IV. Implications de
politique économique
Selon les résultats de nos estimations, les principaux
fondamentaux du taux de change réel effectif à long terme du
franc CFA dans l'UEMOA sont l'investissement, la balance commerciale, les
dépenses gouvernementales et l'ouverture commerciale.
De ces résultats, il découle que les
dépenses gouvernementales financent surtout les importations. Il
convient alors de trouver une solution à cette extraversion de nos
économies, laquelle solution serait la promotion de la politique
d'import substitution. Il s'agit concrètement de renforcer le tissu
industriel des économies de l'union pour essayer d'assurer une part
importante de la demande intérieure. Cette augmentation de l'offre
intérieure va permettre de réduire l'ampleur du chronique
déficit de la balance commerciale des pays de l'UEMOA.
Il convient de mettre en place une politique pouvant permettre
à nos économies de bénéficier de la
libéralisation commerciale. Ceci passe par la promotion des exportations
des produits à forte valeur ajoutée afin d'améliorer la
position externe des économies et apporter une solution aux
problèmes d'instabilité des cours des matières
premières dont sont tributaires les pays en développement
exportateurs de biens primaires. Comme instrument, il faut une politique
fiscale incitative des gouvernements des pays de l'UEMOA pour permettre aux
investisseurs de s'implanter et produire. Ceci va améliorer la
capacité productive nationale et conduire à une diversification
des exportations.
S'il est admis que le taux de change réel effectif du
franc CFA dans l'UEMOA est surévalué à hauteur de 8,32% en
2009 selon nos estimations, il revient de mettre en oeuvre une politique pour
assurer l'équilibre interne et externe du taux de change réel.
L'approche méthodologique dans ce travail étant
macroéconomique, il s'en suit que les distorsions du taux de change sont
de ce fait d'ordre macroéconomique. Ainsi, pour corriger ces
distorsions, il faut une meilleure coordination des politiques
macroéconomiques au sein de la zone UEMOA. De ce fait, il est
nécessaire de revoir la politique monétaire de la BCEAO et la
politique budgétaire des Etats membres à travers les
différents critères de convergence de l'UEMOA qui ne sont pas de
nature à aider les pays à faire face aux énormes
défis économiques.
Par ailleurs, il convient de révéler la question
de la politique de change dans l'UEMOA. En effet, compte tenu du
caractère extraverti de nos économies, et la tendance à
l'appréciation du franc CFA observée depuis les années
2000, il est non moins important de réfléchir sur
l'adéquation du régime de change fixe à la nature et au
cadre macroéconomique des économies de la zone franc. Mieux
encore, la monnaie d'arrimage qui est l'euro est sujet à
d'énormes difficultés, ce qui est de nature à faire
apprécier par ricochet le franc CFA. Une solution serait que la banque
centrale s'approprie la gestion totale des réserves de change dans un
premier temps, et ensuite voir s'il faudra un régime de change fixe ou
flexible pour les pays de l'UEMOA.
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