Conclusion
Tous les efforts menés aussi bien par l'Etat, les
partenaires au développement, les ONG, de la société
civile aboutissent, à l'heure actuelle à la naissance de
fédérations féminine plus organisées, regroupant
dans un système de « mentoring » et de
réseautage, différentes catégories d'entrepreneures
établies comme potentielles, ce qui contribuera de façon certaine
à une masse critique de femmes entrepreneures.
Ainsi, dotées d'aptitudes techniques, commerciales,
managériales, et personnelles, renforcées dans leur pouvoir de
négociation, les femmes sénégalaises s'insèrent
dans une dynamique de création de lobbys de femmes chefs d'entreprises
qui seront susceptibles de drainer des mouvements derrière elles, de
susciter la motivation chez leurs paires, et des les encourager à
créer des entreprises à fortes ambitions, innovantes et
pertinentes dans leurs choix stratégiques.
Cette tendance au changement vers une autonomisation
économique des femmes est devenue irréversible mais
nécessite cependant d'être soutenue par la mise à
disposition de financements conséquents des différents
mécanismes mises en place.
Fidèle à ses engagements internationaux, le
Sénégal comme la plupart des pays africains, s'inscrit dans une
prise de conscience collective, que les inégalités des sexes sont
nuisibles à la société toute entière, aussi bien
à l'homme qu'à la femme, et freinent le développement.
Cela se justifie par une volonté politique forte qui se manifeste par
des initiatives pertinentes et innovantes, visant à conférer
à la femme son rôle de citoyenne à part entière.
Cependant, le chantier et immense et appelle d'importantes
ressources que nos économies affaiblies par un contexte mondial de plus
en plus défavorable, auront du mal, à elles seules à
supporter en l'absence d'une solidarité internationale efficace.
Les études menées dans la vallée du
fleuve montrent en une dizaine d'années un changement aussi bien
dans la situation des femmes que dans leur comportement, l'accroissement de
leurs responsabilités dans une société aussi patriarcale
que celle du Sénégal . Elles ont traditionnellement
participé à l'économie avec notamment la production de
cultures nécessaires à la consommation familiale et leurs revenus
provenaient de la transformation et de la commercialisation d'une partie de ces
produits. Aujourd'hui, avec la crise et les migrations internes et
externes qui en découlent, la position de la femme dans la
famille s'est renforcée. Dans l'ère de l'Après Barrage,
on voit leur nombre augmenter aussi bien dans les jardins de case que
dans les périmètres irrigués où elles participent
à titre de main-d'oeuvre familiale. A travers les GIE et le
groupement féminin de producteurs, elles développent des
activités à caractère économique (production pour
le marché et la satisfaction des besoins de base), collectif
(mise en place d'équipement collectifs, banque de
céréales) et écologique (programme de reboisement...).
Elles rencontrent encore des difficultés liées à
l'accès à la terre, au crédit, ce qui témoigne du
faible intérêt que leur portent les autorités qui ne
les considèrent pas comme partie utile de l'économie
nationale. Face à cette contrainte, les femmes ont élaboré
des stratégies de diversification dans le secteur informel.
Aussi, on pourrait rendre plus facile l'accès au
sources de financement pour la les jeunes filles sortant des écoles de
formation en gestion d'entreprise, pour les inciter l'auto emploi.
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