I- PROBLEMATIQUE ET OBJECTIF
DE L'ETUDE
1.1- PROBLEMATIQUE
Les ressources naturelles du continent africain diminuent
constamment du fait de leur surexploitation par l'Homme. Dans de nombreuses
situations, les actions anthropiques sont telles qu'elles entraînent la
destruction des populations animales et de leurs habitats.
La création d'aires protégées notamment
les parcs nationaux constitue un moyen de limiter la dégradation des
ressources phytogénétiques et animales pour une conservation de
la biodiversité.
C'est ainsi que les parcs nationaux ont toujours
été considérés comme des sanctuaires, des
réserves intégrales, des terrains de recherches scientifiques.
Les écosystèmes étaient laissés à leur
évolution naturelle, ce qui signifiait alors une protection
quasi- totale mais surtout la non-intervention de l'homme.
L'échec d'une telle approche est dû à
plusieurs causes, toutes d'origines anthropiques. C'était d'abord une
erreur d'exclure l'homme de ces écosystèmes ceux-ci ont subi
son influence pendant des milliers d'années, et ont été
fortement perturbés. De plus, la protection intégrale
coûtait très chère pour les pays en voie de
développement alors que les parcs nationaux n'apportaient que de
très faibles revenus. La protection a donc été
insuffisante par rapport aux agressions qui augmentaient avec l'accroissement
de la population et l'utilisation d'armes plus destructrices (Vincke,1996).
Enfin, les populations locales se voyaient souvent
dépossédées de leurs terres et droits ancestraux sans
contrepartie et subissaient parfois les inconvénients de la cohabitation
avec la faune sauvage.
Crée en 1976, le PNLB n'a pas dérogé
à ces pratiques. En effet, lors de sa création les populations
riveraines étaient privées de leurs champs de cultures. Mieux
encore l'exploitation des ressources du parc avec lequel elles avaient pendant
longtemps cohabité leur était interdite (Règlement
intérieur, PNLB).
Cette politique de répression menée jusque
là par l'Etat n'a donc pas su inverser la tendance de
dégradation continue des ressources du parc. C'est ce qui a conduit le
service des Parcs Nationaux à opter pour l'implication des populations
riveraines à la gestion et à la conservation du Parc. Ce
processus a timidement commencé au début des années 80 de
différentes manières basées sur la conciliation des
besoins de développement local et des objectifs de conservation de la
biodiversité. Il s'est souvent agi de sensibiliser les populations
à la nécessité de conservation des ressources du parc mais
surtout de leur proposer des alternatives à même de réduire
les pressions exercées sur ces ressorts.
Le développement de l'écotourisme constitue une
opportunité d'implication des populations à la gestion des aires
protégées et de leur périphérie en vue de
contribuer au développement local, il résulte de la convergence
de deux tendances :
La première provient de l'évolution d'une
préservation pure et dure vers une conservation intégrant la
valorisation des ressources, et le développement économique. Les
aires protégées doivent être rentables comme le souligne
l'expression kenyane « wildlife pays so wildlife
stays » mais en plus leur conservation doit intégrer les
populations rurales dépendantes des ressources naturelles.
La seconde tendance est un énorme changement dans la
manière dont les gens prennent leurs vacances. Il y a une demande
croissante d'un tourisme d'aventure, de nature, mais où l'on participe,
on apprend au sujet des écosystèmes, des espèces en
danger, des méthodes de conservation.
L'écotourisme est aussi issu de la réaction au
tourisme de masse qui réduit fortement l'aventure et la participation
recherchées par les touristes et qui augmente aussi la
dégradation du patrimoine naturel. Le tourisme de masse entraîne
donc fréquemment l'insatisfaction des gestionnaires et des touristes.
Le premier avantage de l'écotourisme par rapport au
tourisme de masse, c'est qu'il génère des revenus locaux et
nationaux. Par ailleurs, il est souvent une source d'emploi pour les
communautés locales, et cela à l'image des guides et du personnel
des campements.
Un autre avantage de l'écotourisme par rapport au
tourisme de masse, c'est qu'il concerne un petit nombre de personnes
intéressées par la nature et sa conservation. La
détérioration du milieu est donc très réduite et la
compréhension des phénomènes écologiques engendre
une prise de conscience du besoin de conservation.
Certains touristes, une fois rentrés vont même
jusqu'à solliciter et obtenir des fonds pour la protection. Même
s'il n'a pas autant de défauts que le tourisme de masse,
l'écotourisme n'en reste pas moins une forme de tourisme, c'est à
dire une source de revenus parfois très instables en fonction de
nombreux facteurs externes naturels ou politiques. Il faut aussi être
vigilant quant à la destination des revenus financiers qui peuvent
échapper à l'économie locale s'il n'y a pas de politiques,
de normes légales mises en place pour l'éviter.
L'écotourisme est basé sur l'attraction des
touristes par les richesses naturelles et cela n'est possible que si celles-ci
sont bien conservées. Cela signifie souvent un nombre limité de
visiteurs, une capacité fixée et un accès
contrôlé.
Un équilibre entre la satisfaction des visiteurs et les
besoins de conservation constitue la condition sine qua non d'un
écotourisme réussi. Un aménagement rationnel de cet
écotourisme est donc essentiel.
L'écotourisme est une forme de tourisme durable la
plus demandée au niveau des marchés émetteurs et, pour
laquelle, le Sénégal dispose de beaucoup de
potentialités.
Il repose sur deux principes fondamentaux :
a) la préservation de la
qualité du paysage, de la diversité biologique et du patrimoine
culturel ;
b) le respect des genres de vie locaux et la
sauvegarde des intérêts économiques des populations des
sites visités ;
Dans un programme d'écotourisme, les populations
locales sont à la fois actrices et bénéficiaires.
Dès lors le PNLB peut constituer une opportunité
pour la valorisation du Gandiol.
Ces atouts fondés sur la production culturelle
authentique et la qualité du paysage seraient pourvoyeurs de recettes et
d'emplois au profit des économies locales.
Malheureusement, malgré les efforts entrepris par le
service dans ce sens les potentialités de ce parc demeurent encore sous
exploitées.
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