2 - LE CONCEPT DE LA PARTICIPATION
A l'aube du présent millénaire le
développement, et particulièrement le développement local,
est devenu participatif. Il réclame l'apport constructif de plusieurs
intervenants dont l'Etat, les collectivités locales
décentralisées, les organisations non gouvernementales, les
associations communautaires de développement, les bailleurs de fonds,
les églises, les populations, etc. Ces différents acteurs doivent
tisser et entretenir entre eux des rapports d'entraide, de solidarité,
de synergie pour que leurs efforts conjugués portent des fruits.
Participer, c'est associer et ceci, dès la base. Et associer dès
la base, c'est mettre ensemble sur pied un projet (comme un projet de
territoire), le concevoir ensemble et le réaliser ensemble. Dans le
système participatif, personne ne doit être lésée,
que ce soit les bénéficiaires, ou que ce soit les
réalisateurs.
Avec la participation de tous, le développement local
n'est plus la conséquence d'une coopération entre des
institutions détentrices de ressources financières et de
compétences techniques avec des instances locales qui leur
présentent des programmes à soutenir. Mais il apparaît
davantage comme le résultat d'une coopération élargie
entre groupes de population habitant un espace donné en vue de
coordonner et de rationaliser l'emploi de leurs ressources pour construire un
devenir commun. Lorsque l'on veut mettre sur pied un projet ou programme, la
norme demande que tous les acteurs soient concertés ainsi que les
bénéficiaires afin que chacun se sente concerné. La notion
de participation impose donc la mise en place des dispositifs permettant aux
populations concernées de débattre et conduire leur projet
d'avenir.
Pour être participatif, le développement local
doit reposer sur plusieurs propositions telles que :
- créer, revitaliser ou vivifier les solidarités
réelles ou présumées pour organiser un débat autour
d'un projet d'avenir ;
- considérer les groupes de population de l'espace de
développement comme des ensembles humains multiformes, capables de
s'organiser entre eux et non comme des ensembles isolés, disponibles
lorsqu'ils sont sollicités ; et
- susciter la mise en place de structures de médiation
et de négociation entre ces groupes pour que chacun exprime son point de
vue et participe à la définition des priorités de
développement. Le consensus à rechercher n'est pas un accord
unanime de tous sur toutes les priorités, mais tous doivent trouver une
part d'intérêt à leur réalisation.
La participation est donc plurielle et diverse. Elle ouvre la
voie à la réalisation des oeuvres de grande importance. Elle
possède ses tares et porte des germes de l'émulation ou de
l'échec. La participation doit être fondée sur la
transparence. Elle apparaît comme une étape, certes, difficile
à franchir mais indispensable pour permettre une mobilisation autour
d'une oeuvre collective ou d'un objectif commun fixé par les parties
prenantes. Sa réussite dépend totalement des acteurs en
présence.
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