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TYPES D'INONDATION
1. Inondations dues aux crues du fleuve Congo
Ces inondations affectent les quartiers se situant sur la
plaine d'inondation du fleuve Congo et la basse terrasse de la ville de
Kinshasa : Quartiers Ndanu, Goodyear, Ndolo, Malemba, Maziba, Barumbu,
Gombe, Lingwala...Les hauteurs suivantes ont été
observées :
1908 : 5,25 m
1961 : 6,26 m ( durée 63 jours en 1961 - 1962)
1998 : 4,97 m
1999 : 5,40 m ( vitesse du courant en 1999 - 2000 :
6 m / sec)
2. Les crues du Fleuve Congo refoulent les eaux fluviales vers
l'amont de la rivière N'Djili entraînant l'inondation des parties
basses de Kingabwa (Limete) et de Masina Petrocongo. Ce type d'inondation est
très courant et provoque des conséquences les plus graves. Il
fera l'objet d'une étude des cas basée sur les inondations de
Novembre et Décembre 1999 à Janvier 2000.
3. Inondations dues aux remous provoqués par la
montée des eaux du fleuve Congo dans les rivières locales. Il se
produit à partir de 3,80 m à l'échelle
limnimétrique: sites touchés sont notamment Bitshaku - tshaku,
Funa, Yolo, Lubudi, Makelele, Mampeza, Basoko et N'Djili;
4. Inondations provoquées par les crues éclaires
des rivières locales, la surcharge du réseau d'égouts
existants et ouvrages de franchissement : cette situation atteint tout
Kinshasa avec une fréquence annuelle;
5. Inondation dues à l'affleurement de la nappe
phréatique : Ngaba, Makala, Bumbu, Selembao, Mombele, Socopao,
Debonhomme, Ndanu,et Lemba sont notamment des sites touchés par ce type
d'inondation avec une fréquence annuelle ;
6. Inondations provoquées par les retenues
collinaires : les sites touchés sont représentés
principalement par la Vallée de Bandalungwa, Kintambo, Binza...
2.-
CAUSES DES INONDATIONS
1. Circulation atmosphérique : par exemple
phénomène El nîno ( inondations de
décembre 1961 à janvier 1962, décembre
1999 à janvier 2000);
2. Une pluviométrie importante: les pluies sont
particulièrement dangereuses lorsqu'elles surviennent pendant la nuit au
moment où les gens sont en profond sommeil. Ce facteur intervient
essentiellement par le grand nombre des jours de pluies et par leur
intensité ainsi que par l'apport pluviométrique de l'amont qui se
fait alternativement de l'hémisphère nord (Equateur, Province
orientale) à l'hémisphère sud (Kasaï,
Bandundu) ; à ce sujet, Bultot (1957) écrit « La
pluviosité déjà plus élevée en mars devient
excédentaire sur la presque totalité du pays en avril. Dans le
cas du mois de novembre, on observe une forte pluviosité dans
l'hémisphère sud en pleine saison pluvieuse. Ces crues
drainées par le fleuve Congo arrivent dans la région du Pool
Malebo3(*) en avril,
novembre et même décembre. Celles - ci entraînent les eaux
dans les rivières qui débouchent dans le Pool Malebo y compris au
niveau de la rivière N'Djili en provoquant des inondations ;
3. L'urbanisation : L'urbanisation, c'est le processus
de développement des villes et de concentration des populations dans les
villes (Mérennes, 1981). L'urbanisation se caractérise notamment
par la croissance démographique sur un petit espace entraînant la
destruction du couvert végétal, l'imperméabilisation du
sol et par conséquent l'augmentation du ruissellement ;
4. Le dysfonctionnement, l'insuffisance ou l'absence des
réseaux de drainage ;
5. L'occupation incontrôlée et parfois illicite
des plaines d'inondation des rivières urbaines comme cela se
remarque dans la vallée de la rivière N'Djili;
6. L'occupation anarchique des zones collinaires qui
entraîne les conséquences suivantes :
a. L'augmentation des sédiments dans le
rivières par suite des érosions importantes en amont : la
présence d'une grande quantité de sédiments a pour effet
d'augmenter le niveau des lits des rivières et leur
étalement et de diminuer la compétence des cours d'eau c'est
- à - dire la taille maximum des particules que peut transporter un
cours d'eau ou courant par roulement sur le fond;
b. Le déboisement des pentes très fortes
entraînant la diminution de l'absorption d'eau par le
sol, l'augmentation du ruissellement et les érosions;
7. L'abondance des déchets solides
produits à Kinshasa ( environ 5000 m3 par jour) qui ne sont
pas enlevés et dont la majeure partie aboutie dans les cours
d'eau .
8. Le sous - dimensionnement des retenues collinaires et
l'ensablement des collecteurs d'eau et des parties basses. Les drains naturels
ne sont plus suffisants pour l'évacuation des eaux usées et
pluviales en particulier des charges énormes d'eau provenant des pluies
torrentielles.
9. La destruction du couvert végétal est une
des causes importantes des inondations et de dégradation du site. En
effet, la végétation retient une quantité importante d'eau
de pluies soit par interception soit par percolation. En outre, la
présence de la végétation joue un rôle
régulateur important au point de vue hydrologique : la masse d'eau
stockée dans le sol au niveau des nappes phréatiques grâce
à la l'infiltration est restituée progressivement aux
rivières par les sources ce qui est un facteur important pour la
régularisation du régime des cours d'eau et permet
d'éviter à la fois l'assèchement complet pendant la saison
sèche et des crues brutales en saison des pluies. Dans le cas contraire
c'est - à - dire en absence de couvert végétal, toute
l'eau de ruissellement est entraînée vers les cours d'eau qui se
remplissent de manière brutale entraînant des crues très
graves et des inondations catastrophiques.
* 3 Le Pool Malebo est
pratiquement un lac fluvial long de 30 Km, large de 25 Km présentant une
profondeur de 5 - 14 m au niveau de l'embouchure de la rivière
N'Djili.
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