Le développement durable et l'aviation civile camerounaise: l'implication de la société Aéroports du Cameroun (ADC ) S. A.( Télécharger le fichier original )par Victorine Ghislaine NZINO MUNONGO Université de Yaoundé 2 - Master en stratégie, défense, sécurité, gestion des conflits et des catastrophes 0000 |
SECTION II : LES CONSTATS EFFECTUES LORS DU STAGE AU MINISTERE DES TRANSPORTSDifférents constats ont été effectués lors du passage dans les différentes structures du Ministère des Transports. Certains de ces constats donnent lieu à des recommandations. PARAGRAPHE I : LA DIVISION DE L'AVIATION CIVILE ET LES INSTITUTIONS SOUS-TUTELLELes défis auxquels sont confrontés la DAC et les organismes sous-tutelles sont de diverses natures. A- LES DEFIS DE LA TUTELLE TECHNIQUE DU SECTEUR DE L'AVIATION CIVILELa DAC est une structure qui a été mise en place pour assister le Ministre des Transports dans la définition et le suivi des activités menées dans le cadre de l'aviation civile. Elle est une réponse au besoin d'une structure neutre, n'étant pas exploitant des aéroports56(*), pour prendre des décisions objectives en la matière en cas de besoin. C'est fréquemment le cas lorsqu'il survient des différends entre les exploitants des aéroports et l'Autorité Aéronautique57(*). Dans l'accomplissement de sa mission, la DAC fait face à plusieurs difficultés. Notamment : · L'insuffisance de matériels de bureau (fauteuil, tables, téléphone, imprimante, photocopieuses, ordinateurs et équipements). · Insuffisance des locaux : certains agents de la structure occupent les bureaux par alternance. · Insuffisance du personnel. En termes de solutions, plusieurs points pourraient être envisagés : · L'affectation des locaux supplémentaires à la DAC dans les bâtiments en construction en l'enceinte du MINT · Un recrutement de plus de personnels spécifiques à l'aviation civique · Renforcement des pouvoirs de la DAC à travers une révision de l'organigramme du MINT. B- LES DEFIS DES INSTITUTIONS SOUS-TUTELLEL'Autorité Aéronautique est l'organe chargé de réguler l'ensemble des activités du secteur de l'aviation civile. Il joue le rôle du gendarme dans le cadre de l'aviation civile camerounaise. C'est à ce titre qu'il assure la sécurité et la sûreté dans les aéroports en liaison avec les Administrations concernées. Son action juridique dans le domaine de l'aviation civile est si importante qu'il serait tentant d'affirmer qu'elle fait de l'ombre au Ministère des Transports qui est pourtant sa tutelle. La Société ADC S.A. est une structure chargée de gérer les aéroports principaux du Cameroun. Toutefois, cette gestion n'est pas effective sur tous les aéroports. La raison évoquée est l'absence de trafic régulier dans certaines régions du Cameroun qui a un moment a poussé certains à croire à la faillite de l'entreprise58(*). Le reste des aéroports non concédés est attribué à l'Autorité Aéronautique. Il est principalement question de veiller à l'entretien des infrastructures : · La réhabilitation des infrastructures et équipements aéroportuaires et leurs conformités aux normes et pratiques recommandées par l'OACI pour permettre aux aéroports d'être exploités selon les standards internationaux · Le développement en relation avec le MINT et la CCAA, du trafic sur les aéroports concédés · L'entretien des aéroports et le développement des activités annexes pouvant être génératrices de la croissance (commerces, baux, etc.) · La sécurisation des domaines aéroportuaires en limitant son envahissement par les populations riveraines pour assurer le plan de développement futur des aéroports · L'atteinte de ces objectifs passe par une gestion saine des ressources financières. Le concours de l'Etat et des partenaires actuels au développement (Banque mondiale, l'Union européenne, etc.) Les activités de la CAMAIR-Co ont débuté le 28 mars 2011 par un vol inaugural entre Douala et Yaoundé. A son actif, elle possède trois avions avec pour projet d'en acquérir trois autres et d'augmenter les routes aériennes de la CAMAIR-Co en Afrique, en Europe, en Chine et à Dubaï parcourues par des flottes viables. Ce projet est envisageable avec en perspective, la Déclaration de Yamoussokro qui prévoit la libéralisation de l'accès aux marchés de l'Afrique59(*). Il est nécessaire d'énoncer qu'après un mois, la CAMAIR-Co fait face à des difficultés : · Ses vols ne produisent pas de gains. Selon le Directeur Général, le pourcentage des passagers actuels est de 30% ce qui est insuffisant. Pour effectuer des gains, le pourcentage des passagers doit s'élever à 66%. Ceci est dû à la réputation de l'ancienne CAMAIR et à la forte concurrence des autres Compagnies aériennes. · Des vols ont été annulés à cause des problèmes techniques des avions. Des approches stratégiques ont été envisagées par les dirigeants de la CAMAIR-Co pour remédier à cet état des choses : · Permettre aux clients d'avoir accès aux tickets de vol par internet et de les payer par des cartes de crédit. · Effectuer des vols de courte durée. · La rénovation de la loge VIP pour les passagers à l'aéroport de Nsimalen et à Douala, elle est en pleine construction · Pas de traitement de faveur même pour les agents de l'Etat : tout passager est tenu de payer un ticket avant son embarcation60(*). Ces solutions visent une gouvernance transparente, équitable et rentable. * 56 C'était le cas de l'ex-Direction de l'aviation civile aujourd'hui l'Autorité Aéronautique. * 57 Les Compagnies aériennes, l'Autorité Aéronautique, la Société des Aéroports Du Cameroun ou encore les usagers. * 58 Thérèse Marie Messina, « les enjeux sécuritaires de l'aviation civile au Cameroun : le cas de l'aéroport International de Yaoundé-Nsimalen, Mémoire professionnel présenté et soutenu en vue de l'obtention du Master en stratégie, Défense, Gestion des Conflits et des catastrophes le 23 janvier 2008 à l'Université de Yaoundé II Soa, Année Académique 2006/2007, p.34. * 59 Josiane Tchakounte, «CAMAIR-Co: l'envol», Cameroon Tribune N° 9816/6017, 37e année du Mardi 29 mars 2011, P.12. * 60 Christopher Jator, «CAMAIR-Co Transports 5000 in a month», Cameroon Tribune N° 9840/6041, 37e année, jeudi 05 mai 2011, P.9. |
|