Philanthropie et développement local à Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble( Télécharger le fichier original )par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008 |
SECTION 2 : TYPOLOGIE DES ORGANISMES A BUT NON LUCRATIF ET LEURS MOYENS D'ACTIONSLes organismes à but non lucratif sont des organismes qui ne génèrent pas de profits. Ces organisations sont les agents de l'économie sociale et solidaire (ESS) et ont chacun leurs spécificités, de même qu'ils regorgent de principes parmi lesquels : - Servir la collectivité plutôt que rechercher le profit ; - Prendre des décisions démocratiques ; - Donner une priorité aux usagers et aux travailleurs. Lorsqu'on parle de ces organismes à but non lucratif, on voit de prime abord, les organisations de la société civile. I- LES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILESelon Tamba (2004), les organisations de la société civile (OSC) peuvent être considérées comme des structures d'individus en vue de promouvoir des fins qui ne correspondent pas nécessairement à des intérêts personnels : protection de l'environnement, lutte contre la pauvreté, défense des droits de la personne, lutte contre les violences faites aux femmes22(*). Ces organisations sont différentes des mouvements sociaux, car les premières sont des entités structurées et institutionnalisées et les seconds sont spontanés. Les OSC regorgent plusieurs organisations qui sont : les fondations, les organisations non gouvernementales (ONG), les associations, les groupes d'intérêt communautaire (GIC), les groupes d'intérêt économique, pour ne citer que ceux-là. Nous allons présenter quelques unes. 1 - LE CAS DES FONDATIONSD'après Emerson Andrews (1967), il y a des critères qu'un organisme doit remplir pour être considéré comme une fondation. Il doit : - être non gouvernemental, - avoir un but non lucratif, - être géré par ses propres administrateurs et responsables, et - promouvoir des activités sociales, éducatives, caritatives, religieuses, ou autres, permettant d'améliorer le bien collectif.23(*) Ces critères définis par Andrews s'appliquent aujourd'hui aux fondations que l'on qualifie de « privées ». Les fondations privées s'attachent à améliorer les conditions de vie de populations en difficulté, ainsi qu'à élargir leurs opportunités en la matière. Confrontées à des défis similaires en ce qui concerne la sélection et la supervision des projets, elles doivent également concilier la réalisation d'objectifs immédiats et la nécessité d'un développement des capacités sur le long terme. La notion de « fondation privée » suppose qu'il existe des fondations d'un autre type, dites « publiques ». Pourtant celles-ci, n'appartiennent pas au secteur public : elles se distinguent des fondations privées par le fait qu'elles ne disposent d'aucune dotation privée importante, mais collectent progressivement des fonds auprès de différentes sources, y compris des fondations privées, des particuliers et des organismes officiels, ou grâce à la rémunération de services rendus. Par rapport aux organismes bilatéraux d'aide, et qui ont des comptes à rendre à l'Etat, ces dernières présentent une plus grande hétérogénéité. Elles ne sont pas appelées à rendre compte aux parlements et leurs bienfaiteurs peuvent demander une certaine discrétion quant à leur générosité. Contrairement aux programmes d'aide gouvernementaux qui évoluent progressivement en fonction de la situation de leurs bénéficiaires et qui peuvent subitement changer d'orientation avec un changement de gouvernement, les programmes des fondations sont plus stables et plus subtiles. Ici, le conseil d'administration est auto renouvelable, et ceci assure une parfaite continuité, surtout permet la réalisation des projets à long terme. Indépendantes des gouvernements, les fondations sont également plus libres de prendre des risques, de s'intéresser à des programmes dont les bénéfices ne seront perceptibles qu'à long terme et d'expérimenter des structures organisationnelles très décentralisées. Les résultats de leurs expériences peuvent alors suggérer des innovations intéressantes pour les organismes officiels, et fournir des mises en garde utiles à propos de conséquences jusqu'alors imprévues. Les fondations épousent les idées de leurs fondateurs, mènent des actions sur le terrain en choisissant eux-mêmes leur population cible. Leurs contributions vont des bourses d'études individuelles aux projets de développement sociaux, en passant par des subventions destinées à la sauvegarde de l'héritage naturel et humain. En plus de cette diversité, les fondations possèdent des caractéristiques spécifiques qui leur font occuper une place à part dans le domaine du développement. Elles sont suffisamment dotées pour se lancer dans des activités à long terme innovants, non dénués de risques et parfois à contre courant de certaines opinions ; (OCDE, 2003). Qu'en est-il des associations et des ONG, surtout dans le cadre camerounais ? * 22 Tamba I. (2004) : « La société civile : Des débats théoriques aux enjeux socio politiques et économiques », in Actes, Journée annuelle de l'O.S.C. (JANOSC), CREDDA, Yaoundé, P55. * 23 F. Emerson Andrews Cité par Warren Weaver (1967): U.S. Philanthropic Foundations - Their History, Structure, Management and Record (Les fondations philanthropiques aux Etats-Unis - Histoire, structure, gestion et palmarès, New York, p39. |
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