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Contribution à  la connaissance des potentialités écotouristiques du Parc National de la Langue de Barbarie pour un développement local du Gandiol au Sénégal

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par Mamadou Lamine COLY
Ecole nationale des cadresruraux du Sénégal  - Ingénieur des travaux des eaux et forêts du Sénégal 2004
  

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I- PROBLEMATIQUE ET OBJECTIF DE L'ETUDE

1.1- PROBLEMATIQUE

Les ressources naturelles du continent africain diminuent constamment du fait de leur surexploitation par l'Homme. Dans de nombreuses situations, les actions anthropiques sont telles qu'elles entraînent la destruction des populations animales et de leurs habitats.

La création d'aires protégées notamment les parcs nationaux constitue un moyen de limiter la dégradation des ressources phytogénétiques et animales pour une conservation de la biodiversité.

C'est ainsi que les parcs nationaux ont toujours été considérés comme des sanctuaires, des réserves intégrales, des terrains de recherches scientifiques. Les écosystèmes étaient laissés à leur évolution   naturelle, ce qui signifiait alors une protection quasi- totale mais surtout la non-intervention de l'homme.

L'échec d'une telle approche est dû à plusieurs causes, toutes d'origines anthropiques. C'était d'abord une erreur d'exclure l'homme de ces écosystèmes ceux-ci ont subi son influence pendant des milliers d'années, et ont été fortement perturbés. De plus, la protection intégrale coûtait très chère pour les pays en voie de développement alors que les parcs nationaux n'apportaient que de très faibles revenus. La protection a donc été insuffisante par rapport aux agressions qui augmentaient avec l'accroissement de la population et l'utilisation d'armes plus destructrices (Vincke,1996).

Enfin, les populations locales se voyaient souvent dépossédées de leurs terres et droits ancestraux sans contrepartie et subissaient parfois les inconvénients de la cohabitation avec la faune sauvage.

Crée en 1976, le PNLB n'a pas dérogé à ces pratiques. En effet, lors de sa création les populations riveraines étaient privées de leurs champs de cultures. Mieux encore l'exploitation des ressources du parc avec lequel elles avaient pendant longtemps cohabité leur était interdite (Règlement intérieur, PNLB).

Cette politique de répression menée jusque là par l'Etat n'a donc pas su inverser la tendance de dégradation continue des ressources du parc. C'est ce qui a conduit le service des Parcs Nationaux à opter pour l'implication des populations riveraines à la gestion et à la conservation du Parc. Ce processus a timidement commencé au début des années 80 de différentes manières basées sur la conciliation des besoins de développement local et des objectifs de conservation de la biodiversité. Il s'est souvent agi de sensibiliser les populations à la nécessité de conservation des ressources du parc mais surtout de leur proposer des alternatives à même de réduire les pressions exercées sur ces ressorts.

Le développement de l'écotourisme constitue une opportunité d'implication des populations à la gestion des aires protégées et de leur périphérie en vue de contribuer au développement local, il résulte de la convergence de deux tendances :

La première provient de l'évolution d'une préservation pure et dure vers une conservation intégrant la valorisation des ressources, et le développement économique. Les aires protégées doivent être rentables comme le souligne l'expression kenyane « wildlife pays so wildlife stays » mais en plus leur conservation doit intégrer les populations rurales dépendantes des ressources naturelles.

La seconde tendance est un énorme changement dans la manière dont les gens prennent leurs vacances. Il y a une demande croissante d'un tourisme d'aventure, de nature, mais où l'on participe, on apprend au sujet des écosystèmes, des espèces en danger, des méthodes de conservation.

L'écotourisme est aussi issu de la réaction au tourisme de masse qui réduit fortement l'aventure et la participation recherchées par les touristes et qui augmente aussi la dégradation du patrimoine naturel. Le tourisme de masse entraîne donc fréquemment l'insatisfaction des gestionnaires et des touristes.

Le premier avantage de l'écotourisme par rapport au tourisme de masse, c'est qu'il génère des revenus locaux et nationaux. Par ailleurs, il est souvent une source d'emploi pour les communautés locales, et cela à l'image des guides et du personnel des campements.

Un autre avantage de l'écotourisme par rapport au tourisme de masse, c'est qu'il concerne un petit nombre de personnes intéressées par la nature et sa conservation. La détérioration du milieu est donc très réduite et la compréhension des phénomènes écologiques engendre une prise de conscience du besoin de conservation.

Certains touristes, une fois rentrés vont même jusqu'à solliciter et obtenir des fonds pour la protection. Même s'il n'a pas autant de défauts que le tourisme de masse, l'écotourisme n'en reste pas moins une forme de tourisme, c'est à dire une source de revenus parfois très instables en fonction de nombreux facteurs externes naturels ou politiques. Il faut aussi être vigilant quant à la destination des revenus financiers qui peuvent échapper à l'économie locale s'il n'y a pas de politiques, de normes légales mises en place pour l'éviter.

L'écotourisme est basé sur l'attraction des touristes par les richesses naturelles et cela n'est possible que si celles-ci sont bien conservées. Cela signifie souvent un nombre limité de visiteurs, une capacité fixée et un accès contrôlé.

Un équilibre entre la satisfaction des visiteurs et les besoins de conservation constitue la condition sine qua non d'un écotourisme réussi. Un aménagement rationnel de cet écotourisme est donc essentiel.

L'écotourisme est une forme de tourisme durable la plus demandée au niveau des marchés émetteurs et, pour laquelle, le Sénégal dispose de beaucoup de potentialités.

Il repose sur deux principes fondamentaux :

a) la préservation de la qualité du paysage, de la diversité biologique et du patrimoine culturel ;

b) le respect des genres de vie locaux et la sauvegarde des intérêts économiques des populations des sites visités ;

Dans un programme d'écotourisme, les populations locales sont à la fois actrices et bénéficiaires.

Dès lors le PNLB peut constituer une opportunité pour la valorisation du Gandiol.

Ces atouts fondés sur la production culturelle authentique et la qualité du paysage seraient pourvoyeurs de recettes et d'emplois au profit des économies locales.

Malheureusement, malgré les efforts entrepris par le service dans ce sens les potentialités de ce parc demeurent encore sous exploitées.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote