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Philanthropie et développement local à  Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble

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par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008
  

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II-PRESENTATION DE MELEN 8 OM

Tout comme Melen 4, le quartier dit Melen 8 OM est un quartier à habitat spontané de la ville de Yaoundé. Pour cerner ses problèmes, nous devons au préalable connaître son histoire et sa géographie.

1 - BREF APERÇU DE L'ORIGINE DU QUARTIER

Le quartier Melen 8 OM est issu de l'éclatement de Melen 8B qui était composé des familles Mvog Atemegué et Ndong. Avec la création de l'arrondissement de Yaoundé VI, le quartier Melen 8B qui comptait sept blocs s'est éclaté en deux parties. La première partie constituée de deux blocs s'est rattachée au quartier Obili dans la commune de Yaoundé III. La seconde constituée de cinq blocs s'est rattachée à l'arrondissement de Yaoundé VI. Le siège de l'ancienne chefferie de Melen 8B étant resté dans l'arrondissement de Yaoundé III, la plus grande partie a donc obtenu son autonomie et a pris le nom de Melen 8 OM. Aujourd'hui, elle a un chef de troisième degré qui dirige la localité et elle garde ses cinq blocs.

Tout comme Melen 4, son nom date de l'époque allemande et est dérivé de « Djong melen », car elle fait partie du grand quartier Melen avant son éclatement en 1974. « Djong melen » qui veut dire rue des palmiers, a inspiré les colonisateurs, car dans le but de prononcer le nom de ce quartier comme les autochtones, il est devenu Melen. Certes, de nos jours, il n'y a plus beaucoup de palmiers dans ces rues, mais le quartier garde son nom. Avec l'exode rural, les premiers allogènes arrivèrent dans ce quartier vers 1950. Ils étaient Béti mais non originaires de Yaoundé. Ils seront suivis, plus tard, par des ressortissants des provinces de l'Ouest et du Nord Ouest. A présent, on distingue par ordre d'importance les groupes ethniques suivants : les Bamiléké, les Anglophones, les Bassa et les Bétis.

Les autochtones sont aujourd'hui minoritaires par rapport aux allogènes. Ces derniers se retrouvent dans tous les blocs. Seulement, les terres appartiennent toujours aux autochtones, et ils sont les seuls à pouvoir les vendre. Si l'on achète une parcelle de terrain sans passer par ces derniers, cela veut dire que « c'est une vente de seconde main »42(*)

2 - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET HUMAINE

Au niveau géographique, le quartier Melen 8 OM est situé à l'Ouest de la ville de Yaoundé, entouré des quartiers Obili, Melen 8 C, Eba et le camp de la Garde présidentielle (GP) (Carte 3 infra). Le relief dans son ensemble est accidenté. On y dénote des zones à accès difficile qui ne permettent pas la communication entre les habitants des blocs voisins. Pour permettre la circulation, plusieurs pistes desservent le quartier. Auparavant, les pistes étaient accessibles par saison. Elles étaient boueuses et les difficultés d'accès étaient multiples. Car, elles étaient très dégradées et dépourvues de rigoles. Il fallait de ce fait sortir de sa maison avec deux paires de chaussures pour se rendre au centre-ville. Mais aujourd'hui, elles ont été aménagées et sont devenues carrossables. Les véhicules y circulent avec plus de facilité, mais il leur reste impossible d'aller plus loin, car en dehors des pistes centrales, il n'y a plus d'accès (existence de nombreux « culs de sacs »).

Plus de la moitié des ménages du quartier accèdent à leur parcelle en circulant autour des habitations. Dans cette localité beaucoup de terrains sont accidentés. Pour y construire, des travaux de drainage et de terrassement sont nécessaires au préalable. Aussi, les fondations doivent être solides surtout dans les bas fonds du quartier et qui sont aussi, les lieux les plus exposés aux inondations. Pendant les saisons des pluies, les habitations situées dans ces bas fonds sont en effet inondées, tandis que celles situées sur les pentes subissent l'érosion. D'où la nécessité, pour les occupants des bas fonds, d'oeuvrer de façon individuelle ou collective pour limiter les inondations. Comme à Melen 4, on retrouve ici aussi des voies carrossables et des chemins piétons.

La végétation est essentiellement artificielle. Elle est faite d'arbres fruitiers, de quelques tiges de cacaoyers et des plantes vivrières. Elle devient aussi rare parce que, les populations transforment les champs en habitations afin de les mettre en location.

Comme à Melen 4 également, le climat de Melen 8 OM est le même que celui de la ville de Yaoundé en général. On remarque néanmoins que ce climat change de temps en temps, certainement à cause du changement climatique mondial. Bien entendu toutefois, l'on ne dispose pas encore suffisamment de données scientifiques pour soutenir « mordicus » cette dernière hypothèse.

Enfin, les principales rivières de cette localité sont la « Mingoa » et le « Biyeme » (Carte 3, infra). Elles sont cependant très mal entretenues. Car, les déchets des ménages sont le plus souvent déversés dans les cours d'eau, et nous pouvons dire que cela augmente également les risques d'inondations du quartier.

Pour ce qui est de la situation humaine, la population de Melen 8 OM est cosmopolite. Aujourd'hui, ce quartier compte d'après le recensement effectué par ERA-Cameroun dans le cadre du Programme quartier, environ 6.052 habitants répartis dans 1.678 ménages inégalement répartis dans les cinq blocs. Le nombre des ménages des quatre derniers blocs est plus important. Le statut socioprofessionnel des populations est diversifié. Il va des cadres de l'administration aux étudiants, en passant par les artisans, les commerçants, les fonctionnaires de l'Armée, etc. Comme à Melen 4, ce quartier regorge de locataires. Car plusieures écoles supérieures se trouvent à la périphérie. Cependant, le quartier Melen 8 OM n'a pas d'établissements scolaires : les élèves (de la maternelle, du primaire comme du secondaire) doivent se rendre à l'école à la périphérie.

Melen 8 OM n'a pas non plus de structures sanitaires publiques. La « SPERANDIO Maternity Clinic » qui s'y trouve, est une clinique privée. Plusieurs « GIC santé » permettent néanmoins, à plusieurs habitants démunis, de se soigner. Mais ceux des habitants qui ont quelques moyens peuvent se rendre à la périphérie où l'on trouve soit le centre universitaire hospitalier soit, un peu plus loin, l'hôpital d'arrondissement de Biyem-Assi. En outre, Melen 8 OM abrite aussi sur son sol des infirmiers qui opèrent clandestinement en clientèle privée.

En ce qui concerne les espaces et loisirs, il faut dire que Melen 8 OM ne dispose pas de bibliothèques ni d'aires de jeux. Ce quartier compte quand même, un vidéo club situé en contrebas de l'agence de voyage « Patience Express », au lieudit « carrefour Obili ». Il ouvre ses portes tous les jours à dix heures et recrute ses clients particulièrement parmi les enfants en âge scolaire. Beaucoup d'enfants manqueraient les classes pour visionner les films dans ce vidéo club. Il convient de noter que les films que l'on y présente sont plus ou moins critiqués par les parents.

L'approvisionnement en eau demeure très insuffisant. Puisque près de 31,29% de la population seulement sont connectés au réseau SNEC ou CAMWATER. Plusieurs personnes achètent l'eau au prix exorbitant de 25 Francs CFA les 10 litres. Par contre plus de 96% de ménages s'éclairent au moyen de l'électricité. Cet « exploit » est réalisé grâce à la solidarité entre les habitants. Car les ménages qui disposent d'un compteur AES-SONEL fournissent l'énergie aux populations dépourvues de branchement. Mais les conditions de revente d'énergie ne sont pas toujours connues du grand public. Elles relèvent en effet des contractants. Notons que le reste des ménages, soit 4%, s'éclaire à l'aide de la lampe-tempête. Comme au bon vieux temps ! Mais en plein XXIème Siècle. Avec ce que cela comporte en termes de risques d'incendie et d'embrasement, notamment à cause de la manipulation du pétrole lampant en pleine zone résidentielle.

En ce qui concerne l'habitat, les maisons situées dans les bas fonds sont faites de « poto poto », et sont du reste à moitié détruites. Elles manquent de s'effondrer complètement parce que retenues pas des piquets. Toutefois, en bordure de route, les maisons sont bien construites, ce qui contribue à rendre les lieux plus accueillants.

Carte 3 : présentation du quartier Melen 8 OM de Yaoundé

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Sources : ERA-Cameroun, 2009, Yaoundé

Quelles sont les principales activités des différents quartiers du champ de notre analyse ? Par ailleurs, leurs habitants entretiennent-ils des interrelations avec les localités voisines ? Au-delà de tout, y aurait-il une sorte de dynamique ou « d'effet territoire43(*) » ayant abouti à la prise en charge de la nécessité du changement de leur milieu de vie par les habitants eux-mêmes ?

* 42 « Vente de seconde main », ici signifie que c'est un premier acheteur qui remet son terrain à la vente pour la seconde fois.

* 43 Expression empruntée à Essombè Edimo (2007b), op. Cit. et qui signifie dynamique d'un territoire, indépendamment de celle des acteurs qui le composent, et qui peut être la résultante d'un construit socioéconomique, infrastructurel, ... acquis le long de l'histoire du territoire, et facilite l'action des hommes installés sur ledit territoire.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe