II.1.2 Evolution du taux d'inflation et de croissance
Entre 2006 et 2010, les prix à la consommation
ont connu une évolution erratique en liaison avec la conjoncture
économique. Le taux d'inflation est passé de 13,2% en 2006
à 24,7% en 2010, après avoir atteint son pic 46,1% en 2009 ;
soit une augmentation annuelle de 23,7%. Ce niveau d'inflation est largement
supérieur au seuil de 3% acceptable dans la zone CEMAC.
L'accélération des prix observée à partir de 2008
pourrait être principalement imputée à la flambée du
cours des produits pétroliers et à la crise alimentaire.
Malgré l'amélioration de la croissance
économique obtenue de 2007 à 2010, le niveau d'inflation a
contribué à une érosion du revenu réel des
ménages entraînant du coup leur appauvrissement et une
dégradation des indicateurs OMD.
Le taux d'inflation a été élevé en
2006 de l'ordre de 14%. Il a baissé de 8% en 2007, pour se situer
à 40% en 2009 pour en suite se stabiliser en 2010, du fait de la crise
financière économique mondiale qui a sévi en 2008, ayant
ainsi un effet négatif sur la vie de la population.
II.1.3 L'emploi
La situation économique, malgré les
potentialités ne stimule l'emploi. En effet, le marché de
l'emploi au sud Kivu accuse un taux d'activité de 52,4% qui est
nettement en dessous de la moyenne nationale (60,2%). Le travail des enfants
reste une réalité dans la province avec un taux d'activité
pour la tranche d'âge de 10 à 14 ans de 7,9%. Le chômage
reste plus important dans la province du sud Kivu avec une augmentation moyenne
annuelle de 9,9% qu'au niveau national 3,7%.
Une analyse du revenu des actifs occupés
révèle que environ 34% de la population gagnent moins du SMIG (1
USD par jour) donc extrêmement pauvres et près de 60% travaillent
involontairement moins de 35h par semaine. Le phénomène de sous
emploi est rependu dans la province et touche 80,2% de la population active
occupée.
II.1.4 Profil actuel de la pauvreté
L'analyse de la pauvreté faite est basée sur les
données du document intitulé « province du sud Kivu,
pauvreté et conditions de vie des ménages »,
élaboré par l'unité de lutte contre la pauvreté du
PNUD en mars 2009.
Selon le document, la province du sud Kivu fait partie des
trois provinces les plus pauvres de la RDC. Elle a une incidence de la
pauvreté de 84,7% et compte 8,3% des pauvres de la RDC. Une analyse
selon le secteur institutionnel du chef de ménage de la province
révèle que la pauvreté sévit les plus dans la
catégorie de ménage où le chef est inactif, chômeur
ou retraité (89,1%), suivi de ceux dont le chef travail dans l'informel
(86,6%). L'incidence est un peu moins élevée pour les
ménages dont le chef est employé dans l'administration publique
(70,6%) et encore moins chez ceux dont le chef est employé du secteur
privé (48,72%).
De même, au sud Kivu, la taille des ménages
pauvres est plus grande que celle de mieux nantis et le nombre de personnes
qu'ils ont à charge est souvent élevé. La composition
moyenne des ménages pauvres est de 7 personnes, tandis que celle des
ménages les plus riches n'est que d'environ 4 personnes.
Le niveau d'instruction est également un facteur
discriminant du niveau de vie au sud kivu mais la disparité selon ce
déterminant est moins forte que sur l'ensemble de la RDC. En effet, plus
le chef du ménage est instruit, plus la consommation du ménage
est élevée, et par conséquent moindre sont les chances que
le ménage soit dans une situation de pauvreté. Une
scolarité plus élevée se traduit par une
amélioration de l'alimentation, de la santé, de l'accès
aux services essentiels et de la capacité à faire face aux
épreuves qu'elles soient dues à l'économie, à la
santé ou à des causes naturelles.
Tableau n°4 profil de la pauvreté au sud Kivu
Indicateurs
|
Sud Kivu
|
RDC
|
Sexe du chef du ménage
Masculin
Féminin
|
86,7%
65,6%
|
71,6%
69,9%
|
Milieu de résidence
Urbain
Rural
|
84,6%
84,7%
|
61,5%
75,7%
|
Niveau d'instruction du chef du ménage
Sans instruction
Avec
Dont :
Primaire
Secondaire
Universitaire
|
86,5%
13,5%
84,9%
83,6%
77,5%
|
61,5%
38,5%
76,3%
71,9%
34,1%
|
Secteur institutionnel du chef de ménage
Administration publique
Entreprises publiques
Privés formels
Informel agricole
Informel non agricole
Association
Inactifs, chômeurs et retraités
|
70,6%
86,0%
48,8%
86,6%
83,6%
85,3%
89,1%
|
65,0%
59,1%
49,6%
77,1%
64,5%
60,1%
67,1%
|
Ensemble
|
84,7%
|
71,3%
|
Source : province du sud Kivu, pauvreté et
condition de vie des ménages, mars 2009
En somme, l'analyse du phénomène a fait
ressortir que la pauvreté des ménages augment du jour le jour et
proportionnellement à leur taille : les ménages de plus de 6
personnes affichent les indices de pauvreté les plus
élevés que ce soit en milieu rural ou urbain. Le niveau
d'instruction du chef du ménage influence la vulnérabilité
à la pauvreté. De même le secteur institutionnel joue un
rôle très important dans la variation de l'indice de la
pauvreté en province du sud Kivu.
La principale conséquence de la mise en oeuvre du DSCRP
a été donc été l'adoption du plan quinquennal
(DSCRP II), qui prend le quinquennat 2011 - 2015 articulé autour de
quatre piliers essentiels dont notamment :
- Le renforcement de la bonne gouvernance, de la paix et de
l'autorité de l'Etat ;
- La croissance pro pauvre ;
- Amélioration de l'accès aux services sociaux
et renforcement du capital humain
- Protéger l'environnement et lutter contre le
changement climatique
|
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