5.3.5. Le coût de l'eau
Le coût de l'eau est aussi l'un des facteurs limitant
de l'accès à l'eau potable aux populations pauvres que ça
soit dans les villes ou dans les campagnes. Les populations rurales et celles
pauvres en général, paient l'eau plus cher. Dans
l'arrêté n°0007/MEH/LCD/CAB/ du 25 01 06 portant tarif d'eau
aux Bornes Fontaines, les prix de l'eau sont fixés comme suit : le
tonneau de 200 litres coûte 50 FCFA, le bidon et le sceau de 20 litres
à 5 FCFA. Le bidon de 20 litres est ainsi vendu en ville par les
vendeurs d'eau (garoua) à 25 à 30 FCFA voire 35 FCFA en certains
endroits en fonction de la distance parcourue par rapport à la borne
fontaine. A Fonéko, le bidon de 20 litres coûte 5 FCFA au forage
donc le même prix qu'en ville, les populations trouvent d'ailleurs
raisonnable ce prix par contre elles trouvent cher et même inaccessible
l'eau qu'elles achètent à 50 FCFA le bidon de 20 litres et 75
FCFA celui de 25 litres au niveau des charretiers dans le village. C'est
pourquoi Généralement cette eau est achetée par les
fonctionnaires et commerçants qui ont les moyens financiers, et rarement
les populations ordinaires qui n'achètent qu'un ou deux bidons.
5.3.6. La disponibilité de l'eau dans le temps et
dans l'espace
A Fonéko le problème d'eau est «
légendaire » néanmoins, l'ampleur n'est pas la même
durant toute l'année, comme le montrent les deux cartes ci-dessus
(n°3 et n°4). En effet, pendant la saison des pluies, quand les mares
contiennent de l'eau, le problème d'eau est moins senti car les
populations se contentent de ces eaux. La période cruciale pour elles
débute après le tarissement des mares généralement
à partir de janvier et atteindra son pic pendant la saison sèche
chaude (mars, avril et mai). Pendant cette période, populations et
bétails affluent vers les forges. Ce qui est à l'origine des
bousculades entre usagers et la perte de temps au niveau de ces points d'eau.
Les résultats de nos enquêtes illustrent fort bien cet état
de fait. Ainsi, 76,7% des personnes enquêtées ont dit que le
problème de l'eau est plus accentué en saison sèche, 11,7%
en cas de panne et 11,7% aussi vers la fin de saison sèche.
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Période cruciale du problème
d'eau
|
Nombre des citations
|
Fréquenc e en %
|
Saison sèche
|
46
|
70,8
|
En cas de panne
|
7
|
10,8
|
Après le tarissement des
mares
|
5
|
7,7
|
Fin saison sèche
|
7
|
10,8
|
Total
|
65
|
100
|
|
Tab 6. Période cruciale de la question de l'eau
à Fonéko
la carte n°3 nous permet de savoir les flux des
populations vers des points d'eau villageois. En effet, ces flux sont faibles
vers les forages de la saison des pluies jusqu'à vers janvier. La raison
fondamentale est l'éloignement de ces points d'eau mais surtout la
disponibilité de l'eau non loin du village. Les flux sont par contre
très importants vers les points d'eau de surface. Cette tendance se
renverse à partir de l'assèchement de ces points d'eau de
surface.
82
Fig 10. Flux des populations au niveau des points d'eau
avant le tarissement des mares
La carte n°4 montre et explique les grands flux des
populations vers les forages à partir du début de la saison
sèche. A partir de cette période (saison sèche) les
forages sont les principales sources d'approvisionnement en eau des
populations. On note aussi la fréquentation des puits creusés
dans les fonds des mares et le kori.
83
Fig 11. Flux des populations au niveau des points d'eau
après le tarissement des mares
La question de l'eau est la principale préoccupation
des populations de Fonéko Tedjo. La recherche de l'eau occupe tout le
temps des villageois. Cette situation les amène non seulement à
abandonner les autres activités toutes aussi fondamentales mais aussi
à consommer des eaux insalubres préjudiciables à la
santé.
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