4.1.3. La rivière
La rivière est située à environ 400
mètres du village. L'eau de la rivière est surtout
consommée pendant la saison des pluies. Les populations y creusent des
puisards dans son fond après son assèchement. Mais avant toute
consommation, l'eau de la rivière tout comme celle des mares sont
d'abord purifiées à l'aide des techniques traditionnelles de
purification telles que le filtre, nous en parlerons plus loin de ces
mécanismes de purification. Les eaux de cette rivière sont
utilisées par 86% des personnes interrogées.
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Photo 5. Vue de la kori en saison sèche
4.1.4. Les puisards
Ils sont construits par les populations dans le lit mineur du
principal kori appelé Gorou Bera (grande rivière en sonraï),
qui longe le village et dans les fonds des deux mares après leur
assèchement. Leurs profondeurs varient selon les périodes de
l'année. Généralement un à deux mètres, les
puisettes en caoutchouc sont les plus utilisées. Du fait de leur faible
profondeur, les eaux de ces puisards sont exposées à des risques
de pollution diverses. Tout comme les mares, ils sont utilisés par 90%
des personnes interrogées du fait de leur proximité et de
l'éloignement des forages.
Photo 6. Une femme s'approvisionnant en eau au niveau d'un
puisard creusé dans le fond d'une mare tarie.
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4.1.5. L'utilité des points d'eau de surface pour
les populations de Fonéko
Les points d'eau de surface sont très importants dans
la vie des populations rurales, du fait de l'insuffisance et ou de
l'éloignement des points d'eau modernes. Ils permettent ainsi de
satisfaire les besoins en eau de ces populations. A Fonéko, ces points
de surface organisent en quelque sorte la vie du village car assurant la
satisfaction des besoins en eau de ces populations pendant une bonne partie de
l'année (saison des pluies à janvier). Ils sont localisés
non loin du village contrairement aux forages, ce qui justifie d'ailleurs leur
forte utilisation. C'est pourquoi, le calvaire commence pour ces villageois
quand ces mares tarissent parce qu'ils vont s'orienter vers les forages
situés à environ 4 kilomètres du village.
4.1.6. Le puits cimenté
C'est le premier point d'eau moderne du village. Il est
foncé dans les années 1960, par Boubou Hama après
plusieurs tentatives de fonçage dans le village. Ce puits est
creusé dans le bassin d'un kori appelé
Arboudjé48 à 15 km du village au sud en allant vers
Téra. C'est là que les populations du village s'approvisionnaient
en eau potable jusque dans les années 1977, avant la construction des
forages à Diblo.49 Aujourd'hui, ce puits est essentiellement
utilisé par les populations nomades (peul et bella50),
situées à ses environs. Selon les témoignages du chef de
village, quand ils étaient jeunes, ils consacraient une journée
entière pour puiser de l'eau au niveau de ce puits. Et comme la distance
est longue pour celui qui est à pieds, la moitié de l'eau prise
dans les récipients est consommée en cours de route. C'est dire
que le problème de l'eau n'est pas récent dans ce village et
c'est d'ailleurs pourquoi le feu Boubou Hama avait fait de la question de l'eau
sa préoccupation majeure. C'est ce qui justifie tous les efforts
consentis dans ce domaine.
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