Tourisme et pauvreté à Marrakech: étude de cas de deux quartiers: Douar Belaàąguid et Douar Moulay el Mahdi.( Télécharger le fichier original )par Aicha KNIDIRI Université Cadi Ayyad Marrakech Maroc - faculté des lettres et des sciences humaines - Master 2 tourisme, patrimoine et développement durable 2010 |
Section3 : Exemples d'initiatives dans le domaineEn ce qui concerne les pouvoirs publics, au Maroc l'intention de l'Etat pour imposer notre pays parmi les destinations du tourisme durable se manifeste dans des actions comme la création du comité marocain pour le tourisme responsable qui a créé des labels et des trophées pour encourager les acteurs du tourisme responsable surtout par rapport au respect de l'environnement et aussi il a élaboré la charte marocaine du tourisme responsable. Cette dernière, a essayé d'englober toutes les dimensions du tourisme durable : économie, environnement et social. Pour ce qui est de la lutte contre la pauvreté et les droits des pauvres, parmi les articles qui l'abordent directement et indirectement dans la charte30(*), il y a : « Les acteurs du tourisme doivent respecter l'égalité des hommes et des femmes. Ils doivent tendre à promouvoir les droits de l'Homme et spécialement, les droits particuliers des groupes les plus vulnérables... » « L'exploitation des êtres humains sous toutes ses formes, notamment sexuelle, et spécialement lorsqu'elle s'applique aux enfants...est rigoureusement combattue et sanctionnée par la législation marocaine » « L'étalement dans le temps et dans l'espace des flux de touristes ainsi qu'un meilleur équilibre de la fréquentation doivent être recherchés de manière ... à accroître son impact bénéfique sur l'industrie touristique et l'économie locale. » « Les régions doivent être associées aux activités touristiques et participer équitablement aux bénéfices économiques, sociaux et culturels qu'elles génèrent, et spécialement aux créations d'emplois directs et indirects qui en résultent ». Ces articles prouvent la bonne volonté de nos pouvoirs publics. Toutefois, ils restent quand même flous, manquent de transparence et risquent facilement d'être mal interprétés. Mais en général, ils ne sont même pas appliqués, car il n'y a pas de vrai dispositif de suivi et de contrôle. Au niveau international, Le PNUD appuie la mise en place de l'écotourisme industries dans des écosystèmes fragiles au Cambodge, le Maroc, l'Ouzbékistan et Yémen31(*). Et, plusieurs chaînes hôtelières se sont engagées dans le tourisme durable, telle « Best Western ». Elles ont mis en place une «Green Team» afin de convaincre leurs établissements existants de se mettre au vert32(*) et aussi « Accord » qui « à travers sa politique Earth Guest, fondée autour de 8 priorités, s'engage à cultiver le bien-être des populations (EGO) et à préserver les ressources de la planète (ECO) »33(*). Au niveau national, l'exemple des investissements touristiques dans le tourisme durable que je peux citer, c'est les Terres D'Amanar, à 37 Km de Marrakech sur la route d'Asni, qui se qualifie d'« exemple abouti de tourisme responsable au Maroc »34(*). Il s'agit d' « une réserve naturelle d'énergie dont les responsables s'engagent de remettre les intérêts humains au coeur de leurs ambitions et de leur développement ». Concernant les touristes internationaux, «Les clients ne choisissent pas encore les hôtels par rapport à leur démarche de développement durable, mais on y arrive à grands pas», explique la société d'études Coach Omnium dans son étude sur l'hôtellerie menée en 2009. Les touristes commencent à prendre conscience de l'importance de fréquenter les établissements qui s'intéressent au tourisme durable. Enfin, les pauvres au Maroc ne se sentent pas encore capables d'imposer leurs lois et leurs souhaits face aux lobbies qui maintiennent le secteur. En somme, avec un vrai engagement de tous les acteurs du secteur, le tourisme peut servir de point de départ dans l'action de réduction de la pauvreté afin de garantir aux démunis des meilleures possibilités, des meilleurs moyens d'action et une plus grande sécurité et stabilité. Il est important aussi, de superviser les politiques, les stratégies et les pratiques touristiques de chacun des acteurs afin qu'elles soient en harmonie et essentiellement favorables aux pauvres ; et aussi afin que l'industrie du tourisme puisse tirer profit de l'implication et de la participation des pauvres et ainsi créer « Un tourisme de lutte contre la pauvreté ». Conclusion Un tourisme de lutte contre la pauvreté est un tourisme qui inclut des stratégies différentes de plusieurs acteurs, du tourisme et aussi du développement humain et social afin de converger ces stratégies vers un seul but bien défini : la lutte contre la pauvreté. Chaque acteur doit prendre ses responsabilités en main et passer l'intérêt général devant l'intérêt personnel et ainsi faire de la lutte contre la pauvreté une priorité de tout le monde. En effet, la pauvreté est un problème alambiqué dans des sociétés qui sont aussi complexes, donc une vraie lutte contre la pauvreté structurelle ne peut pas se limiter uniquement au tourisme ou même au secteur touristique en général. * 30°/ Comité Marocain du Tourisme Responsable, Charte Marocaine de tourisme responsable, Rabat. * 31°/- Helen.C, 2009, « United Nations Development Programme : Annual Report», PNUD, P : 31. * 32°/- selon leur site officiel : http://www.bestwesternpremier.com/ * 33°/ selon leur site officiel : http://www.accor.com/fr/developpement-durable.html * 34°/ selon leur site officiel http://www.terresdamanar.com/ |
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