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Le processus décisionnel et son incidence sur la gestion du domaine public dans la ville de Lubumbashi (en RDC)

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par Bavon KILUMBA BANZE SILURE
Université de Lubumbashi RDC - Licence en sciences politiques et administratives 2009
  

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CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENARALES

Il est question dans ce chapitre de dégager les généralités de notre travail, qui seront axées sur la définition des concepts clés ou opératoires et des théories applicables dans le champ de l'étude que nous nous sommes proposée de réaliser

A. Définition des concepts

En sciences sociales, tout part des concepts, des constructions sémantiques développées sur chaque terme permettent aux chercheurs d'appréhender et de se placer dans les eaux profondes mêmes de leurs études. Raison pour laquelle dans le cadre de cette étude, aussi longtemps que nous ne pouvons en aucun cas échapper à cette dure règle, nous devons élucider tout nos concepts, étant donné que ces derniers sont une représentation mentale, générale et abstraite des objets étudiés, afin de juguler tout malentendu, toutes ambiguïtés et de mettre nos lecteurs sur le même diapason que nous.

Les concepts que nous allons définir sont essentiellement ceux qui se trouvent dans nos variables à savoir : le processus décisionnel et la gestion du domaine public.

1. Le processus décisionnel

Quoique certains auteurs estiment qu'il est difficile de définir la décision indépendamment de la nation de processus décisionnel, prendre une décision, se mettre en oeuvre un processus qui aboutira, in fine, à un choix (8(*)), nous allons pour notre part essayer de saisir d'abord la décision.

Décision

D'aucuns reconnaissent que la décision est au coeur de la gestion, du management mais ne sont jamais mis d'accord sur une définition univoque du concept décision, ils se limitent cependant à la description du concept lui-même ou des modes opératoires, tels que Herbert Simon affirme la tache principale de tout manager (gestionnaire) consiste à décider. (9(*))

David Miller et Martin Starr, stigmatisent cette difficulté en disant que toute décision implique une décision : il faut décider de décider : car la décision est à la fois un élément moteur et le point d'arriver. (10(*)) De là une décision est donc opérée entre plusieurs alternatives possibles.

La décision est un jugement qui apporte une solution. (11(*)) Cette définition de Micro Robert, ne nous permet pas de bien l'appréhender néanmoins elle insiste sur la « solution ».

W. M. David pour sa part, la décision est une démarche intellectuelle fournissant les éléments d'un choix ; c'est une délibération, l'auteur ajoute en disant qu'elle est aussi une disposition caractérielle par laquelle arrête son choix et passe à l'action. (12(*))

Cette définition est très abstraite, bien qu'elle insiste sur le choix que l'individu devra effectuer, car une démarche intellectuelle n'est pas facile à saisir par tout le monde et elle est complexe. A la lumière de ce qui précède, décider revient à opérer un choix parmi plusieurs alternatives.

Pour sa part Herbert Simon il y a décision lorsqu'un individu sélectionne parmi toutes les actions possibles, une ligne de conduite. C'est au fait un acte de choix, une conclusion tirée à partir d'un ensemble de prémisse de deux catégories. (13(*))

De cette définition, Simon jette les bases sur le processus décisionnel, il stigmatise en disant que la gestion vaut ce que valent les décisions qui la meuvent dans l'action concrète.

L'utilisation du vocable processus souligne une mise en garde importante, n'étudier que le moment final du choix falsifie et simplifie la décision. Elle ne se situe pas à un seul moment elle constitue à un processus linéaire allant de l'initiation, de la conception et de l'évaluation de la décision et l'exécution ; chaque étape constituant en elle-même une série d'autres processus décisionnels. Simon formalise les étapes de ces processus sous le modèle IMC de la manière suivante :

1. L'intelligence du problème : c'est la recherche des occasions exigeant une décision, délimitation du problème et des facteurs à prendre en considération ; le terme intelligence est employé dans le sens militaire de documentation et d'information préalable à l'élaboration des plans stratégiques ; on se demande s'il y a réellement une décision à prendre, si oui, quelle est en la nature ;

2. Modélisation : c'est l'élaboration, le développement et l'analyse des solutions alternatives réalisables. Donc les décisions possibles que l'on pourrait prendre, dans cette phase il s'agit d'élaborer toutes les alternatives possibles, d'étudier leur conséquence en termes de coûts et leurs bénéfices éventuels et de comparer leur efficacité prospective compte tenu de l'analyse faite au cours de la première phase ;

3. Choix : cette étape aboutit à la sélection d'une des alternatives, le meilleur qui conduit de la prise de décision à l'exécution de la décision, l'exécution implique aussi d'autres décisions, car l'exécution d'une politique consiste en fait à formuler d'autres politiques plus détaillées.

De ce qui vient d'être développé ci haut, il sied de retenir que celui qui doit prendre la décision est une personne évoluant dans la société, régie par les valeurs et les normes de cette dernière, et il a une certaine éthique en lui, d'où il est impérieux de voir la prise de décision du point de vue de la démarche éthique.

La prise de décision, dans la démarche éthique, ne se fait pas de n'importe quelle manière encore moins au hasard. Pour pouvoir discerner le comportement éthique, la prise des décisions passe par un processus qui comporte les étapes ci-dessous reprises :

a) L'identification des espaces, des libertés et de responsabilités qui détermine le choix possible et plausible ;

b) L'examen des options, notamment leur contenu, des enjeux, leurs séquences, et faits sûr, probable, incertain - car soulignons que le problème du choix est téméraire - les valeurs impliquées, la hiérarchie que l'on peut faire des valeurs.

c) La prise de décision elle-même qui tient compte de l'ensemble des éléments sus évoqués c'est-à-dire prendre celle qui est meilleure est optimisée ;

d) L'application, l'exécution, le suivi et le contrôle.

Ces étapes commandent l'individu à prendre une décision même si la personne ne veut pas prendre une décision, elle est toujours présente, car la décision de ne pas décider est une décision. C'est la décision sans décision.

Pour Joseph Massie, une décision est une ligne d'action consciemment choisie parmi un certain nombre des possibilités dans le but de parvenir au résultat désiré. (14(*)) La décision implique donc un résultat (but), un choix et une analyse mentale.

KALUNGA MAWAZO insistant sur le fait qu'une décision n'est pas une ligne d'action, la définit comme une action exécutoire, optimalisée et contingentialisée, choisie parmi plusieurs alternatives possibles en vue d'atteindre avec le maximum d'efficience les objectifs assignés à son unité de travail. (15(*)) Il ajoute en disant que le processus décisionnel procède par une étape que voici :

- L'identification et la formulation du problème ;

- La localisation du problème ;

- Le diagnostic (cause) ;

- La mesure des conséquences du problème ;

- La recherche des solutions possibles ;

- L'analyse des solutions ;

- L'exécution de la décision

- Le contrôle.

Cette définition est plus axée vers les aspects économiques, en insistant sur la maximisation des utilités économiques (jouissance) et la minimisation du coût d'opportunité (souffrance). Néanmoins elle touche la rationalité et le caractère exécutoire de la décision que l'on retrouve beaucoup plus dans la décision administrative que nous développons dans les lignes qui suivent.

* 8 M. CRUMIERE, décision, processus de décision, Académie de Versailles, by Internet www.wikipedia.fr encyclopédie libre.

* 9 Herbert Simon, Administration et processus de décision, éd. Economica, Paris 1973.

* 10 D. MILLER et M. STARR, cité par KALUNGA MAWAZO, la pratique du management des entreprises, éd. Cressa L'SHI 2007.

* 11 Micro-Robert, Dictionnaire de la nature Française, éd, librairie, Paris 2007

* 12 W. M. DAVID, La logique des décisions quantitatives, éd. Tendances actuelles, Paris 2000.

* 13 H. SIMON, Op.cit

* 14 J. MASSIE, cité KALUNGA MAWAZO, la pratique du management des entreprises, éd. Cresa, L'SHI 2007.

* 15 KALUNGA MAWAZO, la pratique du management des entreprises, éd. Cresa, L'SHI 2007

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