Section2 : Enjeux de la mise en place de LFC 2009
Dans cette section, nous tenterons de montrer les premiers
effets de la suppression des crédits à la consommation. Du fait
que cette suppression n'a pas bouclé sa première année et
pour manque d'information, nous ne pouvons pas mesurer l'ampleur réelle
de cette suppression, mais nous allons essayer de présenter quelques
conséquences.
2-1 Impact sur les consommateurs
Au cours des années 1990, la consommation
algérienne des biens en matière des crédits à la
consommation (hors immobilier) fut relativement stable estimé à
90 milliard de dinars, et n'a connu d'augmentation significative qu'a partir de
2003 où une croissance de 9% a été enregistrée
où elle atteindre en 2008 prés de 3264,8 milliards de
dinars15. Cette évolution apparaît dans l'engouement
des ménages pour le crédit à la consommation notamment
ceux de la classe moyenne disposant d'un salaire minimal garantie(SMIG) de
12000 DA et qui ne leur permet pas d'acquérir des biens dits de «
luxe ». Cet engouement entraîne souvent le surendettement des
ménages, dû d'une part, à l'acceptation de ces derniers de
contracter des crédits à taux élevé, qui peut
atteindre les 10%, et d'autre part, à la multiplication des
crédits contractés par un même ménage.
Dans ce contexte, la LFC est venue pour mettre fin aux
pratiques des crédits à la consommation. Bien que la suppression
réduit le surendettement des ménages et favorise le produit
national en les orientant vers la consommation des produits algériens
puisque les importations sont limitées, elle défavorise la classe
moyenne qui n'a plus accès aux biens de consommation durables à
un prix considérable tel que voitures, meubles...etc.
En effet, prés de 250 000 algériens ont
acheté une voiture par le moyen du crédit automobile depuis son
lancement en 2005, soit en moyenne 60 000 clients16 par ans. Avec la
suppression du crédit à la consommation, se sont donc prés
de 60 000 demandeurs potentiels qui sont exclus annuellement. Les
algériens qui enregistrent une forte demande sur les véhicules,
se sont rabattus automatiquement sur l'achat des véhicules d'occasion,
ce qui a provoqué une hausse des prix
15Bouyacoub Ahmed, « Paradoxe de la consommation
inégalitaire en Algérie » El-Watan ,2009 16
Idem
d'automobile dans le marché secondaire. Cette situation
a permis à ce marché d'enregistrer une hausse de 25% à 35%
des revenus, qui en contre partie se répercute négativement sur
la création d'emploi et la rentabilité chez les concessionnaires
d'automobile. S'ajoute à ces effets, une circulation d'une
liquidité hors circuit bancaire, dû aux pratiques des
crédits hors secteur bancaire, tel que le recours a la famille et aux
amies pouvant aussi favoriser l'apparition de certaines pratiques
opposées aux souhaits de bancariser toutes les transactions.
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