumer et la responsabilité qui lui est
confiée de veiller au développement d'ensemble de la
société impliquent la réorientation de ses
méthodes : dotée de ressources limitées,
l'administration est tenue de les employer à bon escient, en
définissant certains objectifs prioritaires, en se donnant une
stratégie cohérente d'intervention et en évitant toute
déperdition de moyens. L'impératif d'efficacité semble
dès lors peser sur l'administration avec plus de force encore que sur
les entreprises privées, dans la double mesure où elle est
garante du bien être collectif et comptable des ressources qui lui ont
été confiées pour y parvenir.
Ensuite le modèle administratif traditionnel s'est
révélé incapable de faire face aux nouvelles donnes. La
rigidité, le formalisme, la lenteur qui sont les signes distinctifs de
ce modèle, sont incomparables avec les fonctions désormais
assignées à l'administration, qui exige au contraire souplesse,
faculté d'adaptation, rapidité de réaction. Le mode de
fonctionnement bureaucratique est frappé d'obsolescence. Il constitue un
obstacle et frein à débloquer pour que l'administration puisse
jouer pleinement son rôle et sans pour autant entrer dans
l'illégalité, il faut admettre que l'obéissance
scrupuleuse à la loi ne suffit plus à doter l'action
administrative d'un bien-fondé incontestable
2.2.3. La raison du
management dans le secteur public
De nos jours, l'administration va se trouver insensiblement
contaminée par la nouvelle mystique de l'efficacité et de la
rentabilité. Le postulat ancien selon lequel la gestion publique ne
saurait être mesurée en terme d'efficacité va
progressivement céder la place à l'idée que
l'administration est tenue, tout comme les entreprises privées, de
rechercher une productivité accrue et de rationaliser ses
méthodes de travail en faisant appel aux techniques modernes
d'organisation et de prise de décision. Tous les services publics
étant plus ou moins justiciables de jugement de
coût-efficacité et que rien ne s'opposerait plus à la
transposition des principes de management dans la gestion publique.
Pourtant il faut se rendre compte que le management ne s'offre
pas à porter remède aux ratés de la bureaucratie. Il se
présente comme une alternative nouvelle, apte à se substituer de
manière avantageuse à l'ancien système, non à
l'amender.
La logique du management basée sur les principes de
réalité est elle compatible avec la logique juridique de
l'administration ? La réponse peut varier selon les analystes, mais
à notre avis, la réponse est oui. L'efficacité
apparaît aujourd'hui comme nouveau dogme, un nouvel impératif
catégorique de l'administration sous tendue par la rationalité
managériale. Tout comme le respect du droit conditionnait la
rationalité et la légitimité de l'action administrative,
c'est désormais l'efficacité qui, attestant la rationalité
de son action, renforce le capital de légitimité de
l'administration.
Le management se présente d'abord comme une
théorie de l'action efficace fondée sur la gestion rationnelle
des hommes et des moyens. Le mot d'ordre de jugement par les résultats
donnera naissance à un type d'organisation tout entière
structurée en fonction de la contrainte du but qui remplace la
contrainte de la règle. L'administration doit donc donner d'elle
même l'image de l'efficacité. La justification de son action ne
réside plus dans les prescriptions légales, en amont, mais dans
la réussite, en aval, des opérations qu'elle engage. On la jugera
sur les résultats qu'elle est capable d'atteindre, sur son aptitude
à gérer rationnellement les moyens dont elle dispose en vue
d'obtenir le meilleur rapport coût -objectif.
2.3. Management dans le secteur de la jeunesse
La crise économique et sociale qui touche les jeunes,
la remise en question de l'Etat providence et les réformes mises en
oeuvre justifient l'introduction d'une nouvelle façon de gérer
les Maisons de Jeunes.
Certes, les termes « manager » et
« management » peuvent parfois paraître quelque peu
étrangers au jargon spécifique des organisations de jeunesse.
Pourtant, la management n'est pas une pratique réservée aux
seules entreprises à but lucratif comme nous venons de montrer supra.
Beaucoup de facteurs justifient l'introduction du système
managérial au sein de structure qui se charge des actions en faveur des
jeunes.
2.3.1. Les
orientations des programmes en faveur de la jeunesse
Les changements qui se sont accélérés
après la chute des régimes communistes avec comme
répercussion l'abandon de l'idéologie socialiste à
Madagascar ont eu d`impacts majeurs sur le travail en matière de
jeunesse et en particulier les activités de la MJ.
Les idéologies globales voulant faire les jeunes de
« pépinières
révolutionnaires/révolutionnistes » ont perdu de leur
crédibilité et de leur importance tandis que l'économie de
marché, la globalisation gagnaient du terrain. Avec le
fameux« Samy mandeha, samy mitady » ou le chacun pour
soi prôné en haut lieu à la fin des années 80,
l'Etat se désintéresse progressivement de secteur non productif,
exception faite de la défense, l'éducation et la santé.
Les MJ se trouvent alors complètement
abandonnées à elle seules. Aucune allocation, sauf provenant de
quelques projets à court terme, n'a été faite. Les
dégâts causés par des cyclones attendent des dizaines
d'années voire vingtaine pour être réparés. Les MJ
se livrent à elle seules. En effet, le travail de jeunesse se trouvait
quelque peu en perte de vitesse. Des jeunes animateurs / coordonnateurs
formés à l'INJL Carion se trouvent encore jusqu'à ce jour
non recrutés. Quelques uns qui ont eu la chance d'être
casés, au lieu de s'occuper directement des jeunes, officient dans le
bureau ou travaillent dans des projets financés par les bailleurs de
fonds.
Depuis ces derniers temps, pourtant, une prise de conscience
généralisée en faveur de la jeunesse s'est
manifestée. Cela a commencé avec la prise en compte des jeunes
dans les conférences internationales pour ne citer que la CIPD en 1994
au Caire, l'émergence de programme de jeunesse de l'union
européenne, le Comité de la Jeunesse et des Sports de
l'Océan Indien et le développement de politiques nationales de
jeunesse.
Plusieurs initiatives ont été entreprises dont
la formation aux responsables. Le développement et la consolidation du
programme exigeaient de donner la place requise à la formation.
L'élan impulsé à la formation, a favorisé un
transfert de priorité allant de l'éducation politique/sociale
vers des compétences techniques, administratives et managérial.
Les travailleurs de jeunesse devraient à présent monter et
administrer des projets, puis en rendre compte. Les organisations de la
jeunesse « traditionnelles » se devraient à
présent de s'impliquer dans cette même mission.
2.3.2. La
libéralisation et l'approche basée sur les résultats
Le retrait du secteur public de nombreux projets associatifs
et socio-politiques et la crise financière, associés aux efforts
pour l'ajustement structurel, se sont traduits par une raréfaction des
ressources disponibles pour soutenir ou suivre les activités socio
éducatifs. Et l'on voit de plus en plus actuellement l'adoption de
pratiques commerciales et de l'idéologie libérale dans le secteur
social. Les projets sociaux et projet des jeunes devaient être autonomes
car les emplois n'étaient plus assurés et les structures
n'étaient plus soutenues. La priorité allait désormais aux
résultats et le soutien aux projets, et non plus aux organisations en
tant que telles.
La prédominance de l'idéologie (néo)
libérale et de ses principes se sont indubitablement traduits par
l'application de critères « commerciaux » dans le
secteur non commercial, la société civile et le secteur public.
Parmi les principes qui nous intéressent le plus dans cette nouvelle
orientation, citons notamment la responsabilité, la rentabilité
et plus généralement les techniques de management des entreprises
appliquées au secteur non commercial et à but non lucratif. Il
faut donc survivre dans cet atmosphère où tout ce qui
n'était pas du domaine commercial est suspect, voire voué
à l'échec à plus ou moins longue
échéance.
En outre, il y a déplacement des accents en
matière d'aide politique et au développement. Les principes qui
régissent la coopération et l'aide au développement entre
le Nord et le Sud ont connu un changement d'orientation. Les pays donateurs et
les Bailleurs de Fonds ont associé l'aide au développement
à la notion de résultats. A présent, le soutien va presque
exclusivement aux projets, notamment de faible envergure
démontrant des résultats tangibles, et non plus aux
politiques.
En plus, le programme de financement ne prévoyait pas
la couverture des coûts structurels des organisations. Pour les projets
au niveau de la MJ, il incombe à l'Etat de trouver des contributions
complémentaires.
2.3.3.
Individualisation et fragmentation de la jeunesse et des groupes de
jeunes
Du fait de l'érosion des modèles collectifs
d'association et de participation sociale des jeunes, combinée au
développement de leur prise de conscience personnelle et de leur
réflexion et au rejet ou au déclin des modèles
traditionnels - les engagements à long terme sont devenus de plus en
plus obsolètes chez les jeunes d'aujourd'hui, parce que moins en phase
avec la réalité qu'ils vivent.
Dans la société de risque d'aujourd'hui,
l'individu doit davantage prendre ses propres décisions, faire des choix
et assumer la responsabilité de sa vie et de son avenir. La disparition
progressive de certains modèles de référence collectifs
sociaux, culturels a aussi conduit à une fragmentation de la jeunesse et
à la multiplication des processus d'identification, tant synchroniques
que diachroniques.
Dans ce nouvel environnement, les organisations de jeunesse et
les institutions, notamment les MJ, doivent relever le défi de
l'adaptation et de la modernisation : Assurer la réponse aux
besoins pressants et immédiats exprimés par les jeunes tout en
proposant un ou des programmes d'action immédiate et des engagements sur
le long terme, même si cela semble beaucoup plus difficile. Aujourd'hui,
pour la plupart de jeunes, les mots d'ordre sont le court terme et si possible
tout de suite.
A l'idéalisme et à l'engagement politique
caractérisant le siècle dernier sont venus se substituer le
réalisme et l'action, qualités associées à des
projets de petite envergure, qu'ils soient des projets propres de la MJ ou au
bénéfice de la collectivité. De ce fait, les
résultats visibles et les expériences vécus maintenant
gagnent en attrait du fait de leur nouveauté et de leur potentiel
socialement vendeur.
Les jeunes sont aujourd'hui moins susceptibles de se mobiliser
pour une organisation, un programme ou une cause. A la place des
préoccupations globales, l'environnement, la démocratie, on
trouve à présent des préoccupations liées à
la pauvreté, l'emploi, la vie quotidienne et dans une certaine mesure
à la globalisation et aux possibilités d'y participer via des
moyens tels que l'informatique et l'internet. La Maison des jeunes devront donc
à mesure de répondre à ces attentes. Mais cela suppose,
bien sûr que l'on révise les façons traditionnelles avec
lesquelles on a procédé pour gérer ces structures.
Le management stratégique trouve donc sa justification et
son terrain de prédilection dans ce contexte pour que ces centres
puissent identifier les orientations nécessaires tout en s'engageant
dans les activités à court terme qui ne sont que de jalons pour
atteindre les objectifs fixés au préalables et à
moyen / long terme.
2.4. Les pensées stratégiques
Pour réussir une planification stratégique, il
faut des penseurs stratégiques. Penser stratégiquement est un
talent fort utile que les responsables d'une organisation et surtout ceux qui
en chargent de la supervision peuvent utiliser pour élaborer les plans
d'action des programmes qui permettront d'atteindre des objectifs et d'utiliser
au mieux les ressources disponibles. Par le passé, seuls les hauts
responsables et les décideurs de grandes organisations pouvaient
formuler des stratégies. Or le programme qui s'occupe de services pour
les jeunes les jeunes réussissent ou échouent là
où il y a contact avec les bénéficiaires. Il est donc
absolument essentiel que l'on pense stratégiquement au niveau même
de la MJ.
S'il y a programme à mettre en oeuvre, le temps des
responsables de MJ est généralement absorbé par les
activités essentielles des opérations journalières :
assigner ses tâches au personnel membre de l'équipe,
répondre aux demande du niveau central et s'occuper des urgences de la
journée. Etant donnée qu'ils doivent consacrer tant d'attention
à des besoins immédiats, il est normal que les responsables ne
s'occupent que des problèmes internes et oublient les grandes
questions : « pourquoi sommes nous ici »,
« le programme accomplit-t-il ce qu'il doit accomplir » et
« quels autres services devrions nous fournir ? »
2.4.1.
Développer la capacité de penser stratégiquement
Les sports, les jeux, les campagnes militaires, les affaires,
la planification de carrière ou les projets de vacances : toutes
ces activités ont recours à une stratégie. Mettre au point
une stratégie permet aux responsables d'élaborer des approches
qui les aideront à relever avec succès les défis d'un
avenir souvent imprévisible. Dans toute l'histoire, des
communautés ou villages, les nations et les armées ont
pratiqué la pensée stratégique afin d'améliorer le
niveau de vie, d'élargir l'influence politique, de conquérir des
ennemies.
Afin d'aider les jeunes dont ils servent en premier lieu, les
responsables de MJ et les chefs hiérarchiques ont besoin de
stratégies qui répondent aux conditions géographiques,
économiques, sociales et culturelles dans lesquelles fonctionnent le
programme. En développant leurs compétences de pensée
stratégique, les responsables peuvent assurer facilement que leurs
programmes répondent à l'évolution du contexte dans lequel
ils travaillent.
Pour penser stratégiquement, les responsables de MJ
doivent prendre de recul par rapport à leurs activités
journalières. Ils doivent commencer à s'interroger sur les
besoins actuels et futurs de bénéficiaires, comment les
satisfaire et comment lier ce qu'ils font aujourd'hui avec ce qu'ils devront
faire à l'avenir. Une bonne stratégie doit se servir de guide
routière pour l'avenir. Elle montre où l'on veut aller et aide
à choisir la(les meilleure(s) route(s) pour y arriver.
Décider de la meilleure manière d'atteindre les
objectifs d'un programme est difficile parce que les meilleurs choix ne sont
pas toujours évidents. Penser stratégiquement permet aux
responsables d'identifier les questions qui sont essentielles à la
réussite de programme et de poser des questions dont les réponses
aideront à anticiper les besoins futurs des clients du programmes.
2.4.2. En quoi
consiste la pensée stratégique au niveau de MJ ?
Lorsqu'on entend des nouvelles ou informations sur les jeunes
que l'on dessert, les bailleurs de fonds, la technologie, la politique et que
l'on se demande ce que ces nouvelles signifieront pour l'avenir de la MJ ou de
programme en cours, on pense stratégiquement. Lorsqu'on envisage ce que
les MJ pourraient être dans trois ou cinq ans et ce qu'il faut pour y
parvenir ou que l'on commence à imaginer les besoins futurs des jeunes
ou le rôle des bailleurs de fonds, on pense stratégiquement.
Lorsqu'on identifie des groupes des jeunes ayant des besoins particuliers et
que l'on choisisse une nouvelle approche de prestation de service et que l'on
introduise de nouvelles activités pour amener ces jeunes à
devenir utilisateurs de services offerts au niveau du centres ou lorsqu'on les
motive à utiliser les services existant, on pense
stratégiquement.
Dans le cadre de notre institution, les penseurs
stratégique se posent des questions telles que « le
programme actuel au niveau de MJ accomplit-t-il ce qu'il doit
accomplir ? » Il s'agit là d'une question
stratégique et constitue la base sur laquelle repose
l'établissement des orientations futures de la MJ ou du programme.
En posant ce genre de question, d'autres questions
subsidiaires vont s'ensuivre, lesquelles permettent de cerner les
problèmes de fonds de l'organisation. On peut poser parmi tant d'autres,
les questions suivantes :
- Desservons-nous les personnes qui en ont besoin ? Les
responsables se posent cette question pour déterminer si la MJ attire
les jeunes et dessert toutes personnes qui ont besoin de services. Un bon
programme adapte ses services pour qu'ils répondent aux besoins de
différents groupes de jeunes y compris les jeunes non scolaires.
- Le centre offre-t-il une gamme de services
suffisante ? La réponse à cette question aide à
décider si la MJ fournit les services en rapport avec les besoins et
attentes des jeunes. Pour connaître les caractéristiques du public
cible. Les informations ainsi obtenues aideront les responsables à
décider des types de services qu'ils doivent fournir afin de drainer le
maximum de jeunes vers le centre.
- Le centre surmonte-t-il les obstacles aux services ?
Se poser cette question aide les responsables à examiner les obstacles
empêchant les programmes d'obtenir les résultats souhaités.
Il peut exister d'obstacle d'ordre interne, d'ordre culturel, de gestion, de
ressources, technologique, politique et juridique qui jouent tous un rôle
pour limiter le développement des activités. Les responsables
doivent les identifier et essayer de les surmonter pour assurer que le
programme progresse à l'avenir.
- Les jeunes sont -ils satisfaits des services offerts par la
MJ ? En se posant cette question, on s'interroge sur la manière
dont les besoins des jeunes sont satisfaits. Le centre fait -il tout ce qu'il
peut pour satisfaire les besoins et préoccupations des jeunes et, par
là, les amener à continuer de fréquenter le
centre ?
- Existe-t-il un appui dans la communauté
desservie ? De nombreux responsables MJ reconnaissent que qu'il est
indispensable que la communauté ait le sentiment que le programme au
niveau de la MJ lui appartient pour que, à long terme, il
réussisse et soit viable. Les responsables doivent donc trouver des
façons de faire participer la communauté - individuellement ou
collectivement et à travers les collectivités territoriales
décentralisées (CTD) - à la promotion et la prestation des
services.
Comme dans un puzzle, les réponses à ces
différentes questions constituent des petits éléments de
l'ensemble de tableau. Ils aideront à comprendre ce à quoi
ressemble le programme aujourd'hui et à visualiser ce à quoi il
ressemblera dans les années qui viennent. Ce type de vision globale
donne de nombreuses perspectives à partir des quels on peut
évaluer les options futurs
Bien que rien ne garantisse qu'on va faire le meilleur choix,
la pensée stratégique aidera à réduire les chances
d'en faire de mauvais4(*)
2.4.3. Les
pensées axées sur les opérations
La pensée stratégique est fondamentalement
différente de la pensée sur les opérations quotidiennes
qui comportent des activités multiples dont les conseils aux jeunes, la
collecte des données et le remplissage de formulaires, la commande de
fournitures, organiser des activités d'éducation et de
sensibilisation, etc...Lorsque les responsables pensent aux opérations
quotidiennes, ils demandent en général « le
programme accomplit-t-il ce qu'il doit accomplir comme il faut ? Cette
question aide à examiner continuellement si les activités sont
réalisées de la façon la plus efficace et la plus
efficiente.
En titre d'illustration, voici un tableau de comparaison entre
approche opérationnelle et approche stratégique
Approche traditionnelle ou opérationnelle
|
Approche stratégique / Penser stratégique
|
- Centrée sur les opérations et structures
internes de l'organisation.
- Se préoccupe du présent
- Gère des problèmes quotidiens
immédiats et les urgences
- Basée plus sur l'efficience et l'efficacité
(faire mieux)
- Encourage le routine et le statut quo
- Basée sur les normes, procédures
interpersonnelles et instructions.
- Orientée vers la satisfaction des besoins actuels du
client
- Rigide
- Exécute le programme sans soulever des questions sur
sa finalité
|
- Centrée sur la relation organisation-environnement
interne et externe
- Orientée vers le futur
- Anticipe les problèmes et développe des
stratégies pour y faire face : gestion du futur
- Se préoccupe en plus de la raison d'être de
l'organisation si les activités accomplissent ce qu'elles sont
censées accomplir (savoir ce qu'il faut faire)
- Encourage une adaptation constante aux conditions
changeantes du milieu.
- Basée sur la vision
- Répond aux besoins actuels et pense aux besoins non
satisfaits et non déclarés des clients.
- Flexible, dynamique
- Soulève des questions essentielles sur la
réussite du programme, sur sa finalité.
|
Source : Kiggundu, N. Moses, Managing organizations in
developing countries. West Hartford, Connecticut : Kumarian Press,
1989
Pourtant, la pensée
stratégique ne se développe pas dans le vide. Elle exige des
conditions de l'instauration. L'ingrédient de base de la planification
stratégique est le leadership efficient. Car, les obstacles au processus
de planification stratégique sont souvent du management et de leadership
et non pas la difficulté technique du processus.
Les responsables
(Managers) doivent savoir motiver et dynamiser leurs collègues en
créant un environnement calme et serein au sein duquel chacun se sent
apprécié à sa juste valeur. Ils proposent une orientation
claire et maintient le cap en y entraînant les autres. Dans ce contexte,
les responsables de devraient plus jouer le rôle de gardien et de
policier ou de censeur mais d'un collaborateur humain
Deuxième
Partie :
PRESENTATION ET DIAGNOSTIC
DE MAISON DES JEUNES
Chapitre
troisième
LES MAISONS DES
JEUNES
3.1. Genèse de la Maison des Jeunes (MJ) :
3.1.1. Historique
et cadrage institutionnel
La création et la mise en place des premières
MJ, structures d'intervention du MJS, remonte en 1979. Ces structures
dénommées Centre d'Animation et de Promotion de la Jeunesse
(CAPJ) sont régies par le décret N°79-170 du 6 juillet 1979
portant création, organisation et fonctionnement des CAPJ. En ce temps
là, sept (7) CAPJ pilotes ont fait l'objet de convention tripartite
entre :
- Le MJS qui met à la disposition le personnel requis,
à l'instar de Directeur de CAPJ, Animateurs et gardien...
- Le fivondronampokontany (actuel district) d'implantation du
CAPJ se charge de la dotation du terrain d'implantation à affecter au
Ministère de tutelle
- Le IVème FED qui apporte son assistance en
matériels et équipement pour le bon fonctionnement du centre par
rapport à ses missions et activités.
De 1979 à 1984, le nombre de CAPJ est passé de
sept à quatorze et finit par la suite à atteindre actuellement 36
MJ. Plus tard, le texte régissant ces CAPJ a été
révisé et a fait l'objet de la parution du décret N°
93-447 du 11 août 1993 portant reconversion et redéfinition des
missions des CAPJ ainsi que leur organisation et fonctionnement.
3.2. Mission - Buts - Objectifs de Maison des jeunes
Les Centres d'Animation et de Promotion de la Jeunesse (CAPJ)
ou Maison des Jeunes sont des structures d'intervention et
des organes de contact du Ministère de la Jeunesse et des sports
auprès de ses partenaires et ses groupes cibles que sont les jeunes. Ils
sont considérés comme étant des pôles d'attraction
des jeunes où ils peuvent s'échanger des idées dans les
domaines culturels, éducatifs, économiques et sociaux. Ces
structures s'ambitionnent aussi à participer à tous programmes et
activités visant au développement de leur région
d'implantation.
La mission et la vocation des Maisons de Jeunes convergent
vers la préparation des jeunes à une vie active à travers
des activités favorisant le développement et
l'épanouissement de leur personne, ainsi que leur insertion socio -
économique. Elles consistent particulièrement à :
- Offrir aux jeunes l'occasion de se rencontrer entre eux et
de découvrir des perspectives d'actions
- Initier les jeunes aux problématiques de
développement régional à travers des activités et
des projets très divers ;
- Soutenir les démarches des jeunes, associations et
groupements dans leurs recherches collectives ou individuelles des voies
conduisant à l'affirmation de soi et leur propre
épanouissement
- Favoriser l'amélioration de leur savoir - faire dans
différents domaines ;
Les missions de la MJ ne sont pas explicites dans le
décret portant sa création. Néanmoins des cadres ont
été décrits comme quoi les missions devraient tenir compte
de :
- la nécessité d'établir des
organes relais entre les communautés de jeunes des collectivités
décentralisées et les structures d'orientation du MJS
- l'utilité d'aménager des carrefours où
se rencontrent les jeunes entrent eux, les jeunes et les idées et les
jeunes et les savoirs faire
- l'importance de la construction des projets et programmes
d'action dans l'éducation de la jeunesse
De ce qui précède, les vocations essentielles de
la MJ sont donc l'information des jeunes venus en groupe ou individuellement
pour participer aux activités qui y sont programmés ;
l'assistance aux démarches de recherche et de qualification à
travers des activités envisagées par les jeunes eux-mêmes
ou qui leur sont proposées et enfin, l'encadrement des jeunes
concernés par les activités mises à leur disposition.
3.3. Les activités de la Maison des jeunes
Conformément aux vocations ci-dessus, les
activités des Maisons de Jeunes se déploient
généralement selon des secteurs ci - après :
Le secteur Information - Education et
Communication
Il s'agit d'activités relatives à la :
- Présentation, sous forme de conférence ou
d'exposition de différents thèmes susceptibles d'éveiller
la curiosité et de développer les connaissances des jeunes
- Mise à la disposition des groupes qui souhaitent
faire connaître ce qu'ils estiment dignes d'intérêt du
local.
- Mise à la disposition des jeunes d'un centre de
documentation
Le secteur découverte et action
Faire découvrir aux jeunes les différents
aspects des composantes de leur environnement pour les faire comprendre le
mécanisme de fonctionnement de celle - ci et pour les inciter à
réagir et à agir en conséquence, sous forme de causerie et
des séances de formation informelle ou des chantiers des jeunes
Le secteur activités socio - culturelles et de
Loisirs
Ce secteur consiste à présenter aux jeunes qui
fréquentent la Maison des Jeunes les différentes formes de
réalisation culturelles pour les comprendre et les apprécier et
à les amener à devenir eux - mêmes producteurs et
créateurs de biens culturels (Projection des films, Création des
groupes artistiques, enseignement de danse.......)
Le secteur activités physiques et sports
- Offrir aux jeunes la possibilité de pratiquer les
différentes sortes de discipline sportives
- Initiation et perfectionnement dans le domaine du sport
pour les jeunes
- Organisation et accueil des stages divers pour les plus
âgés
Le secteur vie active et associative
Il s'agit des activités initiées et
développées à la Maison des jeunes sur le monde de la vie
active (formation sur les arts culinaires, ouvrage bois, techniques
culturales.... ) en vue de l'insertion socio-économique des jeunes.
Cette démarche vise à établir un
système de communication et de collaboration entre la découverte
et l'apprentissage d'une part, et la vie active, d'autre part.
Le secteur éveil, révélation de
vocation et formation professionnelle
Il s'agit des rencontres entre les jeunes de
différentes localités visant à favoriser des
échanges notamment les pratiques dans les domaines de la production et
de la création pour le développement de culture d'entrepreneuriat
chez les jeunes.
Cette démarche favorisera l'éveil des
intérêts et des motivations et contribuera à la
facilitation de l'orientation en vue d'une formation professionnelle. Pour cela
les Maisons de Jeunes peuvent organiser des voyages, séminaires,
échange des jeunes et toutes autres activités favorisant la
compréhension mutuelle entre eux et de la tolérance.
Le secteur santé et prestation de service
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la Politique Nationale
en SR, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, à travers les
Maisons de Jeunes, contribuent aux efforts de l'amélioration de
santé des jeunes surtout en ce qui concerne la santé de la
reproduction.
Dans ce secteur, les MJ offrent de l'information,
l'éducation et conseils en matière de santé de
reproduction des adolescents et des jeunes ; la prévention des
grossesses précoces et non désirées ; des services de
prise en charge des IST et de services de distribution des contraceptifs
à base communautaire (à la Maison des Jeunes et dans les
quartiers).
3.4. Structure et fonctionnement
3.4.1. De la
structure
La MJ ne dispose pas d'organigramme bien précis dans le
décret portant sa création et son fonctionnement. Il a
été fait mention tout simplement que les organes des MJ sont le
Conseil d'Administration (CA) et la Direction. Son mode de fonctionnement est
déterminé par les dispositions du premier article du
décret supra et qui stipule que la MJ est un établissement public
à caractère culturel, éducatif, économique et
social (EPA), dotées de la personnalité morale et jouissant de
l'autonomie administrative et financière.
En principe, chaque MJ est administré par un Conseil
d'Administration (CA) composé du Délégué
Régional du Ministère de la jeunesse et des Sports
(DélRJS), des représentants des institutions ou structures
d'éducation de la circonscription, des trois représentants
élus des associations de jeunes dûment déclarées et
un représentant de l'Administration territoriale de la circonscription.
Les membres du CA sont nommés par décision du Ministre sur
proposition du Directeur Provincial de la Jeunesse et des Sports (DPJS).
Quant à la direction, chaque MJ est dirigée par
un Directeur nommé par décision du Ministre en charge de la
jeunesse et des sports. Les pouvoirs et compétences du Directeur sont
définis par arrêté du MJS.
3.4.2. Du
fonctionnement
La participation aux activités ordinaires du centre
s'effectue par adhésion volontaire, individuelle ou collective.
Toutefois, le centre peut exécuter des programmes extraordinaires sur
convocations contractées avec des partenaires. A part cela, c'est le
règlement intérieur qui précisera le mode de
fonctionnement du centre. Le directeur est assisté dans ses fonctions
par des cadres de jeunesse et des sports, du personnel de qualification
technique et requise par les activités et le fonctionnement de la
structure.
3.4.3. La gestion
financière et sources de financement
Comme il a été dit précédemment,
la MJ est un établissement public à caractère culturel,
éducatif, économique et social (EPA), pourtant sa gestion n'est
pas soumise aux dispositions du décret n° 68-080 du 13
Février 1968 portant réglementation générale sur la
comptabilité publique appliquée à l'Etat, aux
collectivités territoriales décentralisées et aux
établissements publics à caractère administratif, mais
elle est régie par le décret N° 93-447 du 11 août
1993, et elle est placée sous la tutelle du MJS.
Le directeur du centre est utilisateur des crédits mis
à la disposition de la structure. Le budget du centre est
constitué principalement :
- en recettes, par les subventions de l'Etat, des
collectivités publiques et des organismes privés ; par les
produits financiers ; par des dons et legs ; par des dotations
diverses, en particulier dans le cadre des conventions et accords et par les
recettes exceptionnelles diverses et imprévues.
- en dépenses, la prise en charge du personnel
complémentaire ; l'achat de fournitures et de matières
premières ; les frais d'entretien et de réparation des biens
mobiliers et immobiliers ; les dépenses de gestion d'une
manière générale ; l'achat de matériels et
équipement complémentaires et par l'autofinancement progressif
des activités de la structure et de ses annexes.
Chaque centre est donc tenu d'établir un rapport
financier avec un bilan en fin d'exercice annuel approuvé par le CA et
l'envoyer au MJS. Par ailleurs, le Ministre en charge de la jeunesse a le droit
de faire contrôler par tout fonctionnaire accrédité les
activités et gestion de ce centre afin d'en préserver
l'éthique.
3.5. Etat des lieux des Maisons des Jeunes
3.5.1. Les
activités en cours : Le projet SRA et les autres projets en cours
En dépit de la léthargie générale
constatée au niveau de ces centres, force est de constater qu'il y a des
efforts déployés par le Ministère à travers les
directions en charge de la jeunesse pour faire bouger le centre.
Ainsi depuis 1995, phase pilote de la mise en oeuvre du
projet Santé de la reproduction des adolescents (SRA) au niveau de la MJ
de Morondava, des dizaines de MJ abritent ce projet de 1997 à 2004. Le
dynamisme engendré par ce projet lequel consiste à faire de la MJ
à devenir un centre multifonction pour les jeunes, capable de les
attirer par des différentes activités (en salle et en dehors) a
suscité un certain regain de dynamisme pour une meilleure
visibilité.
Cette visibilité accrue a comme conséquence,
entre autre, l'intérêt que porte certains partenaires à
vouloir travailler avec ces structures. Et actuellement, un protocole d'accord
entre le MJS et l'Office Nationale pour l'environnement (ONE) lequel consiste
à utiliser la MJ comme relais dans l'éducation environnementale
en faveur des jeunes.
Dans le cadre de ces deux projets, des dotations en
équipement et des actions de renforcement de capacité ont
été réalisées. Et la direction en charge du projet
a pu bénéficier de PIP comme contre partie gouvernementale dans
le cadre du projet dont le budget est destiné pour la
réhabilitation / réaménagements de ces centres.
On peut aussi citer le Projet d'appui aux sports et aux
initiatives jeunes (PASIJ) en partenariat avec la Coopération
française qui consiste, entre autre, à appuyer les associations
de jeunes en équipement et au financement de projets. Tout cela tourne
autour d'une MJ en tant que point d'attache.
Toutes ces activités, encore loin de faire la MJ un
centre de référence par excellence pour les jeunes constituent un
atout pour développer sa visibilité dans la localité de
son implantation.
3.5.2. Les
ressources humaines et en savoir faire,
Dans le cadre du désengagement de l'Etat, il n`y a plus
de crédit alloué à de tels établissements. Les
Maisons des jeunes ne reçoivent plus aucune subvention. Mais face
à cette situation, aucune mesure alternative n'a pas été
mise en place et les MJ sont presque délaissées.
Quant aux ressources humaines, on constate une carence
généralisée en terme de personnel tant en qualité
qu'en quantité. Une maison des jeunes a au maximum 5 agents. Mais dans
la plupart de cas il n'y a qu'un seul agent qui est à la fois
responsable de MJ et DélRJS. La plupart de ces agents ne
reçoivent presque pas de formation depuis leur sortie de l'école
de formation de cadre de jeunesse qu'est l'Ecole national de la jeunesse et de
l'éducation populaire (ENJEP) et aucun suivi n'a été fait
pour voir si la formation peut bien répondre aux réalités
qu'ils ont à faire face.
3.5.3. Les
infrastructures et les équipements
L'Etat ne parvient plus, seul, à faire face à
ses engagements il y a maintenant plus d'une décennie. Par
conséquent la plupart des Maisons des jeunes sont en état de
délabrement progressif, voire total. Elles ont donc failli à
leurs missions de promouvoir les activités en matière de jeunesse
qui constituent leur fierté pendant les premières années
de sa création.
Leurs activités, s`il y a encore activités, sont
à peine connues des jeunes dont elles ont la charge de s'occuper en
premier lieu. En ce qui concerne des matériels, outre la nouvelle
dotation dans le cadre des projets cités ci-dessus, qui sont encore
largement insuffisants, on peut dire que les MJ n'ont presque rien. Et,
malheureusement, ces projets ne couvrent pas la totalité de MJ
implantées à Madagascar.
En effet, la majorité des MJ se trouve dans une
situation critique. On a l'impression d'être dans une ville
abandonnée. Dans certaines villes à l'instar de Nosybe,
Vohémar et de Ambovombe Androy, la Maison des jeunes n'est qu'un nom,
une référence topographique, mais le bâtiment est en ruine
faute d'entretien et de réparation suite aux dégâts
causés par des cyclones successifs.
Pour d'autres, où il y a encore un bâtiment qui
se tient, sauf ceux qui abritent des projets, la MJ est quasiment
abandonnée car il n'y a plus rien.
Chapitre
quatrième
ANALYSE DE
L'ENVIRONNEMENT DES MAISONS DES JEUNES
4.1. Analyse de l'environnement externe : Menaces et
Opportunités
4.1.1. Les
contextes socio - politiques et juridiques
De manière générale, même si on dit
que la mondialisation a apporté du changement dans les programmes
sociaux, l'environnement global est favorable pour le développement des
activités au niveau de MJ.
Il y a actuellement une prise de conscience croissante, au
niveau mondial de l'urgence qu'il y a pour les gouvernements de concevoir,
d'adopter et de mettre en oeuvre - de concert avec la société
civile et les mouvements de jeunesse des programmes visant à influencer,
à travers la jeunesse, l'avenir de leur nation. Il y a donc urgence
à investir dans les droits des adolescents et des jeunes car les
générations futures en tireront d`immenses
bénéfices.
4.1.1.1. Les ODM et les programmes
internationaux
Les objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD), en particulier l`élimination de la
pauvreté extrême et de la faim, ne peuvent être
réalisés à moins d`aborder de front les questions de
population et de santé en matière de reproduction. Cadre
international global des tentatives visant à alléger les
souffrances des plus pauvres dans le monde, l`OMD, s'intéresse aux
jeunes dans 5/8 de ses objectifs, à savoir, la réduction de
l'extrême pauvreté et de la faim, assurer l'éducation
primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes, l'amélioration de la santé
maternelle, combattre le VIH-SIDA et d'autres maladies et enfin, mettre en
place un partenariat mondial pour le développement.
Il a été démontré que les OMD sont
importants pour les jeunes et les jeunes sont importants pour l'OMD. La
communauté internationale, étant donné que les adolescents
et jeunes constituent le tiers de la population mondiale, estime que
l'investissement fait dans cette catégorie de la population vaut son
pesant d'or.
Il y a lieu également de citer la Conférence
internationale sur la population et développement (CIPD). Le plan
d'action du CIPD et ceux du CIPD+5 et CIPD+10, en ce qui concerne les
adolescents et les jeunes, est de répondre aux besoins des adolescents
en fournissant des services bien choisis, ciblés, facilement utilisables
et accessibles permettant de répondre avec efficacité a leurs
besoins en matière de sexualité et de reproduction, notamment en
ce qui concerne l`éducation dans le domaine de la SR, l`information, les
services de soins et de conseils et des stratégies de promotion de la
santé. Le but est de leur permettre de faire des choix et de prendre des
décisions responsables et informées...afin, entre autres choses,
d`éviter le nombre des grossesses d`adolescentes.
4.1.1.2. Les conférences
internationales et l'espace francophone
Il y a actuellement une forte mobilisation de la
Communauté Internationale autour des questions de jeunesse après
les enfants et les femmes. En effet, les actions menées par la
Communauté Internationale, particulièrement dans l'espace
francophone, ont été, ces dernières années,
nombreuses et variées. Quelques-unes d'entre elles mériteraient
d'être rappelées car, ayant un lien avec l'expression, l'insertion
socio-économique, la lutte contre l'exclusion et la participation des
jeunes, lesquelles font partie de vocation de la MJ.
On peut citer le programme d'action mondial pour la jeunesse
à l'horizon 2000 et au-delà qui met l'accent sur les mesures
à prendre pour renforcer les capacités nationales dans le domaine
de la jeunesse et améliorer les possibilités offertes aux jeunes
de participer pleinement et effectivement et de façon constructive
à la vie de la société. Dans ce sens certains domaines ont
été identifiés : éducation, formation, emploi, faim
et pauvreté, santé, environnement, abus des drogues,
délinquance juvénile, loisirs, petites filles et jeunes femmes,
et pleine et effective participation des jeunes à la vie de la
société et à la prise de décisions.
Il y a aussi la conférence mondiale des Ministres de la
Jeunesse tenue en août 1998 sous l'égide de l'ONU, à
Lisbonne au Portugal, qui a mis l'accent sur la participation et la promotion
économique des jeunes et fait une déclaration dite de Lisbonne
dans ce sens.
Le Forum Mondial de la Jeunesse du Système des
Nations-Unies tenu également en août 1998 à Bragga
(Portugal) qui à élaboré un plan d'action axé sur
la participation des jeunes, la lutte contre la pauvreté et l'exclusion,
l'éducation des jeunes pour le 21ème siècle, l'emploi des
jeunes en vue du développement social et le rôle des jeunes dans
la promotion des droits de l'homme.
Enfin, il y a lieu de citer la Conférence internationale
des jeunes francophones tenue en février 1998 dans le district de Bamako
dans le cadre des activités de la CONFEJES en prélude au
8ème Sommet des chefs d'État de la Francophonie
dont le thème est "la jeunesse". Les jeunes francophones au cours de
cette conférence ont évoqué leurs préoccupations
dans l'espace francophone. Et la dernière en date le sommet des Chefs
d'Etats africains sur la jeunesse tenue à Bamako, Mali en octobre
2005.
4.1.1.3. Le DSRP / MAP, la PNJ et
autres cadres juridiques nationaux
Le document de stratégie pour la réduction de la
pauvreté (DSRP) est un document de base, de référence de
tous programmes de développement dans le pays. Faire de la jeunesse
malgache, une jeunesse saine, éduquée et capable de participer au
développement du pays constitue la finalité stipulée par
le DSRP en matière de jeunesse, telle qu'il a été
indiqué dans les axes stratégiques n° 3, objectifs globaux
n° 7 et 8, à savoir :
- développer les activités de prévention
contre les fléaux sociaux,
- développer les activités
socio-économiques et culturelles pour les jeunes.
Le Madagascar Action Plan (MAP) prendra le relais du DSRP pur
2007-2012. Le MAP définit des objectifs spécifiques et
chiffrés qui sont basés sur les objectifs de la
Vision « Madagascar naturellement » et les objectifs
du ODM. Il a été mentionné, entre autre, pour que le MAP
soit un succès, que tout le peuple malgache, les jeunes inclus, doit
être mobilisé pour le soutenir et contribuer avec leur
créativité et leur travail. Il s'agit là donc d'un
processus de mobilisation de toutes les forces vives, nationales et
internationales.
Parmi les 8 engagements du Président, les engagements
N° 2, 3, 5, 7 et 8, respectivement, la transformation de
l'éducation, la Santé, le développement rural,
l'environnement et la solidarité nationale concernent directement les
jeunes.
En ce qui concerne la Politique nationale de la jeunesse
(PNJ), elle vise à relever les défis auxquels sont
confrontés les jeunes et créer un environnement adéquat
pour le développement des jeunes pour une jeunesse autonome, solidaire,
responsable et engagée.
La PNJ à Madagascar est une politique multi -
sectorielle. Elle pose comme finalité la vision de jeunesse ayant une
grande performance pour le développement, éprise des valeurs
morales universelles et de l'identité culturelle malgache, garantissant
une vision de société ouverte, pluraliste, respectueuse de la
diversité et à forte cohésion sociale.
Les objectifs généraux de la PNJ sont de rendre
les jeunes dynamiques, créatifs, constructifs, aptes à faire face
aux exigences et contraintes d'une société moderne en
perpétuelle évolution et de les amener à se prendre en
charge en développant des programmes d'auto - assistance et d'assistance
mutuelle. Il a été également question de la
prévention des jeunes contre toute forme d'exploitation et d'exclusion
et tout facteur de déviance sociale, contre tous comportements et
facteurs qui pourraient compromettre leur santé et leur
développement dans tous les domaines.
La Politique Nationale de Population pour le
Développement Economique et Social (PNPDES), cadre de
référence des actions en matière de population, vise
l'amélioration de la qualité de vie de la population en
général y compris les jeunes et les femmes.
De même la Politique Nationale de Santé de la
Reproduction (PNSR), conformément à la PNPDES, s'engage à
améliorer le bien - être de la famille en rendant les services de
la santé de la reproduction accessibles aux groupes cibles (femmes,
mères, adolescents, jeunes....) et en offrant des services de
santé de la reproduction de qualité aux populations cibles.
En outre, la Politique Nationale de Santé des
Adolescents et des Jeunes à Madagascar (PNSJ) se propose
d'améliorer la santé des jeunes et de promouvoir le
développement harmonieux des adolescents et des jeunes au sein de leur
famille et de la communauté.
Cette politique nationale cherche également à
promouvoir une approche basée sur la collaboration proposant des
stratégies spécifiques pour jeunes. L'application de cette
Politique Nationale se propose de diminuer la morbidité et la
mortalité dues aux différents problèmes concernant les
jeunes et à favoriser leur épanouissement.
Forum National des jeunes
Plusieurs fora sur les jeunes ont été tenus
depuis ces derniers temps, en commençant par le colloque national sur la
jeunesse en juillet 1999, les fora régionaux et nationaux sur le
VIH-SIDA et le forum national sur la SRA en 2004. Ces différentes
rencontres ont émis des recommandations, auxquelles adhèrent le
gouvernement et les bailleurs de fonds. Il suffit d'élaborer des
programmes cohérents pour leurs mises en oeuvre.
4.1.2. Les
priorités des Bailleurs de fonds et l'approche programme
4.1.2.1. Les autres interventions en
matière de jeunesse
En dehors des Maisons des jeunes et le programme du MJS, on a
observé beaucoup d'initiative en faveur des jeunes surtout en
matière d'éducation et de santé ces derniers temps.
Pourtant, par rapport aux enjeux auxquels font face les jeunes, ces
interventions - encore disparates, concentrées pour la plupart aux
centres urbains- ont peu d'impacts sur la majorité des jeunes.
Il est impossible dans le cadre de ce travail d'inventorier
toutes les institutions qui travaillent dans le domaine de la jeunesse. On peut
regrouper ces intervenants selon les institutions étatiques, les ONGs
nationales et les institutions internationales :
Pour le premier groupe, ce sont souvent des ministères
comme ceux de la Santé (Santé de la Reproduction
des Adolescents, Santé Scolaire) et de
l'Enseignement (Enseignement Général, technique et professionnel)
qui ont des activités qui touchent directement des jeunes. Pour les
sociétés et entreprises privées, on a remarqué
l'existences des activités sportives et appui aux activités
culturelles. C'est au niveau des ONGs nationales et internationales et des
institutions confessionnelles qu'on rencontre le plus des activités en
faveur des jeunes dans le domaine de développement économique,
social et culturel (activités à caractère culturel,
assistance et aide humanitaire, formation et insertion professionnelle,
santé préventive et curative, éducation à la vie
familiale, encadrements divers et loisirs.
Les agences du système des Nations unies, par exemple,
interviennent dans le domaine de la jeunesse par rapport à leur mandat
respectif (santé, AGER, formation...). Le plus important actuellement
est fait avec le PNUD, projet de création d'emplois pour les jeunes
intitulé « Promotion de l'emploi et des revenus »
(PER) s'étalant sur quatre ans (2005-2009). Il s'agit en particulier de
créer 15.000 emplois pour l'année 2006, ainsi 10% des demandes
seront acceptées suivant le secteur d'activités et doivent
répondre aux besoins des marchés national et international.
L'objectif est d'intégrer les jeunes dans la vie active en assurant leur
professionnalisation dans le secteur formel de production.
Ces différentes interventions ne constituent en aucune
façon de concurrence pour les MJ. Au contraire, bon nombre
d'intervenants invitent le MJS de coordonner les activités pour avoir
plus de synergie, de complémentarité et d'impacts. Et, par
rapport aux défis et la demande, les offres sont encore largement
insuffisantes.
4.1.2.2. L'approche programme (AP)
L'AP est un processus qui permet aux gouvernements d'articuler
les priorités nationales et de réaliser les objectifs de
développement humain durable (DHD) dans un cadre cohérent et
participatif. Il s'agit d'une approche logique qui intègre les processus
de planification et de la gestion, à tous les niveaux, tout effort de
développement national. L'AP permet à tous les donateurs, sous la
conduite du gouvernement, de fournir un appui à plusieurs
éléments du programme cadre national (le DSRP et le MAP) et en
tenant compte de leur avantage comparatif. C'est ainsi qu'au niveau du
Système des Nations Unies, l'approche programme se traduit dans
l'élaboration et la mise en oeuvre du Plan cadre des Nations Unies pour
le développement (UNDAF). Il s'agit de prendre en compte les
priorités de l'Etat, en fonction du mandat spécifique de chaque
agence, comme activités dans le plan de travail.
Pour le gouvernement, l'AP est un instrument qui renforce la
propriété et la direction nationale dans le cadre du processus de
développement. Elle encourage aussi l'intégration des
investissements financiers, la coopération technique et l'identification
de l'appui nécessaire. Troisièmement, elle harmonise l'appui
provenant de différentes sources extérieures avec le programme
cadre national, ce qui a pour effet de maximiser la mobilisation des ressources
intérieures et extérieures.
4.1.3. La mise en
place des collectivités territoriales décentralisées.
La mise en oeuvre du processus de décentralisation, en
particulier la mise en place de la région d'où part tout le
programme de développement à la base offre une grande
opportunité pour relancer les vocations de la MJ qui consistent, entre
autre, à participer à tous programmes et activités visant
au développement de leur région d'implantation.
Par ailleurs, il a été spécifié
dans le MAP que, dans le cadre de mobilisation des malgaches, le dialogue et la
participation au niveaux des régions, des communes, ainsi qu'avec le
secteur privé et la société civile est à
encouragé. Les acteurs de la Maison des jeunes ainsi que les
associations des jeunes qu'ils encadrent trouveront une tribune pour exprimer
les desiderata dans ces espaces.
Il est permis de dire que le macro-environnement est favorable
pour le développement des activités en matière de jeunesse
dont les activités de MJ.
4.2. Diagnostic interne des Maisons des jeunes (Force et
faiblesses)
La MJ disposait d'une potentialité institutionnelle
suffisante pouvant être mise à contribution. Elle avait, de par
son installation dans les districts, les potentialités requises pour se
promouvoir et éventuellement, générer des revenus à
partir des programmes de formation, d'assistance technique et de services
bureautiques qu'elle pouvait développer en son sein.
En plus, le décret portant sa création lui dote
de la personnalité morale et jouissant de l'autonomie administrative et
financière. Il lui est également permis, afin d'assurer ses
vocations, d'entretenir des relations de collaboration avec les associations,
institutions éducatives, sans aucune restriction préalable. Ses
atouts stratégiques résident là.
De par leur implantation éparpillée dans
l'île, les Maisons des Jeunes offrent des potentialités pour
l'encadrement des jeunes. Et les actions du Ministère de la Jeunesse et
des Sports contribuent à l'atteinte de l'objectif du DSRP
évoqué ci-dessus. En effet, une des missions de ce
département ministériel est de déployer des efforts, entre
autres, pour encourager la participation des jeunes dans le processus de
développement du pays afin que la jeunesse soit une opportunité
de développement au lieu d'être un fardeau pour la
société. L'on se pose en effet les questions de savoir si les
facteurs internes sont favorables pour réaliser ses missions ?
4.2.1. Analyse de
gestion (PODC)
4.2.1.1. De l'organisation
Dans le décret cité plus haut, chaque MJ est
dirigée par un Directeur nommé par décision du MJS et dont
les pouvoirs et compétences sont définis par arrêté
du dit ministère. Depuis ce temps jusqu'actuellement, se basant sur les
documents à notre disposition, cet arrêté n'a jamais
été sorti. A la place on a nommé un responsable de MJ par
des notes. Sans référence textuelle claire, il a
été dit que ce responsable est appuyé par des animateurs.
Faute de texte sur l'organigramme et d'une description des
tâches claires, chaque responsable de la MJ fait à son gré
ce qu'il pense devoir faire et ce, en fonction de directives données par
l'instance nationale ou régionale, si directive il y a.
Il en résulte donc, entre l'équipe de la MJ, de
situation conflictuelle entre les membres de l'équipe. Car dans la
plupart des cas, le responsable ne fait qu'à sa tête et les autres
membres du personnel ne sont que de spectateurs et se sentent
marginalisés et, entre la MJ et la délégation de
conflits permanents de leadership et de position sont devenus monnaie courante.
Donc la phrase dans le décret portant son organisation
et son fonctionnement stipulant que « elles sont placées
sous la tutelle du MJS » pèse lourd sur la MJ car cette
tutelle a failli réduire à néant les autres dispositions
du texte car ni le Directeur, ni le CA n'ont jamais été mis sur
pied sauf dans les expériences malheureuses de la MJ Fondation Bardhay
de Majunga.
4.2.1.2. Les ressources humaines et
l'équipe du management
Dans le rapport de mise en oeuvre du business plan de 2004, le
Ministère a identifié comme l`un des obstacles dans la
réalisation de sa mission le manque de capacité relative à
l'utilisation efficiente et efficace des ressources allouées et des sous
utilisation des moyens humains.
La plupart de responsables de MJ ont eu certes l'occasion de
suivre de formation pour le renforcement de leurs compétences dans le
cadre de la mise en oeuvre du projet SRA, le programme de formation de la
Commission de la jeunesse et de sports de l'océan Indien (CJSOI) et le
formation offerte par l'INJL pour qu'ils puissent faire un meilleur travail et
commettre moins d'erreurs.
Ces différentes formations, malheureusement, n'ont pas
pu apporter de changement tangible. On peut donc en tirer une conclusion que la
formation peut aider, mais pas toujours et pas à elle seule parce qu'on
peut déduire de ce constat que le manque de connaissance et de savoir
faire n'est peut être pas le problème ou le seul problème
au niveau de MJ.
On constate chez les personnels des attitudes d'attentisme, de
routine pour ne pas dire de l'inaction et un comportement d'isolement par
rapport à l'ensemble des acteurs sociaux dans la localité.
D'après les informations obtenues des animateurs et des responsables de
MJ, cet isolement s'explique par le fait que les MJ n'ont rien à
proposer et ils seront confus si on leur demande à participer dans
certaines activités collectives au niveau local. Cela nécessite
une grande transformation sur la façon de voir de ces animateurs mais
aussi de la considération faite par le ministère de ces agents
sur le terrain lesquels vont impliquer des changements de part et d'autre.
Les équipes qui gèrent directement les MJ ont
besoin de recevoir du Ministère ou de la direction provinciale un
soutien qui va au delà des connaissances et du savoir faire, à
savoir de soutien logistique (équipement divers, fonds de
démarrage d'activités et un espace de travail plus motivant...)
et soutien programmatique ou d'information.
4.2.1.3. Direction et style de
leadership
Bon nombre du personnel au niveau des MJ, pour ne pas dire la
totalité, ne savent pas exactement ce que l'on attend d'eux. Donc,
outre les problèmes vécus en leur sein, les MJ sont encore
victimes, vis à vis de leur Ministère de tutelle, de mauvaise
communication et de lourdeur administrative des niveaux hiérarchiques
multiples. Il n'y a pratiquement pas de communication entre le MJ et le
Ministère. Un responsable de MJ a déclaré qu'il ne
reçoit que 18 correspondances dans une année dont 12 sont des
Bons de Caisse et les six autres sont venus des associations de jeunes et de
l'administration locales. Aucune information programmatique et sur la
politique/programme du ministère ne leur pas parvenue.
Comme dans toute administration, le travail est donc souvent
fait de façon séquentielle et linéaire par l'ensemble des
services. Pour schématiser, on peut dire que chacun des niveaux attend
que le précédent ait fini son travail pour le réceptionner
et commencer le sien, exactement comme dans un processus de circulation de flux
matière dans le jargon du management. Ce mode de gestion engendre
l'attentisme et donc l'inefficacité, car dans certains cas, le flux se
tarisse en cours de route et n'atteint même pas le point final. Il arrive
parfois que ce que l'on cogite au niveau central n'arrive pas à la MJ
pour être exécuté.
L'organisation pyramidale avec sa cascade de
délégation et de responsabilisation depuis le haut jusqu'au bas
ne convient plus pour donner un souffle à notre structure. Il est donc
utile pour le MJS dans le cadre de relance des MJ d'appliquer ce qu'on entend
par ingénierie simultanée. Ce qui change avec l'ingénierie
simultanée c'est que l'on va impliquer dès le début du
processus l'ensemble des acteurs critiques ayant à y participer au
moment donné.
4.2.1.4. Communication interne au niveau
de membres de l'équipe
Ce que l'on voit souvent au niveau de la MJ, et cela
transparaît jusqu'au niveau central, le personnel n'état pas
habitué à l'ouverture et à la transparence. La
communication au sein de l'organisation était un sérieux
problème. Les agents mettaient toujours en cause les motivations et les
actions de leurs collègues. On se prêtait mutuellement des
intentions malveillantes.
Les réunions du personnel étaient d'une
rareté. On ne se réunit qu'avec l'arrivée d'autres
personnes extérieures ou de missionnaires. Et il se passait des mois
sans que les gens soient informés des activités de leurs
collègues.
Comme l'information est l'un des piliers de l'orientation vers
le marketing, il y aurait intérêt à informer
régulièrement par des réunions, le personnel de
l'état de l'organisation. On informe de ce qui n'allait pas, de ce qu'il
faut faire, preuve à l'appui de la transparence.
4.2.1.5. De la planification et
contrôle
Conséquences de faits cités ci-dessus, la
planification et le contrôle de réalisation sont ce qui manque le
plus au niveau de ces structures. Il existe certes des services qui se charge
de la planification et du contrôle rattachés soit directement au
ministre à travers les conseillers et les inspecteurs, soit au
Secrétariat Général, à travers les services
rattachés, mais il n'y a jamais eu d'exercice de planification de ce que
l'on va faire au niveau de MJ et encore moins avec leur participation.
La planification que ce soit descendant ou ascendante fait
beaucoup défaut dans notre structure. Ceci s'explique en partie par
l'absence de la politique nationale de la jeunesse avant 2004 ce qui fait que
le ministère ne dispose pas de plan stratégique pour ses
différentes activités. Les programmes qui ont été
mis en oeuvre sont presque ponctuels et ne s'articulent pas toujours entre
eux.
C'est à partir de 2003 où l'on a parlé de
Business plan qu'il y a eu un plan digne de ce nom au niveau du
Ministère, mais leur implication au niveau de MJ en terme de plan de
mise en oeuvre est encore insuffisante voire inexistante.
Il va de soi que les activités de contrôle sont
inconnues car n'a pas de sa raison d'être en l'absence de ce qu'on va
évaluer.
4.2.1.6. L'image vulgarisé.
En terme d'architecture, la MJ a sa spécificité.
Elle se distingue des autres bâtiments dans la localité de son
implantation. Pourtant par manque de dynamisme nécessaire, la MJ ne
reflète pas l'image de ce qu'on attend d'une maison des jeunes. Dans la
plupart des cas, ce long couloir qui relie la grande salle, les autres salles
et le sanitaire est sombre. Les portes et les fenêtres sont
fermées et quand elles étaient ouvertes, il n'y a presque rien,
à part ces armoires métalliques vétustes et de chaises
vieilles et quelques personnels désoeuvrés.
Dans certaines MJ, des paperasseries juchaient le sol et
plusieurs pièces se sont servies de débarras ou de loges de
gardien et de sa famille. La MJ n'a pas du tout l'aspect d'une MJ : gaie
et attirante à première vue. Morne, elle ne constitue pas une
référence pour les jeunes et est à peine connue à
part le bal qu'on y organise et le culte tenu par certains groupes religieux le
dimanche faute d'activités spécifiques pour les jeunes.
Pour être une image orientée vers le
marché, la MJ se devait avant tout de projeter l'image d'une
organisation à la hauteur des attentes des jeunes
Conclusion partielle :
Comme cité préalablement, les problèmes
ayant affecté de manière négative, le développement
institutionnel de la MJ ce sont surtout :
· Une incapacité à formuler et à
articuler une vision institutionnelle commune.
· La difficulté et le manque de volonté au
niveau même du ministère à traduire une vision en action
concrète et soutenue jusqu'au niveau de terrain qu'est la MJ
· Le retard dans la promulgation de la politique
nationale de la jeunesse
· L'usure du personnel
· La limitation des sources de financement
· L'absence d'évaluation sur ce qu'on fait
réellement au niveau de la MJ
En outre, la MJ était une organisation à
tendance bureautique et n'est pas dynamique du tout. Même à
l'époque que l'on dit de l'âge d'or, elle n'était pas un
centre par excellence ni à la pointe du progrès. Elle ne pouvait
réaliser sa propre vision dont l'objectif état de devenir une
institution qui anime le village entier en tant que pôle de
développement économique, sociale et culturelles sans qu'il y ait
changement dans ces différents domaines. L'implication des responsables
de la MJ et l'orientation que devrait apporter par le MJS devant cette
situation vis-à-vis de MJ n'aura qu'un apport
bénéfique.
De tout cela, il y a lieu de dire que les MJ ont de grands
défis à relever qui consiste d'une part à la
réorganisation interne de son fonctionnement et au niveau du
ministère de tutelle, mais aussi, d'autre part à tirer profit de
l'environnement favorable qui se dessine depuis ces derniers temps.
Cela nécessite donc un grand changement :
· d'un état de dépendance relativement fort
du Ministère central à un état d'ouverture et de
partenariat avec les forces locales.
· d'une position de productivité presque nulle
à une position de pro activité et de flexibilité afin de
satisfaire le nombre de plus en plus croissant de besoins complexes des
jeunes
· d'une concentration sur nombre réduit de
partenaires (Ministère et UNFPA, ONE, Coopération
française) à un élargissement du champs de partenaires
afin de s'engager dans les relations contractuelles à long terme.
· des perspectives limités et à court terme
(dans le cadre de ce projet) à une planification stratégique
à long terme tout en adaptant de manière appropriée, ses
domaines d'intervention et ses produits, ainsi qu'en développant des
rapports à long terme avec ses clients.
Cette nouvelle orientation signifiera qu'un changement
d'importance devrait être réalisé au niveau de cadre
institutionnel (Conseil d'administration, Direction) de l'organisation, de
programme et de l'administration de la MJ. Cela exigeait en outre, un
engagement de toutes les instances ministérielles et gouvernementales en
adoptant une nouvelle loi adaptée au niveau du contexte, en même
temps qu'un important investissement en ressources et en temps
nécessaires pour permettre à la chrysalide de se
développer
Troisième
Partie
LES ORIENTATIONS
STRATEGIQUES ET LA MISE EN OEUVRE DE PLANS D'ACTIONS
Chapitre cinquième
LES ORIENTATIONS
STRATEGIQUES ET LES OBJECTIFS
La stratégie consiste à concevoir et piloter des
actions dans le but de saisir des opportunités tant internes qu'externe
qu'externes, et cela en fonction de capacités propres de l'organisation
et de ses exigences fondamentales en terme de résultats à
atteindre. La stratégie doit planifier le succès de
l'organisation sur les défis externes, présents et potentiels.
La stratégie repose sur trois impératifs
essentiels, à savoir :
1. Bien définir les exigences et s'assurer de la
cohérence des exigences à tous les échelons de
l'organisation. Ceci implique la reconnaissance des exigences du système
supérieur.
2. Mettre en place une organisation recherchant des
opportunités par une compréhension de situation et non de faits
isolés.
3. Bien séparer ce qui concerne la survie de ce qui
assure le développement.
6.1. Situation des jeunes à
Madagascar et les défis
5..1. Le constats et les faits
La jeunesse est considérée comme étant
une période de transition entre l'enfance et l'âge adulte,
période pendant laquelle la société ne considère
plus la population de cette tranche d'âge comme un enfant sans pour
autant lui accorder ni le statut, ni le rôle, ni la fonction d'un
adulte.
La jeunesse est un moment de la vie la plus complexe et la
plus turbulente. C'est une période instable où se manifestent
tous les doutes, les hésitations, l'incertitude de l'avenir et de
l'espoir qui met les jeunes en position de vulnérabilité face aux
bouleversements des conditions sociales et des problèmes de
société.
Aujourd'hui le constat sur la situation de la jeunesse tant
en milieu rural qu'en milieu urbain révèle l'incapacité
des pouvoirs publics à pouvoir l'insérer correctement dans le
tissu socio-économique, qu'il s'agisse des illettrés, des
déscolarisés précoces ou même des
diplômés.
On voit alors que la cohésion sociale est minée
par l'absence de l'accueil de la génération jeune par la
génération adulte dans l'espace économique et politique.
Les villes confrontées aux effets de la mondialisation
caractérisée par l'exiguïté du marché ne
savent plus répondre aux besoins des jeunes par l'emploi et la
citoyenneté, créent par conséquent les conditions
favorables à l'exclusion et la marginalisation des minorités dont
l'insertion même coutumière quel que soit le milieu n'est plus
opératoire.
Dans le cadre de ce travail, nous allons nous contenter des
facteurs liés aux changements sociaux, la pauvreté et chocs
culturels(i) les déficits éducatifs et les problèmes de
santé(ii) pour illustrer ces défis auxquels sont
confrontés les jeunes
ii. Changements
sociaux, la pauvreté et chocs culturels
Plusieurs facteurs sociaux peuvent affecter les jeunes. Outre
l'urbanisation rapide résultant de l'exode rural, l'évolution de
la structure familiale, le déclin de l'influence de la vie de famille
sur la société et le développement de style de vie
correspondant rarement aux réalités locales influent
beaucoup sur nos jeunes d'aujourd'hui.
La base de ces tendances comprend l'accélération
du rythme des changements, la mondialisation, la fragmentation sociale due
surtout à la révolution de la communication et les
technologies
La vulnérabilité des jeunes est aggravée
par la paupérisation croissante de l'ensemble de la population. En
considérant les jeunes dans leur contexte actuel sur fonds de
pauvreté, il semble évident que leur développement
personnel se déroule dans des conditions d'incertitude croissante.
Les jeunes manquent de repères et, sous l'influence
combinée de différents facteurs, notamment les mass média,
ils vivent une culture plurielle où les valeurs proviennent de
différentes sources qui peuvent parfois être contradictoires et
conflictuelles et, les jeunes, par l'immaturité qui les
caractérise, n'arrivent plus à se situer.
En outre, les jeunes sont le plus souvent livrés
à eux-mêmes du fait de la démission des parents et de la
dislocation de famille. Il n'est rien d'étonnant qu'ils sont à la
merci et victimes de toute sorte de manipulation, surtout la manipulation
politique.
iii. Déficits éducatifs et problèmes de
santé
Un grand pourcentage des enfants et des jeunes ne va pas
à l'école ou la quitte au bout de trois ou quatre ans, soit pour
se marier ou pour aider leurs parents à cultiver la terre, soit pour
chercher du travail en ville. Ainsi dès l'âge de 12-13 ans, une
majorité des jeunes sans diplômes, sans qualification
professionnelle se heurtent à la difficulté de trouver du
travail.
Cette situation les contraint à des emplois
précaires sans aucune perspective, à la délinquance et
à l'oisiveté qui constituent une porte ouverte à toute
forme de déviance.
D'un autre côté, alors qu'habituellement on
considère qu'une bonne éducation scolaire est la garantie d'un
bon emploi, de plus en plus de jeunes très qualifiés, et
même avec plusieurs diplômes ne trouvent pas de place sur le
marché du travail. Les jeunes font face aux problèmes de
chômage de plus en plus dur.
Les problèmes liés à la santé de
reproduction (Grossesse inopportune et non désirée, les IST/
SIDA, les violences sexuelles, l'avortement, la mortalité maternelle, la
prostitution...) atteignent un niveau préoccupant actuellement.
La toxicomanie s'est également beaucoup
développée et elle a gagné la jeunesse surtout dans le
milieu populaire comme moyen d'échapper aux contraintes et à la
dureté de la vie quotidienne.
Tous ces problèmes sont liés et interpellent
toutes les forces vives de la société : la
communauté, la famille et les responsables de tous les niveaux, de tous
les secteurs à agir étant donné l'importance
numérique et stratégique des jeunes pour l'avenir du pays. Tout
programme en faveur des jeunes est un acte à la fois sanitaire, social,
physique, mental pour eux et constitue une forme d'intervention
stratégique pour l'avenir du pays.
La mise en place et le renforcement des programmes
intégrés qui tiennent compte du fait que les jeunes ne sont pas
seulement l'avenir mais également le présent s'avèrent
donc indispensable. Car les jeunes ne sont pas seulement les leaders de demain,
mais aussi les acteurs de la société d'aujourd'hui. Il y aurait
intérêt à accorder une attention particulière aux
jeunes pour qu'ils puissent se prendre en charge et assumer pleinement leurs
vies.
5..2. Besoins et défis
Pour faire face à ces mutations sociales, pour pouvoir
fonctionner dans la cité dans laquelle ils vivent, et pour en devenir
les acteurs du développement, les jeunes doivent acquérir
connaissances, compétences, attitudes leur permettant de satisfaire
leurs besoins essentiels. Les jeunes ont des besoins et défis auxquels
ils sont confrontés. Sans être exhaustive, ces défis
peuvent se résumer en ceci :
- Trouver une assise personnelle fondée sur des
valeurs, la conscience de soi, et la confiance en soi ;
- Maîtriser le progrès technique par
l'accès au savoir et au savoir faire ;
- Se rendre utiles en contribuant à
l'épanouissement de la communauté dans laquelle ils vivent
Si c'est pour les jeunes, le pays a aussi ses souhaits pour sa
jeunesse. Sans trop entrer dans les discours politiques, on peut affirmer que
le pays a besoin de jeunes autonomes, capables de faire des
choix et de gérer leur vie sur le plan personnel et sur le plan
social ; des jeunes épris de sens de
solidarité, capables de se soucier d'autrui, d'agir
avec les autres et pour eux, de partager leur préoccupation ; des
jeunes responsables capables d'assumer leur propre acte, de tenir leur
engagements et d'achever ce qu'ils entreprennent ; et enfin, des jeunes
engagés capables de s'affirmer par rapport à des valeurs, une
cause ou un idéal et d'agir en conséquence
6.1. Vision et objectifs
Notre vision est de faire des jeunes
malgaches, par les biais de services qui leur sont offerts par les Maisons des
jeunes, un citoyen qui se prenne en charge, moteur de développement, au
lieu d'être un fardeau pour le pays, en étant un enfant
éternel, toujours assisté et dépendant.
Notre objectif est de rendre les Maisons des Jeunes capables
de répondre aux défis auxquels elles ont à faire face par
l'identification et la mise en oeuvre des stratégies qui les aideront
à devenir autonomes
6.1. Les défis
stratégiques en tenant compte des facteurs internes et externes
Au niveau d'établissement de services tel que la MJ, il
est difficile, voire inapproprié de raisonner les choix
stratégiques en termes de couple « produits
marché » car dans plusieurs cas la MJ offre seule les services
pour jeunes. Pour le moment, parler de concurrence est encore
inapproprié dans ce domaine.
D'autres approches sont possibles, lesquelles consistent
à évaluer la valeur de l'activité de l'organisation compte
tenu des atouts dans le métier concerné et l'intérêt
présenté par ce métier pour l'organisation. Les principaux
choix stratégiques pour la redynamisation de la MJ sont
essentiellement :
- Par rapport aux éventuels intervenants sur le
terrain, ce sont les stratégies de différenciation ou encore une
stratégie d'attente qui seront appliquées, pour qu'il y ait
complémentarité au bénéfice des jeunes. C'est
à dire, s'il y a de programmes en faveur des jeunes tel appui à
la formulation de projet ont été mis en oeuvre par d'autres
intervenant, les MJ doivent identifier autres activités en
complémentarité à ceci ou proposer d'autres
activités qui couvrent d'autres besoins identifiés. Il s'agit
donc ici de l'élargissement de l'offre et de l'accès au
services.
- Par rapport au public cible que sont les jeunes et la
communauté d'implantation de la MJ que l'on appelle par défaut
« marché », il aurait mieux d'adopter de
stratégie de spécialisation et la diversification. Il s'agit de
proposer des services répondant aux spécificités des
jeunes à servir et les attentes de la communauté. C'est la
stratégie de l'accroissement de l'offre
- Et enfin, l'amélioration de la qualité de
prestation qui se fait surtout par le renforcement de capacité de
gestion.
Ces stratégies doivent tenir compte de la dimension
sociale attachée au développement de l'organisation. Car le
potentiel humain reste une composante essentielle de la réussite de la
stratégie. Le potentiel humain constitue à moyen et long terme le
facteur énergétique essentiel et la source d'avantages
économiques porteurs et le « contrôleur de
gestion » doit s'assurer de la cohérence entre les choix
stratégiques d'ordre techniques et les mesures prises au niveau du
potentiel humain.
5..1. Amélioration de la
qualité de service
Les modèles conçus pour améliorer la
qualité de services accordent une place privilégiée aux
clients, c'est à dire qu'on envisage les services dans la perspective de
la clientèle cible. Il faut aussi se rappeler que les jeunes sont
exigeants et de par sa mission la MJ est une institution technique. Sa
crédibilité réside dans les qualités de services
qu'elle offre.
Les premiers éléments de services de
qualité sont l'existence de choix, la qualité et la
quantité des informations et services offerts, la compétence des
acteurs et des prestataires, la relation établie entre les jeunes et les
responsables et les mécanismes auxquels le programme a recours pour
encourager la continuation et la constellation des services prodigués.
Tout d'abord, les MJ doivent se mettre au diapason de la haute
technologie par l'acquisition d'ordinateurs. Il serait mieux que toutes les
divisions/services disposent d'un ordinateur et aient accès aux
réseaux. Un centre cyber pour les jeunes accessibles aux autres
intéressés, avec services d'impression - photocopieuse accessible
financièrement aux utilisateurs ferait également l'affaire, non
seulement pour la qualité de services mais aussi pour la redynamisation
des activités et pour une source de revenu supplémentaire.
La mise en réseau de MJ bénéficie non
seulement à la MJ en tant qu'organisation mais aussi aux jeunes.
L'installation de « Back bone » qui est actuellement en
cours constitue un facteur favorisant et les MJ auront un avantage
concurrentiel par rapport à ce qui va s'implanter plus tard du fait de
son espace.
La collaboration /partenariat avec des distributeurs de
programmes télédiffusés tels TVF ou autres
opérateurs sera avantageux et cela va renforcer ou améliorer la
fréquentation de la MJ et la participation financière de
téléspectateurs pour des émissions directes pour ne citer
que les rencontres sportives au niveau mondial qui intéressent de plus
en plus les jeunes..
A terme, cela suppose le recrutement d'une personne
chargé du bon fonctionnement du nouvel environnement informatisé,
à savoir l'administrateur de systèmes dont le rôle est de
gérer les réseaux informatiques de la MJ, de mettre à jour
les bases de données et de développer le site Web MJ pour une
promotion internationale.
5..2. Elargissement de l'offre et de
l'accès au service
4.3.2.1. Les activités
La redynamisation de la MJ au sens propre du terme, repose
donc sur une approche innovatrice, voire révolutionnaire que l'on
propose aux jeunes. Elle doit offrir un encadrement flexible ; elle
est totalement polyvalente et pluridisciplinaire. Elle doit fournir des
services dans les domaines aussi variés que la sexualité et le
planning familial, la nutrition, la toxicomanie, mais aussi des
activités de loisirs, des activités d'insertion
socio-économiques.
La MJ est un lieu de rencontre pour les jeunes en leur offrant
un encadrement pour devenir de jeunes adultes critiques, actifs et
responsables, tout en développant leur autonomie. Pour ce faire, elle
doit être en mesure de :
· offrir aux adolescents et jeunes un lieu de rencontre, de
support et d'écoute;
· renforcer la capacité des jeunes par la
présentation et la sensibilisation aux problèmes qui les
touchent;
· permettre aux jeunes d'avoir un endroit où se
retrouver entre eux.
· Offrir aux jeunes les services dont ils ont besoin
En effet la liste des services offerts n'est pas limitative et
doive s'allonger chaque année pour démontrer le souci du centre
et de responsables de s'adapter aux besoins et goûts de l'époque.
A titre d'exemple sans pour autant être exhaustive, les activités
suivantes doivent être entreprises au niveau de chaque MJ
· Des activités sportives;
· Des soirées relax à écouter de la
musique ou la télévision;
· Étudier et faire ses devoirs, et des orientations
scolaires
· Animations diverses
· des sorties (village des sports, camps de fin de semaine,
chantiers des jeunes,...)
· des soirées et activités spéciales(
fin d'année scolaire, semaine de la jeunesse, ...)
· aide et soutien aux projets de jeunes
Outre les activités récréatives et comme la
vocation de la MJ est de favoriser l'autonomie et la
responsabilité des personnes, permettre aux jeunes de s'intégrer
dans la vie du village et de donner la possibilité à tous
d'accéder à l'éducation et à la culture pour que
chacun participe à une société plus solidaire ; il y
a lieu également d'organiser d'autres activités comme la
formation (mise en place de stages sportifs ou culturels), d'aide dans les
démarches d'insertion professionnelle (rédaction de CV, lettre de
motivation, recherche de stage ou d'emploi).
Pour ces différentes activités, il est
souhaitable d'impliquer les jeunes et autres bénévoles de la
localité. Les jeunes peuvent par exemple être responsables du
comité d'activités, du conseil des jeunes et même faire
partie du conseil d'administration de « leur
maison »
Par de relais des bénévoles, tout au
long de la semaine, le Centre sera devenu un lieu de libre circulation,
d'échange et de service avec de moindre coût en terme de
personnel.
Le service de santé, basé sur une
compréhension globale du jeune et de son mode de vie et qui s'efforce de
l'informer, tout en le soignant, afin de l'aider à atteindre un
développement physique et psychique optimal, une acceptation harmonieuse
de son identité et une connaissance de soi-même suffisante pour
affronter les difficultés de la vie adulte est aussi à pourvoir
au niveau de chaque MJ.
Les services de consultations d'ordre général
doivent fonctionner avec l'aide d'une pharmacie et d'un laboratoire de base. Ce
service prendra en charge les grossesses, le dépistage et le traitement
des infections sexuellement transmissible (IST). Le centre de planning familial
pour jeunes procurera une information abondante pour la contraception des
filles et des garçons et pourra mettre en place de groupe ou club de
soutien selon les besoins (jeunes mères/pères,
développement de bébés,...)
Le centre nutritionnel se charge d'expliquer et d'apprendre la
valeur d'une alimentation équilibrée à tous et plus
particulièrement aux patients à haut risque de déficits
(adolescentes enceintes) est également envisageable. On peut pour cela
contracter un partenariat avec le Ministère de la Santé et la
faculté de médecine.
Les services sociaux et juridiques aident les jeunes à
démêler les problèmes familiaux (disputes, violences
fugues, ...) financiers (assistance sociale) et légaux
(délinquants, dealer de drogue, prostitution de mineurs, ...)
Pour les appuis aux devoirs et orientations scolaires, les
services éducatifs sont présentés de manière plus
« cool » que les écoles habituelles. On y
répète des leçons particulières et des groupes de
rattrapage, une réorientation professionnelle ou scolaire,
l'étude des langues, une agence de placement dans la communauté
et un apprentissage technique (ateliers d'électronique, de photographie
et d'Internet). En outre, les livres et les matériels audiovisuels
seront mis à la disposition de tous selon les besoins.
Les activités créatives, en procurant un large
éventail de possibilités artisanales (poterie, bois, pêche,
ferronnerie, maçonnerie) encouragent l'adolescent à employer au
maximum son talent pour s'y épanouir.
En outre, d'autres activités ponctuelles seront
à organiser. Par exemple des week end « verts » pour
sensibiliser les jeunes aux questions de l'environnement et de
diversité, les colonies de vacances et de chantiers de jeunes, les
fêtes traditionnelles seront tout particulièrement
célébrées au centre pour combler le besoin familial de
beaucoup, des soirées dansantes et des journées portes ouvertes
pour faire connaître (un élément de marketing) le centre
à la communauté toute entière.
Bref, les MJ sont vraiment un centre de
référence pour les jeunes car elles ont la même
préoccupation que les jeunes qu'elles servent et que la réussite
du programme dépendra de plusieurs facteurs, à savoir :
- Premièrement de sa politique d'accessibilité
et d'ouverture (soins gratuits, accord parental non nécessaire, horaires
larges, tolérance de tous mouvements et surtout architecture et
placement se prêtant aux échanges).
- Deuxièmement, aux modalités de traitement et
d'encadrements données aux jeunes qui sont flexibles et
individualisées et aux idéalismes/visions que devront avoir les
acteurs critiques et à la continuation de leur recherche d'une
compréhension approfondie de l'adolescent et des jeunes.
- Troisièmement, à l'existence de services
pluridisciplinaires concentrés dans un seul lieu (centre polyvalent) et
de conception holistique, qui considère l'individu entier, son mode de
vie et ses aspirations et au nombre et à la diversité des
services accessibles.
A tout cela, il y a lieu de mettre l'accent sur un travail
d'équipe, tant pour les « clients » que pour
l'encadrement et à l'importance attribuée à une
éducation collective, dans un cadre facilitateur qui tiendrait lieu de
« substitut familial » et au gain de la confiance des
jeunes, par le souci constant du respect de leur personnalité et par
l'intérêt apporté à leur épanouissement. Ce
qui nous amène à aborder le dernière orientation
stratégique qu'est le renforcement de la capacité de gestion de
l'équipe dirigeante.
4.3.2.2. Améliorer le cadre ou la
création d'une nouvelle image
L'architecture de la MJ est presque identique dans toute
l'île. Cette forme n'a rien d'inconvénient à priori. Mais
quelque soit l'architecture, le cadre doit être attrayant et gai et la
décoration devrait être « jeune ». Les jeunes
doivent avoir l'impression de liberté de mouvement (pas de porte et de
couloir exigus) en entrant dans ce lieu. Cette impression de liberté de
mouvement et de vision est un facteur désinhibant et diminue l'angoisse
d'isolation connue dans les centres comme les centres de santé
traditionnel.
Les salles devront être délimitées par des
parois et différents niveaux, sans jamais être totalement
cloisonnées. Seules, les salles d'examen médical, les salles de
conférence et une salle de counselling peuvent être
isolées.
Une image professionnelle et attrayante était le strict
minimum auquel l'on puisse s'attendre dans la nouvelle approche adoptée
par la MJ. L'espace physique et le logo institutionnel nécessiteront un
remodelage. Une des premières activités à faire est
d'amorcer la rénovation complète du local MJ. Il faut qu'il y a
aussi un logo pour la MJ pour son identification car le logo renferme des
significations directes et philosophiques. Le logo doit refléter le type
de population cible et/ou les activités principales de la MJ. Il est
peut être bien d'organiser un concours pour cela.
En effet, les premiers changements qui devraient être
visibles sont l'amélioration de l'image de MJ, laquelle va contribuer
aussi à remonter le moral et la motivation du personnel et à
influencer de manière positive la première impression du
visiteur.
6.1. Renforcement de la capacité
de gestion
L'amélioration de la qualité de service dont le
corollaire est la redynamisation de centre ne se fait pas par une seule
activité et encore moins en une seule fois. C'est un processus constant
et toujours en évolution avec une attention particulière pour le
renforcement de capacité des responsables surtout en matière de
gestion.
La question qui se pose alors est de savoir comment les MJ et
les responsables peuvent parvenir à des résultats dans des
conditions de plus en plus complexes et incertaines nées de la nouvelle
orientation stratégique ? Comment les responsables de la MJ peuvent
-ils concentrer les efforts de son organisation pour aborder les nouveaux
défis qui leur reviennent de facto dans le cadre de l'orientation qui
sera décidée ? La capacité de gestion et de
leadership va donc entrer en jeu ici.
Maintenant plus que jamais, un leadership efficace
associé à une bonne gestion est essentiel pour les MJ. Lorsque le
MJS investit dans le développement du leadership chez les responsables
de MJ et aussi les autres responsables à tous les échelons, il
accroît les capacités de ses agents à s'adapter au
changement.
Une bonne gestion et un bon leadership sont essentiels pour
que les MJ fonctionnent et prospèrent. Lorsque les organisations sont
bien gérées, elles fonctionnent de façon effective et
efficace. Leurs plans sont clairs et leurs structures, systèmes et
processus sont organisés. Le personnel est à même de mener
à bien ses activités de façon efficace. Lorsque les MJ ont
de bon gestionnaire, elle s'adaptent aux changements de l'environnement et
développent des cultures qui inspirent un engagement et une innovation,
ingrédient de base de la qualité et de l'accessibilité de
services offerts.
Une bonne gestion et un bon leadership sont nécessaires
pour maintenir la performance de l'organisation. Il faut donc aider les
responsables de tous les échelons, par le biais de formation à
comprendre l'importance du leadership efficace et du management comme art et
technique de gestion. Par ailleurs, au niveau du personnel, cela
nécessite l'acquisition d'une gamme variée de compétence
pour que chaque membre du personnel devienne polyvalent et suffisamment
flexible pour évoluer dans divers domaines techniques.
Il est toutefois important de nuancer qu'une bonne gestion ne
garantit pas des résultats dans toutes les circonstances. Lorsque les
conditions sont variables, complexes et liées entre elles comme souvent
le cas pour les MJ où ministères, les collectivités
décentralisées se sont mêlées, les responsables ne
doivent pas se contenter d'appliquer des fonctions de gestion traditionnelles
à un processus uniforme. Ils doivent également mener leur
personnel à travers un processus de changement qui leur permette de
faire face aux défis stratégiques et de concentrer leur
énergie sur l'obtention de résultats durables et qui satisfont en
même temps les jeunes.
6.1. Adaptation des cadres juridiques
suivant l'évolution du contexte
De tout ce qui précède, le plan
stratégique (s'il y en a un) qui avait guidé les
opérations de la MJ pendant des années devrait être
remplacé. Un nouveau plan stratégique, une vision et une mission
seront à formuler.
Comme notre vision sur la MJ (chaque MJ) est de le faire un
centre d'excellence dans l'encadrement de jeunes pour tout ce qui concerne les
préoccupations de ces derniers et d'assistance technique dans le domaine
de développement surtout en ce qui concerne les jeunes et que sa mission
est d'appuyer les jeunes et la communauté de son implantation et de
renforcer les capacités des organisations et de collectivités
décentralisées en vue de contribuer à une meilleure
qualité de vie des jeunes, il y a donc lieu de réviser le cadre
institutionnel régissant ces structures pour pouvoir répondre
à ces défis.
Etant donné la décentralisation, le partenariat
et l'implication aussi bien des jeunes eux-même et de la
communauté d'implantation, la révision des textes (décrets
ou autres) régissant la MJ est une nécessité. Le nouveau
texte doit prévoir ou tenir compte de l'implication des structures
décentralisées dans la bonne marche du centre,
l'opérationnalisation du CA et les normes et standards en matière
de MJ.
Car, avec la redynamisation de MJ existantes, il se peut qu'il
y ait d'initiatives pour la construction de MJ et/ou le MJS va étendre
les MJ existantes dans d'autres localités, ce texte en donne la
référence en matière d'organisation et de
fonctionnement.
Par ailleurs, la tendance actuelle au niveau de l'orientation
politique est que la décentralisation fait son bon chemin. Situer les MJ
dans ce contexte nous incite à voir le « processus de
décentralisation de MJ » tout en gardant le rôle de
l'Etat (ministère central) à l'occurrence, le gardien des normes
et le contrôle des interventions en matière de jeunesse que chacun
doit mettre en oeuvre.
6.1. Renforcement/
développement de partenariat public-privé (PPP)
5.6.1 Les raisons d'être d'un
PPP
Comme nous l'avons déjà souligné à
maintes reprises, le contexte socio-politique de Madagascar a beaucoup
changé au cours de ces derniers temps. Le principe de partenariat
public-privé est devenu non seulement le leitmotiv du Président
de la République mais jouera un rôle important dans la
réussite des actions entreprises dans le cadre de la réduction de
la pauvreté quelque soit le secteur touché.
Pour cela , dans notre cas, il sera nécessaire de
mettre en place des mécanismes permettant l'articulation des actions de
l'Etat et celles des régions ainsi que celles du secteur privé.
Il s'agit de mettre en place des véritables relations contractuelles
entre les acteurs car l'Etat ne parvient pas, seul, à tout faire quelque
soit ses bonnes intentions ne serait- ce qu'en terme de moyens et de
capacité.
Le nouveau texte sur les finances publiques qui se bascule
sur le budget programme au lieu et place de budget de moyen constitue un
élément pour repenser les habitudes en terme d'utilisation de
crédits car cette orientation constitue un instrument de gestion des
missions d'un ministère regroupées en objectifs et
résultats chiffrés, liées aux structures responsables.
Plus concrètement, dans le secteur qui nous concerne,
la Politique nationale de la jeunesse (PNJ) est une politique multisectoriele
et basée sur une politique de décentralisation avec la mise en
oeuvre des activités opérationnelles au niveau
périphérique avec une forte implication des associations des
jeunes et les acteurs socio-économiques sans oublier les
collectivités territoriales décentralisées (CTD), à
savoir les communes et les régions et dans une large mesure les
provinces autonomes.
Nombreux sont les responsables de MJ qui pensent que le
partenariat es nécessaire, voire un impératif stratégique
pour le développement et la redynamisation de la MJ. Par ailleurs le
changement économique et politiques ont entamé non seulement,
l'air de la décentralisation mais aussi ont créé un
environnement qui soutient la croissance du secteur non gouvernemental,
d'où un nombre accru de partenariat public.
En effet on constate ces derniers temps une nette croissance
des initiatives en faveur des jeunes fournis par le secteur privé pour
ne citer que les initiatives pour le sport. Cela signifie que le gouvernement
n'est plus le seul moteur du développement et le principal prestataire
et financier des activités en matière de jeunesse dont le sport.
Donc autant le faire pour les activités des MJ car le partenariat entre
les secteurs publics privés permettent de garantir un plus large
accès à des services de qualité pour les jeunes.
Le partenariat peut répondre à une demande non
satisfaite pour les services. Il peut aussi accroître la satisfaction des
bénéficiaires du point de vue qualité, quantité et
opportunités des services, de maîtriser les coûts et de
diminuer les inefficacités du secteur public.
Il est démontré aussi que des ONGs ont pu
compléter les services du gouvernement en garantissant l'accès
aux services dans certaines régions ou même pour de groupes de
population que le gouvernement est incapable, faute de ressources, de couvrir
de manière adéquate.
Enfin, le partenariat n'est pas seulement un mécanisme
pour renforcer la coopération et la collaboration entre le secteur
public et les ONGs et les entreprises privés. C'est aussi une
manière de faire participer la communauté aux questions de
l'offre et de gestion de services pour les jeunes la concernant.
Le recours à la contractualisation, fait
complètement nouveau pour le MJS, est donc devenu un impératif si
l'on veut vraiment réussir.
5.6.2 Objet et domaine de
contractualisation
Nous venons de voir dans l'analyse de situation des MJ que bon
nombre de ces centres ne sont plus opérationnels. Ils souffrent de
plusieurs maux, dont notamment, d'insuffisance de matériels et
équipements, du manque de personnel tant administratif que technique et
de faiblesse des infrastructures de base telle que le bâtiment
lui-même, l'électricité, etc.
A regarder les tendances actuelles, ces faiblesses ne
pourront pas se résoudre sans la collaboration avec d'autres acteurs y
compris les autres départements ministériels. Il y a donc lieu
d'envisager une politique d'ouverture au partenariat avec le secteur
privé et à la coopération étrangère pour les
MJ
Les objectifs de contractualisation sont de s'assurer que
les contrats établis entre les acteurs dans le domaine de la jeunesse se
font dans le respect de la PNJ, de contribuer à améliorer la
performance des MJ avec comme principes fondamentaux de garantir la
qualité des prestations au niveau de ces centres et de contribuer
à l'amélioration de performances du système.
La contractualisation peut revêtir de plusieurs formes,
allant de contrat de location de services, contrat de gestion et aussi la
collaboration avec les collectivités territoriales citée plus
haut et la contractualisation interne.
En effet, dans le cadre d'une gestion directe par l'Etat des
activités de MJ comme le cas actuellement, des formes de
contractualisation interne contribuent à une utilisation plus
rationnelle des ressources et à des meilleurs impacts des interventions
par la formalisation d'un budget programme. Les contrats de performance entre
le ministère et les MJ assigneront, par exemple, un certain nombre
d'objectifs à atteindre en rapport avec les moyens rendus
disponibles.
La politique de contractualisation ne signifie aucunement un
désengagement de la part de l'Etat ni une volonté quelconque de
privatisation de la MJ. Il s'agit seulement d'un outil permettant
d'établir des relations durables, solides et sécurisantes entre
acteurs publics et privés qui veulent s'investir dans le secteur de la
jeunesse. Elle s'affirme comme sauvegarde des intérêts de la
jeunesse et de leur implication dans le fonctionnement des services au niveau
des MJ.
Chapitre sixième
MISE EN OEUVRE DE
STRATEGIES POUR LE REDRESSEMENT DES MAISONS DES JEUNES
Les orientations stratégiques couvraient les
activités inscrites dans le cadre de programme de la MJ et donneraient
une indication sur la voie à suivre par la MJ en vue d'élargir la
base de ses ressources prévisionnelles à mobiliser auprès
des Bailleurs de fonds et d'autres contributeurs éventuels.
Concrètement, les orientations que l'on propose ici comportent des
actions, entre autres, sur le renforcement les capacités et
l'efficacité de MJ et de personnes offrant des services aux jeunes qui
encouragent et favorisent une meilleure qualité de vie des jeunes et les
membres de la communauté d'installation de la MJ.
6.1. Les structures : Vers une
nouvelle organisation
Notre défi est d'assurer le passage d'une organisation
bureaucratique, mal gérée, exsangue financièrement
à une institution vibrante et crédible, gérée sur
la base de principes du marché et dont les perspectives d'avenir sont
plus que certaines.
Pour devenir une organisation autonome et indépendante,
il y a lieu de proposer au MJS une nouvelle organisation en ce qui concerne la
MJ. En matière de conception organisationnelle, comme en matière
d'architecture, il n'y a rien qui soit facile, automatique et
mathématique, chaque situation est unique . Ce que l'on va
suggérer ici n'est que de propositions
6.1.1. Proposition
d'orientation organisationnelle
6.1.1.1 Le Conseil d'Administration (CA)
La MJ opérait pendant une vingtaine d'années
sans CA en dépit du texte qui le stipule. La tentative de MJ Fondation
Barday à Mahajanga en fait l'expérience mais celle-ci se soldait
à un chaos faute de texte spécifiant le fonctionnement entre le
CA et les structures ministérielles. Un bras de fer qui a fini par le
scellage de la MJ un moment donné et qui se termine par l'abrogation du
CA par le tribunal en 2001.
A notre humble avis, le CA est une concrétisation de
l'intégration de la gestion de MJ dans le contexte de
décentralisation qui fait bien son chemin, il y a une
décennie.
Comme stipulé dans le décret portant sa
création et organisation, la MJ est un EPA. Pourtant l'autonomie
administrative et financière ne pourra être effective
qu'après la mise en place de son CA. Une fois cette disposition
statutaire est pleinement mise en oeuvre, la MJ disposera de la
personnalité morale qui va lui permettre de développer plus
aisément différents types de relations contractuelles. En effet,
la pratique de sous-traitance sera facilité puisque la décision
dépendra directement des instances dirigeantes de la MJ.
Dans le contexte où l'Etat va continuer d'allouer des
ressources budgétaires, il est important d'évaluer les
performances de chaque MJ dans l'accomplissement de sa mission de service
public et ceci par rapport aux montant de subvention accordées. Des
arrangements contractuels, en terme de budget programme, basé sur la
performance, donc sur un certain nombre de résultats attendus, liant le
MJ et le ministère devront être développés. Cette
contractualisation devrait permettre une gestion orientée sur les
résultats dont l'évaluation se fera sur la base d'indicateurs de
performance et sur la définition de mesure d'incitation.
A l'avenir, ces centres en tant qu'EPA, devront placer leurs
relations avec l'administration du MJS dans une perspective à long
terme. A travers l'élaboration du contrat programme, les MJ renforceront
leur engagement avec le pouvoir central, notamment en formalisant des projets
qui définissent les orientations du développement de la MJ.
Grâce à cette autonomie juridique, ces MJ auront
donc la possibilité d'établir des relations avec d'autres
prestataires. Ils peuvent aussi établir des relation de collaboration
avec d'autres établissement dans le pays et aussi de développer
de jumelages avec des centres des jeunes des autres pays afin de faciliter les
échanges concernant essentiellement l'expertise technique, la formation,
la fourniture de matériel et d'équipement.
Bref, la mise en place et l'autonomisation du CA sont
cruciales pour doter la MJ de la capacité de changer effectivement son
orientation bureautique en vue de passer à une option dictée par
le marché qui devait faire de lui une entité administrativement
et financièrement indépendante. Cela, comme nous venons de
montrer, lui doit permettre de mobiliser des ressources pour ses programmes,
à partir des sources autres que celles du Ministère de tutelle.
6.1.1.2 Le rôle du ministère
de tutelle
D'une manière générale, le
Ministère maintient son rôle de superviseur de la gestion et des
opérations du MJ. Les membres du CA, élus à partir des
associations des jeunes, les représentants de la Commune et de
structures décentralisés ont l'obligation de rendre compte au
Ministère de ce qu'ils font en matière de jeunesse.
Pourtant les rôles assignés au ministère
sont fonctions de l'orientation qui sera adoptée. Dans le cadre de la
mise en oeuvre des orientations sur le partenariat ou de contractualisation,
voici ce que nous suggérons que le Ministère de tutelle doit
assurer avant tout.
Parce qu'il est le garant de l'intérêt
général et le protecteur des droits des jeunes, l'Etat et plus
précisément le MJS, est au centre des relations contractuelles
qui se nouent entre tous les acteurs impliqués dans les actions en
faveur des jeunes.
La contractualisation n'est ni privatisation, ni
désengagement de l'Etat. Elle est un outil au service de l'organisation
des interventions au niveau de chaque MJ. De fait ou de droit, il revient au
MJS de s'assurer que cet outil est utilisé de manière efficace et
approprié.
Pour cela, le rôle du MJS se situe à deux
niveaux, en tant que signataire de contrat(i) et en tant que régulateur
des relations contractuelles (ii)
i. MJS en tant que signataire de contrat
Nous partons donc de l'hypothèse que le
ministère ne souhaite plus et ne prétend plus être l'acteur
exclusif de la prestation de services en matière de jeunesse même
au niveau de MJ. Il doit reconnaître que de nombreux acteurs ont
contribué, souvent efficacement, pour la promotion de la jeunesse. Mais
le MJS, assurément, ne souhaite pas non plus de se désengager de
la prestation des services pour les jeunes.
La contractualisation est donc un moyen qui lui permet de
concilier ces positions. Dans les contrats où il sera directement
impliqué, le MJS aura un rôle d'impulsion, de signal et d'exemple.
Le MJS est donc appelé à adopter une attitude volontariste dans
le recours aux relations contractuelles qui l'implique. Voici quelques
stratégies qu'il pourra suivre :
- En fonction de ses disponibilités financières,
il proposera des programmes ciblés d'activité dont il appuiera la
réalisation par des acteurs privés. Pour cela, il
préparera des cahiers de charge et lancera des appels d'offres auxquels
les acteurs privés seront invités à répondre
- Le MJS incite les acteurs privés à proposer
des relations contractuelles avec ses services. Il s'agit ici de la MJ.
- En ce qui concerne le gestion de la MJ- où l'on
constate d'un manque flagrant de personnel-dont il est et restera le
propriétaire, le MJS sollicitera les discussions et négociation
avec les interlocuteurs dont il aura identifié les capacités
techniques
ii. Le MJS en tant
que régulateur des relations contractuelles
Le MJS est également régulateur des relations
contractuelles pour permettre à la fois une meilleure implication de
tous les acteurs dans la mise en oeuvre de PNJ et éviter toutes
éventuelles dérives contraire à l'intérêt des
jeunes.
Cette régulation s'exerce essentiellement sur la base
d'un cadre légal et réglementaire qui définira l'espace de
décision et d'action accordé à chaque intervenant, un
espace de contrôle de conformité et d'évaluation des
arrangements et de la politique contractuels
- Le MJS aura donc à assurer le leadership en amenant
tout partenaire à la conviction de la nécessité d'une
démarche de contractualisation dans le domaine de la jeunesse et surtout
sur l'utilisation optimale de la MJ.
- Le MJS s'assurera que chaque acteurs, y compris les siens,
possède la maîtrise des outils nécessaire pour la
réussite de la contractualisation par la formation.
- Le MJS s'assurera aussi que les textes juridiques permettant
le recours à la contractualisation de manière explicite, tant au
niveau légal que réglementaire. Le service de documentation et de
la législation proposera la révision du cadre juridique
nécessaire.
- Le MJS doit aussi faciliter un dialogue constructif entre
tous les acteurs socioculturels ou de ceux dans les autres domaines touchant
les jeunes afin de les inciter à rechercher les synergies qui peuvent
améliorer la performance de l'ensemble du programme fourni
6.1.1.3 L'approche communautaire
L'expérience a montré que l'amélioration
de l'accessibilité des jeunes aux services offerts et les attitudes des
jeunes vis-à-vis de la MJ dépendent fortement des contacts entre
service et la communauté. Cette approche communautaire doit se faire en
fonction du milieu d'implantation de la MJ et de l'étendue
géographique de la zone desservie, de la disponibilité en
personnel et de l'aire d'attraction naturelle de la population. Les trois
scénarii suivants vont être suggérés :
a) Réalisable dans le milieu urbain (chef lieu de
région/province) dont l'analyse de réorganisation des services a
dégagé une sous- utilisation du personnel, le MJS
(délégation) peut procéder à une division de la
zone couverte en secteurs (délimitables sur une carte) et responsabilise
certains agents à y effectuer des sensibilisations et pour discuter avec
la population (stratégie avancée à dominance push).
b) Dans la zone rurale ou plus précisément dans
les districts catégorisés commune rurale, la MJ est un centre
communautaire de fait. La gestion du centre doit être communautaire et
l'on va introduire une notion de sous-traitance ou d'autres types de
contractualisation. En effet, les offres de services se fera par et avec les
partenaires contractant qu'il s'agisse de la communauté
(commune/association ou ONGs locales) ou d'autres intervenants. Ce sont ces
partenaires qui appuient la MJ en matériel/équipement, en
formation, et cela va rendre le centre d'être rapidement autonome.
c) Réalisable en milieu ou les communautés ont
des capacités de mobilisation moindre. Elle répond aux cas des MJ
où le nombre de personnel est limité, alors un programme de
participation des jeunes et de la population grandissante à la gestion
de la MJ pourra être développé.
Il s'agit en fait de former et mettre en place (dans les
quartiers ou groupes de village) des équipes relais animateur(trice)
chargés d'informer et sensibiliser les jeunes pour s'impliquer
d'avantage dans la gestion de MJ. Cette méthode après quelques
années de pratique, comme les ont attesté les actions de
certains mouvements de jeunes (l'action catholique spécialisée)
produira une nouvelle mentalité.
La raison « parce que cela a toujours
été comme ça » sera remplacée
progressivement par la loi du progrès. Cette façon de faire est
toujours profitable de telle manière qu'elle amène les jeunes
à découvrir par eux-mêmes la nécessité d'un
changement et les moyens de la réaliser.
Une mentalité nouvelle, faite d'ouverture au changement
et au progrès apparaît qui peut conduire à des
transformations profondes et qui seront durables parce qu'elles correspondent
à des conviction fermes chez-eux qui les mettent en oeuvre.
En tout état de cause, le processus actuel
entamé par le Ministère qui consiste à mettre en oeuvre
des structures de jeunesse à savoir le Conseil national de la jeunesse
(CNJ), le Conseil régional de la jeunesse(CRJ) et le conseil local (CLJ)
s'intègre parfaitement aux propositions
ci-énumérées. Ces structures ont un
rôle notamment de servir de centre d'échange d'information
d'expériences et d'idées, de rassembler et étudier les
données sur les problèmes et les besoins de la jeunesse, de
coopérer pour la mise en place de comités locaux de coordination
des organisations des jeunes, d'encourager la pleine participation des jeunes
aux activités de leur propre organisation et de la
société, d'établir et de maintenir des liens avec les
organisations internationales et de coopérer avec ces derniers.
6.2. Staffing et animation des hommes
La faiblesse de la structure existante, est qu'il y avait un
manque d'interaction au niveau opérationnel entre la structure
décentralisée, d'une part et les personnels internes mêmes
du Ministère (Ministère de la Jeunesse et des Sports -
Délégués - EPS au niveau d'écoles) d'autre part, ce
qui avait pour résultat des inégalités et la
fragmentation. Et ce sont les MJ qui souffrent le plus.
Et en ce qui concerne la hiérarchie, l'organisation
existante ne définissait pas les limites claires de l'autorité et
des responsabilités. Le délégué n'a pas de
description de poste tout en se croyant le représentant du
Ministère au niveau local, alors qu'il a de moins en moins
d'autorité sur le responsable de la MJ qui se dit Directeur de MJ.
La collaboration est plutôt d'ordre relationnel
(Fihavanana) pour certains et de droit d'aînesse pour les autres, mais
pas sur une base textuelle. Ce qui fait que dans certaines MJ la relation entre
les collègues est souvent conflictuelle. Et au sein même de MJ, il
n'y a aucune description des tâches et il n'a pas été
fixé au départ qu'une MJ doit être gérée par
combien d'agent étant donné sa mission.
Ce contexte convenait certainement à un système
bureaucratique mais pour une orientation basée sur les résultats
(marché) il faudra une grande attention, plus d'interaction, de
communication de clarté dans la définition des
responsabilités et de l'autorité et une meilleure qualité.
Un nouvel organigramme au niveau de la MJ est donc à définir.
Mais quelque soit le type d'organigramme à mettre en
oeuvre en fonction de type de gestion au niveau de chaque MJ, nous
suggérons, dans le cadre de la mise en place effective du CA, de mettre
sur pied de nouvelles structures (plutôt commission / conseil) qui
aideront les MJ et les responsables dans leurs fonctions.
Il s'agit de commissions ou groupe de travail au niveau de la
direction ou du responsable de la MJ (Comité de gestion). Composé
des membres bénévoles, recrutés par leurs
expériences / compétences spécifiques (connaissent en
matière de gestion au niveau local et des représentants de
conseil local des jeunes), le comité agit en staff et va aider
l'équipe dirigeante à analyser la gestion interne et à
proposer des changements en assistant la direction dans la mise en oeuvre de
programme fixé par le CA.
Le Comité de Gestion qui sera institué par le CA
va se réunir au moins une fois par mois pour superviser toutes les
opérations de la MJ (programmatiques et financières). Il veille
tout particulièrement à ventiler correctement les dépenses
incombant aux projets et aux activités en cours.
L'autre commission qui a une vocation plus extravertie va
s'agir du Conseil culturel. Ses membres explorent les voies permettant de
générer de nouvelles activités, évaluent le
marché et suivent de créneaux commerciaux potentiellement
porteurs,.
Le conseil culturel comprend des membres
désignés par le Conseil d'Administration, sur proposition du
Conseil Culturel lui-même. Le Conseil Culturel constitue en quelque sorte
«les yeux et les oreilles» de l'équipe d'animation.
Composé de préférence d'enseignants, d'artistes locaux,
d'animateurs des jeunes et de simples usagers, le conseil analyse
l'évolution des besoins locaux, les confrontent aux réponses
disponibles au niveau de la MJ et déterminent les nouvelles pistes
à suivre.
Le Conseil Culturel a pour fonction permanente la remise en
question des actions en cours. Cette dynamique débouche sur une
évolution constante des projets et sur leur redynamisation. Le Conseil
veille à la pertinence des projets et à leur cohérence.
Et enfin, il y a lieu de mettre en place d'un comité de
concertation socioculturelle(Cocosoc), Ce comité devrait réunir
tous les trimestres les professionnels des associations socioculturelles
existantes dans la localité en vue d'affiner des synergies. En effet, le
développement et la mise en autonomie de la Maison des Jeunes et le
projet de développement des activités socioculturelles comme le
réseau des bibliothèques justifie cette mise en relation formelle
avec les acteurs socioculturels locaux qui va assurément
déboucher sur des actions communes et surtout sur la mise en oeuvre des
projets d'envergure.
Les trois structures doivent fonctionner comme des
équipes au vrai sens du terme. Les gens s'expriment librement et doivent
s'engager dans de débats passionnants. La décision sera prise sur
la base du consensus dans la mesure du possible, en tenant compte de tous les
points de vue et opinions.
Dans cette nouvelle orientation structurelle, il convient de
signaler qu'en plus de compétences techniques, pour le personnel,
l'intégrité était le minimum requis. C'est
l'ingrédient de base sinon tout tombe à l'eau.
A partir de la stratégie que l'on compte adopter pour
satisfaire aux exigences de la vocation de la nouvelle MJ, on doit
préciser les fonctions à remplir (fiches de fonction), se poser
la question des domaines de compétences nécessaires.
C'est-à-dire quelles sont les fonctions nécessaires et que la MJ
ne possède pas ? On passe ensuite à la structuration :
elle définit l'ensemble des relations entre les diverses fonctions
identifiées, ce qui conduit au squelette de la structure permanente qui
est étoffée par l'organisation quantitative.
Il s'agit de traduire les fonctions définies en terme
de postes et de les doter en personnel. On définit ici, en terme de
volume, les moyens humains et matériels à mettre en oeuvre. C'est
à partir de ce volume que l'organisation proprement dite se fait :
on va spécifier les entités (direction, services, divisions), le
nombre de collaborateurs de chaque entité et leur niveau de
compétence ainsi que leurs liens hiérarchiques et leur
adéquation aux postes et aux fonctions.
Pour simplifier, et de manière pratique, manager
comporte 2 volets : un volet organisationnel et un volet de
pilotage :
- Le volet organisationnel définit les moyens pour
atteindre les objectifs fixés. Ce volet recouvre les rôles de
chacun et leurs interactions, la mobilisation des acteurs. Il comporte aussi la
mise en place du système de communication qui intègre non
seulement la nature de l'information, mais aussi son support, sa
fréquence et sa destination aussi bien interne qu'externe (le reporting,
la supervision, réunion d'évaluation centrale),
- Sur le plan du pilotage, le management va consister tout
d'abord, à partir des informations recueillies, à analyser la
situation à l'instant donné en mesurant les écarts par
rapport à la référence établie
préalablement.
A partir des écarts détectés ou des
tendances suspectées, on se « projette » à la
fin de période étudiée, afin d'en déduire un
résultat prévisionnel. Compte tenu de ces informations, et si
cela est nécessaire, on décide des actions correctives à
entreprendre avec l'implication de tous.
Maintenant, il reste la question de savoir la composition de
l'équipe dirigeante ou les permanents qui doivent co-piloter la MJ.
Il est impossible dans le cadre de ce travail de faire une
analyse détaillée de fonctions au niveau de notre structure
d'autant plus que les orientations stratégiques sont multiples. Mais,
comme la MJ sera l'opérateur de plusieurs projets dont certains
demandent du personnel plus ou moins autonomes et, à la lumière
des nouvelles activités citées plus haut que les MJ doient
offrir, et ce, sans tenir compte du coût que cela implique, les postes ou
responsabilités suivants doivent exister au niveau de chaque
MJ, à titre indicatif:
- Un(e) coordinateur/trice général, chargé
de la coordination générale et plus spécifiquement du
suivi des projets et de programme au niveau de chaque MJ.
- L'animatrice, chargée de toutes les missions
liées aux missions de la MJ, en dehors des programmes
extraordinaires,
- Trois animateurs chargés des activités en plein
air et dans la salle et de la gestion de projets spécifiques selon le
cas.
- Une à deux animatrices qui réalisent un projet
ponctuel d'inventaire des artistes et de relation avec la communauté et
des tâches liées à l'occupation des locaux.
- Un(e) responsable administratif et financier qui se chargera
l'administration liée à la finance et comptabilité,
- Quatre techniciens qui seront affectés aux tâches
techniques (à titre d'exemple, atelier, agriculture, informatique et la
régie des spectacles).
- Deux agents de santé comprenant un spécialiste
(psychologue spécialisé pour adolescents) et d'un
généraliste pour assurer le volet santé du programme,
- La MJ devra aussi employer régulièrement les
services de personnes bénévoles dans le cadre de projets
spécifiques, de chômeurs souhaitant rester insérés
dans le monde du travail et de pairs éducateurs. Des stagiaires de
différentes écoles et centres de formation qui se proposent de
stage avec des services non rémunérés seront aussi
encouragés pour étoffer l'équipe,
- On peut aussi engager pour des actions spécifiques des
collaborateurs à mi-temps, par exemple, pour les activités
d'animations pour enfants, la gestion de l'Espace rencontre et d'autres
activités non prévues et qui s'avèrent pertinentes.
- Et de personnel d'appui tel celui qui en chargée du
nettoyage des bureaux ey de gardiennage.
6.3. Gestion de Changement
6.3.1. Style de
direction : Management d'inter hiérarchique
Une organisation rigide et figée dans un environnement
complexe ne permet pas de résoudre les différents
problèmes posés. Il est nécessaire d'inventer de nouvelles
formes d'organisation pour répondre aux enjeux actuels. L'administration
de la MJ devrait être basée sur les principes de travail en
équipe et de communication ouverte.
La mise en marche de la stratégie de redynamisation
des Maisons des Jeunes requiert d'une nouvelle façon de penser chez les
acteurs critiques et surtout chez les dirigeants.
Nous allons emprunter le propos de Konosuke Matsushita5(*), pour illustrer la
démarche, plutôt l'esprit de ce que l'on va faire. Ce visionnaire
pragmatique s'adresse à l'Occident en disant entre autres choses que
« Pour vous le management c'est l'art de faire passer
convenablement les idées de patrons dans les mains des manoeuvres. Pour
nous le management, c'est précisément l'art de mobiliser et
d'engerber toute cette intelligence au service du projet de l'entreprise. Parce
que nous avons pris mieux que vous, la mesure des nouveaux défis
technologiques technocrates, si brillants soient-ils, est dorénavant
totalement insuffisante pour la relever. Seule l'intelligence de tous ses
membres peut permettre à une entreprise d'affronter les turbulences et
les exigences de son nouvel environnement. C'est pour cela que nos grandes
sociétés donnent trois ou quatre fois plus de formation à
tout leur personnel que ne le font les vôtres ... »
Ces discours prononcés au début des
années 1980 restent toujours d'actualité et s'appliquent à
toute organisation (étatique, privée) qui veut se lancer dans le
changement en vue de rechercher la qualité totale. Notre organisation
doit donc être orientée vers la qualité, non seulement des
services/biens fabriqués, mais des relations entre les différents
membres ou fonctions de l'organisation en question ici le Ministère
à travers les directions centrales et les autres hiérarchies.
Le style de management doit être participatif et
basé sur le management des hommes. Les hiérarchies ont pour
rôle d'animer et de faciliter le travail et non d'entraver les
initiatives et les élans. Elles poussent leurs collaborateurs à
s'exprimer dans des réunions de travail informel lors de la mission de
suivi sur place. Elles s'effacent devant leurs idées (pour autant
qu'elles soient argumentées), se réservant la décision de
mettre en oeuvre une idée jugée bonne. La considération
autre que la performance doit être écartée quant on
évalue le personnel et aussi pour son recrutement.
Si les règles de délégation ont
été bien définies, le chef devient un accompagnateur. On
se trouve alors avec un style de management que certains qualifient
d'« inter hiérarchique »
Ce type de management permet d'oser et d'entreprendre,
remède aux attentismes ataviques que l'on rencontre souvent chez les
agents de l'Etat. Il faut penser aussi à un mode de
rémunérations incitatives (prime) en dehors la vacation
mensuelle, pour soutenir la motivation en fonction de performance.
6.3.2. Renforcement
des capacités institutionnelles
La fonction organisation que nous allons proposer suppose que
le personnel soit entraîné c'est-à-dire formé. Dans
ce cas le département chargé de la formation au niveau du
Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) à savoir notamment
l'Institut National de la Jeunesse (INJ) doit se restructurer pour
répondre à ces nouveaux défis.
Il doit s'assurer de la formation continue de ces cadres selon
les compétences requises. Cela va sans dire que l'INJ doit
procéder à l'évaluation de besoins en formation de ces MJ
et s'assurer de sa réalisation.
6.3.3.
Système de communication externe : Orientation vers le
Marketing
Seule une orientation sur le marché permettrait
à une MJ de réaliser la performance souhaitée, grâce
à une combinaison de prestations viables, faites de programmes de
formation/d'encadrement et des services d'assistance techniques.
Cette approche lui permettrait de générer
suffisamment de revenus pour couvrir ses charges de fonctionnement, et de se
passer à terme, du recours à l'intervention des Bailleurs de
Fonds et de l'Etat pour les grosses dépenses tout en soignant son image
vis-à-vis de lui-même et les autres surtout les partenaires.
Avec l'augmentation de sa crédibilité par les
efforts conjugués des actions de marketing et de diversification des
activités, la MJ pourrait générer des fonds à
partir des droits d'inscription aux cours, des services d'assistance technique,
de services de photocopie et d'impression et de consultance (personne ne
ressource). Pour cela, il faudra aussi s'engager à mettre à la
disposition de MJ les moyens grâce auxquels il devrait procéder
à l'amélioration de sa gestion interne, affiner la qualité
de services et renforcer par la même occasion ses aptitudes de marketing,
au point qu'à l'avenir, elle puisse se passer du petit nombre de
donateur (s'il y en a) pour son fonctionnement.
Comme le Marketing est l'affaire de tous, tous les agents
seront mis au défis de générer de nouvelles affaires, de
fournir des services et produits de qualité et de contribuer à la
renommé à la visibilité et à la
crédibilité de la MJ.
6.4. Le système de contrôle ou la mise en place
de contrôle de gestion
6.4.1. Le
mécanisme de contrôle
Le mot contrôle présente un double sens. En
français, le contrôle est une organisation à posteriori qui
consiste à mesurer un écart entre une situation prévues et
une réalité, comme une opération statique. En anglais le
terme contrôle ou plutôt « Control » signifie
la maîtrise à un instant donné d'une situation à
venir, ce qui correspond à une opération dynamique.
Le but du contrôle est de mesurer à chaque
instant l'adéquation de la situation présente par rapport aux
plans stratégiques mis en place. Il est donc nécessaire d'avoir
à sa disposition des outils permettant de mesurer cette
adéquation.
Le contrôle est une pratique, une expérience qui
consiste à comparer, pour un processus spécifique, les objectifs
primitivement établis avec les effets, les résultats
réellement actualisés. La fonction de contrôle de gestion
est la plus souvent la responsable de cette activité.
Le contrôle de gestion a pour mission de s'assurer de la
cohérence entre la stratégie adoptée (où
veut-on aller ?) et les moyens mis en oeuvre sur le terrain (que
fait-on et avec quoi ?). Cela implique plusieurs choses :
· En terme de positionnement, le contrôle de gestion
est un des organes de la direction, même s'il a des liens forts avec le
système comptable ou financier (par exemple).
· Le contrôle de gestion n'est pas un organe
opérationnel, mais un organe d'échange d'information. Pourtant le
contrôle de gestion ne peut se contenter de "cueillir" l'information qui
passe, mais il lui faut la maîtriser complètement et s'assurer de
sa qualité (fiabilité, ponctualité, etc.) ; il aura
besoin d'information spécifique, sans autre usage que celui qu'il en
fera, et il peut avoir besoin de la construire lui-même.
· Le contrôle de gestion ne se limite pas à
donner des chiffres et allumer des indicateurs dans un "tableau de bord", il
construit le tableau de bord et l'adapte en permanence aux objectifs. Il aide
à déterminer les indicateurs pertinents en collaboration avec le
management.
Ainsi, le Contrôle de gestion revient à
vérifier que les objectifs qui sous-tendent la stratégie choisie
sont bien suivis. Cela se fait à partir de tableaux d'indicateurs qui
peuvent mêler des données financières (la
comptabilité analytique) et des données statistiques issues de
l'exploitation, à conseiller les opérationnels à partir de
l'analyse de ses tableaux d'indicateurs et enfin à donner son avis
à la direction sur le choix des objectifs qui sous-tendent la
stratégie.
Le contrôle de gestion n'est pas exclusivement propre aux
contrôleurs de gestion (les opérationnels aussi font du
contrôle de gestion), ces derniers se voient assigner des tâches
spécifiques. C'est pourquoi il se peut qu'un contrôleur suive les
performances au niveau de l'ensemble de l'organisation, qu'un autre (sans pour
autant recevoir le titre de contrôleur de gestion) suive plutôt un
service dont il est responsable ou et qu'enfin un troisième, au sein de
la section, suive de manière plus opérationnelle les projets mis
en place.
Par ailleurs, il appartient à la fonction de
contrôle de gestion de mettre en place les outils permettant de
détecter les écarts, les dérives et les tendances entre
les plans et la réalité. Comme il a été dit plus
haut, il s'agit d'un contrôle non seulement au sens de
vérification, mais aussi au sens de pilotage. Le credo du contrôle
de gestion est qu'on ne pilote que ce que l'on mesure, et le contrôle de
gestion détermine les indicateurs qui seront suivis (mesurés)
ainsi que l'écart de la situation (réelle) avec le but
visé (budget ou autres résultats).
Le contrôle doit aussi, puisque la fonction est dynamique,
proposer des mesures pour corriger les écarts détectés.
C'est au dirigeant dans sa fonction de direction de prendre ensuite les
décisions compte tenu des informations à sa disposition.
Personnel indépendant, rattaché à la
direction ou du président du CA, le contrôleur de gestion assure
les fonctions relatives au contrôle de l'activité de gestion dan
son ensemble, le suivi des ratios des fonds et des limites d'investissements
internes. Il assure aussi le contrôle de régularité des
décisions et des opérations, la cohérence des actions et
de décisions prises ainsi que le respect des procédures.
Le contrôleur de gestion participe aussi à la
définition des objectifs des différents services ou sections,
à la quantification des moyens et à l'analyse des
résultats /objectifs obtenus à travers les outils de
contrôle interne.
6.4.2. Le
fonctionnement du mécanisme de contrôle
Il est totalement illusoire de vouloir diriger sans en
même temps contrôler, car diriger c'est prendre des
décisions et cela ne peut se faire qu'au moyens d'information sur la
situation passée et à venir. La direction de la MJ et une autre
fonction qui assure le contrôle de gestion seront impliquées dans
ce rôle. Ces deux fonctions sont différentes mais sont intimement
liées.
La fonction de direction consiste à indiquer à
l'ensemble de l'organisation où elle doit aller, et à
l'entraîner sur le chemin à prendre pour y aller. C'est le
rôle de la direction aussi d'organiser la coordination des efforts
individuels pour l'atteinte de buts collectifs.
Le dirigeant gère et arbitre les conflits entre
services ou personnes. Il doit aussi s'assurer qu'il reste bien sur la route
tracée et que c'est aussi le cas pour l'ensemble de l'entreprise. Pour
cela il doit contrôler.
Le contrôle de gestion est une fonction qui, par
l'exploitation du système d'information vise à contrôler,
mesurer et analyser l'activité d'une organisation (entreprise à
but lucratif ou association). Cette fonction doit apporter des
éléments d'information décisifs au management quant
à l'atteinte des objectifs (opérationnels et/ou
stratégiques).
Le système d'information est de plus en plus souvent
constitué par un ERP (Enterprise resources planing), c'est à dire
les données que procurent en Inputs et outputs de la planification et le
processus de la mise en oeuvre du plan. Sur ce système d'information le
contrôleur de gestion puise selon ses besoins dans la comptabilité
analytique, les ventes de prestations, etc.
La comptabilité analytique (qui complète la
comptabilité générale) est un des outils du contrôle
de gestion, permet d'obtenir une imputation par axe d'analyse des flux
financiers et d'aboutir à des comptes de résultat par
activités, par division, ou par projet par exemple.
L'administration des ventes permet de suivre des informations
commerciales telles que les prestations vendues, le chiffre d'affaire,...)
Pour la bonne marche du mécanisme de contrôle, ce
qui est capital, dans notre cas, est la mise en place d'un nouveau
système comptable (général et analytique) au niveau de la
MJ qui établira le système d'analyse des coûts (coûts
directs et indirects). Chacun doit comprendre le rapport entre son travail et
la performance du centre. Ce système produira avec précision des
rapports sur les recettes et les dépenses en combinant les informations
sur le personnel et les informations extraites des fiches d'utilisation de
temps avec les coûts réels encourus. Ces rapports indiquent les
tendances des revenus et permettent de déterminer les efforts de
marketing requis pour combler les déficits budgétaires
éventuels.
Les services et produits seront facturés de telle
manière qu'on pouvait effectivement recouvrer les coûts et
dégager des recettes pour l'organisation. Des objectifs de revenus par
employé seront aussi fixés, exigeant fermement de chacun, la
nécessité de justifier son emploi. Cela suppose que les salaires
et les conditions d'emploi seront révisés conformément
à cette nouvelle orientation. Les descriptions de postes seront
également revues. Il faut mettre en place, par exemple, la gratification
annuelle et des primes de performances.
6.4.3. La mise en
oeuvre du contrôle de gestion
Le contrôle de gestion a une « vision
englobante » et il se situe à chaque niveau du processus de
gestion qu'il soit stratégique ou d'exécution. Le contrôle
de gestion est rendu nécessaire pour la planification stratégique
étant donné le changement accru de l'environnement qui tend
à réduire l'horizon de planification et nécessite une
modification plus fréquente des objectifs et des stratégies.
Le contrôle de gestion du niveau stratégique
consiste à analyser le plan à long terme et y apporter des
ajustements annuels en fonction d'informations internes et externes. Et cela se
traduit en orientation qui va être mise en oeuvre au niveau des
activités.
Le contrôleur de gestion doit suivre avec attention les
facteurs clés de succès en les reliant aux principaux
paramètres de la gestion à court terme.
6.4.4. Les limites
du contrôle de gestion
Si la mise en place de
contrôle interne par l'institution de la fonction contrôle de
gestion est d'une grande importance, il y a lieu de signaler que le
contrôle de gestion a des limites.
Il existe une double limite fondamentale au contrôle de
gestion surtout dans le cas qui nous concerne:
1. Tout n'est pas mesurable à un coût raisonnable,
et pourtant il faut bien quand même piloter le système. Le
contrôle de gestion n'est pas la panacée;
2. Une fois qu'un indicateur a été choisi, il
devient très vite un but en soi, susceptible de toutes les
manipulations. Cela limite la confiance qu'on peut accorder au système
de contrôle de gestion, même si on peut mettre en place toutes
sortes de parades (renouveler les indicateurs utilisés, les garder
confidentiels, etc.). Et cela induit du stress, notamment lorsque les
indicateurs sont mal choisis et conduisent à exiger l'impossible.
D'autre part, il est souvent difficile de laisser le
contrôle de gestion à sa place. Le contrôle de gestion, au
carrefour de nombreuses fonctions, peut assez facilement dériver, sous
l'effet de ses tendances propres, du contexte, et des pressions des autres
acteurs. Il peut ainsi se limiter à un contrôle formel et
tatillon, devenir un organe d'inspection interne, ou de conseil et d'aide
à la décision, ou d'analyse économique, ou encore prendre
en charge des responsabilités opérationnelles, ou bien encore
occuper des fonctions plus ponctuelles liées à une autre forme de
métiers, malgré tout assez proche, à savoir l'audit
interne.
6.5. Plan de mises en oeuvre
6.5.1. Les
préalables à considérer pour passer à l`action
Comme notre contribution dans le cadre de ce travail consiste
à proposer au MJS des outils pour améliorer la performance des
MJ, « vitrine » comme on dit, de l'efficacité du
Ministère en matière de jeunesse, il y a lieu de se rappeler que
l'importance de la stratégie est sa mise en oeuvre. Une bonne
stratégie qui se moisisse dans le tiroir du haut responsable n'apporte
rien de bon ni d'amélioration.
Avant de s'engager dans la démarche, le MJS est
appelé à prendre le temps d'évaluer sa pertinence. Il doit
aussi prendre en compte les points suivants :
- La Planification Stratégique (PS) exige du temps.
Est-ce qu'on dispose de ce temps ? est ce qu'on veut y consacrer le temps
nécessaire ?
- La PS exige des ressources. Est-ce qu'on dispose de
ressources ? Est-ce que nous voulons les investir dans la
planification ?
- La PS exige un engagement. Est-ce qu'on a pris en
considération toutes les personnes impliquées avant de
démarrer le processus ? Et est ce que l'on est prêt à
s'engager ?
- La PS exige une coordination. Est-ce que nous disposons des
personnes compétentes pour la mettre en oeuvre ?
- La résistance à la PS est fréquente.
Est-ce que tous les agents sont favorables à la PS ? Et comment
mobiliser tout le monde ?
Toutes ces questions demandent des réponses
affirmatives avant de passer au plan d'action qui va les mettre en oeuvre qui
fait que les orientations proposées dans le cadre de ce travail soient
fructueuses.
6.5.2. Evaluation
budgétaire du scénario retenu
6.5.2.1. Principes de base
On ne peut pas oublier que l'argent est le nerf de la guerre
et que les conditions de rémunération font aussi partie de
l'organisation. Il est rare que sur un projet pareil les ressources humaines ou
matérielles, les budgets et les délais soient illimités.
Ce qui est plus fréquent, les ressources sont rares, les budgets
réduits et les délais limités.
Par conséquent, avec le financement basé avant
tout et uniquement sur la subvention de l'Etat, les MJ doivent trouver des
sources plus diversifiées pour être autonomes. Le système
de projets avec le financement des bailleurs bilatéraux ou
multilatéraux est à développer avec la mise en place petit
à petit du système de l'autofinancement avec l'application de
participation financière des usagers ne serait ce que pour couvrir une
partie des frais de fonctionnement.
La rentabilisation de ces centres pour leur autonomisation
dans les domaines de gestion et de ressources financières, sans pour
autant faillir à leur vocation primaire, est une question de grande
pertinence. Cette démarche est d'autant plus nécessaire car ,
comme le Président de la République clamait haut et fort à
l'intention des Bailleurs de fonds : « Nous voulons plus
de partenariat que de l'assistanat ». Il y a donc lieu pour le
Ministère de préparer ces centres et le personnel aussi bien au
niveau central qu'au niveau décentralisé à se
préparer à cette responsabilisation et de la prise en main de
leur efficacité. Les propositions d'orientation offrent de larges gammes
pour cela.
6.5.2.2. Elargissement des sources de
financement
L'autonomie financière, terme qu'on utilise
invariablement pour parler de la viabilité d'une organisation, signifie
que la MJ couvrira désormais 70% de ses charges de fonctionnement.
L'atteinte de l'autonomie financière exige plusieurs étapes et
implique un investissement au préalable pour déclencher le
processus.
Le financement initial devrait couvrir les frais d'assistance
technique dont on a besoin pour mettre en place le système et assurer la
formation du personnel et du recrutement, tout en acquérant les
équipements nécessaires (ordinateurs, moyens de transport :
moto et équipement de bureau : une unité de petite
bureautique), ainsi que tous les autres frais de fonctionnement directs.
Par ailleurs, le montant de financement se réduirait
chaque année et la MJ s'efforcera donc d'accroître graduellement
ses sources de revenus. A la fin du projet 2007-2012, la MJ devrait être
financièrement autonome à 70%.
Donc, le Ministère continuera son assistance en
finançant les coûts de fonctionnement : le bâtiment,
les salaires des fonctionnaires. Les nouveaux donateurs et les autres
partenaires dans le cadre de la contractualisation accordèrent leurs
appuis pour des projets spécifiques dans le cadre d'un programme ou
contrat que les deux parties auront fixé.
Parallèlement à cela, MJ doit entreprendre de
diversifier ses sources de financement (à partir de programmes
proposés) et attirer le soutien de nombreux donateurs.
L'élargissement de la base financière permettra
d'accroître la gamme de ses prestations, afin de satisfaire les demandes
sans cesse croissantes émanant des associations des jeunes et de la
communauté d'implantation et de répondre aux exigences de l'Etat
sur l'implantation des jeunes dans les actions de développement du pays.
Car il faut se rendre compte que le développement est avant tout
endogène.
6.5.3.
Etablissement du plan d`action et du calendrier
La mise en oeuvre de ces stratégies peut couvrir une
période allant de 3 à 5 ans et il faut partir de deux ou trois
centres pilotes. Au cours de deux premières années, l'accent
devrait être mis sur la mise en place du système de gestion et le
renforcement des capacités techniques et la réhabilitation de la
MJ pour être aux normes et fonctionnel. Il s'agit d'une phase
destinée à aider la MJ dans un élan de solidarité,
à réaliser son potentiel. A la fin de cette phase, on va faire un
audit complet pour confirmer l'aptitude de la MJ à réaliser des
progrès satisfaisants en vue de l'extension dans d'autre (scaling
up).
La différence fondamentale de cette perspective avec ce
qu'on a fait avant, résidait dans le fait qu'il était question
cette fois-ci d'accorder l'appui nécessaire à la MJ pour mieux
répondre aux exigences du marché. La MJ modifiera le profil de
ses services en y incluant d'avantage de services d'encadrement technique et de
consultance utile pour les publics cibles. La priorité ne serait plus la
réalisation du « Baiko midina » (directives du
central) mais plutôt la réponse aux besoins de marché telle
qu'elles sont identifiées par le conseil d'administration avec un
aménagement de créneau pour ne pas exclure les
« défavorisés ».
Après que le Ministère est prêt pour
engager le démarche de la planification stratégique en ayant pris
compte de toutes les questions posées, voici les grandes
activités qui attendent :
- Réflexion de haut niveau pour discuter des
orientations proposées pour redynamiser les MJ
- Revue de tous les textes sur la MJ en faisant ressortir
l'adéquation ou l'inadéquation par rapport aux orientations
voulues et d'en proposer ceux qui répondent le mieux au contexte et axes
d'orientation décidés.
- Procéder aux exercices de planification
stratégique avec une meilleure implication des parties prenantes avec
comme produit final le plan stratégique lui-même
- Mobilisation des ressources en organisant de forum de
partenaires en vue de solliciter leurs appuis et de leurs suggestions,
- Mise en oeuvre de plan dans les sites pilotes choisis.
CONCLUSION GENERALE
L'environnement d'intervention d'une organisation change
constamment que l'on ne croyait et que l'environnement dans le quel seront
obtenus les succès de demain a toutes les chances d'être fort
différents de l'environnement actuel d'où la
nécessité d'élaborer la planification stratégique.
La gestion stratégique s'applique à une vision
et mission d'une organisation car une organisation n'existe pas dans le vide.
En effet, l'environnement spécifique dans lequel elle vit va
l'influencer et cela est d'autant plus vrai pour les organisations en charge
de la jeunesse et en particulier les Maisons des jeunes.
La stratégie consiste donc à construire les
bases de la réussite de demain en gagnant sur celui d'aujourd'hui. Ces
stratégies, comme choix raisonné d'organisation pour sa
pérennisation, sont toujours liées à une certaine
compréhension des environnements externes et internes de l'organisation
par les moyens de diagnostic.
Le diagnostic effectué pour les Maisons des Jeunes aussi
bien des facteurs internes qu `externes a révélé de
plusieurs contraintes qui expliquent la situation problématique
actuelle. Les facteurs externes qui ont constitué de menaces sont
d'abord le contexte général entourant leur création
marqué d'une situation de crise économique lequel a beaucoup
affecté les activités dans le secteur social y compris les MJ.
En effet, dans plusieurs centres (sauf ceux qui ont bénéficier de
projet financé par certains bailleurs de fonds, l'activité en
matière de jeunesse reste tributaire d'un problème majeur
d'inadéquation entre l'offre des services et la demande de public
cible.
Les facteurs externes ne sont pas pour autant l'unique facteur
qui explique la situation, il convient aussi de mentionner d'autres aspects
internes tels le manque de ressources, la mauvaise gestion des ressources
humaines et le manque de lignes directives au niveau des activités ou
des programmes pour ne citer que cela.
Les effets de tous ces facteurs limitatifs au niveau de la
maison des jeunes en sont
La gestion / organisation insuffisante de l'offre des services
avec comme conséquences (l'absence de travail en équipement),
l'utilisation non rationnelle du personnel existant et la prise en charge
inadéquate des jeunes de la localité d'implantation du
centre ; la qualité insuffisante de quelques services disponibles
offerts par de personnel aux compétences souvent limitées, aux
attitudes parfois inappropriées, la carence et/ou la mauvaise gestion du
matériel/équipement offert ; la connaissance insuffisante de
la population desservie et les principes du développement communautaire
comme les autorités locales et particulièrement les jeunes et
adolescents.
Ces problèmes signalent les problèmes couramment
rencontrés par la MJ et mettant en évidence la
nécessité de la planification stratégique et des axes
d'orientations stratégique pour redresser la situation.
La Planification Stratégique est un outil de management
qui, comme tout outil de cette nature, sert à aider l'organisation
à produire un travail de meilleure qualité. C'est aussi un
processus systématique au moyen duquel une organisation décide
des priorités essentielles à sa mission et adapter à
l'environnement dans lequel elle opère et obtient des acteurs
clés qu'ils s'engagent vis-à-vis de ces priorités.
Le modèle proposé ou les axes d'orientation
proposé dans le cadre de ce mémoire se fondent sur l'analyse des
trois déterminants (les besoins des jeunes) existants au niveau de la
population/communauté, les besoins ressentis et exprimés sous
forme de demande et l'offre de services existantes au niveaux de la MJ).
Il vise la réorganisation/revitalisation de MJ de
manière à améliorer d'une part leur efficacité et
leur rendement, d'autre part à développer une approche
communautaires des problèmes touchant les jeunes.
Cette dernière considération, qui amène
à s'intéresser à l'environnement des jeunes, donc au
contexte socioculturel et économique de jeunes et de leur comportement
et aspiration, permet de dégager les phénomènes de
déblocage et d'envisager les solutions les plus appropriées.
En fait, le modèle conduit les responsables à
penser stratégiquement, à prendre du recul par rapport aux
activités journalières et les routines tout en proposant de
nouvelles structure organisationnelle et surtout la révision du cadre
juridique régissant les MJ pour mieux répondre au défis
identifiés notamment la concrétisation de l'autonomie
administrative de MJ et la mise en oeuvre la politique de contractualisation
comme concrétisation de l'approche.
Le modèle préconisé trois
approches 3P qui est censé de rapprocher davantage dans le temps et
dans l'espace des activités compatibles, d'améliorer les
performances en atténuant la dispersion des ressources.
Ces exercices d'orientation et surtout sa mise en oeuvre
requiert une pensée stratégique chez les responsables qui les
permettraient d'identifier les questions qui sont essentielles à la
réussite à long terme de programme et de poser les questions dont
les réponses aideront anticiper les besoins futurs de la population
cible.
Si une bonne stratégie doit servir du guide routier
pour l'avenir en montrant là où l'on veut aller et aider à
choisir les meilleurs voies pour y arriver, les stratégies ne sont pas
ni potion magique, ni recette de cuisine. Comme tout autre outil, la
stratégie ne s'use pas que si l'on s'en sert. Une bonne
stratégie qui moisisse dans le tiroir des responsables n'apporte rien
sauf la démotivation et le désenchantement du personnel
impliqué dans le processus de son élaboration
INTRODUCTION
1
Première Partie :
6
THEORIES SUR LE MANAGEMENT STRATEGIQUE ET
SES APPLICATIONS DANS LE SECTEUR PUBLIC
6
Chapitre premier
7
GENERALITE SUR LE MANAGEMENT STRATEGIQUE
7
1.1. Concept du
Management
7
1.1.1. Management
stratégique et management opérationnel.
7
1.1.2. Planification et
management stratégique
7
1.2. Pourquoi la
planification stratégique ?
8
1.2.1. Définition du
management stratégique
8
1.2.2. Pourquoi une
planification stratégique au lieu d'une simple
planification ?
8
1.2.3. Planification
stratégique : Quelles réponses apporte-t-elle
concrètement ?
10
1.3. Principes de
l'approche stratégique
11
1.3.1. Distinction entre
planification et gestion stratégique
11
1.3.2. Les
éléments qui composent l'approche stratégique
11
1.3.2.1. Orientation vers l'avenir
12
1.3.2.2. Orientation vers
l'extérieur
12
1.3.2.3. Prise en compte de
l'environnement
13
1.3.2.4. Le cercle sans fin
13
1.4. Le processus
de gestion stratégique
14
1.4.1. La formulation de la
stratégie
14
1.4.2. Mise en oeuvre de la
stratégie
16
1.4.3. Evaluation
17
Chapitre deuxième
18
LE MANAGEMENT STRATEGIQUE AU SEIN DU SECTEUR
PUBLIC
18
2.1. La
planification stratégique dans le secteur public
18
2.2. Management et
administration publique
19
2.2.1. Le changement du
contexte d'intervention
19
2.2.2. Diffusion du Management
dans le secteur public
19
2.2.3. La raison du management
dans le secteur public
20
2.3. Management
dans le secteur de la jeunesse
21
2.3.1. Les orientations des
programmes en faveur de la jeunesse
22
2.3.2. La libéralisation
et l'approche basée sur les résultats
23
2.3.3. Individualisation et
fragmentation de la jeunesse et des groupes de jeunes
24
2.4. Les
pensées stratégiques
25
2.4.1. Développer la
capacité de penser stratégiquement
25
2.4.2. En quoi consiste la
pensée stratégique au niveau de MJ ?
26
2.4.3. Les pensées
axées sur les opérations
28
Deuxième Partie :
31
PRESENTATION ET DIAGNOSTIC DE MAISON DES
JEUNES
31
Chapitre troisième
32
LES MAISONS DES JEUNES
32
3.1. Genèse
de la Maison des Jeunes (MJ) :
32
3.1.1. Historique et cadrage
institutionnel
32
3.2. Mission - Buts
- Objectifs de Maison des jeunes
32
3.3. Les
activités de la Maison des jeunes
34
3.4. Structure et
fonctionnement
36
3.4.1. De la structure
36
3.4.2. Du
fonctionnement
36
3.4.3. La gestion
financière et sources de financement
37
3.5. Etat des lieux
des Maisons des Jeunes
38
3.5.1. Les activités en
cours : Le projet SRA et les autres projets en cours
38
3.5.2. Les ressources humaines
et en savoir faire,
39
3.5.3. Les infrastructures et
les équipements
39
Chapitre quatrième
40
ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT DES MAISONS DES
JEUNES
40
4.1. Analyse de
l'environnement externe : Menaces et Opportunités
40
4.1.1. Les contextes socio -
politiques et juridiques
40
4.1.1.1. Les ODM et les programmes
internationaux
40
4.1.1.2. Les conférences
internationales et l'espace francophone
41
4.1.1.3. Le DSRP / MAP, la PNJ et autres
cadres juridiques nationaux
42
4.1.2. Les priorités des
Bailleurs de fonds et l'approche programme
44
4.1.2.1. Les autres interventions en
matière de jeunesse
44
4.1.2.2. L'approche programme (AP)
45
4.1.3. La mise en place des
collectivités territoriales décentralisées.
46
4.2. Diagnostic
interne des Maisons des jeunes (Force et faiblesses)
46
4.2.1. Analyse de gestion
(PODC)
47
4.2.1.1. De l'organisation
47
4.2.1.2. Les ressources humaines et
l'équipe du management
48
4.2.1.3. Direction et style de
leadership
49
4.2.1.4. Communication interne au niveau de
membres de l'équipe
49
4.2.1.5. De la planification et
contrôle
50
4.2.1.6. L'image vulgarisé.
51
Troisième Partie
53
LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET LA MISE EN
OEUVRE DE PLANS D'ACTIONS
53
Chapitre cinquième
54
LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET LES OBJECTIFS
54
6.1. Situation des
jeunes à Madagascar et les défis
54
5..1. Le constats et les
faits
54
ii. Changements sociaux, la pauvreté
et chocs culturels
55
iii. Déficits éducatifs et
problèmes de santé
56
5..2. Besoins et
défis
57
6.1. Vision et
objectifs
58
6.1. Les
défis stratégiques en tenant compte des facteurs internes et
externes
58
5..1. Amélioration de la
qualité de service
59
5..2. Elargissement de l'offre
et de l'accès au service
60
4.3.2.1. Les activités
60
4.3.2.2. Améliorer le cadre ou la
création d'une nouvelle image
63
6.1. Renforcement
de la capacité de gestion
64
6.1. Adaptation des
cadres juridiques suivant l'évolution du contexte
65
6.1. Renforcement/
développement de partenariat public-privé (PPP)
67
5.6.1 Les raisons d'être
d'un PPP
67
5.6.2 Objet et domaine de
contractualisation
68
Chapitre sixième
70
MISE EN OEUVRE DE STRATEGIES POUR LE REDRESSEMENT
DES MAISONS DES JEUNES
70
6.1. Les
structures : Vers une nouvelle organisation
70
6.1.1. Proposition
d'orientation organisationnelle
71
i. MJS en tant que signataire de contrat
73
ii. Le MJS en tant que régulateur des
relations contractuelles
73
6.2. Staffing et
animation des hommes
76
6.3. Gestion de
Changement
80
6.3.1. Style de
direction : Management d'inter hiérarchique
80
6.3.2. Renforcement des
capacités institutionnelles
82
6.3.3. Système de
communication externe : Orientation vers le Marketing
82
6.4. Le
système de contrôle ou la mise en place de contrôle de
gestion
83
6.4.1. Le mécanisme de
contrôle
83
6.4.2. Le fonctionnement du
mécanisme de contrôle
85
6.4.3. La mise en oeuvre du
contrôle de gestion
86
6.4.4. Les limites du
contrôle de gestion
87
6.5. Plan de mises
en oeuvre
88
6.5.1. Les préalables
à considérer pour passer à l`action
88
6.5.2. Evaluation
budgétaire du scénario retenu
89
6.5.2.1. Principes de base
89
6.5.2.2. Elargissement des sources de
financement
89
6.5.3. Etablissement du plan
d`action et du calendrier
90
CONCLUSION GENERALE
92
* 1 Ntumba, Cité par
CEDPA, la planification stratégique des organisations à but sans
lucratif.
* 2 Benjamin Crosby est ancien
Directeur de MSI, Ph.D de l'Université de Washington à Saint
Louis et gère le programme de mise en place des changements de
politiques
* 3 Harald Cleveland, in Mise en
place des changements de politiques, Projet USAID, 1991
* 4 Saul Helfenbein, Directeur
adjoint du programme de population à Management Sciences for health
* 5 Konosuke Matsushita ,
Exesutive Advisor de Matsushita Electric Co.ltd of Japan
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