I.3.
ROLE ET MODE D'APPLICATION DES ENGRAIS ORGANIQUES ET MINERAUX.
I.3.1. ROLE GENERAL DES
ENGRAIS
Les principaux éléments fertilisants que l'on
cherche à apporter par les engrais sont : l'azote, le phosphore et
la potasse.
A) L'AZOTE (N) :
L'azote est un constituant de nombreuses molécules
importantes, comme les protéines, les acides nucléiques,
certaines hormones (par exemple : l'acide-3-indole acétique, les
cytokinines) et la chlorophylle.
Il n'est donc pas surprenant que la plupart de
symptômes d'une carence en azote, se manifestent par une lente
réduction de la croissance, ainsi que par une chlorose
générale des feuilles.
L'azote est fortement mobile dans la plante. Lorsque les
feuilles les plus âgées jaunissent et meurent, l'azote
essentiellement sous forme d'amines ou d'amides solubles, est mobilisé
dans les feuilles les plus âgées et n'apparaissent dans les
feuilles les plus jeunes que lorsque la carence devient sévère.
Un excès d'azote stimule une croissance exubérante de la partie
aérienne, favorisant ainsi une augmentation du rapport tiges
feuillées/racines et retardant la mise à fleur de nombreuses
espèces cultivées. De la même façon, une carence en
azote favorise une floraison précoce (WILLIAM, 2003).
B) LE PHOSPHORE (P) :
C'est un élément indispensable au
développement de la graine, ainsi que d'autres parties de la plante. Il
contribue à la croissance végétative à travers ses
effets (LUMPUNGU, 2006) dans :
· Le développement racinaire,
particulièrement dans les radicelles et dans les poils
absorbants ;
· La floraison, la fructification et la formation de
semences ;
· La maturation des récoltes ;
· La qualité des récoltes,
spécialement les légumes et fourrages ;
· La résistance à certaines maladies.
C) LA POTASSE (K) :
Elle joue le rôle important pour la croissance et la
vigueur de la plante.
Excepté ces trois éléments
qualifiés de « majeurs » parce que les plantes les
assimilent en grande quantité, les solutions
d'oligoéléments sont aussi d'usage.
En pratique, ce sont surtout le magnésium, le fer, le
bore, le cuivre, le manganèse, le zinc puis le molybdène qu'on
apporte aux plantes par trempage des racines avec mottes de terre avant le
repiquage des plantules.
Pour croître et se développer normalement les
plantes ont besoin, outre d'éléments majeurs NPK, d'un grand
nombre d'oligoéléments que les plantes absorbent en très
petite quantité (PERRON, 1999). De ces oligoéléments, on
peut évoquer :
1) LE MAGNESIUM (Mg) :
Il fait partie des éléments dont la plante a
besoin en grande quantité, d'où la nécessité de son
renouvellement régulier dans le sol (Soil Improvement Commitee,
1965).
C'est un élément vital pour tous les
végétaux car il entre dans la composition chimique de plusieurs
composés.
Outre sa participation à la formation de la
chlorophylle, le magnésium a encore d'autres fonctions à remplir
dans la nutrition et dans le cycle évolutif des végétaux
notamment la formation du protoplasme, la migration du phosphore et son
transport dans les graines, la formation d'organes de réserve,
l'augmentation de la teneur en vitamines A et C (MUMBA, 1980).
La carence en magnésium entraîne une diminution
de la production glucidique et une accumulation des amides par suite de la
réduction de l'activité photosynthétique (LUMPUNGU,
2006).
Les feuilles anormalement minces et cassantes ont tendance
à s'incurver vers le haut. Elles perdent leur couleur à
l'extrémité et entre les nervures, la décoloration
commençant sur les feuilles inférieures et montant vers le haut
suivant la gravité de la carence (Soil Improvement Commitee, 1965).
2) LE FER (Fe)
Sans être un constituant de la chlorophylle, le fer est
indispensable à sa formation. Il participe à la phosphorylation
et à la synthèse de la chlorophylle.
D'après ANGLADE (1988), la non assimilation du fer
provoque un jaunissement du feuillage. L'excès de calcaire est
généralement à l'origine des carences en fer, auxquelles
on remédie par des apports de Fe ++ (chélates).
La chlorose ferrique qui se manifeste par un jaunissement des
parties vertes est très rarement due au manque de fer dans le sol, mais
le plus souvent au fait que le fer se trouve sous forme colloïdale et non
sous forme ionique assimilable. Dans certains cas, le phosphore et le fer
forment des complexes dans les racines, diminuant ainsi la mobilité du
fer dans la plante (LUMPUNGU, 2006).
3) LE BORE (B) :
En solution aqueuse, le bore se trouve sous la forme d'un
acide faible B(OH3) (acide borique ou
H3BO3).
Aux valeurs de pH physiologique (< 8), il se trouve surtout
sous une forme non dissociée qui est préférentiellement
absorbée par les racines. D'autres réponses à la carence
en bore suggèrent qu'il pourrait avoir un rôle dans la division et
l'élongation cellulaire.
L'une des réponses les plus rapides à une
carence en bore, est par exemple l'inhibition de la division et de
l'élongation cellulaire dans les racines principales et les racines
secondaires, ce qui leur confère une apparence boudinée et
buissonnante. De plus le bore est connu pour stimuler la germination et
l'élongation du tube pollinique (WILLIAM, 2003).
4) LE CUIVRE (Cu) :
Le cuivre joue un rôle d'activateur d'enzymes dans la
synthèse de la chlorophylle et de nombreuses protéines.Il semble
favoriser la formation de la vitamine A et exercer une fonction
régulatrice lorsqu'il y a trop d'azote dans le sol. Un excès de
cuivre est très toxique (ANGLADE, 1988).
La carence en cuivre entraîne le ralentissement
très net de la croissance et les feuilles se décolorent. Cette
carence est plus à craindre sur sol riche en matière organique
(LUMPUNGU, 2006). La forme d'absorption du cuivre est le Cu++
(chélates).
5) LE MANGANESE (Mn) :
Il est étroitement associé au cuivre ainsi qu'au
zinc et agit apparemment comme un catalyseur dans le processus de croissance
(Soil Improvement Commitee, 1965).
Les symptômes les plus apparents des carences en
manganèse sont la chlorose entre les nervures des jeunes feuilles.
Même les plus petites ramifications des nervures restent vertes tandis
que les tissus entre les nervures sont d'une couleur vert-jaune ou presque
blanche.
Le sol est en général largement pourvu en sels
de manganèse mais cet élément peut se trouver sous une
forme totalement inassimilable pour les plantes en particulier dans les sols
calcaires ou les sols acides fortement chaulés, d'où des carences
(GROS, 1979). La forme d'absorption du manganèse est le Mn++
(chélates).
6) LE ZINC (Zn) :
Le zinc est apparemment lié au fer et au
manganèse dans la formation de la chlorophylle (Soil Improvement
Commitee, 1965).
Il agit sur la croissance des plantes ; il intervient
dans la formation des sucres et donc des organes de réserve (ANGLADE,
1988).
La carence en zinc se manifeste par une chlorose des jeunes
feuilles entre les nervures. Les feuilles les plus anciennes présentent
des tâches vert pâle ou jaunes (VELDKAMP, 1992). La forme
d'absorption du zinc est le Zn++ (chélates).
7) LE MOLYBDENE (Mo) :
Tout en étant un métal, les
propriétés du molybdène ressemblent beaucoup à
celles d'éléments non métalliques.En solution aqueuse ils
se présentent sous la forme de l'ion molybdate
MoO2-4.
De tous les micro-éléments connus, les besoins
en molybdène sont parmi les plus faibles ; ils semblent être
essentiellement en relation avec le métabolisme azoté. Comme pour
de nombreux micro-éléments, les carences en molybdène se
manifestent chez certaines espèces, elles sont particulièrement
fréquentes chez les légumineuses, des membres de la famille des
Brassicacées ainsi que chez le maïs.
Elles sont aggravées dans les sols acides, riches en
précipités contenant du fer absorbent fortement les ions
molybdates (WILLIAM, 2003).
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