Les rites d'investiture d'un chef coutumier comme espace communicationnel chez les Lega du territoire de Shabunda en RDC( Télécharger le fichier original )par Junior KYANGALUKA LUMPEMPE Université pédagogique nationale de Kinshasa RDC - Graduat 2012 |
Section 3 : Organisation socioculturelle3.1. Organisation clanique des LegaLa société des Balega est une société à castes où c'est elle qui exerce le pouvoir sociopolitique. La caste de Bwami est une société ésotérique hiérarchisée qui incarne le pouvoir social et politique des Balega. La caste de Bwami connaît une stratification de cinq degrés ou ce sont les castes supérieures qui dirigent la confédération. Les cinq stratifications du Bwami sont : 1°) Bwami, 2°) Kansilembo, 3°) Ngandu, 4°) yananio, 5°) Kindi. A partir du troisième grade, il existe un grade féminin correspondant à celui du grade masculin. (voir tableau ci-dessous).
Si les deux dernières castes sont prestigieuses et honorifiques, la cinquième est éminemment politique, car elle est exigée pour la représentation d'une région dans la confédération de Balega A l'intérieur d'une caste, il peut y avoir encore une sous-stratification. Le Ngandu représentant une région dans la confédération des Balega est un poste stable de direction d'un conseil régional qui ne peut pas être isolé du conseil de la région. À ce titre, le Ngandu représentant une région n'exerce pas un pouvoir personnel mais collégial et représentatif. Si le territoire occupé par les Balega est appelé Bulega, l'entité politique des Balega est appelée la confédération de Balega car elle est personnalisée en tant que patrimoine commun de tous les clans de culture Balega((*)28). 3.2. Le rôle du chef du clanDe par ces critères, le rôle du chef du clan qui est aussi un chef coutumier était de protéger, de nourrir, d'encadrer, de contrôler, de diriger et de guider sa population. Le chef du clan était un rassembleur, un unificateur, un pacificateur etc.((*)29). Cependant, malgré ces attributs du chef du clan, la gestion du pouvoir était collégiale. Le chef n'en était que le garant. Toute décision importante nécessitait une réunion à huis clos, « KAKUNGU » de la part de la classe politique, ou une assemblée générale démocratique appelée « MUSANGANANO ». D'où, l'absence totale de la personnalisation du pouvoir((*)30). * (28) D. KALUME, « Le rôle de Mwami dans la société Lega », Travail de fin d'études en Géographie Histoire, ISP, Bunia, 1976, P.26 * (29) L. DE SAINT MOULIN, « Histoire de l'organisation administrative du Zaïre » In Zaïre-Afrique N°261 (Janvier 1992) * (30) T.M.VUNDUAWE, « L'administration locale au Zaïre de 1885 à 1982 », Zaïre-Afrique, N°165 (mai1982) |
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