Le DSCRP ( Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté ) et le développement durable au Sud- Kivu: obstacles et conséquences( Télécharger le fichier original )par Douk Kalume Kanigu Université officielle de Bukavu - Licence 2012 |
III.3.2 Des politiques sectorielles de promotion du développementPlusieurs pays ont utilisé leurs banques centrales avec succès pour promouvoir le développement sectoriel et industriel. En effet, même si cette idée est actuellement souvent décriée dans le monde de la politique monétaire, les banques centrales ont souvent joué un important rôle développementiste et continuent à l'assumer dans certains pays émergents tels que la Chine et l'Inde36(*). Cette approche inclut l'élaboration de la politique monétaire entant qu'une part entière de la politique économique et non comme séparées sacro-saintes. Ainsi, les gouvernements acceptent que l'objectif clé des banques centrales devrait être le maintien de l'inflation à des taux bas, le niveau visé devrait tenir en compte le mouvement d'autres acteurs afin d'atteindre l'objectif de forte croissance durable et de création d'emplois. Elle devrait essayer d'identifier et de combler les principales lacunes du secteur financier. Elle peut créé des institutions spécifiques afin de servir les secteurs défavorisés. En Inde par exemple, la banque centrale a créé des banques coopératives agricoles afin d'accroître les ressources financières et l'assistance technique dans les zones rurales. Elle a également créé une société de finance industrielle afin de disponibiliser des capitaux à long terme en faveur du secteur industriel. La banque centrale devrait également utiliser ses pouvoirs de régulation pour atteindre les objectifs fixés dans le secteur financier. En Namibie, la banque centrale a imposé une règle sur les avoirs intérieurs qui exige des investisseurs institutionnels qu'ils détiennent 35% de leur portefeuille de placements en avoirs nationaux. Cette mesure a pour objectif de limiter les flux importants des capitaux vers l'Afrique du sud, pays avec lequel la Namibie entretien d'étroits liens car les deux appartiennent à la même union monétaire. La banque centrale doit être un agent actif du développement en jouant un rôle catalyseur dans la mobilisation des ressources intérieures. Si par exemple le renforcement du secteur de micro finance est une priorité du développement, la banque centrale peut encourager les banques à détenir une part de leurs avoirs dans un fonds de micro finance ou allouer un pourcentage de leur crédit total aux PME. Naturellement, si la banque centrale doit jouer un rôle plus étendu, elle aura besoin d'une capacité additionnelle. A cet égard il est crucial qu'elle développe ses capacités administratives et techniques afin qu'elle puisse remplir toute nouvelle mission qu'elle s'assigne. De plus, elle doit impérativement avoir les outils règlementaires et l'indépendance requise afin de s'acquitter de son devoir de façon optimale. * 36 UN, op.cit, P123 |
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