111.3 caractéristiques
épidémiologique de l'ATR
Plus de deux tiers de la population victimes des ATR
au cours de notre étude étaient des piétons. Des 202
sujets de l'étude, 40,6% (82 ATR) des accidents découlent d'une
collision entre une moto et un piéton, comportant un OR de decès
de 2,31. La moto présente un OR de décès de 6,69
[p=0,039].
27
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
Plusieurs études ont rapporté un nombre
disproportionné de piétons victimes d'ATRs dans les pays à
faible revenu (33) (34). Une étude kenyane a rapporté que les
piétons et les passagers sont les plus vulnérables des usagers de
la route, comptant pour plus de 80% des décès au cours des ATR
(34).
Le principal facteur de risque, pour les piétons, tient
à l'association de personnes non protégées et de
véhicules motorisés pouvant rouler vite (35). En RDC, comme dans
la plupart des pays à revenu faible, les aménagements pour les
piétons sont rudimentaires, voire inexistants (2).
En outre, en plus de l'excès de vitesse des conducteurs
d'engins motorisés, cité précédemment, les autres
facteurs de risque pour les piétons sont la mauvaise visibilité
dans les rues, la mauvaise connaissance de la sécurité
routière de la part des piétons, mais aussi l'état
d'ébriété de ces derniers.
Des études hospitalières thaïlandaises
révèlent que 75 % à 80 % des accidentés de la route
et 70 % à 90 % des morts sont imputables aux deux-roues motorisés
(36). Cela serait attribuable à leur taille et de leur forme, les deux
roues motorisés sont moins repérables que d'autres
véhicules automobiles et peu visibles le jour (37).
En outre il ressort, d'une étude américaine que
le taux d'état d'ébriété est plus
élevé chez les motocyclistes que chez les conducteurs de
véhicule (38).
111.4 Conséquences des ATR
De notre étude, il ressort que 75% des victimes ont
nécessité un séjour en milieu hospitalier de plus de 24
heures, pour une durée moyenne d'hospitalisaton de 14,5#177; 27,7 jours.
Les décès observés, 16% de la population d'étude,
ont eu lieu dans les 30 jours qui ont suivi l'accident soit 97% des
décès. Plus de la moitié des victimes présentait de
multiples traumatismes (74%), allant de simples ecorchures aux fractures (35%)
et aux TCE avec PCI(20%). Les MI sont les plus affectés au cours des
accidents (69% des cas).
Mahugnon J. et al rapporte des résultats comparables,
les fractures concernées 40% des victimes mais les TCE seulement 10%.
Ici encore le segment inférieur subit le plus de traumas. 80% des
victimes ont bénéficié de soins en hospitalisation pendant
plus de 24h.
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Profil épidémiologique des accidents du
trafic routier à Bukavu.
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