Conclusion générale
En dépit de tous les maux sociaux que connaît la
population haïtienne, c'est la faiblesse du pouvoir d'achat qui influe
négativement sur la capacité de nombreux citoyens à avoir
accès aux biens et services devant satisfaire leurs besoins. Ils ne
mangent pas à leur faim ni boire à leur soif. Ils ne consomment
pas des aliments nutritifs et calorifiques. Ils vivent dans la
promiscuité et d`extrême pauvreté.
Les conséquences à tout cela entraînent la
baisse de la production et un taux de chômage très
élevé. Ainsi, ces gens à faible revenu voulant
accroître leur revenu soit en vendant leur force de travail ou bien en
investissant dans des activités de production et de commerce, ont
décidé, sans le vouloir, de s'intégrer les institutions
financières surtout celles des non coopératives. Et c'est
l'ACME, dont la mission est d'aider les micro entrepreneurs qui n'ont pas
accès au crédit bancaire à développer leurs
activités en apportant une solution rapide aux besoins de capitalisation
du plus grand nombre d'acteurs moyens et petits du secteur informel quelque
soit leur type d'activité, que nous privilégions.
A partir des enquêtes réalisées sur le
terrain et des interrogatoires avec des témoins de premier ordre
rencontré au niveau de certains marchés (marché de
Pétion-ville, marché Télélé, centre ville
(rue des fronts-forts et rue bonne foi) nous arrivons à vérifier
nos hypothèses de départ. Nous en déduisons que les
institutions de microfinance non coopératives en Haïti peuvent
offrir de meilleurs services toutefois que les recommandations suivantes seront
appliquées :
? la création d'un bureau de collecte de
données : ce bureau a pour responsabilité de collecter
les informations en vue de faciliter les acteurs du secteur à la prise
de bonne décision. Ces informations doivent être mises à la
portée du public en général et les
bénéficiaires en particulier pour une meilleure vulgarisation du
secteur. Donc, l'IHSI devrait se charger de la collecte de données sur
les IMF non coopératives
? La mise en place d'un centre de formation
adaptée : en matière de ressources humaines, la carence
de cadre qualifié pose de grands problèmes à la croissance
des IMF. Il y a beaucoup de gens qui travaillent dans les IMF et ont
effectivement une formation universitaire, mais laquelle formation ne s'adapte
pas aux activités de microfinance. Ce centre de formation
adaptée devra donner une formation spécifique et adéquate
aux gens qui veulent faire une spécialisation dans le domaine de la
microfinance, et les praticiens en microfinance devraient se préoccuper
d`une formation continue pour améliorer leur capacité de gestion,
de même que les milieux académiques et de la recherche devraient
s'intéresser aux activités de microfinance comme
complément, afin d'en analyser et d'en améliorer les instruments
de gestion.
? La mise en place d'un centre de documentation :
ce centre doit mettre à disposition des lecteurs des informations
nécessaires sur le fonctionnement du secteur. Plusieurs
possibilités devraient envisager pour avoir accès aux
informations. De nos jours, l'Internet représente une large
accessibilité à l'information. Les IMF haïtiennes peuvent
utiliser ce moyen en vue de mettre à la portée du grand public
une base de données fournissant d'importantes informations sur ces
dernières. Une telle initiative permettra aux gens
éloignés du centre de trouver les informations. Quant aux
possibilités internationales, la mise en réseau des IMF
haïtiennes avec d'autres institutions de microfinance
étrangères permettra de tirer des fruits de l'expérience
pour une meilleure compétition. Ainsi que celles du pays peuvent
partager des informations qui concernent le secteur.
? La promotion de l`innovation : on ne doit pas
s'accentuer sur une simple question de prêts pour business, nous avons
estimé que les gens ont besoin d'autres formes de prêt tels
que : prêt à la consommation, prêt à
l'éducation etc. Et de même pour les IMF, l'octroi du
crédit à ces dernières deviennent indispensables et
finalement d'autres initiatives peuvent être favorisées
l'association d'institutions spécialisées pour faire face
à des problèmes communs sont fortement recommandées.
? La gestion des risques : il faut favoriser
l'intégration aux institutions de microfinance de systèmes
d'assurances (contre la maladie et les accidents d'abord mais aussi en cas de
décès, vol, incendie), en tant que préoccupation pour le
capital humain si important dans toute activité économique.
? La définition d`un cadre légal et
réglementaire : il faut définir un cadre légal et
réglementaire pour les IMF ce qui leur permettra de fonctionner sous
aucune contrainte juridique. De meilleures lois devraient être
envisagées en concertation avec les différents acteurs
jusqu'à l'authenticité en vue du développement du
secteur.
? Octroi de crédit agricole : il faut
octroyer du crédit aux pauvres ruraux en vue de la promotion de la
production agricole. Et ceci devrait accompagner des activités
d'alphabétisation fonctionnelle tant pour leur épanouissement et
évolution comme objectif social que pour l'acquisition d'un minimum de
connaissances en gestion quotidienne.
? Octroi de crédit aux jeunes : il faut
octroyer du crédit aux jeunes par la mise en place d'une politique de
crédit qui devrait prendre en compte le développement de l`esprit
d'entreprenariat sous forme de projets pour qu'ils puissent s'évoluer
dans leur milieu.
? Octroi de prêts à la
consommation : les IMF devraient octroyer des prêts à la
consommation pour que les gens puissent satisfaire leurs besoins
présentement.
Le développement de la micro-finance ne permettra pas
à lui seul, dans le contexte actuel, de sortir Haïti de sa
situation de grande pauvreté. Il reste fondamental de créer les
conditions d'une véritable relance des investissements et de la
croissance, pour que les instruments de la micro-finance puissent à leur
tour jouer leur rôle et dynamiser les acteurs économiques.
En réalité, nous savons qu'en Haïti, l'Etat
présente des faiblesses dans toutes ses composantes qui empêchent
la normalisation des choses. Etant donné que la microfinance
représente qu'un élément de la réduction de la
pauvreté, l'Etat doit faciliter la prestation de services financiers en
menant une action favorable au développement du secteur tout en
protégeant l'épargne des pauvres, les investissements des IMF et
les micro-entrepreneurs.
Les mesures les plus favorables au microfinancement que le
gouvernement peut prendre consistent à assurer la stabilité
macroéconomique. Les autorités doivent appuyer les services
financiers destinés aux pauvres en améliorant le climat des
affaires parce qu'il y a trop de variations dans les prix, en luttant contre la
corruption, et en améliorant l'accès au marché et à
l'infrastructure.
Il est récommandé à l'Etat
également d'inviter les entrepreneurs haïtiens et étrangers
à venir investir massivement et officiellement en Haïti pour
qu'elle puisse devenir un paradis fiscal et touristique. En ce sens, il faut
améliorer le climat sécuritaire, implanter les infrastructures de
base et normaliser la situation politique chronique. Quant aux plus pauvres,
il vaut mieux mettre en place des programmes d'emploi et de formation et
fournir d'autres services non financiers pour lutter contre la
pauvreté.
Les IMF sont très prisées de nos jours. Le
monde du secteur informel utilise fréquemment leurs services. L'Etat
haïtien et le secteur privé des affaires doivent encourager ces
micro entreprises dont le but final est la libération de toute forme
d'oppression ou d`exploitation et la redistribution des richesses et du
pouvoir.
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