Relation inflation et croissance économique dans les pays de l'UEMOA( Télécharger le fichier original )par Wassakou KOUAME Université Cocody- Abidjan - DEA du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire 2009 |
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONSAu terme de notre étude, nous comprenons que les positions des structuralistes qui pensent que l'inflation est essentielle pour la croissance économique et celle des monétaristes qui croient le contraire, se concilient dans l'approche de l'effet de seuil de l'inflation. En effet, l'inflation nuit à la croissance économique seulement à partir d'un certain seuil qui dépend principalement de la structure de l'économie. Dans le but d'améliorer leur équilibre macroéconomique, les pays de l'UEMOA suivent une stricte politique monétaire et fiscale afin de maintenir à un niveau bas (moins de 3%) le taux d'inflation. L'inflation est certes un indicateur d'instabilité économique. Toutefois, son effet négatif ne se manifeste que lorsque les fluctuations et le niveau sont très grands. En outre, au regard des critères de convergence, l'une des entraves à l'optimalité de la zone UEMOA est le niveau d'inflation qui est difficilement respecté à cause des chocs exogènes (conflits en Côte d'Ivoire, crise d'inflation alimentaire mondiale, inflation importée,...). Notre investigation qui s'appuie sur le modèle de seuil de Hansen(1999), nous a permis de capter le seuil d'inflation dans la zone UEMOA. Celui-ci s'établit, selon nos estimations à 8%. Ce résultat corrobore l'étude de Kahn et Senhadji (2000) selon laquelle le seuil de l'inflation des pays en développement se situe entre 7 et 11%. Ainsi, la cible d'inflation de la zone UEMOA actuelle qui est 3% pourrait être relevée sans nuire la croissance économique. Ce niveau seuil de 8% pourrait s'expliquer par un système financier encore embryonnaire de la zone UEMOA. En effet, la culture boursière dans la sous-région demeure encore faible due notamment à la part relativement importante qu'occupe le secteur informel dans les économies de la sous-région. Toutefois le seuil de 8% doit être utilisé comme un indice dans le ciblage optimal de l'inflation. Les autorités politiques à travers le monde durant les dernières décennies ont reconnu qu'un faible niveau d'inflation conduit à améliorer les performances économiques. L'objectif est devenu aujourd'hui de mettre tout en oeuvre pour ramener le niveau d'inflation à un taux d'un chiffre. Ce résultat fournit la confirmation de ce point de vu. A ce titre nous recommandons : Ø A la commission de l'UEMOA de reconsidérer le taux établi dans les critères de convergence non seulement pour une harmonisation des économies de la zone mais aussi pour une politique monétaire qui pourrait relancer la croissance économique en stimulant les investissements sans que cela n'affecte l'activité économique des pays de l'union. En effet, selon nos estimations l'investissement exerce un effet positivement significatif sur la croissance économique des pays de l'UEMOA (voir estimations en annexe). Ø Aux autorités de la politique monétaire de poursuivre la stabilisation de la volatilité de l'inflation car elle renforce l'incertitude autour de la décision des agents économiques. LES LIMITES DE L'ETUDEL'inflation n'est pas une variable exogène8(*) dans la régression croissance-inflation et donc le coefficient peut contenir un biais. L'ampleur de ce problème de biais dépend dans une large mesure du sens de la causalité à savoir que si c'est l'inflation qui cause la croissance économique, le problème d'endogénéité est négligeable mais dans le cas contraire cela provoquerait un biais important. Comme l'a soutenu Fischer (1993), la causalité de l'inflation à la croissance économique est prédominante ; ainsi le problème de biais n'est pas significatif. En outre, l'inflation peut avoir des effets opposés sur l'économie au-delà de la croissance économique. Ces effets n'ont pas été pris en compte. Par ailleurs, en tenant compte de la structure des économies assez hétérogènes de l'UEMOA, le taux de 8% représentant une moyenne, pourrait varier selon la structure de l'économie. Aussi, notre investigation nous permet de détecter le taux d'inflation le plus élevé qui pourrait entraver la croissance économique mais ne nous dit rien quant à l'inflation la plus faible dans cette zone. * 8 Cf. Kahn et Senhadji (2000) |
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