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Recommandations et conclusion
générale
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RECOMMANDATIONS
Pour une amélioration de la situation en eau des
populations de Fonéko nous formulons les recommandations suivantes :
A l'Etat et ses partenaires
· De continuer les prospections hydrogéologiques
afin de pouvoir trouver des sites favorables dans le village ou ses environs
immédiats pour l'implantation des points d'eau modernes pouvant
réduire les souffrances des populations ;
· Construire d'autres points d'eau à vocation
strictement pastorale pour relancer non seulement le développement de
l'activité mais aussi empêcher la surexploitation des points d'eau
déjà existants. Cela diminuera certainement les tensions autour
de ces points d'eau ;
· Lutter contre l'ensablement des barrages qui assurent
l'alimentation en eau des populations et du bétail pendant une bonne
partie de l'année;
Aux populations de Fonéko:
· Une bonne gestion des barrages s'avère
indispensable. Cette gestion passe non seulement par l'interdiction aux animaux
de pénétrer dans les mares mais aussi l'interdiction des
populations de satisfaire certains besoins (lessive, vaisselle, baignade etc.)
dans les mares.
· Réhabiliter les clôtures des barrages
afin d'éviter l'entrée des animaux dans les eaux qui est une
source de pollution;
· Traiter les eaux de surface avant toute boisson afin
de limiter les risques sanitaires ;
· Aux agents de santé du village : sensibiliser
les populations en matière d'hygiène et d'assainissement surtout
concernant la consommation des eaux des mares ;
· Et enfin, encourager les populations à
consommer l'eau des forages considérée comme potable et cela
à tout prix, car comme disait l'autre : « la santé n'a pas
de prix, elle a un coût ».
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CONCLUSION
La question de l'accès à l'eau pour tous est
devenue une préoccupation internationale à la quelle
s'interrogent et participent les institutions financières
internationales, les grands opérateurs privés internationaux, les
organisations non gouvernementales et les pouvoirs publics. Aujourd'hui, il
faut desservir dix fois plus de consommateurs qu'il ya deux
siècles.61 Cette situation est plus accentuée dans les
pays pauvres, notamment au Sahel où l'eau potable est l'une des
préoccupations essentielles non seulement pour les dirigeants mais aussi
pour les populations. Au Niger, depuis l'indépendance, plusieurs
programmes et reformes ont concerné le secteur de l'eau ce qui a permis
de parvenir à un certain résultat. Mais, aujourd'hui encore plus
que jamais l'eau potable figure parmi les principales préoccupations des
gouvernants en termes d'accès aux services sociaux de base pour les
populations. En effet, pour un besoin de 47000 points d'eau modernes il
n'existe que 31000 points d'eau modernes soit un taux de couverture de
62%.62 Ces chiffres ne tiennent pas compte de 35% à 40% des
points d'eau modernes estimés non fonctionnels en milieu rural ainsi que
des fortes disparités inter et intra régionales. Les populations
notamment celles des zones rurales sont ainsi condamnées à
consommer les eaux de surface constituées pendant la saison des pluies
malgré l'évidence des dangers majeurs des maladies hydriques.
Pour leur approvisionnement en eau potable une partie non négligeable de
ces populations rurales parcourent plusieurs kilomètres en consacrant
souvent des journées entières. Pour illustrer cet état de
faits, le village de Fonéko Tedjo en est un bon exemple. En effet, le
village ne dispose pas de points d'eau modernes en son sein pour des conditions
géologiques (présence du socle). Les populations consomment
pendant une bonne partie de l'année (début saison de pluies
à février) les eaux des mares et plus tard se tournent vers des
forages situés à environ quatre kilomètres du village.
Cette situation est à l'origine d'un certain nombre des maladies
hydriques et le blocage des certaines activités socio-économiques
du village. Ce qui justifie les hypothèses posées dans ce
travail. Ainsi, la première hypothèse selon laquelle les
difficultés en matière d'accès à eau tout comme la
variation de la disponibilité de l'eau dans le temps induisent des
impacts néfastes sur le développement socio-économique du
village est vérifiée car la quasi-totalité des personnes
interrogées soit 91,7% ont estimé qu'elles n'ont pas la
quantité d'eau nécessaire et 93,3% disent que leurs besoins
fondamentaux ne sont satisfaits. Et 38,3% de ces personnes interrogées
disent que l'abreuvage de leurs animaux n'est pas satisfaits, pour d'autres
(11,7%) c'est l'activité pastorale en entier qui est bloquée. Et
enfin, la deuxième hypothèse selon laquelle la mauvaise
répartition des sources d'approvisionnement en eau du village limite
l'accès à l'eau potable aux populations, ce qui les amène
à consommer de l'eau de qualité médiocre voire mauvaise
susceptible d'engendrer des
61
www.pseau.org
62 Allocution du Ministre de l'eau du Niger, le 22
mars 2010, http//
:www.afrique.org/.../l'acces-a-l'eau-potable-reste-encore-un-defi-au-niger
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maladies d'origine hydrique est aussi vérifiée.
En effet, 98,3% des personnes interrogées ont affirmé qu'elles
consomment l'eau des mares parce que les forages sont loin du village. Et 90%
de ces personnes disent qu'elles connaissent des personnes qui ont souffert des
maladies hydriques et le 50% des personnes interrogées ont
personnellement souffert de ces maladies hydriques.
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