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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

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par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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1.10.3.- ANALYSE CRITIQUE DES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA

Même si jusqu'à la création du premier service d'urbanisme en 1940, la ville a évolué sans un plan d'ensemble on peut, cependant, reconnaître qu'il n'y avait pas d'anarchie. Parmi tous les plans d `aménagement élaborés en République Démocratique du Congo, seul le Plan de 1950 a réussi pour les raisons suivantes :

- Une démographie très faible ;

- Un contrôle très strict de l'immigration et par conséquent un exode rural également faible ;

- Existence d'une volonté politique ferme et déterminée ;

- Existence des ressources suffisantes pour l'exécution du plan d'aménagement.

Après l'indépendance, avec le changement des autorités politiques et la mauvaise compréhension de la notion d'indépendance par la population, tous les paramètres ont évolué négativement. Ainsi les faits suivants ont été observés :

- Une croissance démographique explosive due aux effets combinés de la croissance naturelle et de l'exode rural en particulier aux premières années de l'indépendance ;

- L'absence d'une volonté politique ferme et déterminée ;

- Croissance anarchique et désordonnée de la ville qui grandit sans un plan d'aménagement ce qui se traduit par une trop grande extension dans l'espace ;

- Le non respect de la législation en matière d'urbanisme et de lotissement ;

- Le manque chronique des ressources matérielles et financières ;

- La pauvreté absolue de la grande majorité de la population qui pousse celle - ci à occuper des terres marginales et des zones à risques ;

- Le caractère trop sectoriel des divers plans d'aménagement élaborés depuis l'indépendance qui ne prenaient en compte que l'espace, la démographie et le logement à l'exclusion de tous les autres paramètres.

Pour toutes ces raisons, les différents plans d'aménagement en l'occurrence le Plan régional de 1967, le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain et le Projet de développement Urbain n'ont pas pu atteindre leurs objectifs. Ils ont été rapidement dépassés par le rythme de la croissance démographique et l'ampleur de l'extension spatiale de la ville. Cette croissance tentaculaire et chaotique de la ville constitue une entrave à la mise en place des mécanismes de développement durable et rend impossible une planification et une gestion rationnelles et cohérentes.

Si l'urbanisation qui est un phénomène de portée mondiale a des impacts extrêmement divers et complexes, elle a également des effets positifs. En 2025, on pense que 57 % de la population mondiale vivra en zones urbaines dans les pays en développement (Institut des Ressources du Globe, 1992). Comme l'affirme Riou (1981), l'urbanisation accélérée est un fait essentiel de notre temps. Ce processus se poursuivra donc inexorablement. Il est impossible de le freiner. Il faut l'accompagner et même l'anticiper par une bonne gestion de l'espace, l'organisation efficiente des services marchands et municipaux, l'approvisionnement en produits de première nécessité, une bonne politique de l'emploi et de logement...Parallèlement à ces efforts, il convient d'améliorer les conditions de vie et d'assurer les mêmes services dans les villes moyennes et petites en vue de désengorger la capitale et les autres villes congolaises surpeuplées. La maîtrise du développement des villes congolaises et, en particulier de la ville de Kinshasa, passe impérativement par la bonne gouvernance et une gestion rationnelle des ressources et de l'espace (tableau 15).

A la lumière de cette analyse, on peut dire avec Pain (1984) que la croissance spatiale de la ville de Kinshasa permet de définir trois villes c'est - à - dire trois types d'urbanisation :

a) L'occupation du site initial, marquée à ses débuts par des contraintes naturelles et l'implantation du noyau colonial, où la ville se développe sans plan d'aménagement ;

b) Plus tard, l'action des administrateurs et la puissance des intérêts privés détermineront une ossature qui marque encore le paysage. C'est à ce moment-là qu'apparaît l'aménagement progressif du site suivant des principes sévères ;

Enfin, après l'indépendance, l'échec des plans successifs d'urbanisation va conduire à une urbanisation sauvage et incontrôlée avec toutes les conséquences que cela implique sur le plan de l'habitat et de l'environnement.

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