Politique environnementale et développement durable en Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Brou Alexis KOMENAN Université catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité universtaire d'Abidjan ( Côte d'Ivoire) - Maà®trise 2009 |
B. Les questions du réchauffement climatique et de lapollution Parmi les thèmes majeurs examinés lors des rencontres internationales figure le réchauffement climatique. L'élévation de la température de la planète, source d'inquiétantes évolutions des processus naturels terrestres, de même que la détérioration de la couche d'ozone stratosphérique, phénomènes majoritairement imputables aux activités humaines19(*), sont à la base d'une valse de réunions dont la plus importante s'est tenue à Kyoto au Japon, en 1997. Cette réunion a débouché sur l'adoption du protocole du même nom. Se situant dans le sillage de la Convention Cadre sur les changements climatiques, adoptée en 1992 à Rio, il engage la communauté internationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,2 % d'ici à 2012. La ratification de ce protocole étant le signe de la volonté, du moins de la décision des Etats de s'y engager. Cependant, en onze ans de durée, 156 Etats sur les 192 initialement concernés ont ratifié le protocole, dont la Côte d'Ivoire. Parmi ces cent cinquante-six pays, les pays développés engagés sont au nombre de vingt-deux. L'exemple de prise de conscience écologique est beau, considéré institutionnellement. Mais les choses ont maille à partir politiquement, tant il est vrai que les réductions des émissions de gaz nocifs sont restées insignifiantes, particulièrement pour de grands pays industrialisés qui sont aussi les leaders de l'économie mondiale. Avec en prime les Etats-Unis d'Amérique. Pour doper le processus s'est tenue du 3 au 15 décembre 2007 la Conférence de Bali, en Indonésie. Il s'agissait de préparer la suite du Protocole de Kyoto en élaborant un nouvel accord relatif à la réduction des GES, et ce par l'implication sérieuse des Etats grands pollueurs de la planète notamment les Etats-Unis, la Chine, l'Australie et l'Inde. L'autre objectif était de pouvoir préparer une feuille de route conduisant à un nouvel accord sur le climat au terme de l'an 2009. Ce cadre de concertation, le treizième du genre organisé par l'ONU sur le changement climatique, a fait grincer des dents à quelques grands pays pollueurs. Ainsi, « s'il est indéniable que la porte reste grande ouverte sur la possibilité de réunir dans deux ans encore les nations industrialisées pour parler toujours de la réduction des émissions des gaz à effet de serre, il demeure tout aussi vrai que l'on a jusqu'ici pas réussi à faire efficacement fléchir tous les gros pollueurs. Avec en prime les Etats-Unis (...) Et des pays émergents comme l'Inde et la Chine, (...) en passe de se hisser au rang des plus gros pollueurs, ne se sont guère sentis intéressés par des objectifs chiffrés qui n'ont, du reste, pu être obtenus. Au motif plutôt qu'ils n'étaient pas prêts à admettre des mesures qui gêneraient l'élan amorcé par leur expansion économique actuelle.20(*)» Un autre sujet environnemental sensible est le traitement des déchets, qui constituent un important fardeau toxique pour la Terre. En matière de pollution, diverses conventions ont été adoptées pour fonder le cadre global d'action relatif à la classification, à l'utilisation, au transport et à la gestion des déchets. C'est notamment l'objet de la Convention de Bâle et de la Convention de Marpol. Selon l'économiste écologique Lester Brown, un « pas important a été franchi en décembre 2000, lorsque les délégués de cent vingt-deux pays se sont rencontrés à Stockholm pour approuver un accord interdisant douze des produits chimiques les plus toxiques actuellement en usage (...) Une fois que cinquante pays auront ratifié le traité, ce qui devrait prendre au moins trois ans, la mise en oeuvre commencera21(*).» La Côte d'Ivoire est partie à plusieurs protocoles et conventions environnementales aussi bien au niveau mondial qu'au niveau continental et sous-régional. Et les Nations unies montrent, à travers les cadres politiques que sont le PNUE, le PNUD et le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) prévu par le Protocole de Kyoto, qu'elles ont fait un pas significatif pour l'intégration de la donne environnementale dans leur vision du monde. Les acteurs de la société civile de par le monde auront été leurs décisifs leviers. * 19 Entre autres impacts environnementaux des activités humaines, le Groupe intergouvernemental pour l'évolution des climats (GIEC) estime, dans son dernier rapport publié en 2007, l'augmentation globale des GES entre 1970 et 2004 due à ces activités à 70%. Une autre démonstration du groupe d'étude parle de « plus de 90% de chances », relativement au rôle de l'homme dans le réchauffement planétaire. Quant au problème de la détérioration de la couche d'ozone, il est à la base de l'élaboration du protocole de Montréal (1987). * 20 Moussa TOURE, « Emission des GES. Des réductions encore insignifiantes », in Fraternité Matin, n° 13002 du Jeudi 13 mars 2008, p. 3. * 21 Lester R. BROWN, Eco-économie. Une autre croissance est possible, écologique et durable, éditions du Seuil, 2003, p. 201. |
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