Problématique de la gratuité de l'école: cas de la circonscription scolaire d'Akpro-Missérété au Bénin( Télécharger le fichier original )par Arnaud DANGBENON Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maà®trise option développement communautaire 2010 |
INTRODUCTIONL'homme naît pour vivre en société. Pour ce faire, il a besoin d'acquérir les connaissances utiles à son savoir-vivre, à son savoir-être et à son savoir-faire. Cette mutation de l'homme « animal » en homme « civilisé » se fait par le processus de l'éducation. Dans le monde actuel, le moyen principal d'éducation après celle parentale est l'école. Elle prépare l'enfant à la vie en société et à ses responsabilités et même à sa participation dans la gestion de la cité. Au fil des siècles et des évolutions techniques, le besoin en éducation s'est considérablement accru pour conserver les acquis et favoriser l'innovation. Auparavant réservée à des catégories sociales privilégiées, à l'élite, elle s'est élargie à partir du XIXe siècle à tous et particulièrement aux filles. Aujourd'hui dans la plupart des pays du monde, c'est l'école qui assure l'éducation de tous les enfants ; elle est gratuite, obligatoire, publique, laïque et relève de la responsabilité des Etats. « L'école pour tous » ayant mis du temps à s'imposer, fait que l'on considère l'histoire de l'école comme une conquête du droit à l'éducation. Ce droit reconnu aujourd'hui comme un droit de l'enfant n'est toutefois pas garanti dans tous les pays du monde. Il existe de très grandes inégalités entre les pays riches et pauvres dans l`accès à l'éducation. Au Bénin, la Constitution du 11 Décembre 1990 dans ses articles 8, 12 et 13 prend des dispositions concernant l'éducation des enfants. En son article 8 elle dispose : « la personne humaine est sacrée et inviolable. L'Etat a l'obligation absolue de la respecter et de la protéger. Il lui garantit un plein épanouissement. A cet effet, il assure à ses citoyens l'égal accès à la santé, à l'éducation, à l'information, à la formation professionnelle et à l'emploi ».En son article 12 elle dispose : « L'Etat et les collectivités publiques garantissent l'éducation des enfants et créent les conditions favorables à cette fin ». En son article 13 elle stipule que « l'Etat pourvoit à l'éducation de la jeunesse par des écoles publiques. L'enseignement primaire est obligatoire. L`Etat assure progressivement la gratuité de l'enseignement public ».Les résolutions des Etats Généraux de l'Education(EGE), affirment que l'Education est la première priorité du Bénin. L'affirmation de cette priorité transparaît dans la loi d'Orientation de l'Education Nationale (Loi n°2003-17 du 17 octobre 2003) en ses articles 1, 2, 3 et 4, qui précisent et insistent sur le principe que l'école doit permettre à tous d'avoir accès à la culture, à la science, au savoir, au savoir-faire et au savoir-être. De plus le Bénin a adhéré aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD1(*)) dont le deuxième objectif est l'« Education Pour Tous » (EPT2(*)) d'ici à 2015. Toutes ces dispositions traduisent l'attachement de notre pays à l'éducation de base pour tous. C'est dans cette optique que le gouvernement du Bénin, en octobre 2006, a proclamé la gratuité de l'accès à l'enseignement maternel et primaire. Le pays a alloué presque 25% de son budget prévisionnel de 2007(19% en 2006) au secteur de l'éducation3(*). Cette gratuité consiste en la suppression des frais de scolarité. Elle a eu un impact considérable sur l'effectif des élèves à la rentrée 2006. L'adhésion a été significative. Mais les problèmes n'ont pas tardé à se présenter. Au nombre de ces problèmes, nous pouvons citer les effectifs pléthoriques, le manque de salles de classes, des problèmes financiers pour les écoles etc. Notre étude, après avoir éclairé le contexte actuel de l'éducation primaire nationale et plus précisément dans notre cadre d'étude consistera à vérifier l'impact réel de cette mesure sur la santé de notre éducation, afin de voir si cette mesure était le coup de pouce qu'il lui fallait ou si elle reste insuffisante. De ce point de vue, notre étude a des objectifs bien précis. OBJECTIFSLa question relative à la gratuité de l'enseignement primaire fait l'objet de plusieurs débats au sein des divers acteurs de ce secteur. Dans cette partie, seront présentés les objectifs poursuivis par cette étude. Viendront successivement l'objectif général et les objectifs spécifiques. Objectif général L'objectif général poursuivi est d'évaluer l'impact de la gratuité de l'école telle que conceptualisée sur l'éducation primaire. Cet objectif général est décliné en objectifs spécifiques. Objectifs spécifiques : Trois objectifs spécifiques ressortent de l'objectif général à savoir : Ø évaluer l'impact de la gratuité sur le taux de scolarisation et d'achèvement du cycle ; Ø identifier les problèmes posés par la gratuité de l'école ; Ø vérifier l'effectivité d'un changement par rapport aux charges des parents. Les objectifs de notre étude étant bien définis, notre étude sera conduite suivant un plan organisé en quatre (04) chapitres :
Enfin la conclusion fera le point des résultats de l'étude.
* 1 Objectifs du Millénaire pour le Développement * 2 Texte adopté par 155 pays et 160 organismes gouvernementaux et non gouvernementaux * 3 http://www.gouv.bj/spip.php?article342 26/06/2010 17 :07 |
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