Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à Kinshasa( Télécharger le fichier original )par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002 |
MAISONS ENSABLÉES DONT UNE EST ABANDONNEE SITUEES DANS LE LIT MAJEUR DE LA RIVIERE MATETE3.6.- ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILILes tableaux 67, 68, 69 et 70 donnent la situation de quelques maladies d'origine hydrique dans des zones de santé situées dans le bassin versant de la rivière N'Djili. Tableau 71: Situation de quelques maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Kisenso au cours de l'année 2001
Source : Zone de Santé de Kisenso (2001) Tableau 72 : Situation des maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Matete au cours de l'année 2001
Source : Zone de Santé de Matete (2001) Tableau 73: Situation des maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Kingabwa au cours de l'année 2001
Source : Zone de Santé de Kingabwa (2001) Tableau 74: Situation de quelques maladies d'origine hydrique dans les communes situées partiellement ou totalement dans le bassin versant de la rivière N'Djili
En dehors de la pandémie de SIDA et des maladies émergentes qui apparaissent périodiquement notamment la maladie de Marburg et la fièvre hémorragique d'Ebola, de nombreuses maladies sévissent aujourd'hui à l'état pratiquement endémiques dans différentes parties du Pays . Pour l'UNICEF ( 1991 ), 74 % des cas des maladies observées en Afrique, relèvent d'une cause directement ou indirectement liée à l'eau et à l'absence de systèmes d'assainissement et d'évacuation des déchets.6(*) Tel est le cas à Kinshasa et dans les communes se trouvant dans l'aire du bassin versant de la rivière N'Djili. Parmi les maladies déclarées à Kinshasa en 1997, on peut citer le choléra ( 404 cas ), la Poliomyélite ( 508 cas ), la Typhoïde ( 16 584 cas ), la Dysenterie ( 28 348 cas ), la Méningite ( 956 cas ), la Pneumonie ( 33 848 cas ) Ces données proviennent de l'Inspection Provinciale de la Santé de Kinshasa (Rapport annuel, 1997). Il faut noter que les chiffres présentés ci-dessus concernent les cas reçus et soignés dans les grandes formations médicales qui tiennent encore des statistiques médicales. De nombreux patients se font soigner dans de petits dispensaires de quartiers qui ne tiennent pas des statistiques; d'autres encore procèdent à l'automédication avec tous les risques que cela comporte. Dans tous les cas, la malaria est la première cause de morbidité dans le bassin versant de la rivière N'Djili (86,26 %) suivi par les diarrhées de diverses origines (6,95 %), la fièvre typhoïde (6,77 %) et le choléra (0,052 %). Malheureusement les statistiques sont très mal tenues : il est difficile d'obtenir des données concernant les années précédentes. En outre, la zone de santé de Matete est la plus touchée (27,33 %) par rapport aux maladies présentées dans le tableau 66 suivie par Kisenso (14,68 %). Le Choléra sévit pratiquement à l'état endémique; de nombreuses autres maladies d'origine hydrique comme la Bilharziose, l'ascaridiose, le trachome, la malaria, l'amibiase, la filariose, l'onchocercose ou cécité des rivières... sont présentes sur le terrain et font rage dans le groupe des personnes vulnérables. Cependant, la malaria demeure la cause la plus importante de morbidité et de mortalité qui occasionne près de 150 000 décès par an en République Démocratique du Congo. Quant aux maladies diarrhéiques et aux parasitoses, elles sont responsables de près de 30 à 45 % de la mortalité infantile. L'onchocercose ou cécité des rivières se rencontre principalement dans les sites suivants: le long de la rivière Uélé dans la province orientale; le long de la rivière Sankuru et ses affluents dans les deux Kasaï; dans la province de l'Equateur et au site d'Inga dans la province du Bas-Congo. L'explosion des maladies d'origine hydrique est due à l'effondrement des services d'hygiène publique , à la déficience généralisée de l'hygiène individuelle et collective et à l'état d'abandon quasi total du secteur de l'Environnement par l'Etat . Ceci explique également la résurgence avec une rare violence de certaines maladies infectieuses comme la tuberculose, la maladie du sommeil et la lèpre. En 1996, on avait enregistré 1249 nouveaux cas de lèpre au Katanga soit un quart du nombre total des cas des lèpres en République Démocratique du Congo. Moba, Kalemie, Kansimba, Nyunzu et Kabalo sont les territoires les plus touchés7(*). * 6 ANONYME, La maîtrise de l'eau en Afrique, Africa, , Paris, n° 168, janvier 1985, pp 81 - 86 * 7 MUSEME Clarisse, Le haut Katanga est sous forte menace de lèpre, Le SOFT, n° 712 du mardi 20 janvier 1998. |
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