CHAPITRE III. DISCUSSION
111.1 Caractéristiques générales
de la population d'étude
De notre étude, il ressort que 72,3% de la population
d'étude est représenté par les hommes avec un sexe ratio
de 2,6/1.
D'autres études ont confirmées cette
prédominance masculine : OMS 2002 (1), Diarra A
(16) : 77, 64%, Setodji K (17) : 70, 66%, Chékaro B et Lassarre S (18):
83%, Diakité S.K (19) : 66,95%, en Algérie :
sexe ratio 2,10.
Cette différence entre les sexes est probablement
liée à l'exposition et à des comportements à risque
que manifestent les hommes : conduite à grande vitesse, l'état
d'ébriété sur la route...
La tranche d'âge la plus touchée est celle
comprise entre 15 -- 29 ans comme dans l'étude réalisée
par Diarra A (16) et Sanogo A (20).
Néanmoins, des différences avec beaucoup
d'autres études sont constatées. Selon une étude en
COTE D'IVOIRE, les ATR concernent surtout les jeunes
d'âge compris entre 26 et 35ans, quant à celle
réalisée au Benin (21) entre 25 à
34ans, enfin citons une étude en Algérie
(22) où la tranche d'âge entre 20 et 30 ans fut la plus
touchée. L'OMS (23) rapporte une prédominance mondiale de la
tranche d'âge entre 15 et 44 ans.
Mais il faudra remarquer que même nuancée c'est
toujours la tranche d'âge des jeunes adultes qui est la
plus exposée dans toutes les différentes études, plus
particulièrement les hommes.
111.2 Facteurs de survenue de l'accident.
De notre étude, il ressort que l'excès de
vitesse est rapporté comme la cause majeure de l'accident (52%).
D'autres études corroborent ces résultats : en Chine, en 1999, la
vitesse était la principale cause des accidents de la circulation (24).
Au Kenya, des erreurs telles que la perte de maîtrise du véhicule,
la vitesse, le mauvais jugement et les dépassements
26
Profil épidémiologique des accidents du trafic
routier à Bukavu.
intempestifs avaient un rôle dans 44 % des
accidents signalés à la police (25). Au Ghana, entre 1998 et
2000, la vitesse était le principal facteur incriminé dans 50 %
des accidents de la circulation (26), en Afrique du Sud, 50 % de ces accidents
sont liés à la vitesse (27), en Algérie, 46,85% (22) ;
pour ne citer que ceci.
L'alcool est impliqué dans 13% des ATR au cours
de notre étude. Son importance est relevée dans la
littérature notamment dans une étude faite à New Delhi
(Inde, 1984) (28) où un tiers des motocyclistes hospitalisés
admettaient être sous l'influence de l'alcool.
Des études menées dans des pays à
faible revenu, il ressort qu'entre 8 % et 29 % de conducteurs impliqués
dans un accident non mortel avaient consommé de l'alcool. Peden et al.
concluent qu'en Afrique du Sud, l'alcool joue un rôle chez plus de 52 %
des personnes accidentées victimes d'ATR (29) (30) (31).
Néanmoins des remarques doivent être
mises en évidence concernant notre étude sur ce facteur. Pour
ressortir l'importance de celui-ci, il serait plus pratique de procéder
à un dosage de l'alcoolémie car le risque d'accident y est
proportionnel. Ceci n'a pas été le cas faute de matériel,
ce qui a réduit sensiblement le rôle de ce facteur dans la
genèse des ATR, constituant ainsi une des limites de notre
étude.
L'alcool, ainsi que les autres drogues
(médicaments ou à usage récréatif) diminuent les
facultés mentales des individus (32) d'où son importance dans la
survenue des accidents surtout dans les pays où la législation en
la matière n'est pas mis en vigueur.
En outre, la plupart des ATR ont eu lieu dans la zone
de santé de Kadutu. Cela s'explique par le fait que l'HPGRB est
situé dans Kadutu, en plus du fait que les grands axes routiers vers le
Nord passent non loin de l'hôpital.
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