CONCLUSION
L'étude portant sur l'analyse des indicateurs de
l'insécurité alimentaire et les stratégies paysannes
d'adaptation à travers les trois villages de la commune rurale de
Dogonkiria a abouti à l'identification d'un certain nombre d'indicateurs
paysans d'alerte de l'insécurité alimentaire mais
également à la production d'un ISS. Ce dernier a permis de
hiérarchiser les différents niveaux de
vulnérabilités de cette zone. Ainsi, 29% sont dans une
vulnérabilité extrême contre 9% pour les non
vulnérables, 33% pour la vulnérabilité moyenne tandis que
29% sont dans une situation de risque de vulnérabilité.
L'analyse du taux de couverture alimentaire, fait ressortir
que les 3/5 des ménages ont un stock alimentaire en
céréales de 2 à 3 mois correspondant à une
insécurité alimentaire sévère contre 16% en
insécurité alimentaire modérée, 13% en
insécurité alimentaire faible, 2% à risque
d'insécurité alimentaire et 9% qui assurent leur
sécurité leur sécurité alimentaire.
Concernant les stratégies d'adaptation, elles sont
diverses, variables selon les capabilités des ménages.
L'étude a également montré que les causes
de cette insécurité alimentaire sont à la fois
conjoncturelles et structurelles. Cependant, la quasi-totalité des
paysans affirment que ce phénomène est surtout aggravé ces
dernières années avec l'affaiblissement des anciens
mécanismes villageois de prévention et de gestion de risques mais
également avec la transformation de leur environnement spatial. Ce qui
place les populations dans une grande vulnérabilité et entraine
une forte décapitalisation des ménages.
Il parait donc urgent de sortir de cette spirale
d'insécurité et de vulnérabilité alimentaire des
populations qui expose les communautés rurales de Dogonkiria à
des risques autant environnementaux que sanitaires. Les possibilités de
développement de la zone sont possibles et doivent se traduire par les
mises en valeur des vallées ainsi que leur exploitation rationnelle
à travers un meilleur ciblage des interventions et des stratégies
compatibles avec cette zone.
En définitive, l'analyse des indicateurs de
l'insécurité alimentaire et des stratégies d'adaptation
permettent, soit un suivi conjoncturel de ce phénomène et de sa
vulnérabilité, soit une approche structurelle permettant une
meilleure approche des causes de cette vulnérabilité.
Dans le cadre des prochaines études, nous comptons
orienter notre réflexion sur la Géo mutation dans le
département de Dogondoutchi : recompositions spatiales et
transformations sociales. Il s'agit de dégager l'impact respectif des
processus naturels et anthropiques dans les dynamiques sociales et
environnementales. Ce qui consistera de manière exhaustive à
identifier les différentes réponses sociales, économiques
et techniques apportées par les groupes humains aux contraintes diverses
imposées par les variations climato-environnementales et leurs
conséquences sur les paysages.
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