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Le DSCRP ( Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté ) et le développement durable au Sud- Kivu: obstacles et conséquences( Télécharger le fichier original )par Douk Kalume Kanigu Université officielle de Bukavu - Licence 2012 |
1) Caractéristiques de la croissanceLa croissance se caractérise principalement par trois éléments20(*) :
2) Mesure de la croissancePour mesurer la croissance économique, on retient comme indicateur le produit intérieur brut (PIB). Cela veut dire que la croissance correspond au taux de croissance du PIB. Cependant, quelques difficultés apparaissent dans la mesure de la croissance notamment :
3) Les modèles de croissance économiqueNous allons analyser dans cette section trois modèles notamment : le modèle de Keynes, le modèle de Domar et le modèle de Harrod22(*).
L'oeuvre de Keynes constitue une étape fondamentale dans l'élaboration d'une théorie explicative du fondement des économies capitalistes développées. Keynes rejette l'explication de type néo-classique cruellement démentie par les faits, selon laquelle un équilibre de plein emploi tendrait à s'établir spontanément et montre qu'il y a plutôt possibilité d'équilibre de sous emploi. Les plans de production sont dressés par les entrepreneurs, à partir de leurs coûts de productions (connus) et en fonction des prévisions qu'ils font de l'évolution de leurs marchés ; ces plans dépendent donc de ce que les entrepreneurs supposent pouvoir écouler sur le marché de façon rentable, de ce que Keynes appelle la demande effective ; ils n'ont donc guère de chances de coïncider avec les capacités productives du système. Le modèle keynésien est donc un modèle de demande ; c'est en effet celle-ci, et précisément la demande d'investissement qui joue un rôle fondamental. En effet, tout le revenu distribué par les entrepreneurs dans l'opération de production n'est pas dépensé et transformé en demande qu'il s'est commandé ou investi. La partie consommée ne pose pas de problème car pour Keynes, elle est fondamentalement déterminée par le revenu. Quant à la partie non consommée, il n'est pas forcé que les agents économiques désirent l'investir (oppositions aux néo-classiques) ; la distinction entre agents qui épargnent et ceux qui investissent est la raison fondamentale de l'équilibre de sous emploi, de l'apparition du chômage ; chaque fois que dans une économie libérale, l'incitation à investir est suffisamment forte et ne peut absorber toute l'épargne qui apparaît au niveau de plein-emploi, il y a diminution de l'activité économique et donc du chômage Keynes a ainsi montré le caractère moteur de la décision d'investissement ; l'incitation à investir constitue la cause fondamentale des déséquilibres de courte période, de la même façon, la variation de l'investissement constitue la variable explicative des fluctuations de l'activité économique. Certes, l'analyse de Keynes reste limitée à la courte période, à la problématique de l'équilibre et du déséquilibre, ignorant les phénomènes de la croissance démographique, de l'accumulation du capital et du progrès technique. Mais c'est bien une inspiration keynésienne qui a caractérisé les premières analyses des théories de la croissance économique d'abord parce qu'elles mettent en évidence le caractère moteur de l'investissement, en suite parce qu'elles sont très pessimistes quant aux possibilités de croissance équilibrée de plein-emploi.
Dès 1947, Domar montrait le caractère limité de l'analyse de Keynes qui ne considérait l'investissement que comme un créateur de revenu par l'intermédiaire de l'effet multiplicateur. Or, tout investissement net entraîne, par définition même une augmentation de la capacité de production. Aussi, si l'on veut définir les conditions d'équilibre, on ne peut admettre que les capacités de production soient invariables ; il faut analyser l'investissement à la fois comme générateur de demande et comme créateur de capacité de production. Du même coup, on est amené à une conception dynamique de l'équilibre, le niveau de demande et la capacité de production devant croître simultanément. Le modèle s'écrit très simplement à partir de la prise en compte de deux effets de l'investissement :
Il est dès lors évident que pour qu'il y ait croissance économique équilibrée, il faut que la masse de revenu créée par l'accroissement d'investissement permette d'écouler la masse des biens supplémentaires produits par l'accroissement de capacités. Ce qui signifie qu'il faut que l'investissement croisse au taux òá, conclusion importante mais limitée, le modèle donnant une condition d'équilibre mais pas une explication de la croissance.
C'est à Harrod que revient le mérite d'avoir tenté une explication de la croissance économique à partir d'un modèle qui sera d'ailleurs assez semblable au modèle de Domar, mais beaucoup plus complet et retrouvant dans la perspective de longue période un certain nombre de problèmes posés par Keynes dans l'optique de courte période. Le modèle met explicitement l'accent sur l'égalisation des décisions de l'épargne et d'investissement comme condition d'équilibre d'un modèle de croissance. En outre, sur base du principe d'accélération, il incorpore une théorie de la fonction d'investissent. L'égalité épargne et investissement doit, chez Harrod, être traitée dans une optique de croissance parce que l'épargne est fonction du niveau de revenu, alors l'investissement est, au moins, en partie fonction de la croissance du revenu. Le système sera en situation d'équilibre dynamique stable si le revenu croit régulièrement au taux gw=s/v. ce taux de croissance est dit nécessaire car il est le seul à permettre une expansion équilibrée de la demande globale et de la capacité productive et donc à satisfaire les espérances normales de profit des entrepreneurs ; mais, de même que Keynes avait que l'équilibre de courte période pouvait être un équilibre de sous emploi, de même la croissance au taux nécessaire peut parfaitement être une croissance en situation de chômage. Pour faire apparaître cela, Harrod introduit à coté du taux nécessaire, le taux naturel de croissance, que l'on peut définir comme le taux de croissance du produit, permis à la fois par le taux de croissance de la population et le progrès technique ; c'est donc le taux maximal que l'économie ne peut dépasser en longue période. Bien entendu, il n'y a aucune raison pour que le taux de croissance nécessaire (du point de vue des entrepreneurs) soit égal au taux de croissance naturel qui permet le plein-emploi des hommes : l'égalité entre s/v et ? ne pourrait être que pure coïncidence. I.2.1.2 le développement* 20 A. VANDI et all, dictionnaires du savoir moderne : les sciences économiques, Ed. CAL, Paris, 1973, p167. * 21 V. RUGUSHA, cours de politique économique, L2 Economie, UOB, 2012, inédit. * 22 A. VANDI et all, op. cit p166. |
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