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Analyse de l'efficacité de l'aide publique au développement dans les pays fragiles de l'Afrique subsaharienne:1 995 - 2009

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par Mike REMEZO
Université du Lac Tanganyika (Bujumbura au Burundi) - Licence en économie et commerce international 2011
  

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I.2.2. Quelques résultats empiriques sur l'efficacité de l'APD

Les théories sur les déficits ont donné l'impulsion de multiples études empiriques sur l'efficacité de l'APD. Nombreux d'entre elles ont pris en compte l'hypothèse selon laquelle l'APD exerce un impact positif sur l'investissement et la croissance économique. Néanmoins, Rahman (1968), Griffin (1970), Griffin et Enos (1970), Gupta (1970) et Weisskopf (1972) n'ont observé aucune relation statistiquement positive entre ces deux variables, contrairement à ce que laissait supposer le modèle de Harrod- Domar (1946-2000). Ce modèle consiste à dire que la croissance économique est fonction de nombre de machine en stock.

Les études économétriques sur les approches de la relation entre APD et croissance économique, menées dès les années 1980, n'ont pas dégagé des preuves concluantes étayant l'hypothèse de déficit. Sur un échantillon de 63 PVD, Mosley (1987) n'a conclu à aucune relation statistiquement significative entre l'APD et la croissance économique.

De même, les études empiriques réalisées au cours des années 1990 et 2000 tendent également à jeter le doute sur l'efficacité de l'APD en termes de la promotion de la croissance économique des pays bénéficiaires.

Ainsi, d'après l'étude de Boone (1996), qui s'est fondé sur les données de panels concernant 91 pays destinataires de l'APD sur une période de 1971 à 1990, les preuves de l'impact de l'APD sur l'investissement et la croissance économique sont insuffisantes. Easterly (1999, 2001 et 2003) a abouti aux mêmes conclusions que Boone et Mosseley.

Dans l'étude de 1999, l'auteur affirmait qu'il n'existait aucune base empirique témoignant d'une relation proportionnelle à court terme entre la croissance économique et le besoin d'investissement. Dans les ouvrages ayant suivi 2001 et 2003, il a testé empiriquement l'hypothèse selon laquelle l'APD favorise l'investissement et la croissance économique. Là encore, il n'a pas pu observer de relation entre l'APD et l'investissement, sauf pour 6 des 88 pays bénéficiaires.

Par contre, une analyse de l'effet de l'APD sur le budget en Ouganda, en Zambie, et au Malawi menée par Overseas Development Institute sur la période 1990-2000 ; constate que c'est l'Ouganda qui a bénéficié de l'effet sur la croissance économique le plus fort (Fagernaïs et Roberts, 2004). Ces écarts s'expliquent par le fait qu'au Malawi et en Zambie, l'APD continue d'être affectée à des programmes de développement spécifiques, alors qu'ils ne sont pas les plus efficaces pour la croissance économique (Gupta, Powell et Yang, 2006).

De plus, l'agence française de développement et al. (2005), qui a examiné à la fois l'impact de l'aide sur la croissance économique et la capacité des pauvres à cueillir les fruits du processus de croissance économique, constate que l'APD a alimenté l'accélération de la croissance économique des pays africains.

De là même, c'est en Ouganda que l'APD a produit un effet remarquable sur la croissance économique par le biais de la reconstruction, de l'amélioration de la gestion économique, des programmes sociaux et des progrès dans l'administration publique. Au Ghana, l'APD exerce une influence à la fois sur le soutien à la stabilisation macroéconomique et la stimulation des programmes sociaux. Le Mozambique offre également un bon exemple d'efficacité de l'APD sur la période de 25 ans.

De surcroit, Devarajan et al. (2001), sur une étude menée sur dix pays africains qui ont reçu l'aide programme au cours de la période 1999, ont observé que seuls trois d'entre eux (le Mali, le Ghana et l'Ouganda) ont réussi à se réformer et que l'APD avait retardé les réformes dans 4 autres (le Congo, le Kenya, le Nigeria et la Tanzanie). En revanche, Dunning (2004), a étudié la relation entre APD et la démocratie sur 48 pays du continent africain au cours de la période 1975-1986 et n'a observé aucune relation significative entre l'APD et la démocratie, mais il a dégagé une corrélation positive et statistiquement significative sur une période de 1987-1997.

De même Dovoodi, Trongson et Asawanuchit( 2000), sur la période 1960-2002 avec un échantillon de 46 pays de l'Afrique subsaharienne, révélaient qu'en moyenne le ciblage des dépenses sociales s'est révélé inefficace pour la promotion de la croissance économique. Cependant, des études ultérieures remettent en cause ces constats. Ainsi, des études par pays de la Zambie, du Sénégal, et du Burkina Faso soulignent l'importance de l'APD à des programmes de santé et de l'éducation lesquels étayent l'action du capital humain intervenant dans le processus de croissance économique (AFD et al., 2005).

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