République du Bénin
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université d'Abomey-Calavi
Institut National de la Jeunesse, (UAC) de l'Education Physique
et du Sport (INJEPS)
MEMOIRE
Pour l'Obtention de la Maîtrise
Option :
Développement Communautaire
Thème :
PROBLEMATIQUE DE LA GRATUITE DE L'ECOLE : CAS DE
LA CIRCONSCRIPTION SCOLAIRE D'AKPRO-MISSERETE
Mémoire soutenu le 21 décembre 2010 à
l'INJEPS (Porto-Novo) avec la mention Très-Bien
Réalisé et Présenté
par : Sous la direction de :
Dr Cyriaque S C AHODEKON
Sociologue/ Sociolinguiste, Communicateur,
Juriste DESS en droit des affaires et fiscalité
Enseignant chercheur à l'UAC
Maître Assistant du CAMES
Arnaud M T DANGBENON
« J'ai en face de moi un ennemi redoutable, le
rêve de la gratuité ».
M. Renaud Donnedieu de VABRES
Ministre français de la culture
Aux enfants scolarisables qui, pour une raison ou
une autre, suffisante ou pas, n'ont pas la chance d'aller à
l'école et de s'ouvrir à ce si vaste champ de savoirs.
Malgré que l'école est déclarée gratuite, ils ne
pourront peut être jamais avoir la chance comme vous de pouvoir lire ce
document.
Je leur dédie ce travail
REMERCIEMENTS
On peut entendre les sages africains déclarer :
« c'est une main qui lave l'autre » ou encore
« On ne lie pas un fagot avec une seule main ».
Toute recherche scientifique nécessite la contribution de plusieurs
personnes. Elle bénéficie de l'aide tant matérielle,
financière, intellectuelle que morale de personnes auxquelles nous
voulons ici exprimer notre profonde reconnaissance. Il s'agit :
Ø du Dr AHODEKON Cyriaque, qui malgré ses
multiples charges, a bien voulu suivre ce travail ;
Ø du corps professoral et administratif de l'INJEPS, en
particulier le Dr GOUDA Souaïbou pour son engagement effectif dans notre
formation ;
Ø de mes parents qui ont soutenu et orienté
positivement mes choix ;
Ø de ma promotion qui d'une manière ou d'une
autre a participé à la construction de ma
personnalité ;
Ø de tous les membres de l'Association Entraide et
Développement (ASED), pour leur soutien sans cesse
renouvelé ;
Ø de mes amis, en particulier Charles DAHOUI, Oscar
EHOU, Lawal NAKOU, Armand ZANNOU KPITI, Narcisse GNANHOUI, Boris COHOUN,
Félix DANSOU, Lambert SEHOUBO, Forel SOSSOU, Bonaventure ADIBO, Vital
AMOUSSOU pour le soutien qu'ils m'ont apporté ;
Ø de tous ceux qui, de près ou de loin ont
participé à l'accomplissement de ce travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD Association Française de
Développement
APC Approche par Compétences
EGE Etats Généraux de
l'Education
ENI Ecole Normale des Instituteurs
CCS Chef de la Circonscription Scolaire
CE1 Cours Elémentaire 1
CESE Centre d'Eveil et de Stimulation de
l'Enfance
CI Cours d'Initiation
CM Chef Ménage
CNBU Commission Nationale du Bénin pour
l'UNESCO
CP Cours Préparaatoire
CSEC Chef du Service des Examens et
Concours
OEA Organisation des Etats
Américains
CEG Collège d'Enseignement
Général
CP Conseiller Pédagogique
CNBU Commission Nationale Béninoise de
l'UNESCO
CSEC Chef Service Examens et Concours
DDEMP-OP Direction Départementale de
l'Enseignement Maternel et Primaire de l'Ouémé-Plateau
EPT Ecole Pour Tous
MEMP Ministère de l'Enseignement
Maternel et Primaire
NPE Nouveau Programme d'Etude
OCDE Organisation de Coopération et
de Développement Economique
OEA Organisation des Etats
Américains
OMD Objectif de Millénaire pour le
Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
PDC Plan de Développement
Communal
PEV Programme En Vigueur
TIC Technologies de l'Information et de
la Communication
UNESCO Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economique
PNUD Programme des Nations unies pour le
développement
RGPH Recensement Général de la
Population et de l'Habitation
LISTE DES TABLEAUX, CARTES, GRAPHES ET PHOTOS
Tableau n°1 : situation administrative de la commune
Tableau n°2 : répartition de la population par
arrondissement et par sexe 2002
Tableau n°3 : nombre d'écoles primaires
publiques et ratio maître élèves de 2001 à 2003
Tableau n°4 : nombre d'écoles primaires
privées et ratio maître élèves de 2001 à
2003
Tableau n°5 : état de l'effectif des enseignants
par arrondissement 2003-2004
Tableau n°6 : répartition de
l'échantillon dans les cinq arrondissements
Tableau n°7 : Taille de l'échantillon II
Tableau n°8 : situation des inscriptions depuis la
mesure
Tableau n°9 : cas d'abandon
Tableau n°10 : taille des effectifs
Tableau n°11 : adéquation du nombre
d'élèves par classe
Tableau n°12 : nombre moyen d'élèves par
classe
Tableau n°13 : conséquences de la taille des
effectifs sur la qualité de l'enseignement
Tableau n°14 : gratuité et PEV
Tableau n°15 : suffisance du matériel
didactique
Tableau n°16 : achat de manuel par les
élèves
Tableau n°17 : suffisance des enseignants
qualifiés
Tableau n°18 : conséquences de la mesure sur le
nombre de classes
Tableau n°19 : niveau de suffisance des nombre de
salles
Tableau n°20 : état des salles
Tableau n°21 : existence de classes volantes
Tableau n°22 : existence de salles en matériaux
précaires
Tableau n°23 : payement d'autres frais par les
élèves
Tableau n°24 : conséquences sur les charges
et dépenses de fonctionnement
Tableau n°25 : subvention de l'état
Tableau n°26 : niveau de suffisance de la
subvention
Tableau n°27 : scolarisation des enfants en
âge
Tableau n°28 : raison de la non scolarisation des
enfants
Tableau n°29 : enfants inscrits dans les
écoles privées
Tableau n°30 : raison de l'inscription au
privé
Tableau n°31 : parents ayant au moins un enfant au
public
Tableau n°32 : payement de la contribution pour
les enfants
Tableau n°33 : payement d'autres frais liés
à la scolarisation
Tableau n°34 : difficultés rencontrées
dans le payement des frais
Tableau n°35 : connaissance de la mesure de
gratuité
Tableau n°36 : appréciation de la mesure
Tableau n°37 : effectifs totaux de 2001 à
2010
Graphe n°1 : structure de la population selon les
arrondissements
Graphe n°2 : évolution des effectifs de 2001
à 2010
Carte n° 1 : situation géographique,
administrative et densité de la population de la commune
d'Akpro-Missérété
SOMMAIRE
Dédicace.................................................................. .................................................................II
Remerciements.......................................................................................................................III
Sigles et
acronymes...............................................................................................................IV
Liste des tableaux, cartes et
graphes..................................................................................V
Résumé...................................................................................................................................IX
Introduction.............................................................................................................................1
Objectifs..................................................................................................................................2
Chapitre I : CADRE ET CONTEXTE DE
L'ETUDE....................................................................4
Chapitre II : PROBLEMATISATION DE
L'ETUDE................................................................25
Chapitre III : APPROCHE
METHODOLOGIQUE.................................................................52
Chapitre I V: PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS
ET SUGGESTIONS...............57
Conclusion...............................................................................................................................76
Bibliographie..........................................................................................................................78
Webographie.........................................................................................................................80
Annexes.................................................................................................................................81
Table des
matières...............................................................................................................82
Résumé
L'éducation est un droit fondamental de la personne
humaine. La garantir à tous les enfants sans distinction de
catégorie sociale ni de région de résidence, est plus
qu'un devoir constitutionnel, un engagement universel. C'est donc dans ce cadre
que la communauté internationale s'est engagée pour la
première fois à Jomtien en Mars 1990 à assurer une
éducation primaire de qualité pour tous à l'horizon 2000.
Malheureusement, la promesse n'a pas été tenue.
Réunie à nouveau à New York en 2000, la
communauté internationale a retenu une nouvelle échéance,
celle de 2015, pour atteindre cette fois-ci huit objectifs dits Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). L'objectif relatif
à l'éducation est «Assurer l'éducation primaire
pour tous ». Dans cette dynamique, dans le respect des textes
constitutionnels et conformément aux recommandations des états
généraux de l'éducation, l'école maternelle et
primaire a été rendue gratuite en octobre 2006. L'objectif est de
favoriser l'accès à l'éducation à tous. Mais dans
l'application de cette mesure, de nombreux problèmes se sont
posés avec une telle acuité que ce thème a suscité
notre intérêt. L'objectif de ce travail est de mesurer l'impact
que cette mesure a eu sur l'éducation dans notre champ de recherche,
et d'identifier les problèmes qu'elle pose.
A cet effet, il a été relevé pour la
commune une croissance des effectifs, des inscriptions, une baisse des cas
d'abandon. Cependant, les problèmes ne manquent pas : le manque
d'enseignants qualifiés, donc le manque de formation, le manque de
salles de classes, le manque de matériels didactiques, le ratio
enseignant-élève encore élevé, la baisse de la
qualité de l'enseignement. .
Mots clés : Education pour tous, gratuité de
l'école, OMD.
INTRODUCTION
L'homme naît pour vivre en société. Pour
ce faire, il a besoin d'acquérir les connaissances utiles à son
savoir-vivre, à son savoir-être et à son savoir-faire.
Cette mutation de l'homme « animal » en homme
« civilisé » se fait par le processus de
l'éducation. Dans le monde actuel, le moyen principal d'éducation
après celle parentale est l'école. Elle prépare l'enfant
à la vie en société et à ses responsabilités
et même à sa participation dans la gestion de la cité. Au
fil des siècles et des évolutions techniques, le besoin en
éducation s'est considérablement accru pour conserver les
acquis et favoriser l'innovation. Auparavant réservée à
des catégories sociales privilégiées, à
l'élite, elle s'est élargie à partir du XIXe siècle
à tous et particulièrement aux filles. Aujourd'hui dans la
plupart des pays du monde, c'est l'école qui assure l'éducation
de tous les enfants ; elle est gratuite, obligatoire, publique,
laïque et relève de la responsabilité des Etats.
« L'école pour tous » ayant mis du temps à
s'imposer, fait que l'on considère l'histoire de l'école comme
une conquête du droit à l'éducation. Ce droit reconnu
aujourd'hui comme un droit de l'enfant n'est toutefois pas garanti dans tous
les pays du monde. Il existe de très grandes inégalités
entre les pays riches et pauvres dans l`accès à
l'éducation.
Au Bénin, la Constitution du 11 Décembre 1990
dans ses articles 8, 12 et 13 prend des dispositions concernant
l'éducation des enfants. En son article 8 elle dispose :
« la personne humaine est sacrée et inviolable. L'Etat a
l'obligation absolue de la respecter et de la protéger. Il lui garantit
un plein épanouissement. A cet effet, il assure à ses citoyens
l'égal accès à la santé, à
l'éducation, à l'information, à la formation
professionnelle et à l'emploi ».En son article 12 elle
dispose : « L'Etat et les collectivités publiques
garantissent l'éducation des enfants et créent les conditions
favorables à cette fin ». En son article 13 elle stipule que
« l'Etat pourvoit à l'éducation de la jeunesse par des
écoles publiques. L'enseignement primaire est obligatoire. L`Etat assure
progressivement la gratuité de l'enseignement
public ».Les résolutions des Etats Généraux
de l'Education(EGE), affirment que l'Education est la première
priorité du Bénin. L'affirmation de cette priorité
transparaît dans la loi d'Orientation de l'Education Nationale (Loi
n°2003-17 du 17 octobre 2003) en ses articles 1, 2, 3 et 4, qui
précisent et insistent sur le principe que l'école doit permettre
à tous d'avoir accès à la culture, à la science, au
savoir, au savoir-faire et au savoir-être. De plus le Bénin a
adhéré aux Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD1(*)) dont le deuxième objectif est
l'« Education Pour Tous » (EPT2(*)) d'ici à 2015. Toutes ces
dispositions traduisent l'attachement de notre pays à l'éducation
de base pour tous.
C'est dans cette optique que le gouvernement du Bénin,
en octobre 2006, a proclamé la gratuité de l'accès
à l'enseignement maternel et primaire. Le pays a alloué presque
25% de son budget prévisionnel de 2007(19% en 2006) au secteur de
l'éducation3(*).
Cette gratuité consiste en la suppression des frais de
scolarité. Elle a eu un impact considérable sur l'effectif des
élèves à la rentrée 2006. L'adhésion a
été significative. Mais les problèmes n'ont pas
tardé à se présenter. Au nombre de ces problèmes,
nous pouvons citer les effectifs pléthoriques, le manque de salles de
classes, des problèmes financiers pour les écoles etc. Notre
étude, après avoir éclairé le contexte actuel de
l'éducation primaire nationale et plus précisément dans
notre cadre d'étude consistera à vérifier l'impact
réel de cette mesure sur la santé de notre éducation, afin
de voir si cette mesure était le coup de pouce qu'il lui fallait ou si
elle reste insuffisante. De ce point de vue, notre étude a des objectifs
bien précis.
OBJECTIFS
La question relative à la gratuité de
l'enseignement primaire fait l'objet de plusieurs débats au sein des
divers acteurs de ce secteur. Dans cette partie, seront présentés
les objectifs poursuivis par cette étude. Viendront successivement
l'objectif général et les objectifs spécifiques.
Objectif général
L'objectif général poursuivi est
d'évaluer l'impact de la gratuité de l'école telle que
conceptualisée sur l'éducation primaire.
Cet objectif général est décliné
en objectifs spécifiques.
Objectifs spécifiques :
Trois objectifs spécifiques ressortent de l'objectif
général à savoir :
Ø évaluer l'impact de la gratuité sur le
taux de scolarisation et d'achèvement du cycle ;
Ø identifier les problèmes posés par la
gratuité de l'école ;
Ø vérifier l'effectivité d'un changement
par rapport aux charges des parents.
Les objectifs de notre étude étant bien
définis, notre étude sera conduite suivant un plan
organisé en quatre (04) chapitres :
Ø après l'introduction qui a permis de
présenter l'objectif de l'étude, le premier intitulé cadre
et contexte de l'étude, situera géographiquement la commune
d'Akpro-Missérété, ses caractéristiques
socio-économiques, démographiques et fera la présentation
du contexte dans lequel évolue le secteur de l'éducation;
Ø un deuxième chapitre, la
problématisation de l'étude, nous permettra de faire une revue
de littérature sur la question. Il permettra d'ébaucher le cadre
théorique organisant l'étude, de formuler la problématique
et d'énoncer les hypothèses ;
Ø un troisième, la démarche
méthodologie suivie, parlera des sujets de l'étude, des outils
d'investigation et du traitement des données recueillies ;
Ø un quatrième chapitre présentera les
résultats de l'étude et leur analyse avant de déboucher
sur les suggestions.
Enfin la conclusion fera le point des résultats de
l'étude.
Chapitre I : CADRE ET CONTEXTE DE L'ETUDE
Le cadre choisi pour notre étude est la circonscription
scolaire d'Akpro Missérété. Il importe de la connaitre
dans ses aspects physiques et statistiques pour mieux comprendre les
problèmes qui se posent à elle au vu de la situation
générale au plan national.
1.1 Cadre de l'étude
1.1.1Cadre physique
La Commune d'Akpro-Missérété partage avec
le Département de l'Ouémé, un climat subtropical
caractérisé par deux saisons de pluie et deux saisons
sèches. La grande saison de pluie va de Mars à Juillet et permet
une culture de premier cycle, tandis que la petite saison de pluie qui permet
une culture de deuxième cycle va de Septembre à Novembre. Au
cours des deux saisons de pluie, il est généralement
enregistré une pluviométrie annuelle voisine de 1100 à
1300 mm. La Commune est située sur le plateau de Sakété
constitué d'un sol de type faiblement ferralitique appelé terre
de barre apte surtout aux cultures de céréales. Dix (10)
kilomètres de cours d'eau arrosent la Commune et sont constitués
de 04 rivières et de quelques marigots. On note également
l'existence de marécages et de bas-fonds propices aux activités
piscicoles dans plusieurs arrondissements (Vakon, Katagon, Gomè-Sota et
Missérété). Le paysage est constitué d'espaces en
jachère, d'îlots forestiers, de bas-fonds et de palmeraies
naturelles.
1.1.1.1Situation
géographique et administrative de la commune
d'Akpro-Missérété
La République du Bénin comporte douze (12)
départements dont l'Ouémé. Ce département regroupe
en son sein 14 communes dont celle d'Akpro-Missérété qui
fait l'objet de l'étude. Comme l'indique son plan de
Développement Communal (PDC) 2005-2009, la commune
d'Akpro-Missérété est limitée au Nord par les
communes d'Adjohoun et de Sakété, au Sud par la commune des
Aguégués et la municipalité de Porto-Novo, à l'Est
par la commune d'Avrankou, et à l'Ouest par la commune de Dangbo.
Située au sud du Bénin, la commune
d'Akpro-Missérété a une superficie de 79 Km2.
Le tableau ci-dessous indique la situation administrative de
la commune.
Tableau n° 1 : Situation administrative de la
commune d'Akpro-Missérété
Liste des villages et quartiers de ville
Arrondissements
|
Villages et quartiers
de ville
|
AKPRO-MISSERETE
|
Abogomè, Akpakanmè, Akpro-Hanzoumè,
Akpro-Missérété, Blèhouan,
Danmè-Lokonon, Ganmi, Gbèdji
,Kouvè,Kpogon
|
GOME-SOTA
|
Agondozoun, Gomè-Doko, Gomè-Sota, Hounli,
Tchoukou-Kpèvi, Zoundji
|
KATAGON
|
Amouloko, Anianli, Gbakpo-Sèdjè,
KatagonHouèzounmè-Daho,
Ouayi-Sogbè, OuayiSogbè-Aligo, Tchian,
Tohouikanmè, Tokpa-Houété, Vanté
|
VAKON
|
Adanhou, Azohouè, Vakongbo, Danto,
Gouako-Kotoclomè, Sohomè
|
ZOUNGBOME
|
Allagba, Koudjannada Kpanoukpadé, Kpolè
Ouèzounmè-Kpèvi ,zoungbomè
|
Source: service technique de la mairie
La carte n°1 ci-après montre la situation
géographique et administrative de la commune
d'Akpro-Missérété
²
|
|
|
|
.
Conformément aux lois sur la décentralisation,
les villages et quartiers de ville sont dirigés par des chefs de village
et quartier de ville, et les arrondissements par des chefs d'arrondissement,
tous élus.
1.1.1.2 Population
Elle compte 38 378 personnes de sexe féminin et
34 274 personnes de sexe masculin. Le poids démographique de la Commune
au sein du département de l'Ouémé est resté
pratiquement stable entre 1992 et 2002. De 1992 à 2002,
le taux annuel d'accroissement moyen est de 3,23% un chiffre très proche
de la moyenne nationale qui est de 3,25%. Le tableau ci-après indique la
répartition de la population totale par sexe et par arrondissement.
Tableau n°2 : Répartition de la
population de la Commune d'Akpro-Missérété selon les
arrondissements et les sexes en 2002.
Arrondissement
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Proportion
Arr./Total (%)
|
Rapport de Masculinité (%)
|
Gomè-Sota
|
8 483
|
3 938
|
4 545
|
11,7
|
86,6
|
Katagon
|
12 173
|
5 590
|
6 583
|
16,8
|
84,9
|
Vakon
|
20 541
|
9 874
|
10 667
|
28,3
|
92,6
|
Zoungbomè
|
8 9 64
|
4 090
|
4 874
|
12,3
|
83,9
|
Akpro-Missérété
|
22 491
|
10 782
|
11 709
|
31,0
|
92,1
|
Total
|
72 652
|
34 274
|
38 378
|
100 ,0
|
89,3
|
Source RGPH3, 2002
Cette répartition est aussi illustrée par le
graphe n°1 ci-dessous
Graphe 1 :
|
Structure de la population de la Commune
d'Akpro-Missérété selon les arrondissements
|
Il se dégage de ce qui précède que
l'arrondissement d'Akpro-Missérété renferme plus de 30% de
la population de la Commune pendant que l'arrondissement de Gomè-Sota
en représente seulement 11,7%. La carte n°1 montre la
densité de la population dans la commune
d'Akpro-Missérété
D'une façon générale, la Commune compte
plus de personnes de sexe féminin. Ainsi, le rapport de
masculinité est de 89,3 % en moyenne dans toute la Commune contre 91,5 %
dans tout le département de l'Ouémé et 94,2 % au niveau
national. Cette Commune est sans doute l'une de celles qui impriment fortement
leur marque au département de l'Ouémé et même au
Bénin en termes de déficit en hommes. Le rapport de
masculinité est le plus bas dans l'arrondissement de Zoungbomè
où l'on ne compte que 84 hommes pour cent femmes. Dans l'arrondissement
de Vakon, ce chiffre est de 93 hommes pour 100 femmes.
Le PDC (2005-2009) de la commune
d'Akpro-Missérété précise qu'on y rencontre
plusieurs ethnies et religions.
La Commune d'Akpro-Missérété est
peuplée majoritairement de Tori (97,4%).Les Yoruba et apparentés
en représentent 1,3%,les autres ethnies du Bénin 1,1% tandis
que les ethnies étrangères en constituent 0,2%.
La répartition de la population par religion
révèle que deux religions prédominent dans la Commune. Il
s'agit des religions chrétiennes (64,2 %) et vodous (21,5%). On compte
seulement 2,1% de musulmans.
Cependant, il est à souligner une forte tendance de la
population à un certain syncrétisme religieux qui se traduit par
la pratique courante du culte des ancêtres et des morts malgré son
appartenance affichée aux religions monothéistes telles que le
christianisme et l'islam.
1.1.1.3 Plan économique et social
Les principales activités économiques
menées dans la Commune d'Akpro-Missérété
sont : l'agriculture, l'élevage, la pêche, la pisciculture,
l'artisanat, le transport et le commerce, et la transformation des produits
agricoles.
L'agriculture demeure la première activité de la
Commune et occupe plus de 70 % de la population active soit environ 17000
personnes en 2002 avec 11000 hommes et 6000 femmes. Les principales cultures
pratiquées sont : le maïs, le manioc, la patate douce, le
niébé, la tomate, les légumes, l'arachide, etc. La
production vivrière est donc dominante avec le maïs comme culture
principale
1.1.2 L'éducation
La croissance des infrastructures scolaires ne suit pas le
rythme de la croissance de la population scolarisable. En 2001, la Commune
d'Akpro-Missérété disposait de 50 écoles primaires
et maternelles réparties dans tous les arrondissements et d'un
collège d'enseignement général. En 2004, ce nombre est
passé à 56. Mais, ces établissements, à l'instar
de ceux des autres Communes, sont confrontés aux problèmes de
sous-équipement des classes, à l'effectif pléthorique des
élèves et à la pénurie d'enseignants.
L'évolution du pourcentage des filles inscrites dans les écoles
primaires et maternelles de la commune par rapport à l'effectif des
élèves est encore limitée. En 2003, les filles constituent
38,63% de l'effectif des élèves. En 2010, elles en constituent
45% alors que le genre féminin constituet environ 53% de la population.
Cette situation est imputable aux traitements différenciés entre
le garçon et la fille trouve ses explications à plusieurs niveaux
:
- il n'y a aucun avenir à scolariser la fille ;
- les ressources disponibles pour la scolarisation des
enfants sont faibles et la priorité est accordée aux
garçons ;
- la fille passe son temps à faire les travaux
domestiques ;
- etc.
Au niveau de la formation technique et professionnelle qui
assure une plus grande accessibilité au marché du travail, la
situation n'est guère meilleure. Il est à déplorer
l'absence dans la Commune, d'école de formation technique et
professionnelle. La seule possibilité qui s'offre à la population
de suivre une formation technique et professionnelle reste la formation dans
les structures informelles. Cette formation en atelier, dite sur le tas, ne
requiert aucun niveau d'éducation spécifique et s'adresse aussi
bien aux non scolarisés qu'à ceux qui sortent du système
éducatif sans diplômes. Malgré cette possibilité
de formation on remarque, de nos jours, que très peu d'enfants arrivent
effectivement au terme de leur formation. La préférence pour le
commerce avec le Nigéria, la vente illicite de produits
pétroliers en provenance du Nigéria et la conduite de taxis
moto poussent les enfants à vite abandonner la formation pour une vie
active et sans lendemain.
Tableau n°3 : Nombre d'écoles primaires
publiques et le ratio élèves par maître dans la Commune
d'Akpro-Missérété de 1998 à 2004
Libellé
|
Années
|
2001-2002
|
2002-2003
|
2003-2004
|
Nombre Ecoles PP et écoles
maternelles
|
50
|
50
|
56
|
Nombre Classes PP
|
272
|
272
|
306
|
Nombre Elèves PP
|
13 159
|
14 663
|
14 758
|
Effectifs filles
|
5 033
|
5 595
|
5 702
|
Nombre Enseignants PP
|
217
|
272
|
289
|
Ratio Elèves/Maîtres
|
61
|
54
|
51
|
Taux de fréquentation des filles
|
26,142%
|
26,20%
|
38,63%
|
Nombre d'élèves par maître
dans
l'Ouémé
|
65
|
60
|
62
|
Source : DDEMP -OP 2004
Pour le privé, la situation est différente comme le
montre le tableau suivant.
Tableau n°4 : Nombre d'écoles primaires
privées et le ratio élèves par maître dans la
Commune d'Akpro-Missérété de 2001 à 2003
Libellé
|
Année
|
2001-2002
|
2002-2003
|
Nombre. Ecoles P Privée
|
8
|
13
|
Nombre Classes P Privées
|
37
|
38
|
Nombre Elèves P Privée
|
1 118
|
924
|
Effectifs filles
|
442
|
313
|
Nombre Enseignants P Privée
|
32
|
36
|
Ratio Elèves/Maîtres
|
35
|
26
|
Source : DDEMP-OP 2003
De ce tableau, il ressort que l'enseignement privé
s'est introduit dans le système. Parmi les 289 enseignants
recensés en 2004, 50% seulement sont des agents permanents de l'Etat non
recyclés. Le reste constitué des enseignants communautaires et
contractuels, est sans formation professionnelle et pour la plupart n'a
aucune vocation pour l'enseignement. Les effectifs transparaissent dans le
tableau ci-après éducatif tout récemment et
représente moins du dixième des effectifs des
élèves et des enseignants.
Tableau N°5 : Etat de l'effectif des enseignants par
arrondissement pour 2003-2004
Arrondissement
|
Catégories
|
APE
|
Contractuels
|
Communautaires
|
Gomè
|
15
|
03
|
13
|
Katagon
|
23
|
08
|
13
|
Missérété
|
50
|
15
|
29
|
Vakon
|
48
|
13
|
22
|
Zoungbomè
|
18
|
04
|
15
|
Total
|
154
|
43
|
92
|
Source : Circonscription scolaire
d'Akpro-Missérété
Le nombre de centres d'alphabétisation est
estimé dans la période de 1980 à 2000 à 24.
Néanmoins le niveau d'alphabétisation reste faible. Le nombre
d'adultes sachant lire et écrire dans une langue locale est insignifiant
malgré l'effort des ONG installées sur place et qui organisent de
temps en temps des formations d'alphabétisation. Ces formations selon
les responsables d'ONG sont adressées généralement aux
membres des groupements villageois et à ceux des comités
villageois de développement. Toutefois, l'alphabétisation
organisée par les services de l'Etat est arrêtée en raison
du mode de rémunération des alphabétiseurs qui ne les
satisfait pas.
De nos jours, la commune compte 75 groupes scolaires publics et
cinq colleges d'enseignement général (CEG)
1.1.3 - Organisation du secteur de l'éducation.
Il faut remarquer qu'au bénin, le secteur formel
jouit d'une structure connue. Il est bien sur admis que l'éducation dite
marginale4(*) n'a pas une
structure proprement dite. Elle est arbitrée par les normes
sociétales ; cependant le secteur de l'éducation non
formelle, géré par la direction de l'alphabétisation et
celle de l'artisanat compte de nombreuses unités de formations non
recensées. Ces unités exercent surtout dans le secteur
économique informel et regroupent surtout les ateliers de travail
où se déroule l'apprentissage de métiers destinés
à des personnes de tout âge non pris en compte ou qui sont sorties
du système formel pour diverses raisons. Les inconvénients
majeurs de cette situation sont la mise en apprentissage précoce des
enfants sans une éducation de base et la non maitrise des effectifs non
pris en compte par l'école. Les autorités ont tenté de
mettre un frein à ce phénomène en interdisant la mise en
apprentissage des enfants avant l'obtention du CEP ou avant l'âge de
quatorze ans mais le constat est là. Beaucoup d'enfant continuent
à être mis dans des ateliers sans savoir lire ni écrire.
S'agissant de l'éducation formelle, elle est au
Bénin structurée en cinq grands paliers à savoir :
l'enseignement maternel, primaire, secondaire général, les
enseignements technique et de formation professionnelle puis l'enseignement
supérieur.
Ø L'enseignement maternel
L'objectif fondamental de cet ordre d'enseignement est
d'éveiller et de stimuler les fonctions psychomotrices et mentales de
l'enfant. Il est ouvert aux enfants de deux ans et demi à trois ans et
dure deux ans. Il est le palier le moins développé de
l'enseignement au Bénin car tous les parents n'envoient pas leurs
enfants de cet âge à l'école.
Ø L'enseignement primaire
L'objectif fondamental de cet ordre d'enseignement est
l'acquisition parles apprenants des connaissances et compétences de
base pour les apprentissages futurs. Il permet à l'enfant
d'acquérir une instruction fondamentale, savoir lire, écrire,
calculer, comprendre et s'exprimer en français. Il lui imprime des
comportements et attitudes qui traduisent un éveil
développé des facultés intellectuelles, morales et
sociales et physiques. Il prépare l'enfant à s'intégrer
utilement dans sa société et lui est nécessaire pour la
poursuite de ses études. Il lui donne des connaissances
génériques qui constitueront la base sur laquelle il bâtira
d'autres connaissances. Cet ordre d'enseignement est organisé en six
années d'étude : cours d'initiation (CI), cours
préparatoire (CP), cours élémentaire 1 et 2 (CE1 et
CE2), et cours moyen 1 et 2 (CM1 et CM2). L'âge légal
d'entrée au cours primaire est de cinq (5) ans. La fin des études
de l'enseignement primaire est sanctionnée par l'examen du Certificat
d'Etudes Primaires(CEP).
Ø L'enseignement secondaire Général
Il vient à la suite de l'enseignement primaire. Son
accès est subordonné à l'obtention du CEP. Il se dispense
dans les collèges et lycées et s'étale sur sept
années d'études organisées en deux cycles : le
premier cycle qui dure les quatre premières années (classes de
6e, 5e, 4e et 3e), sanctionné par le par le Brevet d'études du
premier cycle (BEPC) et le second cycle qui s'étend sur les trois
dernières années (classes de 2nde, 1ère et Terminale)et
sanctionné par le Baccalauréat, diplôme permettant
d'accéder à l'enseignement supérieur. L'enseignement
secondaire permet d'approfondir les connaissances basiques reçues au
cycle primaire et permet de développer l'esprit de recherche ainsi que
l'esprit critique du collégien. Il lui permet une grande ouverture sur
le sens de ce qui l'entoure et lui permet d'acquérir de bons
comportements en toute conscience et une meilleure participation à la
vie publique. Le second cycle permet une pré spécialisation vers
les grands secteurs d'activités.
Ø Les Enseignements Technique et Formation
Professionnelle
Six domaines de formation y sont offerts :
ï les Sciences et Techniques Administratives ·
et de Gestion (STAG) ;
ï les Sciences et Techniques Industrielles (STI) ;
ï les Sciences et Techniques Agricoles (STA) ;
ï les Sciences de la Santé (SS) ;
ï l'Economie Familiale et Sociale (EFS) ; et
· l'Hôtellerie et la
Restauration (HR).
L'option Sciences et Techniques Industrielles exige six ans
d'études également répartis entre le premier cycle (3 ans)
et le second cycle (3 ans). La fin des études est sanctionnée, au
premier cycle, par le Certificat d'Aptitude Professionnelle (CAP) et, au second
cycle, par le Diplôme de Technicien Industriel (DTI). Après
également six ans d'étude, l'option Sciences et Techniques
Administratives et de Gestion délivre respectivement le CAP et le
Baccalauréat. Quant aux Sciences et Techniques Agricoles, elles imposent
quatre ans (4 ans) d'étude par cycle et permettent d'obtenir
respectivement le Brevet d'Etudes Agricoles Tropicales (BEAT) et le
Diplôme d'Etudes Agricoles Tropicales (DEAT). Enfin, les Sciences de la
Santé exigent six années d'études dont trois au premier
cycle et trois au second cycle, au terme desquelles sont délivrés
respectivement, le Diplôme d'Infirmier Breveté (1er cycle) et les
diplômes d'Infirmier d'État, de Sage-femme, d'Assistant social ou
de Technicien de laboratoire (2nd cycle). Il dure six ans après la
classe de 6ème soit au total 7 ans.
Ø l'Enseignement Supérieur
Il forme des cadres supérieurs compétents et
compétitifs, capable d'assurer le développement de la Nation. Il
est organisé en facultés, écoles et instituts
supérieurs, Son accès est subordonné à l'obtention
du baccalauréat ou toute autre certification admise en
équivalence. Il délivre différents diplômes
nationaux de l'enseignement supérieur, dans des cursus de deux à
huit ans selon les domaines et niveaux d'études. Il prépare aussi
à la recherche qui est un moteur essentiel de développement car
il est le vecteur principal de l'innovation.
Il faut noter que le secteur privé est présent
dans tout le système, c'est à dire à tous les niveaux
d'enseignements et contribue à hauteur de 14,2 % à
l'éducation nationale5(*).Le Ministère des Enseignements maternels et
primaires, en charge de notre objet d'étude est composé :
· du cabinet du Ministre,
· des Directions techniques, et
· des Directions Déconcentrées et
décentralisées avec des organismes sous tutelles.
Les Directions Départementales des Enseignements
Primaire (DDEMP) et Maternel et les Circonscriptions Scolaires (CS)
appartiennent à la dernière catégorie. Elles sont deux
types de structures qui coexistent dans le système éducatif
béninois et permettent à l'État d'accompagner et d'exercer
les rôles qui sont les siens dans les initiatives de mise en oeuvre des
politiques et orientations tracées par l'État dans le domaine
éducatif. La DDEMP est la première structure de relais au niveau
départemental de la politique de l'État en matière
d'éducation. C'est une institution étatique dirigée par un
Directeur nommé en Conseil des Ministres dans le rang des enseignants
appartenant aux différents ordres du système éducatif. La
CS est le deuxième niveau hiérarchique de déconcentration
du système de gestion de l'éducation au Bénin. C'est la
structure étatique la plus proche des écoles parce que son champ
géographique d'action coïncide avec le territoire de la commune.
Dirigée par un inspecteur que l'on nomme Chef de Circonscription
Scolaire (CCS) et secondé par un ou plusieurs adjoints, qui sont des
Conseillers Pédagogiques (CP). Tous participent aux activités de
la CS parallèlement à leurs propres activités d'animation
pédagogique.
Ainsi, dans la commune d'Akpro-Missérété
il y a une circonscription scolaire qui travaille sous la direction de la
Direction Départementale des Enseignements Maternel et Primaires de
l'Ouémé-Plateau et en collaboration avec la mairie.
1.2 Contexte de l'étude
1.2.1 Contexte général
Situé en Afrique de l'Ouest et comptant un peu plus de
8 294 941 habitants, (estimation 2008), dont près de la moitié a
moins de 18 ans, le Bénin couvre une superficie de 114763
Km².Démocratique, le Bénin reste un pays très pauvre,
classé 163e sur 177 dans le
Rapport
mondial sur le développement humain 2007/2008. C'est donc
dans un contexte de pauvreté illustré par un très net
ralentissement du taux de croissance (6,2 % en 2001 pour seulement 2,9 % en
2005, puis à 4,1 en 2006) et un taux d'alphabétisation de 43,2%
(estimation 2005) femmes 28,4% (estimation 2005) hommes 58,8% (estimation 2005)
qu'évolue le Bénin6(*). Pour cela, le Benin a adhéré aux OMD et
conformément à son deuxième objectif, a pour défi
de garantir une éducation de qualité pour tous.
L'éducation est donc considérée comme une priorité
nationale pour le développement économique et la réduction
de la pauvreté.
Ces dernières décennies, le Bénin a
réalisé des progrès importants en matière
d'éducation. De plus en plus des filles et des garçons
accèdent à l'école. En effet, l'effectif des
élèves du primaire a plus que triplé depuis 19907(*). Cependant, ces progrès
sont inégalement répartis entre les sexes et entre zones
géographiques. En 2007, les filles ne représentaient que 45% des
effectifs du primaire, 38% des effectifs du 1er cycle du secondaire et 30% des
effectifs du 2nd cycle du secondaire. Si, dans certaines régions, la
quasi-totalité des enfants accède à l'école, dans
d'autres localités, ils ne sont que deux sur trois à avoir cette
même chance.
Par ailleurs, l'augmentation de la demande en éducation
ne s'est pas accompagnée d'un développement équivalent de
l'offre, ce qui a entraîné une dégradation du rendement du
système éducatif. La majorité de ceux qui terminent
l'école primaire n'a qu'une faible maîtrise en lecture, en
écriture et en mathématiques. D'après une note de l'UNICEF
sur le programme Éducation du Bénin, l'offre reste cependant
insuffisante en termes de nombre de classes, de matériel didactique et
de nombre d'enseignants dont plus de la moitié n'est pas
qualifiée. L'objectif de 50 élèves par classe n'est pas
atteint, l'effectif est souvent de 80 élèves et plus. Il y a
également une persistance de pesanteurs socioculturelles
défavorables à la scolarisation des filles telles que le
phénomène du vìdomègon, l'inégalité
des sexes ainsi que la pauvreté.
En effet même si le taux de scolarisation est en nette
évolution depuis plus de dix ans, les vìdomègon ne
bénéficient pas du minimum reconnu en termes d'instruction.
Beaucoup de tuteurs préfèrent leur confier les activités
domestiques et la garde de leurs enfants que de les inscrire à
l'école. Cette situation engendre un fort taux d'analphabétisme
dans le rang de ces enfants. En plus de la privation du droit à un
milieu familial, d'après le recensement Général de la
Population et de l'Habitation (RGPH) 2002 réalisé par l'INSAE,
les vìdomègon sont à plus de 80% des illettrés.
Les filles représentant plus des deux tiers des vìdomègon
avec une population totale estimée à 1.745.249 enfants
âgés de 5 à 14 ans. La pauvreté est aussi un
déterminant de l'accès des filles à l'éducation.
elle met en avant une indisponibilité de ressources qui limite les
possibilités des parents qui, dans ce cas, préfèrent
envoyer les garçons à l'école. Le niveau d'instruction des
parents ainsi que la peur de voir leurs filles abusée sexuellement est
aussi un facteur limitant l'accès des filles çà
l'école.
De plus, nous sommes passés à un nouveau
programme dénommé APC « Approche Par
Compétences » qui a pour objectif de mettre l'apprenant au
centre de la construction de son savoir. Ce programme étant dans ses
premières années, il connait des difficultés et est sujet
à des critiques fondées sur les résultats non
satisfaisants tant sur le plan statistique que sur le plan des résultats
relatifs aux compétences des apprenants. La plus grande critique
à ce programme est son inadaptation à notre contexte de
pauvreté où le parent n'arrive pas à suivre son enfant,
où il ne peut pas payer des cours particuliers à son enfant,
où il ne peut pas acheter tous les matériels didactiques qu'il
faut à l'enfant. A ces problèmes s'ajoutent les faibles
résultats dus à la nouvelle méthode d'évaluation
qui n'est pas bien maitrisée, la mauvaise gestion du temps scolaire, les
débrayages et les perturbations liées au délestage dans
les zones électrifiées.
La qualification des enseignants et la fragilisation du corps
de contrôle, l'insuffisance de l'effectif des inspecteurs, la
revalorisation de la fonction enseignante sont également mises en cause.
Cependant, la Banque Mondiale reste optimiste. Selon elle, le Bénin
serait en mesure d'atteindre d'ici 2015, l'éducation pour tous (EPT),
tout au moins en ce qui concerne les garçons. Le taux brut de
scolarisation est passé de 49 % en 1991 à 86 % en
20028(*). Avec
l'établissement de la scolarité gratuite en 2006, le nombre
d'élèves a dépassé le million en 2007, pour
8 707 écoles publiques et 1 476 écoles
privées9(*).Face
à cette attente, le gouvernement du Bénin a adopté, en
décembre 2006, un nouveau plan national décennal relatif au
développement du secteur de l'éducation. Ce plan, qui couvre
l'ensemble du secteur, constituera le document de base pour la
coopération entre le gouvernement et les bailleurs de fonds au cours des
années à venir. L'objectif majeur du plan est d'assurer que tous
les enfants béninois achèvent l'enseignement primaire d'ici 2015.
Le défi est grand car le pourcentage des enfants qui, en 2005,
terminaient le cours primaire était seulement de 54% (42% des filles
scolarisées). La stratégie proposée pour
parvenir à l'éducation primaire pour tous comporte, entre autres,
une meilleure répartition des ressources entre écoles, le
recrutement et la formation d'un plus grand nombre d'enseignants ainsi que la
construction de nouvelles infrastructures. Le nombre moyen
d'élèves par enseignant sera réduit de 50 en 2005 à
45 en 2015. Au cours de la même période, l'effectif des
élèves devra s'accroître de plus 40%, ce qui
nécessitera l'augmentation du nombre d'enseignants de deux tiers
(environ 30.000 nouveaux enseignants). En termes d'infrastructures, le plan
prévoit la construction de 3.000 nouvelles salles de classe en moyenne
par an. Une attention particulière sera accordée à
l'accès et au maintien des filles à l'école10(*).
Pour les autres ordres d'enseignement, des objectifs ambitieux
ont également été fixés. A titre d'exemple, il est
prévu de doubler le pourcentage d'enfants qui accèdent à
l'école maternelle pour atteindre les 15% en 2015.
L'analphabétisme devra être réduit de 63% en 2005 à
50% en 2015. Enfin, l'accès à l'enseignement technique et
professionnel sera renforcé et le contenu de l'enseignement
révisé pour une meilleure prise en compte des besoins de
l'économie nationale. L'évaluation des efforts accomplis se fait
chaque année par une revue du secteur de l'éducation. C'est
l'occasion pour les partenaires nationaux et internationaux de faire le point
des activités de l'année écoulée et de formuler des
recommandations relatives aux stratégies du secteur. Les acteurs
principaux sont le gouvernement, l'Assemblée
Nationale, les syndicats, les organisations de la société civile
ainsi que les partenaires techniques et financiers
1.2.2 L'Ecole après les indépendances
Trois grandes périodes ont marqué l'histoire de
l'école au Bénin.
Ø L'école coloniale
De l'accession l'indépendance de notre pays le
1er Aout 1960 en 1975, l'école était de type colonial
c'est à dire calqué sur le modèle colonial
français. cette école a formé de nombreux cadres de notre
pays mais sur une culture française. C'est ce qu'a voulu changer le
Président Mathieu Kérékou, qui, à la faveur de la
révolution entamée en 1972, a décidé de reformer
l'école.
Ø L'école nouvelle
En passant de l'école coloniale à l'école
nouvelle, le régime révolutionnaire avait trois objectifs
principaux :
· la démocratisation de l'enseignement,
· l'introduction du travail productif à
l'école et
· l'adaptation de l'école aux réalités
nationales.11(*)
Au cours des premières années de sa mise en
oeuvre, cette réforme a produit des résultats positifs, parmi
lesquels un accroissement rapide des effectifs de l'enseignement primaire la
généralisation de l'enseignement secondaire et l'explosion des
effectifs de l'enseignement supérieur. La réforme de 1975
était justifiée par la volonté d'améliorer le taux
de scolarité qui était d'un niveau anormalement bas. Face au
postulat que l'enseignement « dans la langue du colonisateur »
constituait l'une des raisons de la scolarité restreinte, la
réforme a réalisé un effort vers la
généralisation de l'apprentissage des langues béninoises.
Elle a également permis la création des Centres d'éveil et
de stimulation de l'enfant (CESE) qui donnaient aux enfants les premiers
enseignements dans les langues locales
A partir de la seconde moitié des années 1980,
cependant, le modèle de l'école nouvelle s'est progressivement
affaibli, miné par les crises politiques et sociales dont le pays
était victime et qui ont conduit à la mise en place en 1989 par
le Bénin de son premier Programme d'ajustement structurel (PAS). Ayant
évolué dans un contexte de l'économie dirigiste
privilégiant la fonction publique et dans lequel les
diplômés étaient massivement orientés dans les
administrations de l'État, l'école s'est brusquement
heurtée à la logique du PAS dont l'une des composantes
était le programme de départs volontaires et ciblés de la
fonction publique. La crise du modèle « école nouvelle
» a été surtout caractérisée par le
tarissement du financement de l'éducation et l'amenuisement de ses
performances internes. Par exemple, le taux brut de scolarisation dans
l'enseignement primaire a brusquement chuté de 62,2 % en 1983 à
49,7 % en 1990. Pour les filles, le taux brut de scolarisation qui
n'était que de 27,7 % en 1975 est passé à 43 % en 1983
avant de retomber à 35,7 % en 1990. En 1988 et 1989, au plus fort de la
crise sociale, les taux d'abandon dans l'enseignement primaire ont atteint le
niveau record de 31 %.
Ø L'école libérale et les nouveaux
programmes d'études
La Conférence des forces vives tenue en février
1990 a été l'occasion d'établir le bilan de la gouvernance
du Bénin au cours des trente années de son indépendance.
Le secteur de l'éducation est parmi tant d'autres secteurs à
être passé sous les critiques des délégués
qui ont constaté l'échec de l'école nouvelle mise en place
par la réforme de 1975. Ils ont alors décidé « de
revoir les programmes d'enseignement de fond en comble ». Cette option
fondamentale, la conférence nationale n'a cependant pas pu en examiner
en détail les modalités de sa mise en oeuvre. Cette tache devait
incomber aux « États généraux de l'éducation
», une réunion plus technique et plus spécifique
convoquée en octobre 1990 par le gouvernement « du renouveau
démocratique » issu de la conférence des forces vives de la
nation. Les participants aux états généraux de
l'éducation étaient les représentants du gouvernement et
de l'administration de l'éducation, les représentants des
enseignants, les syndicats d'enseignants et les associations des parents
d'élèves. Les États généraux de
l'éducation qui se sont déroulés du 2 au 9 octobre 1990
ont permis d'aboutir à un consensus sur le diagnostic du système
et sur les grandes orientations pour son développement. A l'issue des
états généraux de l'éducation, il a
été procédé à l'audit fonctionnel et
organisationnel du ministère de l'Éducation nationale. Le
gouvernement a alors adopté un «document cadre de politique
éducative » en conseil des ministres du 15 janvier 1991 qui
énonce comme suit la vision de la nouvelle école :
- être un moyen de transformation globale de la
société permettant à tous les niveaux une éducation
et une formation permanente ainsi qu'une spécialisation continue pour
tous ;
- former un homme sain, équilibré,
éduqué, instruit, cultivé et techniquement
compétent ;
- produire des hommes sans cesse performants, dotés de
l'esprit d'initiative, animés par le gout de la recherche, capables de
s'auto-employer, de créer des emplois et partant de contribuer
efficacement au développement du Bénin.
En vue de la réalisation de cette vision, le document
cadre de politique éducative a prévu de mettre en place une
stratégie et un plan d'action opérationnel avec des objectifs
qualitatifs et quantitatifs précis. Parmi les objectifs qualitatifs, le
document retenait de renforcer la sélection et l'orientation scolaire et
universitaire, améliorer la qualité de l'instruction à
tous les niveaux, former à l'auto-emploi, réaliser une
nécessaire liaison entre formation générale et formation
technique, renforcer la capacité de planification et de gestion tant au
niveau de l'administration centrale qu'au niveau des institutions scolaires,
établir la performance des enseignants et leur progression dans la
carrière. Quant aux objectifs quantitatifs, ils concernaient
l'accroissement des taux de scolarité, l'évolution du personnel
enseignant et la maitrise du coût de l'éducation. Les
résultats des 10 premières années de mise en oeuvre de
cette réforme sont impressionnants du point de vue du taux de
scolarisation. Alors que le nombre d'enfants en âge d'être
scolarisés dans l'enseignement primaire (6-11 ans) a augmenté de
3,6 % par an pour passer de 892 752 enfants à 1 269 996 enfants
entre 1992 et 2002, le nombre de salles de classe est passé de
12 573 à 19 823 de 1992 à l'an 2000, soit une augmentation
de 57,7 %. Dans la même période l'effectif des
élèves a connu un rythme de croissance annuel moyen de 7,2 %,
soit deux fois plus vite que le taux de croissance des effectifs des enfants
âgés de 6-11 ans, passant de 534 810 élèves à
932 422 élèves. Il en résulte un taux brut de
scolarisation (TBS) en hausse continue à partir de son niveau le plus
bas de 1990 : 49,7 % en 1990 et 80 % en 2000 et 98,48 % en 2007. Le TBS des
filles a cru plus rapidement que celui des garçons, réduisant
substantiellement le grand écart observé entre la scolarisation
des garçons et celle des filles : de 35,7 % en 1990, le TBS des filles a
atteint 65,2 % en 2000. La réforme n'a cependant pas eu d'impact aussi
positif sur les autres indicateurs. En particulier, le nombre d'enseignants
qualifiés n'a pas augmenté au rythme de celui des
élèves. Le ratio élèves/maître n'a donc
cessé de croître, passant de 36,2 élèves par
maître en 1991 à 52,6 élèves/maître en 1998 et
44,9 % en 2008-2009. Le pourcentage d'enseignants qualifiés a
également progressivement diminué : ils étaient 91,9 % de
tout le corps enseignant en 1994, mais en 1998 ils ne constituaient plus que
71,3 %.8 Cette faible performance interne de l'éducation a poussé
les gouvernements successifs à continuellement procéder à
des ajustements de la réforme en y ajoutant des composantes et des plans
qui ont fini par ressembler à des réformes nouvelles.
1.2.3 Instabilité institutionnelle
Les changements successifs des objectifs de l'éducation
béninoise se reflètent dans l'évolution de la structure de
gestion de ce secteur. Pendant les 15 premières années de
l'indépendance, le système éducatif était
géré par le ministère de l'Éducation nationale, de
la culture, de la jeunesse et des sports. Mais depuis la réforme de
l'école nouvelle en 1975, l'administration du secteur a connu plusieurs
mutations dans sa dénomination, ses missions, ses attributions et ses
structures. De nouveaux changements politiques intervenus en 2001 placent
l'éducation sous la tutelle de quatre ministères : (i) le
Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire (MEPS) s'occupe aussi
de l'enseignement maternel qui n'est pas explicitement mentionné dans la
dénomination du ministère, (ii) le Ministère de
l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) a en charge
l'éducation formelle (les établissements d'enseignement technique
et de formation professionnelle) et l'éducation non formelle (les
apprentissages), (iii) le Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique (MESRS) dont relèvent les
universités et tous les établissements d'enseignement
supérieur (les Instituts Universitaires de Technologie et les
établissements de formation au BTS et autres formations
professionnelles) et (iv) le Ministère de la Culture, de l'Artisanat et
du Tourisme (MCAT) définit et gère la politique culturelle du
Bénin. Il s'occupe également de l'alphabétisation et de
l'éducation des adultes. En avril 2006, le Ministère de
l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) et le
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique (MESRS) ont été fusionnés en un seul
ministère, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Formation Professionnelle (MESFP). Mais en 2008, l'éducation a
été à nouveau confiée à trois
ministères : le ministère des Enseignements Primaires, de
l'Alphabétisation et des Langues Nationales, le ministère de
l'Enseignement Secondaire, et de la Formation Technique et Professionnelle
(MESFTP) et le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique (MESRS).
1.2.4 Gestion décentralisée du système
éducatif
Le processus de décentralisation de la gestion
administrative de l'État entamé en 1999 n'a pas encore
été traduit de façon satisfaisante par une
décentralisation dans la fourniture des services publics de
l'éducation. En principe, il existe des structures
départementales et communales qui traduisent la décentralisation
formelle de l'éducation, surtout au niveau primaire. De même, la
loi confère aux maires un certain nombre de prérogatives dans le
domaine de la construction et du recrutement des enseignants. Mais
l'élaboration des programmes et politiques éducatives
béninoises relèvent toujours du domaine de l'administration
centrale. Plus concrètement, l'État à travers
l'administration centrale, en plus de son rôle dans la politique
éducative continue de jouer un grand rôle dans l'estimation de
l'offre éducative et la prévision de sa satisfaction : la
création, l'extension et la fermeture des écoles, le recrutement
des enseignants et l'encadrement de ces derniers sont de la
responsabilité de l'État.
Les textes qui régissent la décentralisation de
l'éducation ne permettent pas aux communes de jouer pleinement leur
rôle parce que l'élaboration des programmes et politiques
éducatives béninoises relèvent toujours de
l'administration centrale. Mais les handicaps de ces insuffisances sont
très peu visibles pour le moment. Seuls les handicaps liés au non
transfert des ressources sont régulièrement critiqués
notamment par les dirigeants de Circonscriptions Scolaires (CS). Ces derniers
considèrent que la proportion du budget qui leur est allouée est
souvent insuffisante. Il est donc important que chaque niveau joue son
rôle et qu'il y ait un dialogue entre le niveau central et le niveau
décentralisé. La connaissance et la maitrise des textes qui
régissent la décentralisation de l'éducation par les
parties en présence devraient faciliter le partage des rôles. La
population locale participe peu à l'élaboration des
stratégies de planification et de budgétisation sauf certaines
associations et ONG. Le niveau local intervient très peu dans le
contrôle des activités du système éducatif. Il reste
beaucoup à faire pour que le niveau local puisse jouer efficacement le
rôle qui est le sien dans le système éducatif. Aussi,
est-il important, voire indispensable de régler les problèmes de
transferts de
compétences et de ressources au niveau local. Ce
transfert doit s'accompagner d'une responsabilité des acteurs du niveau
local qui doivent pouvoir mettre en place un système
de compte rendu. Le fait que tout investissement dans
l'éducation est souvent considéré comme un thème
attractif de campagne électoraliste et de promotion politique par les
responsables politiques au niveau central constitue un autre frein à la
gestion décentralisée du secteur. Par exemple, c'est en principe
à la commune qu'il revient de prendre en charge la construction, la
réhabilitation et l'entretien des écoles primaires et des
établissements d'enseignement secondaire du niveau communal. Mais dans
ce domaine les autorités centrales interviennent très
régulièrement de façon directe dans les constructions
d'école sans passer par les maires et autres autorités
communales. Pour rendre la décentralisation plus effective, il est
important d'impliquer davantage les administrés au niveau local dans
l'utilisation rationnelle des fonds affectés par le niveau central et/ou
le niveau local au développement de l'éducation. A cet effet, le
ministère de l'éducation devrait associer plus étroitement
les acteurs locaux dans la formulation des politiques éducatives.
1.2.5 Evolution du concept de gratuité
Après la décolonisation, plusieurs types de
régimes se sont succédés et de nombreux pays ont
expérimenté le modèle populiste et socialiste
prôné par l'URSS se mettant dans le rang des dits « pays
non alignés ». Le bénin, notre pays a
expérimenté ce type de régime (populiste) sous la
révolution dirigée à l'époque par le
Général M.KEREKOU. Cette politique mettait en avant
l'idéologie et des politiques d'affectation volontariste des ressources
par la planification. Pour la plupart des Etats africains, la planification
était devenue un des instruments du rite de légitimation du
pouvoir et offrait l'occasion à ses composantes ethniques ou
régionales de négocier et de trouver des compromis sur la
localisation de certaines infrastructures. Par ailleurs, la planification
véhiculait l'idéologie de la régulation économique
et sociale par l'Etat gardien de la justice sociale contre les forces
`aveugles' du marché et du profit.
C'est dans ce contexte de centralisme que la gratuité
à l'école a eu ses meilleures heures au Bénin, Dahomey
d'alors. L'école était gratuite, les fournitures et accessoires
gratuits. Les enfants admis au lycée étaient instruits,
logés et nourris aux frais de l'Etat puis plus tard affectés
à leurs postes de responsabilité respectifs. L'état
était au centre de la formation de ses citoyens. Mais cette situation ne
va tarder à basculer.
En effet, même si, l'étatisation était une
pièce supplémentaire dans la panoplie légitimatrice du
pouvoir, en même temps qu'une source de revenus, cette situation de
centralisation de la propriété et de non contrôle a
progressivement amené au déficit puis à la faillite des
Etats. Pour exemple, le Bénin, en 1989, a atteint un taux de croissance
de -2%. Entre 1980 et 1985, le service annuel de sa dette extérieure
passe de 20 à 49 millions de dollars, tandis que son produit national
brut (PNB) chute de 1,402 à 1,024 milliards et que le stock de sa dette
explose de 424 à 817 millions. Ainsi, le rapport entre le stock de la
dette et le PIB du Bénin passe de 30 à 80% au cours de la
première moitié des années 80. Le pays accumule alors les
arriérés, c'est-à-dire qu'il devient incapable de remplir
ses obligations, et en 1989, année marquée par un déclin
des finances, le Bénin se verra imposé un programme d'ajustement
structurel concocté par les experts du FMI sous peine de ne recevoir
aucune aide. C'est ainsi que le 16 juin 1989, le pays signe son premier plan
d'ajustement. Au programme :réduction des dépenses publiques et
réforme fiscale ; privatisation, réorganisation ou liquidation
des entreprises publiques ; réforme du secteur bancaire ;
libéralisation ; tout à l'exportation concentré sur
quelques produits de base (cacao, coton, huile de palme, café) ; etc.
Parmi ces conditions, certaines peuvent être considérées
comme des actions proprement structurelles.
Les programmes d'ajustement exigent donc que l'Etat se
désengage de la régulation économique et sociale. Il doit
renoncer à l'idéologie et à des politiques d'affectation
volontariste des ressources par la planification. Cette politique a eu beaucoup
d'effets négatifs sur le développement des pays africains car il
s'agit explicitement de la réduction des budgets d'investissement et une
partie du budget de fonctionnement compressible (dépenses communes et
transferts). En d'autres termes les dépenses étatiques doivent
baisser dans l'éducation, la santé, les logements, les salaires,
les subventions aux entreprises, en bref une politique générale
d'austérité.
C'est ainsi que l'Etat, après le retournement de la
conjoncture favorable des années 70, une période ou le PIB/h
était presque identique entre pays riches et pays africains, a du
renoncer à ces dépenses, abandonner les lycées, ses
politiques sociales pour se tourner vers le capitalisme, condition
dictée par les institutions de Bretton Wood pour venir en aide aux
économies asphyxiées des pays touchés par la crise. Depuis
la résolution de la crise par la conférence nationale des forces
vives de la nation et la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurel
l'assistance portée à l'éducation a baissé.
Même si l'action de l'Etat est plus allée vers l'augmentation des
taux de scolarisation, elle s'est moins accentuée vers les conditions de
scolarisation des enfants. Toutes les charges y afférentes ont
été laissées à la charge des parents
d'élèves quelque soit leur conditions sociales. Ce n'est qu'en
2006, que le gouvernement du Bénin va proclamer gratuite l'inscription
à l'école primaire des enfants. Cette décision a
été bien accueillie mais à travers ce document nous
voulons en évaluer l'impact. . Après avoir éclairé
le contexte actuel dans lequel évolue l'éducation dans notre
cadre d'étude, nous allons poser de façon précise le
problème et ensuite formuler des hypothèses que nous
vérifierons par la suite.
Chapitre II: PROBLEMATIQUE
Cette partie a permis de cerner et de comprendre les contours
de cette étude. Composée de quatre parties, elle a abordé
premièrement une revue de littérature en rapport avec le sujet
tout en clarifiant les concepts utilisés. Ensuite, dans la
deuxième partie, elle a précisé le cadre théorique.
Dans la troisième, il s'est agi pour nous d'énoncer le
problème puis dans la dernière, nous avons formulé des
hypothèses.
2.1 Revue de littérature
« Aucun pays au monde n'a jamais atteint le
développement sans un système éducatif efficace, sans un
enseignement solide et universel, sans un enseignement supérieur et une
recherche scientifique efficients, sans l'égalité des chances en
matière d'éducation12(*) ». Les questions de l'école
ont été abordées par plusieurs auteurs, analystes et
chercheurs. Nous tenterons de présenter leurs travaux en relation avec
la question qui se pose à nous. Mais avant, nous éclairerons
certains concepts nécessaires à la compréhension de ce
travail. Il s'agit principalement de l'éducation, de l'enseignement, de
l'école, de la gratuité, l'EPT, le système éducatif
et d'autres concepts afférents.
2.1.1 Définition de concepts
Éducation, éducation de base, éducation
de qualité, développement, ces notions assez récurrentes,
méritent d'être explicitées pour une compréhension
claire. Nous nous proposons de faire une clarification de ces concepts ainsi
que d'autres ayant une interrelation avec l'éducation.
2.1.1.1
L'éducation
Autrefois avant le XVIe siècle, on employait
les termes « nourrissement » et
« institution » pour parler de l'éducation. De
là vient le terme « instituteur ».
D'après le dictionnaire Larousse, le terme
éducation vient du latin « ex duccerer »
c'est-à-dire tirer hors de... D'après O. Reboul, éducation
vient du latin « educare » : élever les animaux
et les plantes.
Selon l'UNESCO, elle peut se définir en termes
généraux en tant que l'ensemble des méthodes de formations
humaines, ou de manière plus étroite, en tant que processus
d'acquisitions des connaissances dans des institutions
spécialisées.
Selon NEKPO (1999), « éduquer quelqu'un
signifiera le façonner sur les plans à la fois physique,
comportemental et intellectuel afin de lui permettre de vivre une vie sociale
conforme aux normes du milieu immédiat et des divers milieux où
il est appelé à évoluer par la suite. »
De façon générale, l'éducation est
une action exercée sur autrui pour développer ses facultés
physiques, intellectuelles et morales, ainsi que son caractère. C'est
l'ensemble de moyens qui contribuent à façonner un être.
C'est le développement de ses talents. On emploie aussi le terme
« élever » qui signifie : porter de bas en
haut, donner de l'éducation, former, faire naître, susciter. C'est
au travers de l'éducation que la société fait partager les
valeurs qu'elle privilégie, c'est-à-dire sa culture et ses
connaissances. L'éducation dépend de ce qui caractérise
une société. Elle dépend aussi des époques et des
lieux.
L'éducation et en particulier l'enseignement primaire,
a pour but de préparer l'enfant à la vie, de lui donner un
premier niveau de formation générale, physique, civique, morale,
intellectuelle et sociale. Elle doit notamment préparer l'enfant
à : s'intégrer utilement dans la
société ; poursuivre des études
ultérieures.
Ainsi, en fin de cycle primaire, l'enfant devrait être
capable d'acquérir une instruction fondamentale, c'est-à-dire
savoir écrire, lire, calculer, comprendre et s'exprimer en sa langue
maternelle et en langue française ; des comportements et attitudes
qui traduisent un éveil développé des facultés
intellectuelles, morales, sociales et physiques. L'importance de
l'éducation peut-être perçue selon qu'on se situe au niveau
de l'enfant, de la famille ou de la société.
Pour l'enfant, une bonne éducation c'est la grande
chance de sa vie. Son épanouissement, son bonheur temporel et
éternel, sa valeur morale et spirituelle et sa réussite en
dépendent presque entièrement.
Au niveau de la famille, une bonne éducation
récompense et réjouit les membres de la famille. Elle
prépare aussi l'individu à fonder plus tard un foyer heureux, en
le dotant des principes, des vertus, des compétences qui assureront la
bonne entente conjugale, l'harmonie, la paix, la solidarité, l'amour du
travail et qu'il transmettra à son tour à ses enfants.
Pour la société par ailleurs, la bonne
éducation est la garantie du progrès social, de la
prospérité économique, culturelle des peuples, parce que
génératrice de science, de conscience, d'honnêteté,
d'esprit de dévouement, de sens de la responsabilité, de
solidarité. La bonne éducation assure la qualité des
individus, la stabilité de la famille, le sérieux de la vie
professionnelle, la fidélité aux engagements, tous,
éléments indispensables à l'édification d'une
société où il fait bon vivre.
Dans la pratique, il existe plusieurs formes
d'éducation:
2.1.1.1.1 L'éducation formelle
C'est l'ensemble des apprentissages qui se déroulent
dans les institutions classiques de formation que sont les centres
d'éducation préscolaires, les écoles primaires,
secondaires et supérieures.
2.1.1.1.2 L'éducation non formelle
C'est une éducation parallèle à
l'éducation formelle ; c'est toute activité de formation
organisée en dehors du système éducatif formel.
L'éducation non formelle offre la possibilité à la vaste
majorité d'enfants, de jeunes et d'adultes des pays en
développement qui ne sont pas atteints par le système
éducatif formel d'accéder à l'apprentissage. Elle est
destinée à fournir à des apprenants de tout âge bien
ciblés, des formations alternatives à objectifs bien
précis.
2.1.1.1.3 L'éducation marginale
C'est une forme d'éducation qui a longtemps
été mise en arrière plan lorsqu'on évoque les
questions d'amélioration de l'éducation dans les pays pauvres.
Elle peut se définir comme étant l'acquisition des connaissances
en dehors de tout cadre institutionnel ou tout programme organisé. Ce
type d'éducation est acquis au sein de la famille, au lieu de travail et
dans les collectivités.
2.1.1.2 L'enseignement
C'est la transmission des connaissances par une aide
à la compréhension et à l'assimilation. Il peut
également désigner une institution englobant l'ensemble des
activités et des organismes participant à l'éducation
scolaire. C'est aussi une division correspondant à un niveau de
l'organisation scolaire. Ce terme désigne l'action, l'art de transmettre
des connaissances à un élève13(*). Il
désigne également l'apprentissage, l'instruction, la formation.
Dans ce sens, il est le synonyme de l'éducation.
L'enseignement primaire, dit enseignement
élémentaire est celui qui donne les premiers
éléments de connaissance14(*). Il constitue la plus grande subdivision de tout le
système éducatif. Il présente cette particularité
unique de contribuer à la transformation de la société par
l'éducation des plus jeunes. Du point de vue macroéconomique,
l'enseignement primaire est perçu comme le coeur du développement
et du progrès.
2.1.1.3 L'instruction
Pour mieux appréhender ce terme, il nous est
essentiellement utile de marquer la différence qui existe entre une
éducation et une instruction. L'éducation comprend la formation
intégrale de l'homme : intelligence, coeur, esprit, volonté.
Tandis que l'instruction n'en constitue qu'une partie : l'éducation
intellectuelle. Un enseignant qui ne se soucie que de la transmission d'un
savoir, de la réussite de ses élèves aux examens,
n'accomplit qu'une partie de sa tâche ; il ne fait pas oeuvre
d'éducation15(*).
2.1.1.4
La pédagogie
La pédagogie est essentiellement
la science et l'art de l'éducation. Mais elle est aussi philosophie et
technique. Selon Marroir et Dewey, la pédagogie, en tant que science,
étudie systématiquement les problèmes de
l'éducation, elle implique l'existence de l'objet, du champ et des
méthodes de recherche. Emmanuel Kant pense quant à lui que la
pédagogie est une philosophie parce qu'elle détermine les
finalités de l'éducation et apprécie les moyens choisis
pour les atteindre. Par contre Emile Durkheim confirme que la pédagogie
est la technique de l'éducation. Elle établie des règles
pratiques, des méthodes, des recettes pour la réussite de
l'oeuvre éducatrice. Littré et Riboulet estiment enfin que la
pédagogie se présente comme un talent inné, personnel,
incontournable, un moyen personnel par lequel on réussit.
2.1.1.5 L'éducation de qualité
La qualité de l'éducation se définit soit
par les performances des élèves, soit par un ensemble de facteurs
au sein du système éducatif censé déterminer les
performances des élèves. Cet ensemble de facteurs comprend les
moyens mis à la disposition des écoles (enseignants,
matériels, infrastructure), l'appui pédagogique et
l'administration du système, les méthodes pédagogiques et
l'ambiance scolaire. Certaines définitions de la qualité incluent
l'étendue et la nature du soutien que les parents et la
communauté apportent à l'école, qui contribuent à
améliorer les performances des élèves. Des facteurs
externes au système éducatif influencent aussi
l'efficacité de l'éducation, en particulier les
caractéristiques des enfants et de leurs familles, et le soutien que
celles - ci apportent à l'éducation.
Cette notion semble bien vielle. De nos jours, la
qualité est devenue un concept dynamique, qui doit constamment s'adapter
à un monde dans lequel les sociétés elles-mêmes sont
soumises à des profondes transformations sociales et économiques.
Il est de plus en plus important d'encourager la réflexion prospective
et l'anticipation. L'ancienne notion de qualité est devenue
obsolète. En dépit des différents contextes, il existe de
nombreux points communs dans la recherche de l'éducation de
qualité, qui devraient permettre à chaque individu, femme et
homme, d'être des membres actifs à part entière de leurs
communautés ainsi que des citoyens du monde16(*). A ce stade, une
éducation de qualité possède des caractéristiques
essentielles dont la mise en oeuvre peut prendre diverses formes pour s'adapter
au contexte culturel.
L'éducation pour tous (EPT) et les objectifs du
millénaire pour le développement (OMD) ont incorporé le
concept d'éducation de qualité dans leurs objectifs, dont les
objectifs internationaux de développement. Le but visé n'est pas
de dispenser n'importe quelle éducation, sans se préoccuper de sa
qualité. L'idée que l'accès doit précéder la
qualité est un mythe. Une éducation de qualité est une
condition préalable de l'éducation pour le développement
durable à tous les niveaux et dans tous les modes d'enseignement.
2.1.1.6 Le système éducatif
Au prix d'un certain effort d'abstraction, les
activités humaines peuvent être organisées comme des
systèmes. Isolé de son contexte, un système d'enseignement
peut commodément être considéré comme une
organisation de production. Le système reçoit des flux
d'entrée ou inputs (hommes, connaissances, moyens matériels et
financiers), les utilise pour produire des outputs (les élèves
quittent le système).
Les principaux éléments ou composantes d'un
système donné d'enseignement sont :
- au niveau des fins, les objectifs assignés au
système et caractérisant la politique d'éducation, ces
objectifs correspondent à des options faisant une place variable aux
différentes finalités de l'éducation : culturelle
(transmission des connaissances et modes de comportement par lesquels la
société reconnaît l'homme cultivé), sociale
(intégration de tous dans le corps social par uniformisation des valeurs
morales, des connaissances, des catégories intellectuelles),
économique (préparation quantitativement et qualitativement
adaptée, des individus à la vie professionnelle) ;
- au niveau du cadre institutionnel, les principes et rythmes
de circulation des élèves (niveaux et types d'enseignement,
règles d'admission, de notation, de progression), les principes de
direction et de gestion des différentes unités d'enseignement
;
- au niveau des moyens de fonctionnement, les
élèves en cours de scolarité, les méthodes
pédagogiques et le contenu de l'enseignement, le personnel enseignant et
administratif, enfin les locaux et les équipements.
Ordonner ces divers éléments en un
système, c'est souligner que tout changement affectant l'un d'eux remet
en cause d'autres éléments, souvent à différents
niveaux. Ainsi, une modification des méthodes pédagogiques peut
entraîner la révision de certaines fins, nécessiter des
aménagements institutionnels, modifier la combinaison des moyens de
fonctionnement toute appréciation de la marche du système
d'enseignement et des mesures à prendre pour l'améliorer ou faire
face à des modifications dans ses objectifs suppose un examen logique
des rapports qui existent entre les composantes essentielles du
système.
Réintégré dans son environnement humain,
culturel, social et économique, un système d'enseignement
soulève des questions relatives à l'origine des inputs et
à l'emploi de l'output, aux conséquences de changement affectant
les inputs et les outputs. Les inputs varient souvent sous des influences sans
lien étroit avec le système lui-même et font peser sur lui
des contraintes. Il s'agit surtout des hommes (facteur démographique et
variation de la demande sociale d'éducation) et des moyens de
financement soumis à la concurrence de différents besoins
collectifs. L'output de connaissances et d'individus formés doit, en
principe, répondre aux besoins de la société. Il convient
donc que les objectifs du système reflètent les besoins de
formation et les aspirations de la collectivité.
Le fonctionnement, sans cesse démultiplié, du
propos sur l'éducation rend aléatoire toute tentative visant
à donner une définition unique et unitaire des
phénomènes éducatifs. Pourtant, la disparition du
consensus qui régnait encore à la fin du XIXème
siècle autour d'une définition humaniste et progressiste de
l'éducation semble laisser intacte la nostalgie d'un centre
« pédagogisme », le mouvement des sciences humaines
et sociales autour de l'éducation témoigne d'une rivalité
dont les enjeux sont autant politiques qu'épistémologiques et au
sein de laquelle on fonctionne parfois comme s'il allait de soi que l'on
possède en exclusivité la prise de vue où les autres se
trouvent englobés.
2.1.1.7 L'éducation de base
Selon le cadre d'action de Dakar (conférence de 2000),
l'éducation de base englobe toutes les acquisitions des
compétences essentielles de la prime enfance, aux jeunes et aux adultes.
Tout de même le problème réside au niveau de ce qui est mis
dans l'éducation de base. A ce titre, plusieurs types d'approches
explicatives de son contenu sont observés par les experts de
l'éducation et nous pouvons les regrouper en deux.
D'abord, pendant que pour certains l'éducation de base
se réduit à l'enseignement primaire, d'autres pensent que
l'éducation de base va au-delà et englobe le premier cycle de
l'enseignement secondaire. Si l'on s'accorde sur la formulation selon laquelle
l'éducation de base est le minimum nécessaire à tout
individu pour vivre en phase avec sa société (minimum de
connaissances, de compétences et de valeurs), il apparaît
clairement qu'elle dépend du niveau d'évolution des
sociétés. Il y a des sociétés dans lesquelles
savoir lire et écrire peut suffire. Il y en a d'autres où
utiliser l'ordinateur est un minimum. On n'a donc pas le même niveau
d'éducation de base selon que l'on se trouve dans une
société ou dans une autre. Il revient par conséquent
à chaque pays de définir l'éducation de base et le niveau
minimum requis en fonction des exigences de sa société.
Enfin, lorsqu'on parle d'éducation de base en termes
d'éducation primaire ou d'alphabétisation, certains auteurs comme
Psacharopoulos (2002), pensent à des invariants universels : savoir
lire, écrire, compter, calculer, communiquer et résoudre des
problèmes. Ils considèrent que c'est là l'éducation
de base et rien d'autre. Cependant, savoir lire et écrire est une chose,
mais lire quoi ? et en vue de quoi ? en est une autre. Donc
définir les contenus d'éducation et de formation portés
par ces instruments apparaît être capital pour atteindre les
objectifs d'universalisation de l'éducation de base pour tous. C'est en
cela que le terme « qualité de l'éducation » alimente
les débats dans les milieux de l'éducation.
2.1.1.8 Education pour tous (EPT)
La vision mondiale de l'EPT a débuté avec la
conférence mondiale sur l'EPT à Jomtien (Thaïlande) en mars
1990. Cette conférence, parrainée par le PNUD, l'UNESCO, l'UNICEF
et la banque mondiale, fit appel en faveur d'une éducation universelle
de qualité et mit un accent particulier sur les citoyens les plus
pauvres du monde. L'objectif visé est de donner un nouvel élan
à l'engagement du monde envers l'éducation de ses citoyens.
Cette conférence a permis d'élargir deux
notions :
1. une éducation de base de qualité ;
2. la fourniture de services adaptés aux besoins des
plus pauvres.
Depuis lors, l'éducation est devenue un tremplin qui
permet de lutter contre la pauvreté, de donner aux femmes le moyen de se
prendre en charge, de promouvoir les droits de l'homme et la démocratie,
de protéger l'environnement et de maîtriser la croissance
démographique.
La réalisation de l'objectif de l'EPT va au-delà
de l'effort de scolarisation universelle. Dans le contexte de chaque pays, la
recherche de la cohésion sociale, la lutte contre les
inégalités, le respect de la diversité culturelle et
l'accès à une société du savoir, que peuvent
faciliter les technologies de l'information et de la communication
« TIC » seront réalisées grâce à
des politiques focalisées sur l'amélioration de la qualité
de l'éducation17(*).
Ainsi, les objectifs suivants ont été
fixés :
1. étendre les activités de soins et
d'éveil de la petite enfance, particulièrement en faveur des
enfants pauvres ;
2. étendre les services de l'éducation
fondamentale et de formation à d'autres compétences essentielles
destinées aux adolescents et aux adultes ;
3. fournir aux individus et aux familles, grâce aux
concours de tous les canaux d'éducation, des moyens
supplémentaires d'acquisition des connaissances, compétences et
valeurs nécessaires à une vie meilleure et un
développement durable ;
4. universaliser l'enseignement primaire en l'an
2000 ;
5. améliorer les résultats de l'apprentissage
avec des objectifs précis tel qu'un pourcentage convenu d'une classe
d'âge déterminée atteignant ou dépassant un certain
niveau d'acquisition jugé nécessaire ;
6. réduire en l'an 2000 le taux d'analphabétisme
des adultes à la moitié de son niveau de 1990, en mettant
l'accent sur l'alphabétisation des femmes.
La conférence de Jomtien a reconnu que la
priorité demeure la fréquentation des enfants à
l'école bien que cela ne soit qu'une première étape vers
l'objectif de l'EPT. Une fois sur le banc de l'école, les enfants ont
besoin d'un enseignement de qualité. En faisant de l'éducation de
base pour tous leurs objectifs, les participants de la conférence ont
fait valoir que les reformes devraient concentrer leurs efforts sur les acquis
réels de l'apprentissage et sur les résultats plutôt que
sur la scolarisation exclusivement. Jomtien a aussi permis de replacer
l'éducation parmi les priorités du développement
international.
Les principaux sommets ou conférences des Nations Unis
qui se sont tenus depuis Jomtien ont reconnu que l'éducation,
particulièrement celle des filles et des femmes, englobe et relie tous
ses domaines d'activité, et qu'elle est le pivot du progrès dans
chacun d' entre eux.
Dix ans après la conférence de Jomtien, la
communauté internationale s'est de nouveau retrouvée à
l'occasion du forum mondial sur l'éducation à Dakar18(*) pour examiner les
résultats de la décennie, à l'occasion de
l'évaluation plus exhaustive jamais menée sur l'éducation
de base à l'échelle mondiale. Cette évaluation a permis de
repérer les points faibles qui existaient et qui existent encore dans
nombre de pays et qui constituent un obstacle à la réalisation de
l'objectif d'éducation universelle. Elle a permis de fixer un calendrier
pour la réalisation des objectifs spécifiques à l'an 2015
:
- réaliser l'enseignement universel d'ici
2015 ;
- éliminer les disparités entre les sexes dans
l'ensemble primaire et secondaire d'ici 2015 et instaurer
l'égalité dans ce domaine d'ici 2015 ;
- améliorer de 50% le niveau d'alphabétisation
d'ici 2015.
Malgré le fait que le forum de Dakar ait
déterminé ce calendrier, force est de constater que, nombre de
pays ne réaliseront pas les objectifs de l'éducation pour tous.
C'est ainsi qu'un rôle clé est accordé au partenariat dans
la longue marche en faveur de l'éducation pour tous. L'éducation
pour tous ne se fera pas sans la collaboration de tous les partenaires à
tous les niveaux. Au niveau national, bien sûr, la force agissante
appuyant l'éducation pour tous doit être le gouvernement en
collaboration avec la société civile et les secteurs
privés et avec le soutien des différents partenaires
internationaux.
L'EPT a été réaffirmée dans la
définition des objectifs du millénaire pour le
développement et en constitue le deuxième.
2.1.1 .9 L'école
Elle peut être définie comme une entité du
système éducatif où se déroule l'instruction
c'est-à-dire la formation des individus, l'enseignement des
règles basiques de vie en société ainsi que les bases
nécessaires à la construction de la personnalité et
à l'accomplissement des individus.
2.1.1.10 La gratuité
La gratuité traduit le fait de donner quelque chose
à quelqu'un sans rien bénéficier en retour. Elle traduit
un fait sans contrepartie. Dans notre contexte, la gratuité de
l'école signifie que l'on inscrit les enfants à l'école
sans payer les frais de scolarité.
La gratuité de l'école a été une
longue conquête dont l'un des principaux meneurs est Jules FERRY
(1832-1893), qui déclarait en 1882 que`' La rétribution
scolaire est encore le plus mauvais des impôts : non seulement il
est blessant pour une partie de la population, celle qu'il met dans la
nécessité de réclamer la gratuité, mais c'est un
impôt inique non proportionnel. Il frappe au rebours des besoins, au
rebours de la fortune.''
2.1.1.11 La gratuité
de l'éducation dans le droit international
Ni les instruments juridiques internationaux ou
régionaux relatifs aux droits de l'homme, ni les prescriptions
constitutionnelles, encore moins les actes réglementaires, ne
définissent la gratuité de l'enseignement. Ils se limitent
à déclarer expressément la gratuité de
l'enseignement primaire sans définir cette notion. Nous en avons pour
exemple :
· La Déclaration universelle des droits de l'homme
du 10 Décembre 1948, article 26.1 stipule : « Toute
personne a droit à l'éducation. L'éducation doit
être gratuite), du moins en ce qui
concerne l'enseignement élémentaire et
fondamental ».
· La Déclaration des droits de l'enfant du 20
Novembre 1959, en son Principe 7 énonce : « l'enfant
a droit à une éducation qui doit être gratuite et
obligatoire au moins aux niveaux
élémentaires ».
· Le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels du 16 Décembre 1966, article
13.2.a stipule : « Les Etats parties au présent Pacte
reconnaissent qu'en vue d'assurer le plein exercice de ce droit, l'enseignement primaire doit être obligatoire et
accessible gratuitement à tous ». L'article 14 du
même Pacte impose que « Tout Etat partie au présent
Pacte qui, au moment où il devient partie, n'a pas encore pu assurer
dans sa métropole ou dans les territoires placés sous sa
juridiction le caractère obligatoire et la gratuité de
l'enseignement primaire s'engage à établir et à adopter,
dans un délai de deux ans, un plan détaillé des mesures
nécessaires pour réaliser progressivement, dans un nombre
raisonnable d'années fixé par ce plan, la pleine application du
principe de l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour
tous ».
· La Convention relative aux droits de l'enfant du 20
Novembre 1989 énonce, en son article 28.1.a ce qui suit :
« Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant à
l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit
progressivement et sur la base de l'égalité des chances :
Ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour
tous ».
· La Convention concernant la lutte contre la
discrimination dans le domaine de l'enseignement, adoptée par
l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture
(UNESCO) en date du 14 Décembre 1960 recommande aux
« Etats parties à formuler, à développer et
à appliquer une politique nationale visant à promouvoir, par des
méthodes adaptées aux circonstances et aux usages nationaux,
l'égalité des chances et de traitement en matière
d'enseignement, et notamment à rendre obligatoire et gratuit
l'enseignement primaire »19(*).
En dehors du cadre universel, les instruments juridiques
régionaux sont tombés dans le filet des stipulations non
définitionnelles du caractère gratuit de l'éducation
primaire.
· A la différence du Conseil de l'Europe, de
l'Union Européenne qui n'est pas explicite quant à la
déclaration expresse de la gratuité, la Charte de l'Organisation
des Etats Américains (OEA) du 30 Avril 1948 reprise le 17 Novembre 1976
s'exprime comme les instruments universels ci-dessus relevés. L'article
47.a de cette Charte énonce clairement que « Les Etats
membres déploieront les meilleurs efforts, en conformité avec
leurs procédures constitutionnelles afin d'assurer l'effectif exercice
du droit à l'éducation, sur les bases suivantes :
L'enseignement élémentaire, obligatoire pour les enfants
d'âge scolaire, devra aussi être mis à la disposition de
tous ceux qui pourront en bénéficier. L'éducation
organisée par l'Etat devra être gratuite ». A
l'article 12 du point relatif au droit à l'éducation, la
Déclaration américaine relative aux droits et devoirs de l'homme
du 2.5.1948 énonce : « Toute personne a le droit de
recevoir gratuitement, et pour le moins, l'instruction
primaire ». Le Protocole additionnel à la Convention
américaine relative aux droits de l'homme dans le domaine des droits
économiques, sociaux et culturels du 17 Novembre 1988 revient pour la
troisième fois sur la gratuité de l'enseignement primaire en ce
qu'il stipule : « Les Etats parties au présent
Protocole reconnaissent que pour assurer le plein exercice du droit à
l'éducation : l'enseignement primaire doit être obligatoire
et accessible gratuitement à tous ».
· La Charte africaine des droits de l'homme et des
peuples du 26 Juin 1981 ne parle pas expressément de la gratuité
de l'enseignement primaire, elle consacre, en son article 17, le droit qu'a
toute personne à l'éducation. Mais les Etats africains ayant
adhéré aux différents instruments juridiques
internationaux relatifs aux droits de l'homme et plus spécialement au
droit à l'éducation ont, pour compléter cette Charte,
adopté à Addis-Abeba (Ethiopie) une Charte africaine des droits
et du bien-être de l'enfant lors de la vingt-sixième
Conférence des Chefs d'Etat et du Gouvernement de l'ex-Organisation de
l'Unité Africaine tenue en juillet 199020(*). Sans se démarquer des
autres instruments précités, l'article 11 qui traite de
l'Education dans cette Charte énonce à son point 3.a ce qui
suit : « Les Etats parties à la présente
Charte prennent toutes les mesures appropriées en vue de parvenir
à la pleine réalisation de ce droit et, en particulier, ils
s'engagent à fournir un enseignement de base gratuit et
obligatoire ». Comme il est stipulé, l'Afrique tombe dans
le piège de la communauté internationale, aucune
définition de la gratuité n'est donnée. Mais
l'universalité des droits de l'homme est toutefois de mise même
sur le plan de l'éducation.
· Au Bénin, la Constitution du 11 Décembre
1990 dans ses articles 8, 12 et 13 prend des dispositions concernant
l'éducation des enfants. En son article 13 elle stipule que
« l'Etat pourvoit à l'éducation de la jeunesse par des
écoles publiques. L'enseignement primaire est obligatoire. L`Etat assure
progressivement la gratuité de l'enseignement
public ».
Devant une telle pénurie de définition,
celle-ci devra être recherchée ailleurs que dans les textes
légaux.
Jean-Louis Sagot Duvauroux écrit à propos du
terme « gratuité » ce qui suit :
« On a le sentiment que le mot « gratuit »
est partout et la réalité nulle part. Profanée par le
marketing qui l'enrôle pour stimuler la demande, la gratuité a, en
réalité, quasiment disparu de l'offre politique. Elle subsiste
dans quelques appellations institutionnelles, comme « école
gratuite », expression consacrée par un siècle de
liturgie républicaine et qu'on n'ose rectifier en
« école coûteuse ». Mais, quand le
débat n'est pas inhibé par l'indulgence et le respect
qu'inspirent les vieilles dames, la plupart des responsables de la chose
publique réprouvent le terme gratuité, déresponsabilisant,
trompeur, presque incivique. Comment reconnaître la valeur des choses
quand nous oublions qu'elles coûtent de la peine et de
l'argent ? »21(*).
De ce raisonnement, le terme
« gratuité » n'est rien d'autre que tout ce qui
s'oppose au terme « coûteux ». Mais de manière
simple, l'expression gratuité est en elle-même un mot qui tire son
origine du mot latin gratuitus, qui signifie ce qui est fait ou
donné sans faire payer. C'est l'exemple de consultation gratuite ou de
l'enseignement gratuit qui édifie le mieux. Robert donne la
définition semblable lorsqu'il précise que « la
gratuité est le caractère de ce qui est non
payant »22(*).
Il faudra également noter que l'absence d'une
définition légale expresse de la gratuité permet à
certains gouvernements d'user des faux-fuyants pour ne pas s'acquitter
entièrement de leurs engagements internationaux et nationaux ; cela
s'explique par la limitation qu'ils font de la notion de gratuité par
opposition à la définition étymologique du terme.
Mais que poursuit-on en rendant l'enseignement primaire
public gratuit ? L'observation ci-après réalisée par
Akihiro à l'échelle mondiale est valable pour le Benin :
« Les autorités gouvernementales conçoivent que
l'éducation pour tous doit se fonder exclusivement sur l'enseignement
universel en partant du fait que les adultes analphabètes
disparaîtront tôt ou tard »23(*). De là, l'on peut
relever que la gratuité de l'enseignement primaire aspire à
permettre à tous les parents, sans distinction, d'envoyer leurs enfants
à l'école en vue de combattre et diminuer l'analphabétisme
dans le pays : c'est là le caractère obligatoire de
l'enseignement primaire, ce qui implique le devoir pour les parents
d'éduquer leurs enfants sous l'autorité et l'aide de l'Etat. Pour
y parvenir, la charge des parents doit être sensiblement
allégée par l'Etat. Ce dernier devant assumer ses
responsabilités pour permettre, surtout aux parents pauvres, d'envoyer
tous leurs enfants à l'école.
Ainsi que nous venons de le développer, la
gratuité de l'enseignement est une partie du droit à
l'éducation qui est protégé par de nombreux instruments
juridiques relatifs aux droits de l'homme.
Les membres de la Commission des Droits de l'Homme ont
réfléchi conjointement à la gratuité et au
caractère obligatoire parce qu'ils
« répugnaient à déclarer obligatoire un
enseignement qui ne serait pas en même temps
gratuit »24(*). Le caractère obligatoire a été
l'objet de longues discussions tout comme celui de l'« enseignement
élémentaire » ou de l'« enseignement
fondamental ».
Le caractère obligatoire de l'éducation
primaire signifie en fait que la norme interdit que l'Etat ou les parents
empêchent l'enfant de recevoir l'enseignement élémentaire.
Au regard de cette disposition, quels sont les frais qui
entrent dans la gratuité selon le droit international ?
1. Frais directs,
interdits par le Pacte. Dans ce groupe se trouvent les payements à
l'école (payments to school), c'est-à-dire les frais de
scolarité, taxes d'examen, d'admission (DFID). Ces frais sont
appelés par la Banque Mondiale « frais de
scolarité » ainsi qu'« autres frais liés
à l'école ». Cette catégorie recouvre la
première catégorie de frais de K. Tomasevski, notamment
l'utilisation des locaux, ainsi que les enseignements complémentaires
obligatoires payants (Banque Mondiale, DFID).
2. Frais indirects, type
1. Egalement interdits. Dans ce groupe nous plaçons
seulement deux types de frais car ils représentent des frais directs
déguisés : les contributions obligatoires des parents
(souvent sous la forme de « PTA fees », contributions
à l'Association de parents d'élèves) et les uniformes
scolaires.
3. Frais indirects, type
2. Le Comité estime qu'ils peuvent être acceptables
au cas par cas. Entreraient dans ce groupe les frais des manuels scolaires, les
« autres frais d'appui » (DFID), à savoir les
transports, les repas, les chaussures, les fournitures scolaires et
« les frais inattendus » qui recouvrent une palette
très vaste : funérailles des enseignants, fêtes,
contribution pour la construction, peinture ou ameublement (sauf s'il s'agit de
contributions obligatoires des parents), contributions pour manuels perdus ou
endommagés et contributions non monétaires sous forme de travail.
Entreraient également ici les activités extra-scolaires25(*).
Actuellement ce sont les frais directs ou les frais indirects de type 1,
notamment les contributions obligatoires des parents, qui pèsent le plus
lourd sur le budget des familles. Cette classification donne une idée
claire des frais qui entrent dans le domaine de la gratuité. Nous allons
définir le cadre d'analyse adopté par cette étude.
2.1.2 Revue de
littérature
La mesure de la gratuité de l'école a pour
objectif de favoriser l'accès de tous les enfants sans distinction. la
revue de littérature sur notre thème n'est pas riche car mis
à part les vielles démocraties qui ont mis en oeuvre ce principe
depuis des décennies, 16 juin 1881 par exemple pour la France. ce n'est
qu'avec l'EPT que les pays en voie de développement ont commencé
à le mettre en oeuvre. On peut citer la République
Démocratique du Congo qui l'a instauré en 2007, le Congo
Brazzaville, le Togo qui le mettront respectivement en oeuvre en 2008 et
2010. Dans les lignes qui suivent nous allons parcourir les travaux ayant trait
à la gratuité de l'école, ses préalables et nous
jetterons un regard sur la gratuité de l'école dans le droit
éducatif international.
La gratuité de l'enseignement primaire a
été abordé au Congo, après sa
constitutionnalisation par Pierre Félix KANDOLO ON'UFUKU WA KANDOLO.
Dans son mémoire intitulé `'La gratuite de l'enseignement
primaire en République Démocratique du Congo : contribution
à la mise en oeuvre des mécanismes spécifiques'' Le but
poursuivi par sa recherche est de mettre à la disposition du
Gouvernement et des acteurs politiques, les ONG et les partenaires de
l'enseignement un schéma pratique pour la mise en place effective de la
gratuité de l'enseignement primaire dans son pays. Ce schéma
pratique consiste en ce que, d'une part, une loi spéciale, au sens
strict du mot, soit prise pour organiser la gratuité et, d'autre part,
que des institutions étatiques (en dehors de celles qui existent ou le
renforcement de celles-ci) chargées de veiller à la mise en
oeuvre de cette gratuité soient mises en place. Une telle proposition
appelle quelques précisions. La gratuité de l'enseignement
primaire poursuit des objectifs divers : réduire le taux
d'analphabétisme en vue d'augmenter celui de scolarité et
alléger la charge des parents pour la scolarisation de leurs enfants.
Il mentionne que les membres de direction, le corps enseignant
et mêmes les parents d'élèves des écoles congolaises
ont trouvé utopique et même irréaliste la position
gouvernementale dans un contexte ou l'Etat n'arrivait pas à payer les
enseignants. Cependant, au terme de ses travaux, qui avaient pour objectifs
d'identifier des mécanismes spécifiques de mise en oeuvre de
cette mesure, il a conclu que malgré celle-ci des contributions
obligatoires subsistent, variant d'une école à une autre et sous
des dénominations diverses. il en arrive à la conclusion selon
laquelle il ne suffit pas de proclamer la gratuité pour accroître
les effectifs des élèves. Le défi de la qualité
comme celui du travail doit être relevé. Ce défi suppose
des actions à entreprendre dans au moins trois axes fondamentaux :
l'amélioration des compétences et des conditions de vie des
enseignants, la conception des programmes d'études et la gestion des
écoles.
L'Association pour une Solidarité Syndicale
Étudiante du Québec à travers une analyse comparative des
pays tels que l'Allemagne, le Mexique et la suède conclut que les
études de cas réalisées ont démontré au
moins une chose : la gratuité scolaire est possible dans des contextes
politiques, sociaux et économiques variés. La façon dont
elle est mise en oeuvre dépend surtout de la volonté politique
d'un pays
A l'issue de ce qui précède, il est
évident que l'éducation constitue un facteur clé pour le
développement des pays en voie de développement. Pourtant, tout
cela passe par un tout autre type de lutte ; celle des contraintes liées
à la promotion de l'éducation pour tous. Ces contraintes sont
essentiellement de deux ordres : celles liées à la demande
en éducation26(*)
et celles liées à l'offre en éducation27(*).
2.1.2.2 Contraintes
liées à la demande en éducation
2.1.2.2.1 Pauvreté
La situation économique des personnes pauvres les
empêche de satisfaire pleinement leurs besoins d'éducation. Les
pauvres pensent à se nourrir d'abord et ensuite aux besoins secondaires.
Donc l'initiative de mettre un enfant à l'école est jugée
comme une dépense supplémentaire. Les frais tels que les droits
d'inscription, les uniformes, le transport et les fournitures scolaires
découragent les parents. En effet, à chaque rentrée
scolaire, l'accumulation de ces dépenses s'élève à
un montant tel que les parents d'élèves se trouvent incapables de
les satisfaire. Par exemple, dans les zones sous scolarisées du nord de
la Côte d'Ivoire, l'avantage concurrentiel que présente
l'école coranique sur l'école « moderne » contribue
à la faiblesse de la scolarisation dans ces zones (Tapé, 1996 ;
cité par Ibata, 2003) car les dépenses exigées par
l'école coranique sont en effet moindres que celles relatives à
l'école « moderne » (Marietou, 1997 ; cité par Ibata,
2003). Les parents préfèrent donc choisir soit de s'abstenir
d'emmener les enfants à l'école, soit d'opter pour des
écoles coraniques.
Le revenu et la richesse des parents jouent aussi un
rôle important tant sur l'enrôlement que la progression des
enfants : Jacoby (1994), Jamison et Lockheed (1987). Deolalikar (1993)
trouvent que le revenu non salarial a le même impact sur la scolarisation
des garçons et des filles, alors que Handa (1996) pense que le revenu a
un plus grand impact sur la scolarisation des filles seulement.
2.1.2.2.2 Besoins des enfants pour des tâches
agricoles/ménages
Les activités courantes rencontrées dans nos
pays sont les travaux domestiques et champêtres. Ces travaux
requièrent une main d'oeuvre importante. Le conflit entre l'école
et le travail en économie paysanne décrit par Kamuzora (1984 ;
cité par Ibata, 2003) montre combien la scolarisation limite la
contribution des enfants à la production domestique. Cet arbitrage entre
l'école et les travaux domestiques fait par les parents va amener
ceux-ci à ne pas scolariser leurs enfants puisque la production
domestique est prioritaire. Les filles sont de plus en plus associées
à ces travaux. Par exemple dans l'ouest du Cameroun, les jeunes filles
participent aussi bien aux travaux champêtres les plus laborieux que les
garçons. Elles s'occupent aussi des travaux domestiques. Ainsi, avoir
des filles est une source de richesse que la providence a elle même
donné. En Côte d'Ivoire, les travaux extrascolaires, qui
concernent aussi bien les travaux domestiques que les travaux champêtres,
la garde des animaux, l'exercice du petit commerce, etc., constituent un
obstacle à l'accès et surtout au maintien des enfants à
l'école particulièrement celle des filles (Dedy et Bih, 1997 )
2.1.2.2.3 Faible importance accordée à
l'éducation des filles
Dans nos sociétés traditionnelles, la jeune
fille est perçue d'une part, comme une main d'oeuvre au service de sa
mère, et d'autre part comme une épouse reproductrice (Marietou,
1997 ; cité par Ibata, 2003). C'est ce qui traduit dans l'effectif
scolaire dans nos pays, la faible proportion des filles. Ce jugement malheureux
hérité des traditions, Africaines, condamne des millions de
filles sous l'ornière de la non scolarisation. Cependant, il existe une
controverse parmi les conclusions des auteurs. Certains tendent à
montrer que les filles sont plus favorisées que les garçons en
terme d'accès et de progression : au Brésil (Birdsall
1985) ; au Botswana (Chernichowsky 1985); au Philippines (King et Lillard
1983). Pour d'autres auteurs, les garçons sont plus
favorisés : Jamison et Lockheed au Népal (1987), Glewwe et
Jacoby au Ghana (1984), Deolalikar en Indonésie (1993).
Selon EPT en Afrique : Repères pour l'action
2005, p. 67, « les données empiriques de nombreux pays
africains montrent aujourd'hui un taux d'accès en 1ère
année égal ou proche de 100%, mais peu sont proches de
l'achèvement universel du cycle primaire du fait du problème de
la rétention des élèves, surtout les filles, au cours du
cycle ». D'après le Document de synthèse du Plan
Décennal de Développement du secteur éducatif
béninois 2006-2015, un certain nombre de problèmes
persistent dans le sous-secteur de l'enseignement primaire. Parmi ces
problèmes, nous pouvons noter des problèmes
d'équité qui se manifestent par une répartition
inégale des effectifs entre les différentes régions et
surtout par un écart entre le taux de scolarisation des filles et celui
des garçons, dû principalement au faible taux de scolarisation des
filles ;
Une autre étude faite en 1978 au Bénin par la
CNBU avait permis d'identifier quelques causes de la déperdition
d'effectifs scolaires chez les jeunes filles telles que les conditions
économiques et sociales difficiles des familles, la pénurie
d'enseignants et l'insuffisance du niveau de leur qualification, le
conditionnement idéologique de la société féodale
qui considère la femme comme un objet plutôt qu'un sujet, etc. Des
études réalisées par le Réseau pour la Promotion de
la Scolarisation des Filles ont repris entre autres les facteurs ci-dessus
cités comme obstacles majeurs à la fréquentation scolaire
des filles à l'école primaire.
2.1.2.2.4 Bas niveau d'éducation des parents et
sexe du chef de ménage (CM)
Le niveau d'éducation des parents influent fortement
sur la scolarisation de leurs enfants. Les parents ayant déjà
fréquenté l'école ont une grande préférence
à emmener leurs enfants à l'école. En revanche, ceux
n'ayant pas un niveau scolaire appréciable, ni n'ayant pas
fréquenté l'école accordent moins d'importance à la
scolarisation de leurs enfants. Concernant le sexe du chef de ménage,
une étude montre qu'au nord de la Côte d'Ivoire les CM de sexe
féminin assure une scolarisation plus forte que leurs homologues de sexe
masculin (Toto ,1999). Beaucoup d'évidences empiriques existent sur le
lien entre le niveau d'instruction des parents et la scolarisation des enfants.
On peut citer les travaux de Chernichovsky(1985), Glewwe et Jacoby (1994),
Lloyd et Blanc (1996). Dans beaucoup d'autres cas, l'éducation de la
mère est plus déterminante que celle du père :
behrman et wolfe (1987), singh (1992).Ces conclusions sont parfois
contestées, Cogneau et Morin (2001) ont montré que la relation
statistique entre l'éducation de la mère et la scolarisation des
enfants à Madagascar est biaisée.
Ce mécanisme peut aussi jouer par l'effet de
goût qui veut que la préférence et le goût des
parents à l'éducation fassent qu'ils désirent la
même chose pour leurs enfants.
2.1.2.2.4 La taille du ménage
Le nombre élevé de personnes dans le
ménage, notamment des enfants très jeunes, limite les
capacités du parent à investir dans la scolarisation des enfants.
Ainsi la relation entre la taille du ménage et la scolarisation des
enfants pourrait être négative surtout dans les ménages
pauvres. Les études réalisées en Afrique tendent à
infirmer cette hypothèse classique. En Côte d'Ivoire, on observe
un effet ambigu. Montgomery et al. (1995 ; cité par Ibata, 2003) ont
effectué une étude comparative sur la Côte d'Ivoire et le
Ghana, et montrent qu'en milieu rural la taille du ménage à un
effet positif sur la scolarisation et qu'en milieu urbain, l'effet est
négatif. Une autre étude de Dedy et Bih (1997) montre que la
taille du ménage agit négativement sur la mise à
l'école particulièrement dans les régions sous
scolarisés du Nord.
2.1.2.2.5 La religion
Les enseignements ainsi que les pratiques de certains groupes
religieux peuvent affecter la scolarisation, surtout celle des filles. La
plupart des parents musulmans affirment privilégier la pratique
religieuse chez les filles ; l'école publique laïque,
apparaît comme un des obstacles majeurs à la vie spirituelle des
familles qui, pour la contourner, préfèrent garder leurs enfants
à la maison ou les inscrire à l'école coranique (Trah,
1996). L'école est perçue comme un lieu de dépravation des
moeurs, lieu de rupture avec le milieu familial, contrairement à
l'école coranique qui enseigne le respect, la soumission et les
principes de la religion musulmane (Marietou, 1997 ; cité par Ibata,
2003). Toto (1999) prouve qu'en zone urbaine comme en zone rurale, les chefs de
ménages chrétiens scolarisent plus les enfants que ceux
d'obédience musulmane.
2.1.2.2.6 Le phénomène du vidomegon
Ce phénomène a été
abordé dans le contexte général de l'étude,
chapitre1 page 17.
2.1.2.2.7 Autres facteurs
Parmi les facteurs socioculturels, il faut citer
également les grossesses et mariages précoces et la perception de
l'éducation en conflit avec les valeurs traditionnelles. Il faut noter
l'impact de certaines maladies telles que la pandémie du sida sur la
demande éducative. D'après une estimation de l'AFD (2004 ;
citée par Dougnon et al, 2006), certains pays comme le Malawi, la
Zambie, Le Zimbabwé et l'Afrique du Sud verrons d'ici 2010 leur
population se réduit d'un quart par rapport à une situation
d'évolution démographique normale a cause du sida.
2.1.2.3 Facteurs liés
à l'offre d'éducation
2.1.2.3.1
Facteurs institutionnels/politiques
Les inégalités sont également
expliquées par les facteurs tels que l'insuffisance du budget publique
pour les secteurs sociaux, l'inadéquation des dépenses publiques
pour certaines couches sociales, l'instabilité politique, les tensions
sociales, le manque d'une stratégie claire sur l'éducation des
filles et des femmes. A ces facteurs il faut aussi ajouter le bas statut de la
femme en général, les perspectives d'emploi limitées et
l'orientation des femmes vers des disciplines non scientifiques et techniques.
De plus, la capacité insuffisante de collecte et d'analyse de
données pour recherche et l'utilisation d'une politique
appropriée, l'inadaptation de l'école aux valeurs traditionnelles
et la complexité des démarches administratives sont aussi
à la base des faibles taux de scolarisation et des
inégalités dans les pays.
2.1.2.3.2 Facteurs liés à
l'école
Les systèmes scolaires dans leur organisation
constituent en eux-mêmes un frein dans le processus de scolarisation. Le
nombre de places à l'école, la distance des écoles et des
lycées, le nombre insuffisant d'enseignants, les coûts
d'inscription trop élevés, les stéréotypes à
l'école (manuels scolaires), les enseignant(e)s non
sensibilisé(e)s aux problèmes de genre, les programmes non
adaptés à la culture traditionnelle; tous ces facteurs sont
très influents sur l'éducation des enfants.
L'analyse au Bénin, des données des
années scolaires 2001-2002 et 2002-2003 réalisée par
Mathieu Brossard (2003) révèle que les facteurs tels que la
faible distance au chef lieu de la commune, (moins de 10km), la présence
d'eau courante, le ratio élèves /enseignants
inférieur à 65, le fait d'avoir plus de 50% de femmes
enseignantes et la disponibilité des guides du maître augmentent
la rétention dans le système.
D'autres facteurs tels que l'exclusion des filles enceintes,
le harcèlement sexuel, le manque de cantines scolaires
(particulièrement pour nomades et dans les zones rurales), les services
hygiéniques manquants ou non adaptés, la mauvaise qualité
de l'enseignement et le calendrier scolaire inadapté au calendrier des
travaux agricoles sont non négligeables.
2.2 Cadre théorique
Rendre gratuite l'école suppose une réflexion
qui analyse les tenants et aboutissants d'une telle initiative. Cela suppose
une analyse des déterminants ainsi que des impacts d'une telle mesure
sur la condition humaine. Ainsi, cette étude prend appui sur la
théorie du capital humain, développé pour la
première fois en 1961, par l'économiste américain
Theodore Schultz,
approfondi puis vulgarisé à partir de 1965, par
Gary Stanley Becker ,
qui obtint en 1992 le '
prix Nobel
d'économie pour son développement de cette théorie.
LA THEORIE DU CAPITAL HUMAIN
Cette théorie postule que « le capital humain
est l'ensemble des compétences, qualifications et autres
capacités possédées par un individu à des fins
productives. Il peut être inné ou s'acquérir durant le
cursus scolaire, universitaire ou au cours d'expériences
professionnelles, par la transmission de savoirs et qualifications ».
Le capital humain initial revêt des formes comme l'intelligence, la force
physique ou les connaissances transmises par la famille. Il répond plus
à des facteurs génétiques ou familiaux
qu'économiques et est supposé peu modulable au cours du temps.
Ses coûts d'acquisition sont faibles, attribuables en
partie à l'attention portée à l'enfant par les parents et
les bénéfices, en termes monétaires, sont supposés
fixes dans le temps. Les compétences acquises sont
considérées, dans la théorie du capital humain (Becker,
1964), à la fois comme un bien de consommation durable (on peut
acquérir des connaissances à tout âge), un bien
spécifique (les compétences de chacun leur sont propres,
limitées par leurs capacités physiques et intellectuelles et non
exploitables sans leur volonté) et un bien de production (ces
compétences déterminent la productivité de l'individu et
doivent à ce titre être considérées comme un facteur
de production au même titre que la terre et les machines).
La théorie du capital humain est construite par
analogie à la théorie du capital physique. L'éducation
et la formation sont considérées comme des investissements que
l'individu effectue rationnellement afin de constituer un capital productif
inséparable de sa personne.
Pour celui-ci, toute formation est coûteuse. Tant que la
scolarité est obligatoire, l'individu n'a pas d'autres choix que
l'étude. Les coûts relatifs à l'acquisition de
connaissances ne sont que des coûts directs (frais de scolarité et
d'entretien). Sitôt que la scolarité n'est plus obligatoire,
l'individu a comme alternative, à l'étude ou la formation
professionnelle, le travail. Les coûts relatifs sont alors de deux sortes
: d'une part, un coût d'opportunité équivalent au salaire
auquel l'individu pourrait prétendre s'il travaillait à temps
complet (ce salaire dépend de ses compétences à la
période considérée et peut être amputé du
salaire qu'il perçoit effectivement si l'individu partage son temps
entre l'étude ou la formation et un emploi
rémunéré) ; d'autre part, un coût direct relatif aux
frais engagés pour cet investissement. En retour, les connaissances
acquises procurent à l'individu une source durable de revenus
lorsqu'elles sont utilisées dans le cadre de ses activités
professionnelles. L'acquisition de capital humain contribue, en effet, à
accroître les compétences de l'individu et ainsi sa
productivité marginale. La théorie du capital humain
fonctionne par analogie à celle du capital financier ou physique. On
considère que le capital humain est formé de trois
éléments : les compétences, les expériences et
les savoirs qui, ensemble, déterminent une certaine aptitude de
l'individu à travailler. De même que le capital physique, le
capital humain peut s'acquérir (par l'éducation), se
préserver et se développer (par un entretien à travers des
formations continues et/ou l'attention portée à la santé
de l'individu). De même, il doit pouvoir produire un
bénéfice (les revenus perçus lors de la mise à
disposition des compétences). On peut distinguer le capital humain
spécifique, qui comprend les compétences non
transférables, et le capital humain générique avec ses
compétences transférables. Selon la mise en valeur de l'un ou de
l'autre par l'investissement, l'individu est pris en compte différemment
dans l'économie de gestion.
Qui dit capital, dit investissements. Avec ce nouveau concept
de capital humain, s'ouvre toute une gamme d'investissements autour des axes
majeurs de l'éducation et de la santé. L'investissement en
capital humain consiste donc dans l'ensemble des dépenses
effectuées dans ce sens. Ces dépenses sont estimées en
deux temps : on a d'une part les coûts directs (frais de
scolarité, de médecine...) et de l'autre les coûts
d'opportunité. Ces derniers résident dans l'arbitrage des
individus dans leur gestion du capital humain. Par exemple, choisir de
poursuivre ses études universitaires, plutôt que d'entrer
immédiatement après le Bac dans la vie active, a un coût
d'opportunité estimé, le plus souvent, avantageux par rapport
à la situation inverse. Dans tous les cas, on espère un retour
d'investissement.
Encourager l'éducation pour tous est donc une
dépense d'investissement que l'Etat doit consentir pour en arriver
à un meilleur bien- être social des individus par la construction
d'un capital humain. Selon l'OCDE, en matière économique, le
capital humain a une incidence positive à deux niveaux.
· Au niveau micro-économique (l'individu), on
mesure le taux de rendement des investissements en formation sur les revenus du
travail (la détention de diplômes est corrélée
à la hiérarchie des revenus).
· Au niveau macro-économique, le taux de rendement
social mesure l'impact des investissements sur la croissance économique
et l'ensemble de la société.
Le niveau d'enseignement ne joue cependant pas le même
rôle selon le niveau de développement des pays. Dans les pays
développés, l'enseignement supérieur joue un rôle
significatif dans la croissance. Le nombre d'ingénieurs et de
scientifiques a un impact positif sur la productivité. Dans les pays les
moins développés, c'est l'enseignement primaire et secondaire
qui joue ce rôle. Cette théorie met également en
évidence l'impact du capital humain sur tous les aspects du
bien-être : on constate une corrélation entre
l'élévation du capital humain et la réduction des
inégalités de revenus, l'amélioration de la santé,
le recul de la délinquance, la participation à la vie
publique.
Nous pouvons résumer notre approche comme
suit :
Investissements en éducation
Investissement en éducation
Formation générique transférable
(éducation primaire et secondaire)
Formation spécifique non transférable
(enseignement supérieur, formation continue professionnelle)
Surtout dans les pays en voie de développement
surtout dans les pays développés
Accroissement du capital humain
Accroissement des revenus (niveau
micro-économique
Développement social et économique,
bien-être social (niveau macro-économique)
Dans un contexte de marche vers le développement,
rendre gratuite l'école serait donc un investissement qui aura pour
finalité d'améliorer le capital humain. Assurer le minimum de
compétences, c'est-à-dire des compétences
transférables, utilisables à tous les niveaux peut permettre
à l'individu, soit de poursuivre ses études, soit de rentrer dans
la vie active en optimisant ses revenus. Cela permet un développement
social et économique harmonieux et contribue à la
réduction des inégalités de revenus. Par ailleurs,
l'individu dont les revenus s'accroissent a plus de facilité à
investir dans sa formation spécifique pour accroitre encore plus ses
revenus et dans l'éducation de sa famille.
La théorie du capital humain explique donc comment
l'investissement en éducation peut concourir à un
développement social et économique d'un pays. Ainsi rendre
gratuite l'école est un investissement que l'Etat doit consentir pour
favoriser son essor rapide et tendre vers le bien-être des citoyens.
2.3 Problématique
Dans le monde, 860 millions de personnes sont
analphabètes28(*).
A ce chiffre s'ajoutent 121 millions d'enfants qui ne vont pas à
l'école. Dans nos pays d'Afrique subsaharienne, ce sont 40% des adultes
qui sont analphabètes avec 50% des femmes analphabètes. Au Benin,
la situation n'en est pas loin car le taux d'analphabétisme est de 60%.
Des années 90 à nos jours, le taux de scolarisation brut a
triplé et atteint 86%. C'est dans ce contexte que le gouvernement
béninois, à l'issue du conseil des ministres du 13 octobre 2006,
a adopté la mise en application d'une disposition
constitutionnelle : la gratuité de l'école maternelle et
primaire. Les effets ont été immédiats et se sont traduits
par une inscription massive des enfants. On dépassait les un million
d'inscrits29(*). Cette
gratuité prend en compte les frais d'écolage.
Cependant, cette gratuité pose de nombreux
problèmes parlant des charges qu'elle implique autant pour les
écoles que pour les parents. En effet, les effectifs pléthoriques
de 2007 n'ont pas été sans conséquence : des salles
de classes insuffisantes ; celles disponibles bondées ; le
manque d'enseignants. D'un autre coté, des frais supplémentaires
sont exigés : frais de composition, de bulletins, de cahiers
d'activité (exigence des nouveaux programmes d'étude,
aujourd'hui appelés programme en vigueur PEV). En effet, le nouveau
programme d'étude, basé sur l'approche par compétences met
l'apprenant au coeur de la construction de son savoir. Il nécessite donc
que l'apprenant ait les informations nécessaires. Cela se fait à
travers les manuels et cahiers d'activités. Il va donc de soi que les
apprenants doivent nécessairement en disposer. Cela représente
donc pour une année, un certain nombre de manuels et cahiers à
acheter par le parent, et donc un budget pour le parent à chaque
début d'année.
Dans ces conditions, où le parent doit supporter la
nourriture (pas de cantine), le déplacement, acheter plusieurs cahiers
d'activités, payer les frais de composition et autres, y a-t-il encore
gratuité ? y a-t-il éducation lorsque 60, 70, 80
écoliers se retrouvent dans une même classe et très souvent
à trois par table ? La gratuité de l'école telle que
mise en oeuvre permet-elle vraiment l'amélioration de nos
résultats en matière de scolarisation ? Sommes nous vraiment
prêts pour la gratuité de l'école telle que
idéalisée dans notre constitution ?
Ce mémoire a pour objectif de mesurer les effets
réels de cette mesure sur l'inscription des enfants, leur maintien
à l'école au vu des charges et implications nouvelles indues par
cette décision, chercher des réponses aux questions qu'elle pose
et formuler des suggestions à même de nous mener d'ici 2015 vers
un taux de scolarisation satisfaisant. Afin de tirer les conclusions justes qui
s'imposent, nous formuleront des hypothèses, que nous nous emploierons,
à vérifier dans la suite de ce travail.
2.4 Hypothèses
Conformément aux objectifs que nous poursuivons, nous
formulons les hypothèses suivantes
Ø La mesure de la gratuité de l'école
permet une augmentation du taux de scolarisation et du taux d'achèvement
du cycle.
Ø La gratuité de l'école, au
Bénin, pose des problèmes d'effectifs, de nombre de salles de
classe, de disponibilité de matériel didactique.
Ø Toutes les conditions nécessaires ne sont pas
réunies, pour parler d'une gratuité effective de l'école
primaire.
Par la suite, nous avons abordé l'approche
méthodologique utilisée.
Chapitre III : APPROCHE METHODOLOGIQUE
La recherche a été conduite en trois
phases :
- la phase préparatoire : elle a été
consacrée à la documentation, à la prise de connaissance
du milieu d'étude, à l'établissement des questionnaires et
guides d'entretien.
- la phase exploratoire : elle a permis de reconstituer
la base de sondage, de tester et de corriger les guide d'entretien et
questionnaires et de faire l'échantillonnage des
enquêtés.
- la phase de collecte et d'analyse des données :
au cours de cette phase, les questionnaires et guide d'entretien ont
été administrés. A la fin de la collecte, les
données ont été traitées et analysées, le
rapport rédigé et la restitution des résultats faite.
3.1 Type d'étude
La présente étude est de type qualitatif mais
s'appuie aussi sur des données quantitatives.
3.2 Pré-enquête
Avant d'aboutir à la version définitive de nos
outils de collecte des données, nous les avons mis à
l'épreuve. Il s'agit de la pré-enquête qui permet
d'évaluer l'efficacité des instruments notamment en ce qui
concerne la facilité de compréhension, le degré
d'acceptabilité et la facilité d'interprétation des
questions. Ainsi, nous avons effectué une descente sur le terrain au
cours de laquelle nous avons fait un pré-test sur 20 sujets dans la
Commune d'Akpro-missérété.
3.3 Population d'enquête
C'est l'ensemble des sujets concernés par notre
recherche. Au regard de la spécificité des informations à
recueillir, nous avons catégorisé notre population
d'enquête en deux groupes selon la nature des informations
recherchées. Il s'agit :
· des parents d'élèves de la commune
d'Akpro-misérété;
· des enseignants de la commune, du chef de la
circonscription scolaire, des conseillers pédagogiques, du Directeur
Départemental des Enseignements Maternel et Primaire de
l'Ouémé-Plateau.
Vu le fait que nous sommes dans l'impossibilité de
conduire notre recherche sur l'ensemble de la population, nous avons
déterminé, à partir de ces groupes cibles, un
échantillon de recherche.
3.4 Echantillonnage
C'est l'ensemble des opérations permettant de
sélectionner un sous-ensemble d'une population en vue de constituer un
échantillon. A ce niveau, nous allons faire part des méthodes et
techniques d'échantillonnage utilisées ainsi que de la taille de
l'échantillon choisi.
3.4.1- Méthodes et techniques
d'échantillonnage
Il a été opéré un
échantillonnage à deux niveaux : le niveau des parents
d'élèves et le niveau des acteurs du système scolaire au
niveau de la commune.
Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé
la méthode d'échantillonnage non probabiliste. Nous avons
procédé à la technique par choix raisonné pour
l'identification des personnes en charges de l'école. Nous
considérons que parmi cette population, les directeurs à savoir
les directeurs d'école, les conseillers pédagogiques (CP), le
chef de la circonscription scolaire (CCS), l'administration scolaire
départementale sont ceux qui ont une plus grande expérience de
l'enseignement primaire. C'est sur cette base que nous avons
établi la taille de notre échantillon. Rappelons que la commune
d'Akpro-missérété est composée de 5
arrondissements.
La méthode probabiliste, elle a été
choisie sur les cinq arrondissements en ce qui concerne les parents
d'élève, étant dans l'impossibilité d'interroger
tous les parents de la commune
3.4.2-Taille de l'échantillon
C'est le nombre d'éléments
sélectionnés pour faire partie de l'échantillon. Dans
cette étude, nous avons divisé notre échantillon en deux
groupes.
Ø Dans le premier groupe, nous avons les parents
d'élèves de la commune. Nous avons choisis d'enquêter 100
parents. Pour repartir ce nombre sur les cinq arrondissements nous allons
respecter les proportions de populations par rapport à la population
totale, comme nous l'avions précisé déjà dans
l'éclairage du cadre d'étude au chapitre II. Ces chiffres sont
précisés dans le tableau 6
Tableau n°6 : répartition de
l'échantillon dans les cinq arrondissements.
Population d'enquête
|
Proportion(%)
|
Nombre
|
Arrondissement de Gomè-Sota
|
11,7
|
12
|
Arrondissement de Katagon
|
16,8
|
17
|
Arrondissement de Vakon
|
28,3
|
28
|
Arrondissement de Zoungbomè
|
12,3
|
12
|
Arrondissement d'Akpro-missérété
|
31,0
|
31
|
Total
|
100 ,0
|
100
|
Au total 100 sujets on été
interrogés et soumis au guide d'entretien dans cette
catégorie.
Ø Le deuxième groupe de notre échantillon
est composé des autres acteurs du système dans la commune,
à savoir le chef de la circonscription scolaire concernée,
quelques conseillers pédagogiques, le directeur départemental de
l'enseignement maternel et primaire de l'Ouémé-Plateau (DDEMP-OP)
ainsi que les directeurs d'école compte tenu des raisons
énoncées plus haut.30(*) . Sa taille est présentée dans le
tableau 7
Tableau 7 : Taille de
l'échantillon II
Population d'enquête
|
Nombre
|
Directeurs d'écoles
|
75
|
Chef de la circonscription scolaire
|
1
|
Conseiller pédagogique
|
1
|
Directeur Départemental de l'enseignement maternel et
primaire de l'Oueme-Plateau
|
1
|
Total
|
78
|
Dans ce groupe 75 sujets ont été retenus et ont
été soumis au questionnaire. Les trois autres sont retenus pour
être entretenus sur le sujet.
Au total, nous avons 178 personnes enquêtées.
3.5 Techniques et outils de collecte des
données
Les techniques de collectes des données sont des moyens
qui permettent de chercher les informations utiles sur le terrain. Ainsi,
avons-nous utilisé trois techniques qui sont : l'entretien, le
questionnaire, l'analyse documentaire et l'observation. Pour chacune de ces
techniques, nous avons utilisé un outil spécifique. Les
modèles du guide d'entretien et du questionnaire se trouvent en
annexe.
3.5.1- L'entretien
C'est une technique standardisée qui permet d'obtenir
un ensemble très uniforme de données. L'entretien a
été utilisé pour recueillir des informations auprès
du CCS, des CP, du DDEMP-OP. Le guide d'entretien a été l'outil
utilisé. L'utilisation de ce guide au cours de l'enquête
était nécessaire pour une compréhension plus approfondie
des informations qu'un questionnaire ne saurait apporter.
3.5.2- Le questionnaire
Le questionnaire peut être défini comme une
collection d'indicateurs destinée à relever les dimensions de
l'objet d'étude au moyen d'une investigation empirique. Cette technique
a été utilisée afin d'avoir une
idée sur la nature quantitative du phénomène. Elle permet
d'interroger des individus de façon directive et de faire un
prélèvement quantitatif en vue de trouver des relations
mathématiques et de faire des comparaisons chiffrées. Nous avons
eu recours au questionnaire pour recueillir des informations spécifiques
majeures auprès des enseignants et des parents
d'élèves.
3.5.3- l'analyse documentaire
La technique de l'analyse documentaire nous a permis
de recueillir des informations dans les documents consultés dans les
bibliothèques, les statistiques de la commune et dans le service
statistique du ministère de l'enseignement maternel et primaire. Nous
avons consulté des ouvrages, des rapports, articles, etc. Nous avons
aussi utilisé des documents issus de nos recherches sur Internet.
3.5.4 Collecte des données
Pour administrer les questionnaires, nous nous sommes rendus
dans les localités ciblées pour rencontrer les personnes
concernées. Nous avons eu la chance d'avoir eu à l'avance
connaissance de la tenue d'une réunion entre les directeurs et la CCS.
Nous avons donc profité de ce chréno pour administrer les
questionnaires et assister ceux qui ont souhaité le remplir sur place.
Concernant le questionnaire adressé aux parents nous avons eu la chance
de rencontrer quelques présidents d'association de parents
d'élèves. Parmi ceux-ci nous en avons rencontré un qui est
pasteur au niveau d'une paroisse christianiste, ce qui nous a permis
d'atteindre plus rapidement et en quantité considérable nos
cibles. Ces présidents ont servi de tremplin et facilitateurs entre nous
et les parents ce qui a facilité l'adhésion de ceux-ci. Nous
avons assisté les enquêtés afin qu'ils puissent traduire
fidèlement leurs opinions, ce qui nous a permis de rendre les
informations plus claires et donc mieux exploitables et de limiter les mauvais
remplissages. Pour ce qui concerne les entretiens nous les avons obtenu
certains de façon prompte sauf pour celui du DDEMP-OP que nous n'avons
pas pu obtenir. nous avons pu avoir le CSEC, qui, en acteur du secteur a
répondu à nos questions. Signalons que pour les enquêtes
nous avons été assistés par un camarade de promotion.
3.6 Déroulement de l'enquête
3.6.1- Déroulement de l'enquête
L'enquête s'est déroulée du 8 au 11
Septembre 2010. Les données recueillies ont fait l'objet d'un traitement
minutieux.
3.6.2 Gestion des données et difficultés
rencontrées.
3.6.2.1 Gestion des données
Les informations recueillies ont été
traitées manuellement. Les questions fermées ont
été évaluées en considérant l'effectif total
de l'échantillon et de la nature de l'information. Quand aux questions
ouvertes, nous avons fait de chaque proportion une analyse du contenu.
3.6.2.2 Difficultés rencontrées
Les principales difficultés rencontrées sont au
niveau des parents d'élèves qui ont eu une résistance
à notre égard du fait que des militaires seraient
déjà venus auparavant poser des questions pour le gouvernement.
Ce dernier les discriminerait parce qu'ils seraient de l'opposition. N'eut
été l'intervention des présidents de parents
d'élèves, nous aurions difficilement atteint toutes nos cibles.
Dans le chapitre suivant, nous avons présenté les
résultats, les avons analysé et avons formulé des
suggestions.
Chapitre IV : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS
ET SUGGESTIONS
Après avoir recueilli les informations sur le terrain,
nous en avons fait une analyse afin de vérifier les hypothèses
émises.
4.1 Présentation des résultats
Pour atteindre notre objectif, nous avons suivi une
démarche méthodologique combinant aussi bien la méthode
quantitative que celle qualitative (entretien par enquête). Toutes es
méthodes se sont orientées vers une population mère
constituée des acteurs du secteur. La plupart des informations
recherchées ont été obtenues et les résultats
quantitatifs sont consignés dans les tableaux. Ces résultats de
même que ceux des entretiens serviront de point d'ancrage à notre
analyse.
4.1.1 Au niveau des enseignants
Tableau n°8 : situation des inscriptions depuis
la prise de la mesure de la gratuité de l'école.
conséquences ressenti au niveau des inscriptions Depuis la
prise de la mesure de la gratuité
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
Augmentation significative
Augmentation normale
Rien du tout
Régression
Régression significative
|
61
14
0
0
0
|
81,33
18,66
0
0
0
|
TOTAL
|
75
|
100
|
|
|
|
Source : résultats de terrain, 2010
Il ressort de nos investigations que 61 directeurs
d'école, soit 81,33 % des directeurs interrogés ont noté
une augmentation significative des inscriptions depuis la prise de la mesure.
14 soit 18,66 % notent une augmentation normale des inscriptions. Aucun
directeur n'a noté ni une stagnation ni une régression ni encore
une régression significative des inscriptions.
Tableau n° 9 : cas d'abandon depuis la prise
de la mesure en 2006.
conséquences sur les cas d'abandon
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
augmentation significative
|
4
12
|
5,33
16
0
73,33
5,33
|
augmentation normale
|
rien du tout
régression
|
|
0
55
4
|
régression significative
|
Total
|
75
|
100
|
|
|
|
|
|
Source : résultats de terrain, 2010
Les directeurs, dans une proportion de 73,33% pensent qu'il y
a régression des cas d'abandon, 5,33% pensent qu'il y a eu
régression significative.16% des directeurs pensent que
l'évolution des cas d'abandon n'a pas changé et 5,33% pensent
qu'il a eu augmentation significative des cas d'abandon dans leurs
écoles.
Tableau n°10 : taille des effectifs
conséquences sur les inscriptions
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
augmentation significative
|
63
|
84
|
augmentation normale
|
|
12
|
16
|
rien du tout
|
|
|
0
|
0
|
régression
|
|
|
0
|
0
|
régression significative
|
|
0
|
0
|
Total
|
|
75
|
100
|
|
|
|
|
Source : résultats de terrain, 2010
|
63 directeurs soit 84% des directeurs d'école
constatent une augmentation significative des effectifs dans leurs salles
depuis la prise de la mesure tandis que les 12 restants soit 16% constatent une
augmentation normale donc une évolution normale de leurs effectifs.
Aucune stagnation ou régression n'est notée.
Tableau n°11 : adéquation du nombre
d'élèves par classe
Adéquation du nombre d'élèves par classe
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
8
|
10,66
|
non
|
67
|
89,33
|
|
|
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
67 soit 89,66% des directeurs d'école de la commune
trouvent les effectifs par classe inadéquat pour une bonne
qualité de l'enseignement. Les 8 autres (10,66%) trouvent leurs
effectifs propices.
Tableau n°12 : nombre moyen
d'élèves par classe
nombre moyen d'élèves par classe
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
30-40
|
4
|
5,33
|
40-50
|
8
|
10,66
|
50-60
|
28
|
37,33
|
60-70
|
20
|
26,66
|
70-80
|
15
|
20
|
80-90
|
0
|
0
|
90-100
|
0
|
0
|
100-110
|
0
|
0
|
110-120
|
0
|
0
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Le tableau 13 montre que dans une proportion de 37,33% soit
dans 28 écoles les effectifs se trouvent dans la tranche de 50 à
60 élèves. Dans une proportion de 26, 66% soit 20 écoles
ils se trouvent entre 60 et 70 élèves. Dans 15 écoles soit
20% ils se situent entre 70 et 80 élèves. Dans 8 écoles
soit 10,66% ? il est entre 40 et 50 élèves. Dans 4
écoles soit 5,33 % il est entre 30 et 40 élèves. Dans
aucune école, les effectifs ne dépassent les 80
élèves.
Tableau n°13 : conséquences de la
taille des effectifs sur la qualité de l'enseignement
conséquences de la taille des effectifs sur la
qualité de l'enseignement
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
71
|
94,67
|
non
|
4
|
5,33
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
71 directeurs soit 94,66% des directeurs pensent que la
taille de ces effectifs a des conséquences sur la qualité de
l'enseignement tandis que 4, soit 5,33% n'y voient pas
d'inconvénients
Tableau n°14 : conséquences de la
mesure de gratuité sur la bonne exécution des PEV
Gratuité et PEV
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
Oui
|
24
|
32
|
Non
|
|
51
|
|
68
|
Total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
51 directeurs d'école soit 68% pensent que la situation
décrite après la mise en oeuvre de la gratuité de
l'école ne favorise pas une bonne exécution des PEV. 24
directeurs, soit 32% par contre pensent que les effectifs n'entravent pas le
bon déroulement des PEV.
Tableau n°15 : état du matériel
didactique
suffisance du matériel didactique
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
Largement suffisant
|
0
|
0
|
Suffisant
|
|
20
|
26,67
|
Peu suffisant
|
|
|
48
|
64
|
Pas du tout suffisant
|
|
|
07
|
9,33
|
Total
|
|
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
64% des directeurs d'école, soit 48 directeurs pensent
que le matériel didactique est peu suffisant. 26, 66% soit 20 directeurs
pensent que le matériel est suffisant tandis que 7 pensent qu'il n'est
pas du tout suffisant. Aucun établissement ne se trouve dans une
situation de suffisance totale.
Tableau n°16 : achat des manuels par les
élèves
achat des manuels par les élèves
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
12
|
16
|
non
|
63
|
84
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Sur les 75 directeurs questionnés, 12 (16%) affirment
que les élèves achètent les manuels et 63(84%) affirment
que les élèves n'achètent pas les manuels.
Tableau n°17 : disponibilité des
enseignants qualifiés
Les enseignants qualifiés sont ils suffisants ?
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
0
|
0
|
non
|
75
|
100
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Tous les directeurs d'école affirment qu'il n'y a pas
d'enseignants qualifiés en nombre suffisant.
Tableau n°18 : conséquences de la
mesure sur le nombre de salles de classe
conséquences sur le nombre de salles
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
augmentation significative
|
8
|
10,6
|
augmentation normale
|
|
24
|
32
|
rien du tout
|
|
|
31
|
41,33
|
régression
|
|
|
0
|
0
|
regression significative
|
|
0
|
0
|
Total
|
|
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Sur les 75 directeurs d'école, 31, soit 41,33% n'ont
noté aucun changement au niveau du nombre de salles de classe ; 24
soit 32% pensent qu'il y a eu une évolution normale et 8, soit 10,66%
pensent qu'il y a une augmentation notable du nombre de salles de classe.
Tableau n°19 : disponibilité des
salles de classes
Suffisance de salles de classes pour les effectifs
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
Largement suffisant
|
0
|
0
|
suffisant
|
|
20
|
26,667
|
Peu suffisant
|
|
|
28
|
37,33
|
Pas du tout suffisant
|
|
|
27
|
36
|
Total
|
|
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
36% des groupes scolaires ont un nombre pas du tout suffisant
de salles ; 37,33% ont un nombre peu suffisant de salles de
classes et 26,66% des groupes ont un nombre suffisant de salles de classes
pour les effectifs reçus.
Tableau n°20 : état des salles
Etat des salles
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
Très bon
|
0
|
0
|
Bon
|
|
36
|
48
|
mauvais
|
|
|
39
|
52
|
Très mauvais
|
|
|
0
|
0
|
Total
|
|
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Sur les 75 directeurs de groupes scolaires interrogés,
39, soit 52% trouvent que les salles de classe sont dans un mauvais état
tandis que 36, (48%) ont des salles de classe en bon état. Aucun
directeur n'a des salles ni en très bon ni très mauvais
état.
Tableau n°21 : existence de classes
volantes
existence de classes volantes
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
0
|
0
|
non
|
75
|
100
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Tous les directeurs questionnés soit 100% n'ont pas de
classes volantes.
Tableau n°22 : existence de salles en
matériaux précaires
existence de salles en matériaux précaires
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
32
|
42,67
|
non
|
43
|
57,33
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
32 des directeurs, soit 42% ont des salles en
matériaux précaire tandis que 43 soit 57,33% n'en n'ont pas.
Tableau n°23 : payement d'autres frais par
les élèves
payement d'autres frais par les élèves
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
oui
|
48
|
64
|
non
|
27
|
36
|
|
|
|
total
|
75
|
100
|
|
|
|
|
|
|
Source : résultats de terrain, 2010
64% affirment que les élèves paient d'autres
frais en dehors de la contribution scolaire tandis que 36% l'infirment.
Tableau n°24 : conséquences sur les
charges et dépenses de fonctionnement
conséquences sur les charges et dépenses de
fonctionnement
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
augmentation significative
|
36
|
48
|
augmentation normale
|
|
20
|
26,67
|
rien du tout
|
|
|
0
|
0
|
régression
|
|
|
19
|
25,33
|
régression significative
|
|
0
|
0
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
75
|
100
|
|
|
|
|
|
Source : résultats de terrain, 2010
Avec la prise de la mesure de la gratuité, 36
directeurs soit 48%, ont noté une augmentation significative de leurs
charges et dépenses ; 20 directeurs, soit 26,66% notent une
augmentation normale de ces charges et dépenses. Cependant, les 19
(25,33%) restants pensent qu'il y a régression de ces charges. Aucun
directeur n'a noté ni une stagnation ni une régression
significative des charges et dépenses.
Tableau n°25 : subvention de
l'état
subvention de l'état
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
augmentation significative
|
0
|
0
|
augmentation normale
|
|
0
|
0
|
rien du tout
|
|
|
0
|
0
|
régression
|
|
|
0
|
0
|
régression significative
|
|
75
|
100
|
Total
|
|
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Tous les directeurs de la commune affirment qu'il y a eu une
régression significative de la subvention de l'état.
Tableau n°26 : suffisance de la
subvention
suffisance de la subvention
|
effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
|
|
oui
|
32
|
42,67
|
non
|
43
|
57,33
|
total
|
75
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
43 directeurs (57,33%) trouvent la subvention qui leur est
accordée insuffisante alors que les 32 restants soit 42,66% la trouve
suffisante.
4.1.2 Au niveau des parents
Tableau n°27 : scolarisation des enfants en
âge d'aller à l'école
vos enfants en âge sont-ils tous
scolarisés ?
|
effectif
|
pourcentage
|
|
|
|
oui
|
88
|
88
|
non
|
12
|
12
|
total
|
100
|
100
|
|
|
|
· Source : résultats de terrain,
2010
88% des enfants en âge d'aller à l'école
sont scolarisés tandis que 12% des enfants ne le sont pas. Dans le
tableau suivant nous avons récapitulé les raisons qui expliquent
le non.
Tableau n°28 : raison de la non scolarisation
des enfants
pourquoi est- ce que ces enfants ne sont sont-ils pas
scolarisés ?
|
|
effectif
|
pourcentage
|
manque de moyens
|
3
|
25
|
Métier
|
|
9
|
75
|
Autres
|
|
0
|
0
|
Total
|
|
12
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
12% des parents questionnés ont répondu que tous
leurs enfants en âge d'aller à l'école ne sont pas
solarisés. 25% de ceux-ci évoquent comme raison le manque de
moyens et 75% affirment avoir mis leurs enfants à l'apprentissage.
Tableau n°29 : inscription des enfants dans
les écoles privées
avez-vous des enfants dans une école
privée ?
|
effectif
|
pourcentage
|
oui
|
29
|
29
|
non
|
71
|
71
|
total
|
100
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
29% des parents questionnés affirment qu'ils ont des
enfants dans les écoles privées. Nous les avons
questionnés sur la raison qui les a poussé à inscrire
leurs enfants dans les écoles privées plutôt que dans les
écoles publiques. Les réponses sont consignées dans le
tableau 30.
Tableau ° 30 : raison de l'inscription au
privé.
raison de l'inscription au privé
|
|
effectif
|
pourcentage
|
distance
|
|
2
|
6,90
|
meilleure qualité
|
22
|
75,86
|
autres
|
|
5
|
17,24
|
total
|
|
29
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
2 parents soit 6,90% évoquent des raisons de
distance ; 22 soit 75,86% des parents ayant inscrits leurs enfants dans le
privé l'ont fait parce qu'ils pensent qu'il y a une meilleure
qualité de l'enseignement. Les raisons autres font 17,24% de ceux-ci.
Tableau °31 : parents ayant au moins un
enfant au public.
parents ayant au moins un enfant au public
|
effectif
|
pourcentage
|
oui
|
94
|
94
|
non
|
6
|
6
|
total
|
100
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
94 parents soit 94% de l'effectif total a un enfant dans le
public. Nous nous sommes intéressés à savoir s'ils paient
la contribution scolaire.
Tableau n°32 : payement de la contribution
payez-vous la contribution ?
|
effectif
|
pourcentage
|
oui
|
0
|
0
|
non
|
94
|
100
|
total
|
94
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Conformément à la décision, 100% des
parents affirment ne plus payer la contribution scolaire. Dans le tableau
suivant nous verrons si à part la contribution que les parents affirment
ne plus payer, ils paient d'autres frais inhérents à la
scolarisation de leurs enfants.
Tableau n°33 : payement d'autres frais
liés à la scolarisation des enfants
payement d'autres frais liés à la scolarisation des
enfants
|
effectif
|
pourcentage
|
oui
|
94
|
100
|
non
|
0
|
0
|
total
|
94
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Tous les parents affirment qu'ils paient d'autres frais
inhérents à la scolarisation de leurs enfants.
Tableau n°34 : difficultés
rencontrées dans le payement des frais
difficultés rencontrées dans le payement des
frais
|
|
effectif
|
pourcentage
|
aucune
|
|
24
|
25,53
|
revenu insuffisant
|
58
|
61,70
|
montant élevé
|
0
|
0
|
nombre élevé d'enfants
|
12
|
12,76
|
autres
|
|
0
|
0
|
|
|
|
|
total
|
|
94
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
25,53% des parents n'ont aucune difficulté à
payer les frais inhérents à la scolarisation de leurs
enfants ; 61,70% de ceux-ci évoquent un revenu insuffisant, tandis
que 12,76% parle du nombre élevé de leurs enfants, qui ne leur
permettrait pas de faire face à toutes ces dépenses.
Tableau n°35 : connaissance de la mesure de
gratuité
connaissance de la mesure de gratuité
|
effectif
|
pourcentage
|
oui
|
100
|
100
|
non
|
0
|
0
|
total
|
100
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
Tous les parents questionnés savent que l'école
maternelle et primaire est déclarée gratuite.
Tableau n°36 : appréciation de la
mesure
appréciation de la mesure
|
|
effectif
|
pourcentage
|
très satisfait
|
0
|
0
|
satisfait
|
|
30
|
31,91
|
peu satisfait
|
46
|
48,93
|
pas du tout satisfait
|
18
|
19,15
|
total
|
|
94
|
100
|
Source : résultats de terrain, 2010
31,91% des parents questionnés, sont satisfaits de la
mesure de la gratuité de l'école, 48,93% en sont peu satisfais
tandis que 19,14% ne le sont pas du tout.
L'analyse documentaire nous a permis de recueillir des
informations qui suivent : Tableau n°37 : effectifs
totaux de 2001-2002 à 2009-2010.
Années
|
2001-2002
|
2002-2003
|
2003-2004
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
2009-2010
|
filles
|
5033
|
5595
|
5702
|
5767
|
5897
|
6726
|
8380
|
9125
|
11443
|
garçons
|
8126
|
9068
|
9056
|
9155
|
9105
|
9493
|
11286
|
11443
|
13937
|
total
|
13159
|
14663
|
14758
|
14922
|
15002
|
16219
|
19666
|
20568
|
25380
|
Source : DDEMP-OP
Cela nous permet de réaliser le graphe
suivant :
Graphe n°2 : évolution des effectifs de 2001
à 2010.
On observe une augmentation significative des inscriptions
à partir de 2006. Cependant, de l'année 2001 à 2005 il n'y
a pas eu une augmentation des effectifs. Ils étaient au contraire
devenus stagnants (stables). Ils ont commencé à augmenter
à partir de 2006. Nous avons, dans un contexte où l'on parle de
plus en plus de la promotion des filles, voulu voir s'il y a une
évolution particulière des effectifs à leur niveau. Nous
avons donc calculé, à l'aide du logiciel Microsoft Excel 2007
l'homogénéité de variance entre les deux séries
(garçons et filles). La valeur de p trouvée est égale
à 0,6526. Cela montre qu'il n'y a pas une différence
significative entre les deux séries donc pas d'évolution
particulière des inscriptions au niveau des filles. Il n'y a donc pas eu
d'amélioration de l'accès des filles à l'école.
Nous pouvons avec ces données déduire les taux d'accroissement
dans la commune.
Le taux d'accroissement moyen des effectifs entre 2001-2006 et
2005-2006 est de 2,8%. Le taux moyen d'accroissement de 2006 à ce jour
c'est-à-dire depuis la prise de la mesure à ce jour est de
14,12%.
L'étape suivante est l'analyse des données
recueillies. Elle concerne l'impact de la mesure sur les taux de scolarisation,
les cas d'abandon, les problèmes de mise en oeuvre de cette mesure et
l'analyse que font les différents acteurs de cette dernière.
4.2 Analyse des résultats
Atteindre l'Ecole Pour Tous d'ici 2015, est un défi
pris par les 155 pays et 160 organismes gouvernementaux et non gouvernementaux
présents à New York en 2000. Le Bénin, qui n'est pas
resté en marge de cet engagement universel, a pris des mesures pour
atteindre ces objectifs.au nombre de ces mesures, la gratuité de
l'école maternelle et primaire prise en octobre 2006. Cette mesure,
saluée de tous, soulève cependant des interrogations diverses.
Nous avons donc voulu, en travaillant sur ce sujet évaluer l'impact qu'a
eu cette mesure après quatre années d'exécution,
identifier les problèmes qu'elle pose et voir si son objectif premier,
celui de l'allègement des charges des parents a été ou est
en train d'être atteint.
Pour y parvenir, nous avons adopté une démarche
méthodologique qui a consisté en la combinaison aussi bien de la
méthode quantitative ( enquête par questionnaire) quede la
méthode qualitative (enquête par entretien). Nous avons aussi
utilisé la recherche documentaire et `observation.
Un échantillon composé des acteurs principaux
du système, les enseignants, les parents d'élèves ainsi
que l'administration scolaire a été identifié. Nous avons
soumis cet échantillon aux méthodes suscitées.
Les résultats auxquels nous avons abouti,
constituerons la base sur laquelle nous construirons notre analyse
4.2.1Les taux de scolarisation et d'abandon
La finalité de la mesure de la gratuité est
d'atteindre une scolarisation totale des enfants. Tous les parents
questionnés ont connaissance de la mesure prise par le gouvernement de
rendre gratuite l'école (confère tableau n°36).
Malgré cela, nous avons pu relever au niveau du tableau 27 que 88% des
parents questionnés n'ont pas tous leurs enfants en âge d'aller
à l'école scolarisés. Cela confirme le
problème de la non scolarisation de tous les enfants en âge
d'aller à l'école. Des efforts restent donc à être
faits dans cette commune. Les principales raisons évoquées sont
le nombre élevé d'enfants en âge d'aller à
l'école au sein des famillesn mêlé de l'insuffisance des
revenus qui les pousserait à ne pas les envoyer à l'école
mais à les envoyer mener d'autres activités, surtout
l'apprentissage (confère tableaux n° 28,34).
Cependant, les directeurs questionnés, dans leur
majorité, (81,33 % confère tableau n° 8) ont noté une
augmentation significative des inscriptions depuis la mesure. Aussi ont-ils
noté une augmentation significative de la taille des effectifs
(confère tableau n°10) et une regression des cas d'abandon.
Se référant au tableau n°37 et au graphe
n°2, on a noté un taux moyen d'accroissement des effectifs de
14,12% alors qu'il était de 2,8% avant la mesure. C'est dire combien
cette mesure a eu un impact positif sur la fréquentation de
l'école. La mesure a donc permis une augmentation du taux de
scolarisation et d'achèvement du cycle. Cependant, nos investigations
nous laissent croire que de nombreux problèmes liés à
cette mesure se posent.
4.2.2 Problèmes liés à la mise en
oeuvre de la mesure
4.2.2.1a qualité de l'enseignement
Améliorer sous tous ses aspects la qualité de
l'éducation et garantir son excellence de façon à obtenir
pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables
notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les
compétences indispensables dans la vie courante, tel est l'objectif 6 de
l'EPT.
D'après le document de stratégie pour
l'atteinte du deuxième objectif au Bénin, la norme en effectif
est de 50 élèves par salle ; D'après la Banque
Mondiale la norme serait de 40 élèves par classe. Mais dans la
plupart des cas, (confère tableau 12) les effectifs se situent entre 50
et 70 soit 37,33% entre 50 et 60 puis 26,66% entre 60et 70
élèves. Nous pouvons voir à la photo n°1 une classe
de soixante seize (76) élèves ou les élèves sont
assis à trois par table et voient difficilement au tableau .Ces
effectifs ne favorisent pas la qualité de l'enseignement. Les
enseignants le confirment à 94,66% (TABLEAU N) 13°. Ils
évoquent l'indiscipline des élèves, l'impossibilité
de suivre chaque élève de façon personnelle et surtout sur
le plan psychologique. Le nombre d'élève par classe est donc
inadéquat pour une bonne qualité des enseignements. D'u autre
côté ces effectifs ne permettent pas une bonne exécution
des PEV (tableau n° 14) car il est difficile pour l'enseignant d'organiser
de façon efficace les activités de classe avec ces effectifs.
Enfin, les enseignants qualifiés sont en nombre insuffisants. La
quasi-totalité des directeurs d'école le confirme au tableau n
°17. Les jeunes enseignants, d'après le CCS, ne le sont pas par
vocation mais pour trouver un débouché, ce qui ne favorise pas
le dévouement au travail et l'accomplissement d'un travail bien fait. En
dehors de la remarque que fait Madame le CCS il faut aussi remarquer que ces
jeunes enseignants n'ont pas pour la plupart une formation requise. Certains
parents rencontrés se sont attardés sur ce problème et ont
affirmé avoir inscrit, malgré leurs charges leurs enfants dans
des écoles privées pour cette raison (tableau n°30). Ils
vont jusqu'à imputer leur insatisfaction vis-à-vis de cette
mesure à la baisse de la qualité des enseignements. Somme toute
la qualité de l'enseignement se retrouve mise à mal à
cause des effets engendrés par l'augmentation des effectifs et le manque
de qualification des enseignants. Mais ce problème ne devrait pas se
poser s'il y avait un nombre suffisant de salles de classes et d'enseignants
qualifiés pour couvrir la demande en éducation.
4.2.2.2 disponibilité des salles de classe
Comme nous l'avons précédemment vu, la mesure
prise a eu pour effet l'augmentation significative des effectifs. Comme le
montrent les résultats consignés au tableau n°18, il n'y a
pas eu un changement significatif au niveau du nombre de salles dans le
même temps ou les effectifs connaissaient une ascension remarquable .il
se pose donc un problème ; le nombre de salles de classes est peu
suffisant pour les effectifs enregistrés. (confère tableau
n°19). Concernant l'état des salles déjà construites,
52% des directeurs de groupes scolaires affirment avoir des salles de classes
en mauvais état. Il se pose donc avec acuité un problème
de locaux destinés à recevoir les élèves qui
s'inscrivent. ADJIWAMON dans son analyse de la scolarisation au Togo est
arrivé à la conclusion selon laquelle dans les milieux qui n'ont
qu'une ou deux écoles, la fréquentation scolaire baisse lorsque
la qualité des locaux, des infrastructures se détériore.
42,66% des directeurs se plaignent de la précarité des salles
dans lesquelles ils enseignent. Il se pose donc un problème de
disponibilité de salles de classes à même de recevoir les
élèves
Pour résoudre ce genre de problèmes, l'Etat
béninois avait décidé de la construction par le
génie militaire de salles de classes en matériaux non
définitifs mais à même d'offrir aux écoliers et
à leurs enseignants des conditions acceptables de travail. Mais le
constat est là. Cette solution n'a pas semblé combler les
attentes
4.2.2.3 matériels didactiques et fonctionnement
des écoles
Le matériel didactique est peu suffisant. 64% des
directeurs questionnés l'ont affirmé (tableau n°15). Or les
effectifs ont sensiblement augmenté comme nous l'avons dit plus haut. Il
s'en est suivi, dans la plupart des cas une augmentation significative des
charges des écoles. Une investigation plus poussée nous a permis
de comprendre que les écoles ayant des salles de classe en bon
état n'ont pas eu un impact sur leurs charges ; ce sont
plutôt celles qui ont des infrastructures défaillantes qui,
obligés d'effectuer des travaux d'aménagement ont une
augmentation de ces charges
Le contraste qu'il faut soulever est que dans le même
temps, tous les directeurs font cas d'une régression significative des
subventions allouées par l'Etat. (confère tableau n° 25).
Des investigations nous ont amené à découvrir que l'Etat a
diminué ses subventions de 120000 fCFA pour tous les groupes scolaires
de la commune au titre de cette année. En somme il y a insuffisance du
matériel necesséire.
4.2.3 Charges des parents
Les parents sont à 31,91% satisfaits, 48,93% peu
satisfaits et 19,14% pas du tout satisfaits de la mesure. Les raisons
évoquées par les quelques présidents d'association de
parents d'élève au vu de cette insatisfaction sont que :
· du fait des effectifs pléthoriques,
engendrés par la mesure, les enfants sont laissés à eux
même et le niveau aurait baissé. Aussi, la sanction corporelle qui
aurait été interdite le favoriserait ;
· l'école qui est gratuite au primaire ne l'est
pas au secondaire ou le parent paie 19000f en une tranche plus un paquet de
ciment. Si cela est ainsi, ils préfèrent payer au primaire pour
en prendre l'habitude ;
· l'école reviendrait plus chère car en
même temps que les frais de scolarité ont été
supprimés des frais supplémentaires ont été
instaurés. Ceux-ci sont les photocopies, l'achat des cahiers
d'activité, les carnets de correspondance, des souscriptions pour le
payement des salaires des enseignants recrutés (1000f), frais pour
l'organisation des fêtes scolaires, balais, bandeau, cours de
renforcement, frais de dossiers, des taxes pour réparation des salles
pour les élèves du CI, les frais d'établissement de carte
d'identité scolaire. A cela il faut ajouter les dépenses
liées à l'uniforme, au déplacement, tous des frais
indirects 1 qui sont pris en compte dans les frais entrant dans le domaine du
gratuit selon le droit international sur la gratuité ;
· ils ne sont pas contents du fait que l'Etat les ait
écartés de la construction des classes pour finalement construire
des salles qui ne sont pas en matériaux définitifs. Ils veulent
ainsi parler des salles construites par le génie militaire.
Ils auraient préféré participer à
la construction des salles de façon communautaire ou construire les
classes31(*) et laisser
l'Etat les équiper tout en étant exonérés de tous
les frais liés à la scolarisation de leurs enfants.
Cependant, ils encouragent cette décision en
reconnaissant une plus grande fréquentation des écoles. Certains
notent que la mesure leur a permis de réorienter ces frais vers d'autres
fins en vu du meilleur épanouissement de leurs enfants.
· la baisse de qualité emmène les parents
à devoir acheter les manuels pour, à l'aide d'un tuteur
(payé), rehausser le niveau de leurs enfants. D'autres
préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles
privées toujours en recherche de la qualité pour leurs enfants.
Cela met un bémol aux objectifs visés par la prise de cette
mesure. Par ailleurs les enseignants évoquent le manque de
matériel adéquat pour une bonne exécution des PEV.
4.3 Suggestions
Bien que les projections présagent une atteinte de
l'école universelle au Bénin32(*), de nombreux problèmes minent encore le
secteur. En effet, il ne suffirait pas d'envoyer tous les enfants à
l'école et se suffire d'avoir des statistiques satisfaisantes, mais il
faudrait aussi assurer une éducation de qualité pour la formation
d'un capital humain de développement. A cet effet, il faudrait :
· repenser la politique de formation et de recrutement du
personnel enseignant. D'après le document de stratégie pour
l'atteinte des OMD au Bénin33(*), il faudrait pour l'atteinte des OMD former et
recruter 44183 nouveaux enseignants. Ce document a prévu le recrutement
et la formation de 2442 instituteurs en moyenne par an. Mais cette
stratégie n'est pas mise en oeuvre ;
· planifier et exécuter un plan de construction de
salles de classes par ordre d'urgence afin d'assurer de bonnes conditions de
travail aux écoliers et à leurs enseignants, désengorger
les salles pour atteindre les normes en terme d'effectif ;
· équiper progressivement les
établissements scolaires en bibliothèque et en matériel
conformément aux résolutions du dernier forum sur
l'éducation et aux exigences du PEV ;
· mettre à disposition le matériel
didactique dans son entièreté pour éviter aux parents
d'effectuer des dépenses supplémentaires ;
· construire des cantines scolaires dans les zones
défavorisées surtout pour mieux stimuler la fréquentation
des écoles ;
· augmenter les subventions et créer des
comités de suivi au niveau des circonscriptions scolaires pour suivre
les dépenses d'éducation ; il faudrait donc renforcer les
capacités de gestion budgétaires des administrateurs des groupes
scolaires
· améliorer les programmes d'enseignement pour
assurer la qualité du capital humain
· organiser des séances
d'Information-Education-Communication pour motiver les parents à envoyer
leurs enfants à l'école
· prendre en compte le caractère obligatoire de la
scolarisation.
· prendre en compte les frais indirects de type 1 et 2
qui rentrent dans les charges pris en compte par la gratuité. Il est
vrai que la constitution laisse des faux fuyants en donnant un caractère
progressif à la mise en oeuvre de cette mesure, mais la réussite
de ce défi dépendrait de la volonté politique et du
courage des dirigeants.
· Réduire les charges de fonctionnement des
instances en charge de l'éducation pour mettre plus de ressources
à la disposition de l'activité scolaire
· Etudier des possibilités de rendre flexible le
calendrier scolaire et les horaires d'enseignement pour permettre aux
écoliers (surtout les filles) des zones rurales pris au matin par les
travaux champêtres d'aller à l'école.
· Créer des structures d'accueil pour les enfants
à besoins spécifiques
· Eradiquer au plus tôt les écoles à
cycle incomplet
· Mettre en place des cantines scolaires surtout dans les
zones rurales
· Poursuivre la formation dans les ENI et mettre en place
un système de formation continue des enseignants
· Renforcer les systèmes de contrôle de
l'enseignement
· Atteindre le ratio 1livre/élève
· Promouvoir le secteur privé
· Rendre effectif le transfert aux communes des
compétences liées à ce secteur et les accompagner par des
ressources
· Relancer les réflexions pour la mise en place du
système informatisé de gestion de l'éducation
· Exonérer les privés investis dans
l'éducation d'impôts
· Renforcer les capacités du service statistique
du ministère ainsi que de l'INSAE pour favoriser un meilleur pilotage du
système
· Pallier l'instabilité des structures en charge
de l'éducation car ce changement opéré à l'arriver
de chaque gouvernement ne facilite pas la continuité des actions et
laisse croire que ce système ne dispose pas d'un plan d'action.
· Renforcer la FENA, les APE et AME dans leurs actions de
contrôle de l'action des acteurs du monde scolaire
CONCLUSION
L'éducation a le pouvoir de transformer les vies. Elle
accroît la liberté de choix et d'action des individus ainsi que
leur autonomisation pour favoriser leur participation à la vie sociale,
économique et politique de leur société, et elle leur
fournit les compétences nécessaires pour leur
épanouissement personnel. La communauté internationale s'est
engagée à travers le deuxième objectif du
millénaire pour le développement à assurer la
scolarisation de tous les enfants afin de faire reculer l'analphabétisme
et par ricochet la pauvreté.
D'après le rapport mondial de suivi de l'EPT
201034(*), de nombreux
pays ont accompli des efforts extraordinaires dans l'atteinte de cet objectif.
Le Bénin, qui avait en 1999 l'un des taux nets de scolarisation les plus
bas au monde semble aujourd'hui être en voie de réaliser
l'enseignement primaire universel d'ici à 2015. En effet de nombreux
efforts ont été consentis et la décision de rendre
gratuite l'accès à l'école est celle qui a eu le plus
d'incidence. Elle a eu des résultats positifs. Les effectifs se sont
considérablement accrus. Elle a favorisé une inscription plus
massive des enfants et est donc un instrument efficace dans l'atteinte du
deuxième objectif des OMD. Cependant, la suppression de la contribution
n'a pas pour autant allégé les charges des parents qui ressentent
toujours les charges qu'elles avaient car de nombreux frais exigés par
l'école viennent dissiper les effets qu'aurait eu cette mesure. Par
ailleurs les conditions nécessaires à une mise en oeuvre efficace
de cette mesure ne sont pas réunies. il y a un manque notable
d'enseignants qualifiés, gage de qualité pour une école
qui, rappellons le est très agitée par la polémique sur
l'adéquation des programmes en vigueur. On peut aussi noter
l'insuffisance des salles de classes disponibles face aux effectifs
grandissants et comme par induction le manque de mobilier et de matériel
pour assurer un bon déroulement des activités
pédagogiques.
La fonction essentielle de tout système
éducatif est de doter les jeunes des compétences dont ils ont
besoin pour participer à la vie sociale, économique et politique.
Comme le disait « chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on
gagne » Scolariser les enfants dans l'enseignement primaire et les
faire progresser dans les petites classes pour atteindre l'enseignement
secondaire n'est pas un but en soi, mais un moyen de dispenser ces
compétences. Savoir si l'on parviendra ou non à réaliser
l'éducation pour tous ne tient pas uniquement au fait que les pays
auront assuré un plus grand nombre d'années de scolarité:
l'indicateur final est , en dernière analyse, ce que les enfants
apprennent et la qualité de ce qu'ils vivent dans
l'éducation.
Il faudrait donc insister sur la qualité de
l'enseignement et veiller à la survie de l'enfant dans le
système afin qu'il puisse tout au moins achever le cycle du primaire,
parvenir en cours secondaire pour acquérir une éducation
élémentaire suffisante pour constituer une base pour la
construction de sa vie sociale.
Bibliographie
v Ouvrages
Hussain et al (2006).développement du capital
humain. Publication du séminaire du centre de développement sur :
Afrique : réforme et croissance. Éditions de l'OCDE, Paris.
146 p.
C. AKIHIRO, (1994), International Literacy Watch
(Commission Internationale d'Alphabétisation) : mise en garde contre les
belles paroles, Education des Adultes et développement,
297 p.
UNESCO. (2000), Le droit à l'éducation,
vers l'éducation pour tous au long de la vie, éd. UNESCO,
102 p.
Y. DAUDET et K. SINGH, (2001) Politiques
stratégiques d'éducation 2, le droit à
l'éducation : analyse des instruments normatifs de l'UNESCO,
Paris, UNESCO, 34 p.
ADJIWANOU, impact de la pauvreté sur la
scolarisation et le travail des enfants au Togo, CERDI et URD,
université de Lomé, p.16.
GARY BECKER,
Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference
to Education,
NBER-
Columbia
University Press, 1964, 187p.
v Mémoires
SINGBO. N (2006), Dynamique de l'achèvement du
cycle primaire par les filles au Benin, ENEAM-ITS
HOUNYOTON. H (2009),La Protection De
L'enfant vidomegon Au Bénin : Mythe Ou
Réalité ?en vue de l'obtention du
Master 2 Recherche « Histoire, Droit, Droits de
l'Homme » Université catholique de Lyon / UPMF Grenoble,
126p.
KANDOLO ON'UFUKU WA KANDOLO.P (2007), La
gratuite de l'enseignement primaire en République Démocratique du
Congo. Contribution à la mise en oeuvre des mécanismes
spécifiques. Mémoire de recherche présenté en
vue de l'obtention du Diplôme Universitaire de 3ème
cycle en droits de l'homme, spécialisation en droits économiques,
sociaux et culturels. Collège Universitaire Henri Dunant, 30p.
v Rapports et autres documents
UNESCO. (2003). Rapport de la Table ronde
ministérielle sur la qualité de l'éducation.
Kinshasa, p. 1
UNESCO (1997).rapport final et études de cas de
l'atelier sur la destruction et la reconstruction de l'éducation dans
les sociétés perturbées 15-16 mai 1997, Genève,
suisse organisé conjointement par le bureau international
d'éducation et l'université de Genève . sobhi
tawil, pp.44-50
UNESCO, conférence internationale de
l'éducation, 46esession, Genève, septembre 2001, p15
Forum mondial sur l'éducation, situation et tendances
2000, EPT : évaluation des acquis scolaires 26 au 28 avril
2000, Dakar.
THABO MBEKI, cité par Gratien MOKONZI, in
l'école démocratique, novembre 2005, p.6
Fonds africain de développement. Rapport
d'évaluation, République du Bénin - Projet Education IV,
2002
ORGANISATION INTERNATIONALE DES DROITS DE L'ENFANT,
Recueil sur la minorité, analyse et commentaires de la
législation pénale applicable aux mineurs R.D. Congo, BICE,
s.a, p. 154
UNESCO, (2010) Rapport mondial de suivi de l'EPT, p1
Rapport préliminaire présenté par la
Rapporteuse spéciale sur le droit à l'éducation à
la Commission des droits de l'homme, Nations Unies, Conseil économique
et social. E/CN.4/1999/49. cité par A. FERNANDEZ,
Stratégie pour l'atteinte des OMD au Bénin
(objectifs n°1 et 2) version définitive p12
Résolution Parlement Européen, 14. 3. 1984.
SAGOT DUVAUROUX, J-L,(2006) « Vive la
gratuité » in Le Monde diplomatique, juillet 2006,
p.28
WEBOGRAPHIE
http://www.gouv.bj/spip.php?article342
État des lieux - Bénin - IFADEM - Initiative
francophone pour la formation à distance des maîtres.htm
Le secteur de l'éducation au Bénin - Ambassade du
Danemark Bénin.htm
Site de l'Education pour tous :
www.unesco.org/education/efa
http://www.mondediplomatique.fr/2006/07.
ROBERT, Dictionnaire Robert
http://www.afriquespoir.com/Ae25/page2.html
État des lieux - Bénin - IFADEM - Initiative
francophone pour la formation à distance des maîtres.htm
www.memoireonline.org
www.google.com
www.wikipedia.org
www.wikiberal.org
Annexes
Université d'Abomey-Calavi
Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport
Secteur : Sciences et Techniques des
Activités Socioéducatives
Option : Développement
communautaire
Questionnaire
Ce questionnaire a été conçu dans le
cadre de l'élaboration d'un mémoire de fin de formation en
Sciences et Techniques des Activités Socio-éducatives (STASE)
à l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport (INJEPS) option Développement communautaire sur le
thème : Problématique de la gratuité de
l'école :cas de la commune d'Akpro-missérété.
Il est adressé aux parents d'élèves et vise à
vérifier si la mesure de la gratuité prise par le gouvernement en
2006 a effectivement réduit les charges des parents et eu un impact sur
l'économie des enquêtés. Les données recueillies ne
seront utilisées qu'à des fins de recherche ; pour cela nous
vous prions d'être sincères dans vos réponses.
NB : vous voudriez bien cocher les cases correspondantes
à vos choix.
I- Identification
Nom......................................................................................................
Prénoms...................................................................................................
Nombre
d'enfants......................................................................................
Profession...............................................................................................
Niveau
d'étude........................................................................................
II- Questionnaire
1°) Combien avez-vous d'enfants en âge d'aller
à
l'école ?.................................................
2°) Sont-ils tous scolarisés ?
Oui
Non
Si non pourquoi ne le sont ils pas ?
Pas en âge
Manque de moyens
Autres
(préciser).............................................................................................
3°) Avez-vous des enfants dans une ou des écoles
privées ?
Oui
Non
Pour quelle raison ?
Distance
Meilleure qualité
Autres
(préciser).............................................................................................
..................................................................................................................
4°) En avez-vous dans le public ?
Oui
Non
Si oui, payez vous la contribution pour cet (ces)
enfant(s) ?
Oui
Non
5°) Payez-vous d'autres frais liés à la
scolarisation de ces enfants ?
Oui
Non
Si oui, lesquels ?
ü Inscription
ü Réinscription
ü Frais de bulletin
ü Achat de cahiers d'activités
ü Frais de composition
ü Photocopies
ü Cantine scolaire
ü Fournitures scolaires
ü Uniformes
ü Déplacements
ü Autres frais
(précisez)......................................................
..................
.................................................................................................................
..................................................................................................................
6°) Quelles difficultés avez-vous à payer
ces frais ?
Aucun Revenu insuffisant
Montant élevé
Nombre élevé d'enfants
Autres
7°) Savez vous que l'école maternelle et primaire
est gratuite depuis la rentrée 2006-2007
Oui Non
8°) Que vous a apporté cette
reforme ?.......................................................................................
..................................................................................................................
9°) Comment appréciez-vous cette mesure ?
ü Très satisfait
ü Satisfait
ü Peu satisfait
ü Pas du tout satisfait
Pourquoi ?.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Quelle proposition faites-vous pour une meilleure
efficacité de cette
mesure ?....................... ...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Université d'Abomey-Calavi
Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport
Secteur : Sciences et Techniques des
Activités Socioéducatives
Option : Développement
communautaire
Questionnaire
Ce questionnaire a été conçu dans le
cadre de l'élaboration d'un mémoire de fin de formation en
Sciences et Techniques des Activités Socio-éducatives (STASE)
à l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport (INJEPS) option Développement communautaire sur le
thème : Problématique de la gratuité de
l'école :cas de la commune d'Akpro-missérété.
Il est adressé aux directeurs d'école et vise à recenser
les problèmes que posent la mesure de la gratuité prise par le
gouvernement en 2006 . Les données recueillies ne seront
utilisées qu'à des fins de recherche ; pour cela nous vous
prions d'être sincères dans vos réponses.
NB : vous voudriez bien cocher les cases correspondantes
à vos choix.
Depuis la prise de la mesure de la gratuité de
l'école en 2006, quelles conséquences avez-vous ressenti
a°) au niveau des inscriptions
Augmentation significative Augmentation
normale Rien du tout
Régression
Régression significative
b°) au niveau des cas d'abandon
Augmentation significative Augmentation
normale Rien du tout
Régression
régression significative
c°) effectifs
Augmentation significative Augmentation normale
Rien du tout
Régression
Régression significative
le nombre d'élève par classe est il
indiqué ?
Oui Non
Pas du tout
De combien est il en moyenne
30-40 40-50 50-60 60-70
70-80 80-90
90-100 100-110 110-120
Y a t il des conséquences sur la qualité de
l'enseignement
Oui Non
Si oui
lesquelles ?............................................................................................................... .............................................................................................................................................................................................................................
d°) la subvention
Augmentation significative Augmentation
normale Rien du tout
Régression
Régression significative
e°) charges et dépenses de fonctionnement
Augmentation significative Augmentation
normale Rien du tout
Régression
Régression significative
arrivez vous à couvrir ces charges ?
Oui
Non
Comment parvenez-vous à gérer l'année
scolaire sur le plan financier
....................... ................................................................................................................................................................................................................................;
f°) nombre de salles de classes
Augmentation significative Augmentation
normale Rien du tout
Régression
Régression significative
Le nombre de salles est il suffisant pour les effectifs
enregistrés
Largement suffisant Suffisant
Peu suffisant Pas
du tout suffisant
Quel est l'état de ces salles
Très bon Bon
Mauvais Très mauvais
Avez-vous des classes volantes
Oui Non
Si oui à quelle
proportion ?........................................
Avez-vous des salles en matériaux précaires
Oui Non
Si oui à quelle
proportion ?...................................
Le matériel didactique est il suffisants
Largement suffisant Suffisant
Peu suffisant Pas
du tout suffisant
Les enfants achètent ils les manuels ?
Oui
Non
Si oui
pourquoi ?.......................................................................................................................... ..............................................................................................................
Y a till suffisamment d'enseignants qualifiés pour
couvrir les besoins ?
Oui Non
Si non quelles en sont les
raisons...............................................................
.............................................................................................................................................................................................................................
La situation décrite après la mesure de la
gratuité de l'école permet elle selon vous une bonne
exécution des NPE
Oui Non
Pourquoi ?........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Faites vous payer certains frais aux élèves
Oui Non
Lesquels.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Que pensez-vous de cette
mesure ?........................................................................................
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Quelles propositions faites vous à l'endroit de
l'Etat ?................................................... ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Université d'Abomey-Calavi
Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport
Secteur : Sciences et Techniques des
Activités Socio-éducatives
Option : Développement
communautaire
Guide d'entretien
Ce guide d'entretien a été conçu dans le
cadre de l'élaboration d'un mémoire de fin de formation en
Sciences et Techniques des Activités Socio-éducatives (STASE)
à l' Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport (INJEPS) option Développement communautaire sur le
thème : problématique de la gratuité de
l'école :cas de la commune d'Akpro-misserete. Il vise à
recenser les problèmes que posent la mesure de la gratuité prise
par le gouvernement en 2006 . Les données recueillies ne seront
utilisées qu'à des fins de recherche ; pour cela nous vous
prions d'être sincères dans vos réponses.
A- Cibles
Chef de la circonscription scolaire d'Akpro-misserete
Conseillers pédagogique
DDEMPOP
B- Questions
Quels sont les objectifs de la mesure
Ces objectifs sont ils atteints
Quels sont les problèmes qui s'y opposent
était on réellement prêts pour cette
mesure
Si non quelles dispositions fallait-il prendre
Solutions envisageable pour redresser la situation et
atteindre l'EPT 2015
Gratuité et NPE : cohésion difficile
Avis sur la mesure
Les charges des familles sont elles allégées
Disponibilité des enseignants qualifiés
Subventions de l'état
TABLE DES MATIERES
|
|
DEDICACE.........................................................................................................................................
|
ii
|
REMERCIEMENTS...............................................................................................................................
|
iii
|
SIGLES ET
ACRONYMES.......................................................................................................................
|
iv
|
LISTE DES
TABLEAUX.........................................................................................................................
|
vi
|
SOMMAIRE.........................................................................................................................................
|
viii
|
RESUME.............................................................................................................................................
|
ix
|
INTRODUCTION..................................................................................................................................
|
1
|
OBJECTIFS.........................................................................................
................................................
|
2
|
I- CONTEXTUALISATION DE LA
RECHERCHE.......................................................................................
|
4
|
|
|
1.1-Cadre de l'étude
.................................................................................................................................
|
4
|
1.2- Contexte de
l'étude...........................................................................................................................
|
15
|
|
|
II- PROBLEMATISATION DE
L'ETUDE...................................................................................................
|
25
|
2.1- Revue de
littérature...........................................................................................................................
|
25
|
2.2- Cadre
théorique.................................................................................................................................
|
46
|
2.3-
Problématique....................................................................................................................................
|
50
|
2.4- Hypothèses ......
.................................................................................................................................
|
51
|
III- APPROCHE
METHODOLOGIQUE.................................................................................................
|
52
|
3.1- Type
d'étude....................................................................................................................................
|
52
|
3.2- Pré enquête..............................
......................................................................................................
|
52
|
3.3- Population
d'enquête.......................................................................................................................
|
52
|
3.4-
Echantillonnage................................................................................................................................
|
53
|
3.5- Techniques et outils de collecte des
données..............................................................................
|
55
|
3.6-Déroulement de
l'enquête................................................................................................................
|
56
|
IV- PRESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS ET SUGGESTIONS ..........................................
|
57
|
4.1- Présentation des
résultats.............................................................................................................
|
57
|
4.2- Analyse des
résultats.....................................................................................................................
|
69
|
4.3- Suggestions
....................................................................................................................................
|
74
|
CONCLUSION..............................................................................................................................
|
76
|
BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................................................
|
78
|
WEBOGRAPHIE...........................................................................................................................
|
80
|
ANNEXES......................................................................................................................................
|
81
|
* 1 Objectifs du
Millénaire pour le Développement
* 2 Texte adopté par 155
pays et 160 organismes gouvernementaux et non gouvernementaux
* 3
http://www.gouv.bj/spip.php?article342
26/06/2010 17 :07
* 4 concept eclairé
à la page 28
* 5 RESEN, 2008.
* 6 Microsoft Encarta 2009,
fiche statistique Bénin
*
7http://www.gouv.bj/spip.php?article342
* 8 Fonds Africain de
Développement. Rapport d'évaluation, République du
Bénin - Projet Education IV, 2002
* 9 État des lieux -
Bénin - IFADEM - Initiative francophone pour la formation à
distance des maîtres.htm
* 10 Le secteur de
l'éducation au Bénin - Ambassade du Danemark Bénin.htm
* 11 Julien Guingnido Gaye,
Rapport de suivi de l'éducation pour tous 2003/04 : cas de la
République du Bénin, (rapport commissionné
par l'Unesco en vue de l'élaboration du rapport mondial
sur l'éducation pour tous, 2003-2004,http://
unesdoc.unesco.org/images/0014/001467/146771f.pdf ) 2003, p.2.
* 12 THABO MBEKI, cité
par Gratien MOKONZI, in l'école démocratique, novembre
2005, p.6
* 13 Dictionnaire Le Petit
Robert 1, édition 1989, Paris, p. 651
* 14 Dictionnaire Larousse,
édition 1984, Paris, p. 341
* 15 Simone Scaillet, Op.cit.,
p. 10
* 16 UNESCO,
« Rapport de la Table ronde ministérielle sur la
qualité de l'éducation », Kinshasa, 2003, p. 1
* 17 UNESCO,
conférence internationale de l'éducation, 46esession,
génève, septembre 2001, p15
* 18 Forum mondial sur
l'éducation, situation et tendances 2000, EPT : évaluation
des acquis scolaires 26 au 28 avril 2000, Dakar
* 19 Article 14.a de ladite
Convention.
* 20 ORGANISATION
INTERNATIONALE DES DROITS DE L'ENFANT, Recueil sur la minorité,
analyse et commentaires de la législation pénale applicable aux
mineurs R.D. Congo, BICE, s.a, p. 154 ; CAB/LEG/153/Rev.2.
* 21 SAGOT DUVAUROUX, J-L,
« Vive la gratuité » in Le Monde
diplomatique, juillet 2006, p.28,
http://www.mondediplomatique.fr/2006/07.
* 22 ROBERT, Dictionnaire
Robert
* 23 C. AKIHIRO, International
Literacy Watch (Commission Internationale d'Alphabétisation) : mise en
garde contre les belles paroles, Education des Adultes et
développement, s.l., 1994, 47, p.297.
* 24 UNESCO, Le droit
à l'éducation, vers l'éducation pour tous au long de la
vie, éd. UNESCO, 2000, p. 102.
* 25 Rapport
préliminaire présenté par la Rapporteuse spéciale
sur le droit à l'éducation à la Commission des droits de
l'homme, Nations Unies, Conseil économique et social. E/CN.4/1999/49.
cité par A. FERNANDEZ, art.cit.
* 26 La demande
d'éducation est l'intention exprimée ou non par une frange de la
population d'entreprendre ou de poursuivre des études.
* 27 L'offre éducative
est un ensemble de dispositions mises en place pour permettre de satisfaire la
demande exprimée.
* 28
http://www.afriquespoir.com/Ae25/page2.html
* 29 État des lieux -
Bénin - IFADEM - Initiative francophone pour la formation à
distance des maîtres.htm
* 30 Rappelons que la commune
compte 75groupes scolaires
* 31 Frais indirects 2 :
ne sont pas pris en compte dans la gratuité
* 32 Stratégie pour
l'atteinte des OMD au Bénin (objectifs n°1 et 2) version
définitive p12
* 33 Stratégie pour
l'atteinte des OMD au Bénin (objectifs n°1 et 2) version
définitive p31,36
* 34 Rapport mondial de suivi
de l'EPT, p1
|