Le DSCRP ( Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté ) et le développement durable au Sud- Kivu: obstacles et conséquences( Télécharger le fichier original )par Douk Kalume Kanigu Université officielle de Bukavu - Licence 2012 |
Chapitre III MECANISMES DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN RDCLa conception actuelle de la pauvreté prend racine dans le concept « sous développement élaboré par le président américain Harry Truman au quatrième point de son discours inaugural du 20 janvier 1949. Truman y décrivait un monde bipolaire divisé entre « pays industrialisés » ; caractérisés par un certain taux de richesse et de croissance, et « pays sous développés » perçus comme « arriérés » parce qu'ils n'avaient pas atteint des niveaux de vie « convenables ».
Plutôt de voir la pauvreté comme le résultat des dynamiques historiques inhérentes à des relations de pouvoir très biaisées, largement fondées sur des intérêts économiques particuliers, Truman l'attribuait au fait de ne pas avoir de revenu et de capacité de consommation et de production suffisants. Cette conception unidimensionnelle de la pauvreté implique qu'il n'existe qu'une solution : pour l'éradiquer, il faut augmenter la production, la consommation et la croissance économique en transférant la science et la technologie occidentales et en créant le besoin de biens de consommation occidentaux. Grâce au développement donc, le « Sud » allait rattraper le « Nord » en s'intégrant au marché31(*). En outre, comme les peuples sous développés étaient considérés comme incapables de définir leurs propres intérêts, besoins et solutions, on croyait et on continue à croire que le meilleur moyen d'assurer leur progrès économique et social était de recourir à des « experts » de développement dotés d'une expérience et de connaissances qui les aident à cerner leurs besoins. Il est donc important pour les pays sous développés d'accroître le rôle des ressources intérieures pour atteindre leur développement à long terme. Cette analyse de Truman du sous-développement nous conduit à revenir au rôle de l'Etat pour qui revient la tache d'accroître la production, la consommation et la croissance économique (évaluée en PIB) tout en portant une grande attention aux ressources intérieures pour promouvoir le développement économique durable. Le rôle de l'Etat est donc déterminant dans la promotion du développement durable et la réduction de la pauvreté. Pour cela, trois principales politiques peuvent être mises en oeuvre par le gouvernement en vue de réduire l'extrême pauvreté ;
III.1 promouvoir un investissement productif pour le développement durable
Cette problématique peut être réduite à deux circonstances. D'abord, il faut noter que le secteur privé ne produit pas assez d'opportunités d'investissements rentables. Une deuxième circonstance à laquelle peut être ramené le problème de promotion des investissements productifs est le financement des infrastructures. La mauvaise qualité de ces dernières est coûteuse pour l'économie pour beaucoup de pays en Afrique. Pour cela, il faut accroître l'intervention de l'Etat dans la prestation des services publics, créer un fonds d'investissement à long terme et créer les banques de développent.32(*). III.1.1 accroître l'intervention de l'Etat dans la prestation des services publicsAfin de renforcer le secteur privé, l'Etat devrait accorder la priorité à l'investissement public dans les projets d'infrastructures physiques de services publics comme les routes, l'eau ainsi que la génération et la distribution de l'électricité. C'est particulièrement important à la lumière des résultats mitigés des expériences de privatisation, spécialement celles de l'appauvrissement en eau. La RDC doit également chercher à agir ensemble avec d'autres pays en matière d'infrastructures régionales essentielles notamment dans le transport, l'énergie et la communication. Les pays de l'Afrique de l'Est, par exemple, ont mis des ressources en commun pour construire un barrage régional qui produira de l'électricité en faveur du Burundi, du Rwanda et de la Tanzanie. A cet égard, le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), a lancé une initiative régionale d'infrastructure qui vise à coordonner, faciliter et aider à financer les projets d'infrastructures à une échelle régionale. Certains de ces projets comportent des partenariats privés-publics. Cependant, le secteur public demeure la source principale du financement de l'infrastructure dans les pays en voie de développement. * 31 A. DESMARAIS, la via campesina, Ecosociété, Montréal, 2008, p63-64. * 32 UN, increasing the role of local ressourses in the development of Africa, UN, 2009, p8 |
|