3.1.3. Commercialisation
3.1.3.1. Moyens de transport
Un des facteurs qui rend difficile la commercialisation des
safou est le manque de maîtrise des méthodes de conservation. Une
fois récoltés, les fruits de safou doivent de ce fait, être
consommés le plus rapidement possible, par exemple dans les quarante
huit heures qui suivent.
Malgré le degré de risque de
périssabilité que présente ce produit, un grand nombre des
producteurs du Bas-Congo (56,5%) préfèrent vendre leur safou aux
marchés urbains (ceux de Boma, Matadi et Kinshasa) ou aux marchés
de collecte les plus proches (marché de Kimpese). L'autre fraction est
composée de ceux qui peuvent vendre localement auprès des
commerçants ou des simples passants. La figure 1 a illustrée les
différents circuits de commercialisation de safou dans la zone
d'étude.
Lorsqu'il faut vendre au marché, les fruits sont
transportés par véhicule. Et pendant le transport, la
difficulté récurrente rencontrée par les
producteurs-vendeurs est dans la plupart des temps le problème de
pourriture des fruits. Le mauvais état des véhicules et des
routes occasionnent souvent des retards avant d'atteindre les marchés.
Les producteurs qui sont situés près de marché de collecte
transportent les caisses à pied, dans 61,3% des cas.
3.1.3.2. Conditionnement et prix de vente
Le conditionnement des fruits est fait souvent dans des
caisses en bois de 40 cm sur 30 cm environ, préparés de
manière à éviter un excès de chaleur interne par
les espacements des bois. Certains encore préfèrent
réemployer les filets d'emballage d'oignon de 25 kg. Quelques fois les
paniers peuvent être utilisés pour le conditionnement des
safou.
Ces trois types d'emballages représentent aussi les
unités de vente en gros. Mais dans tous les cas, les caisses sont
préférées aux deux autres types d'emballages. D'abord
à cause de la bonne aération qu'elles procurent, mais aussi pour
la rigidité, qui empêche toutes pressions sur les fruits
très fragiles par ailleurs. Ce risque est bien connu de tous les
producteurs.
La fixation de prix de safou, contrairement à d'autres
denrées alimentaires locales, est laissée à l'avantage des
producteurs. La majorité des producteurs (77,4%) en ont porté
témoignage. Mais il faut reconnaître que le prix réel
auquel le producteur vend sa production est obtenu après marchandage et
une fois de plus les facteurs déterminants de cette négociation
sont, le goût et le calibre des fruits. Sans oublier que le niveau de
l'offre globale de safou sur le marché joue également sur le prix
selon qu'il crée l'abondance ou la rareté.
Tableau 4. Prix et coût moyen de safou en
2010
Nature
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Montant en FC
|
Prix bas moyen
|
22548,4
|
Prix élevé moyen
|
27451,6
|
Ecart
|
4903,2
|
Coût moyen de transport produit
|
2.354
|
Coût moyen de transport personne
|
4.350
|
Le tableau 4 renseigne que, en 2010, le prix le plus
élevé de la vente d'une caisse de safou était en moyenne
de 27451,6 FC (Maximum = 36000 FC et Minimum = 8000 FC). La dispersion des
prix autour de la moyenne semble être homogène entre les
producteurs dans des zones de production (CV = 24,2%).
Pour cette même période, le prix le plus bas de
la vente d'une caisse de safou était en moyenne de 22548,4 FC
(Maximum = 6000 FC et Minimum = 33000 FC). La dispersion des prix autour
de la moyenne semble être homogène entre les producteurs dans des
zones de production (CV = 26,8%).
Dans la structure des coûts, du moins de la
récolte à la vente, le coût de transport prend à lui
seul l'essentiel (70%) de tous les coûts possibles. Le coût de
transport moyen par unité transportée a été
d'environ 2.354 FC, le transport de l'individu (en dehors des produits) a
varié autour de 4.350FC.
Sur base de cette réalité, et considérant
que le rendement moyen de chaque producteur est de trente caisses, le profit
des producteurs-vendeurs serait intéressant en période
d'abondance aussi bien qu'en période de pénurie. L'estimation des
coûts de transport représente dans ce cas plus ou moins 30% du
prix de vente total en temps d'abondance et environ 10% en temps de
pénurie.
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