I.23. Un PROCESSUS DE CRÉATION D'ENTREPRISE
Nous exposons la dynamique au sein de la laquelle
évolue l'entreprise à partir de l'approche systémique de
Belley, A. (1994). Le processus de création d'entreprises s'explique ici
à partir de cinq principales dimensions : les caractéristiques
psychologiques de l'entrepreneur, les facteurs de discontinuité, les
opportunités, les facteurs de crédibilité et les facteurs
de faisabilité.
Le modèle stipule que la création d'entreprises
repose d'abord sur la présence d'individus qui possèdent un
esprit entrepreneurial c'est-à-dire certaines caractéristiques
psychologiques comme le besoin d'accomplissement, la créativité
et l'initiative, la prise de risques et l'identification d'objectifs, la
confiance en soi, l'audace, le besoin d'indépendance, d'autonomie, la
motivation, l'énergie et l'aménagement.
Ensuite, pour que l'entrepreneur potentiel passe à
l'action, il faut un catalyseur, une discontinuité dans sa trajectoire
de vie, des déplacements qui peuvent être positifs (offre de
financement, offre de partenariat, identification d'un marché pour le
produit..) ou négatifs (perte d'emploi, promotion non obtenue,
insatisfaction dans l'emploi...) provoqués par l'entrepreneur
lui-même ou venant de l'extérieur ou encore être la
combinaison de plus d'un de ces facteurs. Il existe aussi des facteurs de
déclenchement appelés facteurs de délocalisation qui font
que l'individu se retrouve à mi-chemin entre deux situations : fin
d'études, fin de contrat.. À l'opposé des
déplacements négatifs ou positifs, ces derniers facteurs sont
prévisibles.
La troisième dimension introduite est celle de
l'opportunité d'affaire identifiée par l'entrepreneur au moment
où se produit la discontinuité dans sa trajectoire de vie. Les
opportunités diffèrent selon leur source. Elles peuvent
être ou pas reliées à l'expérience de
l'entrepreneur, être le résultat d'une recherche
systématique.
La crédibilité de l'acte constitue la
quatrième dimension du présent modèle. Pour que
l'entrepreneur décide de démarrer son entreprise, il lui faut
percevoir que son acte est valorisé dans le milieu. En plus des valeurs
socioculturelles, la source de cette crédibilité réside
dans la présence des images d'imitations (modèles) qui serviront
d'exemples aux entrepreneurs potentiels. Les images d'imitation ou patrons
associatifs sont choisies parmi les individus avec lesquels on est
associé, et ce sont des comportements observés de façon
répétée.
L'existence de ces modèles est une condition
essentielle au développement de l'activité entrepreneuriale. Ces
modèles constituent une source de motivation pour les entrepreneurs
potentiels et une source de crédibilité vis à vis de la
communauté financière appelée à participer au
démarrage de nouvelles entreprises. La théorie de l'apprentissage
social (Bandura, 1976) postule que la plupart des comportements humains sont
appris par observation, au moyen du modelage, c'est-à-dire à
partir d'exemples et, ceci, dans le but d'éviter beaucoup
"d'épreuves inutiles". Les sources qui sont à l'origine de ces
modèles sont: la famille, le milieu de travail, le milieu scolaire, les
groupes d'amis.
La dernière dimension, celle de la faisabilité
de l'acte quant à elle dépend de la disponibilité dans un
délai déterminé des ressources financières,
techniques, informationnelles, de services-conseils etc. ainsi que de la
structure industrielle du milieu.
L'état joue également un rôle
déterminant dans le processus de création d'entreprises en raison
des moyens d'intervention dont il dispose : programmes de subvention, politique
fiscale, politique d'investissement, politique d'achat,...
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