1.11.1.1.3.- IMPACT DE
L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIERE
N'DJILI
Le développement des activités agricoles
urbaines et plus spécialement dans le bassin de la rivière
N'Djili est très importante sur le plan socio - économique.
Toutefois, sur le plan environnemental, il convient de relever un certain
nombre des problèmes :
Perte de fertilité des sols : les cultures sont
répétées d'années en années sur
1.11.1.1.3.- IMPACT DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT
DANS LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIERE N'DJILI
Le développement des activités agricoles
urbaines et plus spécialement dans le bassin de la rivière
N'Djili est très importante sur le plan socio - économique.
Toutefois, sur le plan environnemental, il convient de relever un certain
nombre des problèmes :
- Perte de fertilité des sols : les cultures sont
répétées d'années en années sur les
mêmes espaces sans discontinuer. Les sols sont devenus pauvres. Dans la
plupart des cas, les plantes sont chétives et à certains
endroits, les feuilles sont jaunes, signes indubitables d'une malnutrition
végétale. Il se pose donc le problème de la protection des
sols et de leur fertilisation. Face aux multiples difficultés
d'approvisionnement en engrais chimiques, les maraîchers se sont
orientés vers l'utilisation des engrais naturels : fientes de
poules, lisiers de Porcs, déchets organiques divers, compost...
Cependant un danger subsiste, celui de l'utilisation des déchets
d'origine inconnue pouvant contenir des déchets infectieux provenant de
certains centres médicaux. En effet, pendant nos recherches, nous avons
trouvé des seringues dans un tas d'immondices utilisé par des
maraîchers.
- L'eau utilisée pour l'arrosage et le lavage des
légumes provient carrément des cours d'eau ou des collecteurs des
eaux usées ou pluviales voisins comme au niveau de la
pépinière située à Bandalungwa (Photos 3 et 4).
Cela va sans dire que cette pratique est préjudiciable à la
santé des consommateurs. En rapport avec cette pratique, Wilches - Chaux
et al. (1995) signalent la situation dramatique de la ville de Lima au
Pérou où de nombreux pauvres utilisent les eaux usées non
traitées pour faire pousser des légumes destinées à
la consommation humaine. Selon ces auteurs, cette pratique a provoqué
à plusieurs reprises le déclenchement des épidémies
de fièvre typhoïde et d'hépatites. Le Pérou a, en
outre, l'un des taux les plus élevés des maladies
diarrhéiques au monde.
- L'agriculteur se livre à des pratiques nocives
à l'environnement : culture forcée des terres sans
méthodes appropriées d'amendement et d'enrichissement des sols
ainsi que partage continu par morcellement des parcelles déjà
petites entre les membres d'une famille qui ne cesse de s'accroître.
1.11.1.2.- ELEVAGE
L'élevage concerne surtout la volaille (Pigeons,
Poules, Canards, oies, Pintades, Cailles...) et du petit bétail (Lapin,
Porcs, Cobaye...). Les Moutons et Chèvres proviennent de
l'intérieur du Pays et en particulier des provinces voisines de Bandundu
et Bas - Congo. Kinshasa est simplement un centre de consommation pour les
Petits Ruminants. Le tableau 18 montre les fermes qui ont été
recensées :
Tableau 19 : Fermes
recensées dans la partie urbaine de la vallée de la
rivière N'Djili
Dénomination de la ferme
|
Espèces animales
|
Effectifs
|
Milandu
|
Porcin
|
1
|
Ngundululu
|
Porcin
|
6
|
Ngoma
|
Porcin :
Adultes
Gorets
|
16
18
|
Bakimina
|
Porcins
|
17
|
Mabanzila
|
Porcins
|
80
|
Bazongisa
|
Porcin
|
1
|
Ngualu
|
Porcin
|
14
|
Mukuba
|
Porcin
|
9
|
Nzeza Landu
|
|
|
Boly
|
Porcin
Poules pondeuses
Cailles
|
50
132
60
|
Tuendi
|
Porcins
|
45
|
DAP
|
Poules pondeuses
Porcin
|
420
3
|
Mbuku - Mbumba
|
Porcin
Ovin
Colombiformes (Pigeons)
|
1000
20
1000
|
Certaines fermes associent l'élevage et l'agriculture.
C'est le cas de la ferme Mbuku-Mbumba qui produit également des
Mangoustans plantés sur 250 hectares divisé en 10 blocs de 1000
plantes chacun. Selon le propriétaire, la ferme Mbuku - Mbumba est le
premier producteur de mangoustans en République Démocratique du
Congo, deuxième en Afrique et cinquième producteur mondial. Il ne
s'agit pas d'un élevage rationnel intégré à
l'agriculture. C'est simplement une juxtaposition de deux activités.
Les eaux usées, les divers effluents et les
excrétas provenant des élevages sont déversés soit
directement soit indirectement dans la rivière N'Djili. Dans la ferme
Mbuku - Mbumba par exemple, une grande partie d'excrétas est
déversée directement dans la rivière tandis que l'autre
est utilisée pour la fertilisation du sol dans la plantation des
mangoustans.
De nombreuses fermes sont en veilleuse ; d'autres ont
réduit sensiblement leurs activités en raison de la crise
économique qui secoue notre pays et surtout de la difficulté
d'obtenir des intrants et du matériel d'élevage. Le coût
des aliments et des produits vétérinaires est exorbitant et ne
permet pas de réaliser des bénéfices suffisants. Les
produits d'origine animale (viande, oeufs, lait...) importée font une
concurrence déloyale aux produits locaux. En cas de la reprise des
activités économiques dans le pays, on pourrait penser que les
exploitations agro - pastorales vont renforcer leurs activités
permettant ainsi à la vallée de la rivière N'Djili
d'occuper la place qui lui revient à Kinshasa.
|