Conclusion générale
La pauvreté et les données
socio-économiques de la ville de Marrakech, montrent que le niveau de
précarité de ses habitants est considérable. C'est une
région considérée parmi les pauvres du pays. Conscients de
l'ampleur et les conséquences de la problématique de la
pauvreté, la préoccupation de lutte contre cette dernière
se manifeste dans la région et beaucoup d'acteurs se sont
mobilisés dans cette lutte.
Les actions de l'Etat, des ONG et des collectivités
locales commencent à s'intéresser de plus en plus à
diminuer ces chiffres accablants de la pauvreté et à
développer la situation sociale et humaine des habitants. Toutefois,
leurs actions n'ont pas pu éradiquer ce phénomène qui
persiste encore dans la région.
Ces actions, ces dispositifs et ces projets mis en place pour
lutter contre la pauvreté n'ont pas pu atteindre tous les buts
escomptés dans ce combat. Cela est dû à leurs
démarches mal organisées qui se limitent à donner un coup
de main aux pauvres et non pas à attaquer les racines du
problème, les causes de la pauvreté structurelle. Ils se limitent
à camoufler les problèmes au lieu d'y faire face.
L'économie de la région est basée sur
l'industrie touristique, une activité capable de générer
du développement et lutter contre la pauvreté, parce qu'elle
crée de l'emploi et procure des devises. Toutefois, le secteur manque de
réglementation et se caractérise par l'installation des
mégaprojets économiques qui visent le bénéfice
uniquement et rapidement.
C'est pour cela, il faut encourager le tourisme durable, une
idéologie moderne qui peut faire de ce secteur un facteur de
développement social et humain. Il faut inciter les investisseurs
à inaugurer des projets harmonieux qui intègrent les pauvres,
assurer une bonne gestion du secteur et bonne répartition de ses
bénéfices et éviter la surexploitation des ressources
naturelles et humaines de la région.
Dans la ville de Marrakech, les habitants affirment que le
secteur du tourisme peut leur garantir une certaine promotion sociale et une
qualité de vie meilleure, mais ses effets négatifs
éventuels sur la population peuvent s'avérer néfastes. Les
gens enquêtés ont évoqué ses impacts positifs sur
l'emploi, les devises et les infrastructures et en même temps ses revers
négatifs sur le niveau de vie, sur la culture et la stabilité
sociale. Malgré cela, les gens restent optimistes, le secteur
touristique peut lutter contre la pauvreté et délivrer les plus
démunis de leur misère.
Pour atteindre les objectifs escomptés d'un tourisme
susceptible de combattre l'indigence, celui-ci doit être organisé,
contrôlé, démocratique et durable :
§ Un tourisme organisé de manière
professionnelle pour que chacun des acteurs jouisse de ses droits, accomplisse
ses devoirs et assume ses responsabilités suivant des
réglementations claires et bien définies.
§ Un tourisme contrôlé qui interpelle
l'implication de l'Etat dans le suivi des investissements, des
stratégies et des actions mises en place pour le développement du
secteur.
§ Un tourisme démocratique qui assure la juste
répartition des biens et évite la discrimination sociale.
§ Un tourisme durable qui garantit la
prospérité économique, la protection de l'environnement et
l'équité sociale.
Evidemment, cela ne peut se faire sans une politique bien
réfléchie où tous les acteurs s'impliquent, une politique
basée, sur une étude qui analyse les bases organisationnelles et
opérationnelles d'un plan d'action stratégique pour faire du
secteur touristique un moyen de lutte contre la pauvreté.
Enfin, à l'aide d'une politique adéquate, le
tourisme peut être efficace dans le développement humain. Mais, ce
dernier ne constitue pas une baguette magique qui peut résoudre, du jour
au lendemain ou à long terme, le problème de la pauvreté.
Il n'est qu'un élément parmi d'autres dans la procédure
complexe de lutte contre la pauvreté.
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