4. 2. DISCUSSION
4. 2. 1. Identification
Les tableaux n°7 et n°8 relatifs à la
répartition des enfants et de leurs mères suivant les
caractéristiques socio-démographiques montrent que les enfants de
sexe masculin sont majoritaires (52,5%) par rapport à ceux du sexe
féminin (47,5%). L'âge moyen des enfants enquêtés est
de 42 mois. La moyenne qui est un paramètre
influencé par les données extrêmes, pour le cas de ces
tranches d'âge des enfants enquêtés, elle est plus
influencée par la tranche d'âge de 24 à 47 mois
représentant 47,9% des enfants. En outre, ces mêmes
résultats prouvent que les mères sont plus de niveau secondaire
(76,5%) et sont ménagères (76,7%). L'âge moyen est de 30
ans, il semble être plus influencé par la tranche d'âge de
20 à 30 ans représentant 53,5% des mères. Il se pourrait
que la scolarité et l'âge jeune des mères constituent des
facteurs, favorisant l'acquisition rapide des changements de comportement en
rapport avec l'influence du milieu et des mass médias.
4. 2. 2. Fréquences de
consommation
Pour ce qui concerne les résultats sur la
détermination des fréquences de consommation, le tableau n°9
nous indique que la répartition des moyennes de fréquence de
consommation des aliments riches en Vitamine A est inégale dans les
quartiers enquêtés, il l'est de même entre la source animale
et la source pondérée par quartier. L'application du test
statistique d'ANOVA (analyse de la variance) pour la comparaison des plusieurs
moyennes au seuil de 5 %(P< 0,05), nous permet de conclure qu'il y a une
différence statistique significative entre les moyennes de chaque
source. Cette différence serait plus fonction du pouvoir d'achat de la
population. L'interprétation des résultats selon la
méthode HKI montre que 27% des quartiers enquêtés ont une
fréquence moyenne de consommation de source pondérée
inférieure à 6 jours ; alors que la méthode
utilisée requiert 70% des quartiers pour diagnostiquer la CVA. Ceci nous
amène à conclure que la CVA ne constitue pas un problème
de santé publique dans la commune de Selembao.
Les tableaux n°10 et n°11 sur la répartition
des aliments riches en vitamine A et des aliments en faible teneur en vitamine
A selon leur fréquence de consommation hebdomadaire montrent
respectivement que pour les aliments riche en vitamine A, l'huile de palme, les
légumes à feuilles vert foncé, la margarine et le poisson
constituent les aliments riches en Vitamine A les plus consommés, alors
que pour les aliments en faible teneur en vitamine A le fufu, le haricot, le
riz, l'arachide, les feuilles de patate et le lait constituent les aliments les
plus consommés. Ceci nous donne la photographie du régime
alimentaire des habitants de la commune de Selembao, qui dans l'ensemble
apparaît satisfaisant et complet, étant donné la
représentativité de trois groupes d'aliments selon la
classification nutritionnelle de différents aliments. Ce mode
d'alimentation confirme nos résultats et nous permet d'encourager les
enquêtés à persévérer dans ces habitudes
alimentaires tout en y apportant les autres aliments riches en vitamine A qui
ne sont pas encore couramment consommés.
A propos de la consommation alimentaire, le professeur KEITH
WEST fait remarquer que la C.V.A. résulte d'un régime dont la
teneur en aliments comportant de la Vitamine A ou ses précurseurs comme
le foie d'animaux ou des poissons, les oeufs, le lait, le beurre, le fromage et
ceux contenant des caroténoïdes, carotte, patate douce,
légumes verts, mangue et papaye - est souvent insuffisante (22).
Les tableaux n°12, n°13 relatifs à
l'influence des caractéristiques des enfants sur la consommation des
aliments riches en Vitamine A, nous montrent que le sexe n'a pas d'influence
sur la consommation, alors que les tranches d'âge des enfants influencent
la consommation des aliments tels que les légumes à feuilles
vert foncé, l'oeuf, le poisson et le foie de boeuf. La justification
qu'on accorderait à ce fait est que ses aliments sont riches en vitamine
A et se trouvent parmi les plus conseillés lors de séance
d'éducation nutritionnelle à la CPS comme aliments de protection
contre les infections.
Les tableaux n°16 à 18 relatifs à
l'influence des caractéristiques socio-démographiques des
mères sur la consommation des aliments riches en Vitamine A, nous
révèlent que le niveau d'instruction influence la consommation
des aliments tels que : la papaye, l'épinard, le beurre et l'oeuf ;
alors que la profession influence la consommation de l'aliment de sevrage. Ceci
peut se comprendre par le fait qu'avec l'augmentation des connaissances et de
revenu salarial, l'homme apprend à diversifier son alimentation et
à prendre le dessert.
A propos de choix d'aliments, FRANCE BELLISLE fait remarquer
que l'apprentissage alimentaire devient de plus en plus complexe au cours de la
vie. C'est ainsi que l'on apprend non seulement quoi manger, en quelle
quantité, mais encore quand il est approprié de manger tel ou tel
aliment. Dans ce même ordre d'idées, ROZIN affirme que le facteur
le plus important des choix alimentaires d'une personne est la culture dans
laquelle elle vit (23).
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