1.2.2.
GEOMATIQUE ET GESTION DES RISQUES EN MILIEU URBAIN
Dans cette partie de notre revue de la littérature,
nous traiterons de l'apport de la géomatique dans la gestion des risques
urbains en général et dans l'analyse des problèmes
d'assainissement en particulier.
Selon l'Office de la langue Française cité
par l'université de Laval, la géomatique est une discipline ayant
pour objet la gestion des données à référence
spatiale et qui fait appel aux sciences et aux technologies reliées
à leur acquisition, leur stockage, leur traitement et leur diffusion. La
géomatique fait appel principalement à des disciplines comme la
topométrie, la cartographie, la géodésie, la
photogrammétrie, la télédétection et
l'informatique. Dans le cadre de cette étude, les Systèmes
d'Information Géographiques (SIG) et la
télédétection seront les plus utilisés comme les
disciplines couvrant les activités de la géomatique.
L'émergence ces dernières années de
nouvelles technologies de traitement de l'information géographique et
des SIG ou géomatique constitue selon Mouafo cité par l'Institut
Géographique National (2009) un tournant pour le géographe et
l'aménagement urbain. La connaissance géographique et physique
détaillée de la ville est un atout pour la gestion des
problèmes en milieu urbain (suivi des glissements de terrain, analyse
des inondations, gestion des effets des séismes, des éruptions
volcaniques, des tempêtes des cyclones, des tsunamis, des marées
noires etc.). L'accès à cette connaissance est de plus en plus
facilité grâce à la géomatique, à travers les
Systèmes d'Information Géographique (SIG), la
télédétection, la cartographie, la
géodésie...
Les SIG sont devenus un véritable sujet
d'actualité dans les domaines tels que l'urbanisme. Cet outil de
traitement de l'information intéresse de nombreuses politiques publiques
parce que c'est un formidable levier d'investigation pour mieux connaitre un
certain nombre de situations auxquelles elles ont à faire face. Dans un
SIG la combinaison des couches telles que la carte d'occupation du sol, la
carte d'utilisation du sol, la carte de la zone urbaine, la carte des zones
inondées, le MNT, les données hydrologiques et
socio-économiques donne une indication sur le degré de
vulnérabilité d'une zone urbaine (Beguec, 2006). Selon Abram
(2006), un SIG permet de garder une mémoire du territoire
destinée à la compréhension des phénomènes
liés au territoire et permet l'établissement des cartes
thématiques illustrant les différents enjeux territoriaux autour
d'un projet.
D'après le CNIG, la modélisation des
problèmes hydrologiques couplée à l'utilisation des SIG
permet de tester l'influence hydrologique des scénarios d'urbanisation
d'une ville. Wade et al (2008) ont utilisé la
télédétection et les SIG pour l'étude des risques
et catastrophes, notamment les inondations urbaines et les ravinements
liés à l'érosion hydrique des sols au
Sénégal. Les données optiques et radar utilisés par
ceux - ci ont permis de bâtir un SIG - inondation qui servira d'outil
d'aide à la décision pour les autorités. De plus le MNT
combiné aux données d'érosivité des pluies et
d'érodibilité des sols a permis de générer les
cartes de sensibilité à l'érosion. Et, les cartes
d'occupation du sol dérivées de l'imagerie SPOT-4 HRV
intégrées aux cartes de sensibilité à
l'érosion ont permis de délimiter les zones à risque.
L'accès à l'eau est aussi facilité par la
géomatique. D'après Brochier (1998), pour la recherche de l'eau
souterraine, l'utilisation d'images satellites et d'un MNT permet de
connaître la topographie, les bassins versants, les pentes, les
directions d'écoulement, les linéaments etc. qui aident à
la détermination des zones potentiellement favorables à
l'implantation des puits et forages.
En matière de gestion des déchets, la question
de ramassage des ordures pourrait trouver un début de solution
grâce à une contribution de la géomatique par : la
création de la carte d'organisation globale de la collecte des
déchets, le tracé des circuits de collecte et l'optimisation des
circuits de collecte à la lumière des éléments
cartographiques disponibles.
La géomatique dans le cas de l'étude
menée par Kouassi et al (2008) dans les quartiers
défavorisés de Yopougon a permis par l'utilisation de l'image
satellitaire QUICKBIRD et des données socio-environnementales d'examiner
la situation sanitaires dans ces quartiers. Les techniques de
télédétection et de SIG ont permis de réaliser la
carte d'occupation du sol, de localiser les poches d'insalubrité dans le
tissu urbain afin de comprendre les causes de la prévalence des
maladies liées au déficit en matière d'assainissement.
Kientga (2008) dans son étude sur la contribution du
SIG à l'analyse des liens déchets-santé en milieu urbain
fait recours aux SIG pour modéliser les problèmes de
santé urbaine en relation avec les déchets solides et liquides.
Il s'agit de localiser les sites de déchets et confronté ces
sites à la perception des risques sanitaires encourus par la population
et d'effectuer des analyses spatiales et temporelles pour l'amélioration
des prises de décision en matière de gestion des déchets.
|