Philanthropie et développement local à Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble( Télécharger le fichier original )par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008 |
2 - LES CONTRIBUTIONS DES POPULATIONSA Yaoundé au Cameroun, le développement urbain comme local se fait à tous les niveaux. Tous les maillons de la chaîne se mettent ensemble pour améliorer la qualité de vie des populations ceci, en commençant par les populations elles mêmes. Et l'apport de ces dernières peut se faire de plusieurs manières. A l'échelle du quartier, les comités d'animation au développement réalisent de nombreux microprojets communautaires qui ont un impact positif sur l'amélioration des conditions de vie des populations. Ces microprojets vont de l'éducation à la citoyenneté, en passant par la réalisation des infrastructures de base. Le mouvement associatif joue un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. De nombreuses associations se déploient pour résoudre des problèmes aussi divers que l'entraide, l'insalubrité, les routes, l'eau potable et dans certains cas, de l'insécurité et de l'amélioration des revenus. Pour cela, il doit exister un plan de développement local (PDL). Un plan de développement local peut être défini comme « un cadre retraçant l'ensemble des programmes et projets cohérents et concertés de développement à exécuter en adéquation avec les orientations nationales, régionales et communales. Il précise le but, les objectifs, les stratégies et les résultats à atteindre dans un temps donné et éclaire sur les moyens nécessaires, etc. en fonction des potentialités et contraintes du milieu, des choix effectués par le conseil municipal, la société civile et les partenaires au développement, etc. »30(*). Aussi une collaboration est-elle nécessaire entre les associations à la base et les communes. En finançant sur leurs fonds propres la construction ou l'amélioration des infrastructures notamment les logements, les pistes piétonnières, les ponts, les populations jouent un rôle très important dans le développement local au Cameroun. Ces dernières financent sur leurs fonds propres la construction d'ouvrages d'assainissement (égouts, puisards, caniveaux, puits, sources, etc.), les branchements aux réseaux d'eau potable et d'électricité. Néanmoins, cette forme de financement reste très limitée au Cameroun à cause de la pauvreté et de la précarité des ressources financières (Tchouassi, 2005). Lorsque les populations n'ont pas les moyens de financer certains travaux, elles s'organisent pour le faire elles-mêmes (notamment par un investissement humain). Les populations à la base n'aiment pas rester inactives quand leur environnement est sale. Elles commencent parfois à rendre l'espace propre et salubre en attendant le secours du gouvernement ou des bailleurs de fonds. On ne peut aider que celui qui travaille déjà. Dans certains quartiers à habitat spontané, l'extension de ces infrastructures de base se fait individuellement ou en groupe. Dans certaines zones, la société HYSACAM, chargée du ramassage et de la traitance des déchets au Cameroun ne peut pas y accéder. Pour ne pas transformer le quartier en poubelles, les populations se regroupent et passent dans les ménages récupérer ces ordures qu'ils apportent ensuite dans les dépôts de la société. Cela permet aux familles de ne pas verser les ordures dans des rivières, ce qui créerait des problèmes de santé. Pour résoudre les problèmes de sécurité il a été créé, dans certains quartiers, des comités de vigilance composés de jeunes désoeuvrés opérant avec une efficacité plus ou moins bonne selon les localités. Ces jeunes veillent la nuit, afin de repousser des bandits dans la zone. Dans d'autres localités, les habitants qui désirent le passage d'une route commencent à creuser eux-mêmes les caniveaux, afin de prouver à tous leur volonté d'oeuvrer pour leur bien-être. De même, pour pouvoir circuler dans le quartier sans affronter la boue en saison de pluies, la population s'organise de façon à faire des séances de travaux manuels pour arranger la route. On peut aussi parler des habitants des bas fonds qui vivent les inondations pendant les saisons de pluies, l'apport non numéraire des populations est la canalisation des eaux, le curage des zones à risque. Il reste néanmoins vrai que l'apport financier est important pour apporter des solutions durables mais l'apport en nature peut amener les bonnes volontés à financer l'ouvrage. Conclusion du Premier Chapitre Ce premier chapitre portait sur la philanthropie des organisations à but non lucratif. Après avoir présenté les sources de la philanthropie et ses caractéristiques, nous avons montré la spécificité de chaque organisation dans le développement local. Nous avons précisé que les organismes à but non lucratif font beaucoup de la philanthropie, parce que leur but n'est pas de générer de profits, mais de faire du social. Parlant de leurs moyens de financement, nous avons indiqué que les philanthropes n'attendent pas l'aide du gouvernement. Ils se donnent des moyens, ou encore créent des moyens pour financer leurs différentes réalisations. Hors d'Afrique, ils ont plus de moyens parce que des hommes, parmi les plus riches du monde, créent des fondations afin de partager leur richesse avec les démunis. C'est pourquoi, ils oeuvrent de façon internationale. Mais en Afrique, par contre, force est de constater qu'il y a aujourd'hui encore peu de financements. * 30 Démarche méthodologique pour la planification locale, SNV, 2000. |
|