Les rites d'investiture d'un chef coutumier comme espace communicationnel chez les Lega du territoire de Shabunda en RDC( Télécharger le fichier original )par Junior KYANGALUKA LUMPEMPE Université pédagogique nationale de Kinshasa RDC - Graduat 2012 |
PREMIER CHAPITRE: CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUESection 1 : Cadre théoriqueDans ce premier chapitre, nous allons définir les concepts clés du présent travail, il s'agit des concepts ci-après: - La communication - Le rite - L'investiture - Le chef coutumier 1.1. La communicationLa communication est définie, selon Éric Maigret, comme « l'action de communiquer », d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir son image, par tout procédé médiatique((*)3). Le mot « communication » vient du latin «communicare» qui signifie «être en relation». En effet, le Robert définit la communication comme « le fait d'établir une relation avec quelqu'un ou quelque chose »((*)4). «Communiquer» c'est faire connaitre quelque chose à quelqu'un, rendre commun à, transmettre quelque chose. Elle concerne aussi bien l'être humain (communication
interpersonnelle, groupale...), l'animal, la plante (communication intra- ou
inter- espèces) ou la machine (télécommunications,
nouvelles technologies...), ainsi que leurs hybrides : homme-animal;
hommes- technologies... C'est en fait, une science partagée par
plusieurs disciplines qui ne répond pas à une définition
unique. Pour Ekambo Duasenge, le terme peut être compris comme le fait pour une personnalité, un organisme, une entreprise de se donner telle ou telle image vis-à-vis du public((*)5). La communication est un processus par lequel un émetteur transmet un message par un canal à un récepteur et produit des effets((*)6). Carl Hovland affirme que la communication est un processus par lequel un individu (communicateur-émetteur) transmet des stimuli en symboles verbaux à un autre individu (récepteur) en vue de modifier son comportement((*)7). Dr. Hesnenard dit de la communication qu'elle est un besoin qui constitue une condition première pour un être humain 1.1.1. Principaux types de communicationLa science de la communication englobe un champ très vaste que l'on peut diviser en plusieurs niveaux((*)8). Chaque niveau englobe ceux qui se situent en dessous de lui. Selon Mc Quail, il existe une certaine prédominance de la recherche pour la communication de masse. Mais il existe, selon d'autres théories, un découpage en trois niveaux de communications fondamentales basées sur leur diffusion : a) Communication interpersonnelle((*)9) C'est la communication du type émetteur - message - receveur La communication interpersonnelle est fondée sur l' échange 1 émetteur - 1 récepteur. Entre humains, c'est la base de la vie en société. C'est là en général que la compréhension est la meilleure, mais le nombre de récepteurs est limité à une seule personne. La rétroaction est quasi systématique. Il y a notamment le téléphone, la conversation orale... Mais la communication n'est pas qu'orale. Elle est aussi non verbale.(voir plus bas). La communication passe donc aussi par le corps. Ainsi elle sera non verbale ou plutôt non verbalisée. La communication non verbale peut être para-verbale, c'est-à-dire qui accompagne la vocalisation. Ainsi lorsque le locuteur explique qu'il faut aller à droite et qu'il bouge sa main dans cette direction, c'est un cas de communication para verbale. Croiser les bras dans un signe de protection est aussi une communication non verbale. Mais ici ce sera pour dire que : « je me retranche derrière mes idées laissez-moi tranquille ». Mimiques et posture font partie de la communication. Des gestes risquent de faire passer un message comme plus fort, plus prononcé que ce que l'on dit. Le ton d'un message est aussi une forme de non-verbal. C'est cette base, le non-verbal, qui définit par exemple ce qu'on appelle le jeu d'un acteur, au théâtre. On dit parfois que la communication est holistique - c'est-à-dire qu'elle fait intervenir le tout de l'homme - pour souligner l'importance de l'environnement, des interférences environnementales dans la communication. Pour l'école de Palo Alto, « on ne peut pas ne pas communiquer ». Que l'on se taise ou que l'on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d'être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses « parlent » à notre récepteur. La communication est aussi une forme de manipulation. En effet, nous communiquons souvent pour manipuler, modifier l'environnement ou le comportement d'autrui((*)10). Elle n'a été formalisée qu'aux cours des deux derniers siècles. Dans la Communication de masse un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux) s'adresse à un ensemble de récepteurs disponibles plus ou moins bien ciblés. Là, la compréhension est considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d'une rétroaction, ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des baisses de ventes du produit vanté)((*)11). Ce type de communication émerge avec · la « massification » des sociétés : production, consommation, distribution dites « de masse » · la hausse du pouvoir d'achat · la généralisation de la vente en libre-service · l'intrusion entre le producteur et le consommateur de professionnels et d'enseignes de distribution. · les médias de masse ou « Mass-média » dont la radio et la télévision. L'absence de réponse possible en fait un outil idéal de la Propagande, ce que souligne à plusieurs reprises Georges Bernanos. En France, l' État lie significativement Culture et Communication en les confiant à un même ministère. . L'un des ouvrages considéré comme fondateur de la notion de « masse », bien que contestable sur son contenu et son objectivité, est « Psychologie des foules » (1895) du psychopathologue Gustave Le Bon. « La persuasion clandestine », ouvrage de Vance Packard, montre à ce sujet que la science de la manipulation était déjà bien avancée en 1957. « Retour au meilleur des mondes », d' Aldous Huxley, va dans le même sens((*)12). c) Communication de groupe((*)13) La communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un message (communication) ciblé sur leur compréhension et leur culture propre. C'est celle qui est apparue avec les formes modernes de culture, souvent axées sur la culture de masse ( société de consommation), dont la publicité ciblée est la plus récente et la plus manifeste. Les effets de la communication de groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de la communication de masse. La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe, et la personnalité des membres qui le compose. On peut également intégrer cette notion dans la communication interne à une entité. Les groupes peuvent alors être des catégories de personnels, des individus au sein d'un même service, etc. On peut aussi intégrer cette notion à une communication externe ciblée vers certains partenaires ou parties prenantes de l'entité((*)14). * (3) Éric Maigret. Sociologie de la Communication et des Médias. Armand Colin. Paris 2003, P.58 * (4) Dictionnaire le Robert, éd. Paris, 2004, P. 209 * (5) EKAMBO, D, Théorie de la communication, cours inédits, troisième graduat, IFASIC, Kinshasa, 2008 * (6) Dictionnaire didactique, Paris Edition N°4, 2005, P.423 * (7) EKAMBO, D. Op.cit. * (8) Denis Mc Quail, Mass Communication Theory, Ed. Katamaran, Paris, 1987, P.22 * (9) http://frwikipediaorg/w iki/ fin% C3% A9 roue * (10) NKONGO NLOMBI, Ph, INFORMATION & COMMUNICATION, cours inédit de 2ème Graduat, UPN/Kinshasa, 2010 * (11) HOULAN D, C., Cité par EKAMBO, J.C, Théories de la Communication, Cours de 3e graduat, IFASIC, 2010 * (12) http://wwwclimatic - Suisse.ch * (13) GABIN P., La Communication Etat de savoir, éd. Sciences humaines, Paris, 1998, p.169 * (14) Pierre Guiraud, « La sémiologie », PUF, coll. «Que sais-je ?», Paris, 1971, P.25 |
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